Dépêche AFP, jeudi 23 mars 2017, 11h49.
Paris, 23 mars 2017 (AFP) - L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement "voterait plutôt" pour Jean-Luc Mélenchon s'il se plaçait dans la perspective de "la reconstruction de la gauche", mais pas s'il se place "du point de vue des intérêts de la France", a-t-il indiqué jeudi.
L'ancien président du Mouvement républicain et citoyen (MRC) a regretté sur Europe 1 que la campagne pour l'élection présidentielle n'ait "pas véritablement commencé", estimant que les "affaires" portent "un grave tort" à "la démocratie républicaine". "Les électeurs expriment le rejet, beaucoup ne veulent pas aller voter, et ce n'est pas ce que je leur conseille", a-t-il dit, leur conseillant "de se placer d'un point de vue plus élevé". "Il y a ceux qui veulent privilégier la reconstruction de la gauche, si je me plaçais dans cette perspective, moi je voterais plutôt Mélenchon", a-t-il développé, tout en soulignant ne pas être d'accord avec lui sur "un certain nombre de choses". "Mais je trouve qu'il a du talent et qu'il est porteur d'une certaine capacité de renouvellement", a-t-il ajouté.
le 23 Mars 2017 à 21:38
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Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité de Fabien Namias sur Europe 1 pour l'interview politique, jeudi 23 mars 2017.
Verbatim express sur Europe 1
Entretien de Jean-Pierre Chevènement à L'Express, propos recueillis par Anne Rosencher, 7 mars 2017.
L'Express: Que vous inspire la situation politique actuelle ?
Jean-Pierre Chevènement: Je suis très inquiet pour l'avenir de notre démocratie. Même si, pour des raisons d'opportunité, François Fillon a adouci son ton à l'égard de la justice, je comprends l'état d'esprit de ceux que choque la convocation judiciaire du candidat de la droite à deux jours de la clôture des parrainages. La date de cette convocation est de nature à fausser le fonctionnement normal de nos institutions, et je m'alarme des conséquences que cela pourrait avoir. Comment l'électorat qui avait choisi François Fillon va-t-il réagir si ce dernier est conduit à retirer sa candidature, ou ne peut valablement poursuivre sa campagne? Je crains qu'une partie de ces électeurs n'accepte pas ce glissement vers ce qu'on appelle le gouvernement des juges. Il y a une dizaine d'années, je m'étais alarmé dans une tribune au journal Le Monde que son directeur d'alors, M. Colombani, nous vante "la judiciarisation de l'espace public et le règne de l'opinion comme le sommet inégalé de la régulation des sociétés démocratiques, en passant par pertes et profits les ravages qu'exerce le préjugé". Je n'y voyais déjà rien de tel : "L'étroit concubinage de la justice et des médias a entraîné la désuétude du secret de l'instruction et de la présomption d'innocence, le tribunal devenant bien souvent pilori", écrivais-je. Je ne changerais pas un mot aujourd'hui. Etes-vous de ceux, dès lors, qui préconisent une trêve judiciaire le temps des campagnes ? Je pense que le Parquet national financier a pris son temps, contrairement aux juges qu'il a désignés. Une convocation deux jours avant la clôture des parrainages, voilà qui pose problème. Et n'en déduisez pas que je soutiens pour autant le programme économique de François Fillon, ni la regrettable confusion qu'il fait entre "islamique" et "islamiste". Ma réflexion porte sur le fonctionnement de notre démocratie : la république, c'est d'abord le suffrage universel et la sérénité avec laquelle les citoyens doivent pouvoir s'exprimer. Il y a quelques semaines, Marcel Gauchet mettait en garde contre la pluie d'opprobres qui pourrait s'abattre après l'affaire Fillon, pas seulement sur le personnel politique, mais aussi sur les médias et le pouvoir judiciaire. Craignez-vous également cette sorte de déréliction démocratique ? Oui, je la crains. On semble oublier que le Front national est tout de même à plus de 40 % au deuxième tour dans les sondages. Tout cela devrait imposer à chacun un minimum de déontologie et de sens des responsabilités. Source: L'Express Les actes du colloque du 12 décembre 2016 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Jean-Pierre Chevènement présente sa contribution à l'ouvrage collectif "Notre intérêt national. Quelle politique étrangère pour la France?", sous la direction de Thierry de Montbrial et Thomas Gomart, Editions Odile Jacob, janvier 2017.Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission Polonium, animée par Natacha Polony, sur Paris Première, mercredi 22 février 2017.Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission Répliques sur France Culture, animée par Alain Finkielkraut. Le thème était "Les nouveaux défis de la France", avec Pierre Lellouche.
Répliques 11 février 2017 (48.25 Mo)
Les actes du colloque du 14 novembre 2016 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
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