Jean-Pierre Chevènement était l'invité du Talk - Le Figaro, une émission animée par Yves Thréard, Directeur adjoint de la rédaction du Figaro, le vendredi 18 janvier.


Verbatim

  • Quel regard portez-vous sur les mouvement des Gilets jaunes ?

    C'est un mouvement qui vient de loin, il résume toutes les fractures – sociale, territoriale, générationnelle et même numérique – qui se sont accumulées depuis 40 ans. C'est la résultante de choix politiques, conscients ou non, qui ont creusé ces fractures. Il n'y a qu'à prendre par exemple la désindustrialisation continue de notre pays depuis quatre décennies.

  • Y a-t-il eu des erreurs politiques commises ?

    Je crois que l'erreur principale est d'avoir embrassé sans discernement le cycle néolibéral, sans prendre en considération le fait qu'il allait exercer une pression très forte sur les salaires les plus bas du fait de l'ouverture à la concurrence des pays à très bas coût. Sans prendre en considération non plus l'effet des réformes territoriales qui ont détruit la proximité : les 13 régions, trop grandes, la métropolisation, l'intercommunalité également trop grande... C'était une bonne idée de faire des coopératives de communes, mais l'obligation de faire des intercommunalités de 15 000 habitants avec 50 communes, ça ne marche pas.

  • On dit que c'est la révolte des zones périurbaines et rurales contre les grandes métropoles. C'est votre lecture des événements ?

    C'est le télescopage entre la périurbanisation, qui a poussé un certain nombre de couches sociales pauvres loin des villes, et une fiscalité ressentie comme punitive, une conception de l'écologie qui a fait peser sur les couches les plus pauvres le poids des revalorisations du prix de l'énergie et du gazole.

Rédigé par Chevenement.fr le 21 Janvier 2019 à 11:03 | Permalien | Commentaires (0)

Les actes du colloque du 19 novembre 2018 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Ordolibéralisme, mercantilisme allemand et fractures européennes"
  • Accueil, par Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica

Rédigé par Chevenement.fr le 21 Janvier 2019 à 10:37 | Permalien | Commentaires (3)

Les actes du colloque du 22 octobre 2018 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Le droit contre la loi"
  • Accueil, par Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica
  • La nouvelle police de la pensée et du langage, par Jean-Michel Quatrepoint, journaliste économique, co-auteur de Délivrez-nous du Bien ! Halte aux nouveaux inquisiteurs (Éditions de l'Observatoire, 2018), membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica

Rédigé par Chevenement.fr le 15 Décembre 2018 à 21:06 | Permalien | Commentaires (4)

Communiqué de Jean-Pierre Chevènement à l'AFP suite à l'allocution du président de la République, Emmanuel Macron, le 10 décembre 2018


Les annonces faites ce soir par le président de la République sont substantielles. Reste à savoir comment elles seront financées et si le gouvernement sera en mesure de desserrer les contraintes budgétaires européennes.

La question de "l'Europe qui protège" est posée.

Le président de la République a par ailleurs souhaité mettre en oeuvre "un nouveau contrat pour la France". C'est un tournant pour son quinquennat et pour le pays. Il ne faut pas refuser d'ouvrir ce vaste chantier de rénovation de notre démocratie. Car en dehors de cette perspective, il n'y aurait que désolation pour la République et pour la France.

Rédigé par Chevenement.fr le 11 Décembre 2018 à 10:47 | Permalien | Commentaires (4)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Sonia Mabrouk sur Europe 1, dans l'émission "L'Invité d'Europe soir", le jeudi 7 décembre.


Verbatim

  • Quels mots utiliser pour décrire ce qui est en train de se passer dans le pays ?

    Je dirais une crise de la démocratie illustrant la coupure entre les élites et les classes populaires. La révolte de celles-ci vient de loin, elle s'enracine dans des choix vieux de 30 ans : l'Acte unique, avec le primat de la concurrence et le pouvoir donné à la Commission européenne pour, par exemple, libérer les mouvements de capitaux – mais on crée une inégalité fondamentale entre les capitaux, qui peuvent se déplacer à la vitesse de la lumière, et le travail, qui est assigné au local, à la glèbe comme on aurait dit autrefois. C'est aussi l'abandon de la souveraineté monétaire, qui se traduit par une surévaluation de notre monnaie, compte tenu de ce qu'est notre économie. Nous avons un déficit de 70 milliards d'euros par an alors que cette monnaie, pour l'Allemagne, est sous-évaluée : elle a un excédent de 250 milliards.

  • Tous les choix politiques, depuis des années, ont finalement contribué à ce que vous appelez aujourd'hui cette crise de la démocratie ?

    Absolument. Cette crise se cristallise d'ailleurs en 2005 quand, à 55%, le peuple français dit "non" au projet de traité constitutionnel européen et 3 ans après, Monsieur Sarkozy et Monsieur Hollande s'entendent pour que le Congrès contourne la décision populaire et vote le traité de Lisbonne, qui reprend la substance du projet de traité constitutionnel. C'est un déni de démocratie.
Mots-clés : europe gilets jaunes

Rédigé par Chevenement.fr le 8 Décembre 2018 à 09:34 | Permalien | Commentaires (3)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Zemmour & Naulleau sur Paris Première, mercredi 5 décembre 2018.


Verbatim

(Jean-Pierre Chevènement s'exprime à partir de 1h06 d'émission.)

  • Comment analysez-vous les raisons de la crise ?

    Il y a un malaise très profond dont il ne faut pas du tout sous-estimer la portée. Il tient à une situation sociale profondément dégradée qui résulte de choix erronés effectués dans les années 1980-90.

    L'Acte unique, avec d'une part ce primat de la concurrence qui est la substance des trois cents directives de la Commission européenne, et surtout la libération des mouvements de capitaux, la dérégulation, qui instaure une inégalité fondamentale entre le capital et le travail : c'est le 1er janvier 1990. D'autre part, la monnaie unique : l'abandon de notre souveraineté monétaire qui est confiée à une Banque centrale européenne indépendante, qui ne reçoit d'ordre de nulle part – enfin, en principe ! Et enfin le carcan d'un pacte de stabilité qui ne permet pas des politiques contracycliques, c'est-à-dire tantôt un excédent tantôt un déficit. Ce dernier n'a pas été pensé à vrai dire...

Rédigé par Chevenement.fr le 7 Décembre 2018 à 11:11 | Permalien | Commentaires (2)

Intervention de Jean-Pierre Chevènement, représentant spécial de la France pour la Russie, lors de la rencontre franco-russe "Innovation et intégration" (Dialogue de Trianon), devant les anciens élèves du MGIMO (Institut d’État des Relations internationales) et de Sciences Po Alumni, mercredi 28 novembre.


Je suis particulièrement heureux de m'exprimer devant les anciens élèves du MGIMO où j'ai donné deux conférences en 2006 et 2013, en présence de son président M. Torkunov et devant les anciens de Sciences Po dont j'ai suivi les enseignements de 1957 à 1960, à une époque où les promotions ne comptaient que trois cents élèves. Mon intervention concernera le rapport à l'Histoire chez les Russes et chez les Français.

Entre l’innovation qui regarde vers l’avenir et les religions auxquelles s'adossent consciemment ou non nos civilisations, il y a l’Histoire telle que nous nous la racontons, le récit que nous nous faisons de ce qui unit le passé, le présent et l’avenir. Un pays ne peut être pensé sans son histoire.

Fernand Braudel a écrit  : « L’identité d’un peuple, c’est son histoire, toute son histoire, en gardant à l'esprit qu'il reste une route vers l'avenir ». Comme l’a déclaré Mezouev, un philosophe russe : « Si le passé ne contient rien de positif, alors il n’y a pas d’avenir. Il ne reste plus qu’à se laisser aller et à sombrer dans le sommeil ».

La Russie comme la France ont besoin de comprendre leur passé pour forger leur avenir.
Mots-clés : france poutine russie

Rédigé par Chevenement.fr le 30 Novembre 2018 à 23:55 | Permalien | Commentaires (1)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement pour l'hebdomadaire Marianne, propos recueillis par Hadrien Mathoux, 29 novembre 2018.


"Partager le siège de la France à l'ONU, ce serait réduire l’Europe à l’impuissance"
L'Allemagne ne cesse, ces derniers mois, de remettre sur la table l'idée que la France partage avec ses partenaires européens son siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Pour "Marianne", l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement analyse les implications d'une telle idée et ses conséquences potentielles.

Que pensez-vous de l’idée consistant à partager avec l’Union européenne le siège permanent de la France au Conseil de sécurité de l’ONU ?
Cette idée est contraire à la charte des Nations unies de 1945, qui confère à la France le rôle de membre permanent du Conseil de sécurité, avec droit de veto. Elle est de surcroît impraticable. Comment vingt-sept pays pourraient-ils s’entendre pour l’exercice du droit de veto ? Ce serait réduire l’Europe à l’impuissance. Au contraire, la France saura, d’une voix claire, faire valoir les intérêts européens. L’Allemagne doit nous faire confiance.

Comment interpréter cette nouvelle prise de position des Allemands ? Quelle est leur stratégie ?
Le « forcing » allemand qui s’exprime par la bouche du vice-chancelier s’inscrit dans une longue suite d’initiatives unilatérales prises sans concertation préalable avec la France, comme la sortie du nucléaire en 2011, la règle d’or en matière budgétaire en 2009-2012, la menace de jeter la Grèce en dehors de la zone euro, l’ouverture de l’Union européenne à l’afflux des réfugiés en 2015, etc… L’Allemagne avait déjà imposé, en 2008, la reprise dans le texte du traité de Lisbonne de la « substance » du projet de traité constitutionnel européen rejeté à 55% par le peuple français.

Mots-clés : allemagne europe france onu

Rédigé par Chevenement.fr le 30 Novembre 2018 à 09:57 | Permalien | Commentaires (4)
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