Les actes du colloque du 13 septembre 2010 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Rédigé par Chevenement.fr le 7 Novembre 2010 à 12:55
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Entretien au Journal du dimanche, 6 novembre 2006, propos recueillis par Pierre-Laurent Mazars.
Nicolas Sarkozy et David Cameron ont scellé un partenariat militaire franco-britannique inédit mardi. Et un rapprochement d’importance, dicté par les contraintes budgétaires mais qui se traduit par des mesures spectaculaires : partage de technologies nucléaires, création d’une force expéditionnaire conjointe, mutualisation des porte-avions… Jean- Pierre Chevènement, figure souverainiste qui démissionna en 1991 de son poste de ministre de la Défense pour protester contre l’engagement de la France sous la bannière américaine en Irak, commente cette nouvelle "entente cordiale". Surprise : il la juge positive… Mais c’est pour mieux souligner ses dangers.
Jean-Pierre Chevènement : J’approuve cet accord. Parce que c’est un accord à long terme qui peut générer d’importantes économies si l’on s’y prend assez tôt pour lancer études et programmes en commun - sur les sous-marins, les missiles, les drones… Et parce que la France et la Grande-Bretagne partagent beaucoup d’intérêts stratégiques. Bien sûr, il faut garder à l’esprit qu’il peut aussi y avoir des divergences. D’où la nécessité de préserver notre autonomie de décision: nous ne devons pas être obligés de suivre Londres en toute circonstance. Il me semble que les accords signés préservent cette liberté. Après, c’est une question de volonté. Encore faut-il l’affirmer côté français, et ne pas laisser aux seuls Britanniques le soin de rappeler que leur souveraineté est entière. Nous sommes les alliés des Américains et des Britanniques, mais nous ne sommes pas des caniches. Nous devons veiller à ne pas mettre le doigt dans l’engrenage de la relation spéciale américano-britannique. Pierre-Luc Séguillon était un grand journaliste. Il était aussi mon ami.
Venu de Témoignage Chrétien dont il illustrait au quotidien, l’exigence de vérité et de justice, il fut aussi un grand professionnel de la télévision. Sa culture, sa lucidité, sa déontologie exigeante, en ont fait un modèle pour sa profession.
J’exprime ma très grande tristesse et ma peine à sa femme Sylvie et à ses enfants.
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pierre-luc séguillon
Intervention du sénateur Jean-Pierre Chevènement lors du débat préparatoire au Conseil européen des 28 et 29 octobre 2010, Sénat, le 26 octobre 2010.
Je bornerai mon intervention à deux points essentiels qui seront examinés au Conseil européen : d’abord la politique économique de l’Union européenne et ensuite la préparation du G20 qui se tiendra à Séoul, les 11 et 12 novembre 2010, s’agissant des problèmes monétaires internationaux. Sur ces deux points, aucune embellie n’est véritablement en vue : d’un côté, le renforcement de la rigueur réclamée par la Commission européenne soutenue par l’Allemagne, de l’autre, la poursuite de la glissade du dollar sous l’impulsion de la FED faisant marcher la planche à billets et, en conséquence, le renchérissement de l’euro, étouffant notre économie. L’Europe est menacée par un retour de la récession. Les plans d’austérité retireront un point à la croissance dans la zone euro, en 2011, et l’appréciation du dollar coûtera entre un demi et trois quarts de point de plus.
Ce serait se tromper lourdement de ne pas faire le lien entre ces perspectives peu réjouissantes et le mécontentement social qui s’exprime dans le pays et qui dépasse le problème des retraites : chacun voit bien qu’il ne suffit pas de reculer l’âge de la retraite ou d’allonger les annuités de cotisations pour procurer du travail à ceux qui n’en ont pas, jeunes, moins jeunes, et seniors à plus forte raison. La langueur de l’économie surdétermine le reste. La zone euro est la lanterne rouge de la croissance à l’échelle mondiale. Et le choix de la monnaie unique fait, il y a plus de deux décennies, a mis la France sur une mauvaise route : l’euro, dans la guerre des monnaies, apparaît comme une simple variable d’ajustement entre le dollar et le yuan. À l’échelle européenne, la monnaie unique creuse les différences entre les économies industrielles à haute intensité technologique comme l’Allemagne et celles qui, comme la nôtre, sont plus sensibles à la concurrence par les prix. Hommage de Jean-Pierre Chevènement à la mémoire de Maurice Allais.
Maurice Allais nous a quittés dans sa centième année. Il a montré de manière irréfutable les conséquences néfastes d’un libéralisme biaisé. Nous lui sommes grandement redevables d’avoir éclairé nos jugements.
La crise du capitalisme financier, qu’il avait prévue, lui a donné raison. Sa pensée éclairera celles et ceux qui voudront reconstruire un ordre économique mondial juste et raisonnable. Maurice Allais nous a aidés de ses conseils. Il restera comme une lumière de l’intelligence et une haute figure morale, sacrifiant les honneurs et les éloges flatteurs à la vérité telle qu’il l’avait découverte. C’était un grand homme.
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maurice allais
Poursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 18 octobre 2010 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.
Avec la participation de :
Agenda et médiasIl répondait aux questions d'Emmanuel Kessler (Public Sénat) et Aude Moracchini (LCP-An).par Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de la Défense, Saint-Louis des Invalides, 5 octobre 2010
Je veux rendre au général Pierre-Marie Gallois qui nous a quitté le 23 août 2010, l’hommage dû à ce grand patriote, stratège éminent auquel la France doit, pour une grande part, d’avoir pu se doter des moyens d’une défense indépendante. Ce fut pour lui une grande épreuve que la vie presque centenaire du général Gallois ait coïncidé avec la crise nationale de longue durée dans laquelle la France est entrée depuis les années 1930.
Le général Pierre-Marie Gallois a vingt-neuf ans quand le foudroie, à Alger, le désastre de juin 1940. Pour le jeune officier de l’armée de l’Air, moderniste et déjà imbu des idées sur le bombardement stratégique du général italien Douhet, le patriotisme va désormais s’énoncer simplement : « Plus jamais ça ! Plus jamais juin 1940 ! » Exécrant les responsables de la capitulation, il rejoint, en 1943, les Forces Aériennes de la France Libre puis le Bomber Command britannique au sein du groupe « Guyenne ». Engagé sur le front de l’Orne en juillet 1944, il effectuera 27 missions de bombardement lourd sur l’Allemagne et cinq missions de ravitaillement en essence d’Arnhem en Hollande. De ces missions dangereuses, plus de la moitié des équipages engagés ne revinrent pas, soit le taux de pertes le plus élevé de l’aviation française pendant toute la durée de la guerre. Le général Gallois est cité à l’ordre de l’armée aérienne en 1945 ; il reçoit la Croix de guerre et est fait chevalier de la Légion d’Honneur.
Rédigé par Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de la Défense le 5 Octobre 2010 à 13:30
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