Tribune de Jean-Pierre Chevènement parue dans Marianne, n°550, samedi 3 novembre 2007.
Le PS aurait dû prendre appui sur le non de 2005 pour exiger une réorientation de la construction européenne.


Lisbonne, un test pour la refondation de la gauche
L’adoption par la voie parlementaire du traité de Lisbonne qui reprend l’essentiel d’un projet de Constitution européenne, rejeté à 55 % par le suffrage universel, le 29 mai 2005, sera bien évidemment un déni de démocratie.

L’incapacité du Parti socialiste à s’y opposer montre que le travail de refondation de la gauche sera difficile. Il est donc temps que, par delà des clivages périmés, tous les hommes et femmes de gauche et de progrès se rassemblent pour offrir à la France une autre perspective que celle d’une Europe inféodée, offerte aux concurrences les plus déloyales.

Toutes les critiques qu’on pouvait adresser à la « Constitution européenne » peuvent être faites au traité de Lisbonne :

- Les compétences transférées à l’Union (articles 3 à 6) sont innombrables (une quarantaine au moins). D’immenses domaines passent à la majorité qualifiée.
- Or, l’égalité fondatrice entre la France et l’Allemagne dans les votes au Conseil sera rompue par la prise en compte de la démographie : la France sera très vite l’otage de minorités de blocage et contrainte par des majorités qualifiées.
- A partir de 2014, la France pourra se trouver sans représentant à la Commission, en vertu du « principe de rotation strictement égale entre les Etats : la France égale Malte.
- Des pouvoirs très étendus seront transférés du Parlement français à la Cour de Justice de l’Union européenne, à qui est confiée l’interprétation des principes énoncés par la Charte des Droits fondamentaux.

- L’Europe par ailleurs restera un grand marché ouvert, offert à tous les coups, sans réelle capacité à se protéger. Le protocole n° 6 fait rentrer par la fenêtre « le principe de la concurrence libre et non faussée ». Les statuts de la Banque Centrale demeureront inchangés. L’Eurogroupe (protocole n° 3) n’est habilité qu’à « discuter » des responsabilités évanescentes qui lui sont conférées par les traités en matière de monnaie unique. Avec demain un euro à 1,5 voire 1,6 dollar, nous serons complètement désarmés.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 3 Novembre 2007 à 00:01 | Permalien

Dépêche AFP, vendredi 2 novembre, 13h34.


Chevènement s'en prend aux dirigeants PS qui disent «oui» au nouveau traité
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC, estime que "l'incapacité" du PS à s'opposer au traité européen montre que "le travail de refondation de la gauche sera difficile" et que le succès de la stratégie d'ouverture de Nicolas Sarkozy "n'a pas été un accident".
Dans une tribune publiée dans l'hebdomadaire Marianne, l'ancien ministre estime "décevant que de nombreux dirigeants du Parti socialiste aient exprimé leur intention de voter oui" au nouveau traité". "A défaut de voter non, le PS pourrait encore refuser de prendre part au vote", affirme-t-il.
Le Bureau national du PS doit décider mardi de sa position sur le traité. Selon M. Chevènement, "l'incapacité du Parti socialiste à s'y opposer montre que le travail de refondation de la gauche sera difficile".
"Elle révèle à quel point le succès de l'ouverture sarkozienne n'a pas été un accident", et "traduit un désarroi profond", selon M. Chevènement. L'ancien ministre dénonce "la communauté des postulats libéraux qui, depuis le traité de Maastricht, soude les deux partis dominants".

Rédigé par Chevenement.fr le 2 Novembre 2007 à 14:43 | Permalien

Poursuite du cycle de colloques de la Fondation Res Publica lundi 5 novembre 2007 à 18h à la Maison de la Chimie (28 rue Saint Dominique - 75007 Paris) avec une réflexion sur l'évolution des institutions de la Vè République. En voici le programme ci-dessous.


Colloque de la Fondation Res Publica : Peut-on se rapprocher d'un régime présidentiel ?
Les invités :
  • Introduction, par Marie-Françoise Bechtel, Conseiller d'Etat, ancien Rapporteur général de la commission Vedel sur la réforme de la Constitution
  • Pourquoi changer ? le bilan de la pratique institutionnelle de la Vème République, par Christophe Boutin, professeur à l'Université de Caen
  • Comment remédier à l'abaissement du Parlement ? Ya-t-il des alternatives à un régime présidentiel ?, par Anne-Marie Le Pourhiet, professeur à l'Université de Rennes
  • Le Parlement et la souveraineté : affermir les prérogatives de la représentation nationale en matière de contrôle des normes européennes, par Michel Troper, professeur à l'Université de Paris X
  • Vers un régime présidentiel à la française ?, par Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica

    Inscrivez-vous à l'adresse électronique info@fondation-res-publica.org (Merci de préciser vos nom et coordonnées complètes). Pour consulter les travaux de la Fondation Res Publica, fondation reconnue d'utilité publique par décret du 30 décembre 2005, une seule adresse : www.fondation-res-publica.org.

Rédigé par redaction Chevenement.fr le 31 Octobre 2007 à 17:41 | Permalien

Le thème de l'émission est : Le traité européen peut-il revenir par la porte de Lisbonne? Peut-on se passer d'un referendum pour ratifier le nouveau traité européen ? Elle dure 1 heure et sera podcastée sur le blog.


Jean-Pierre Chevènement invité des Grands débats de BFM Radio mercredi 31 octobre à 11h
Le débat est animé par Arnaud Fleury.
Egalement invités :
  • Daniel Garrigue, vice-président de la délégation de l'Assemblée nationale à l'Union européenne, député UMP
  • Guillaume Klossa, conseiller auprès de Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux affaires européennes

Rédigé par Chevenement.fr le 30 Octobre 2007 à 16:53 | Permalien

Jean-Pierre Chevènement est l'invité de Christophe Barbier dans son émission sur LCI de 8h15 à 8h25.
L'émission est podcastée ci-dessous.



Rédigé par Chevenement.fr le 29 Octobre 2007 à 09:10 | Permalien

Dans une tribune parue dans le quotidien Le Monde, Valéry Giscard d'Estaing décrit le traité de Lisbonne comme une pâle copie du traité constitutionnel, rejeté par 55% des Français par référendum en 2005.


La boîte à outils du traité de Lisbonne, par Valéry Giscard d'Estaing, Le Monde, édition du 27 octobre 2007

Extrait :
«Dans le traité de Lisbonne, rédigé exclusivement à partir du projet de traité constitutionnel, les outils sont exactement les mêmes. Seul l'ordre a été changé dans la boîte à outils. La boîte, elle-même, a été redécorée, en utilisant un modèle ancien, qui comporte trois casiers dans lesquels il faut fouiller pour trouver ce que l'on cherche.»

Rédigé par Chevenement.fr le 26 Octobre 2007 à 17:57 | Permalien

Jean-Pierre Chevènement intervient à 15h. La commission est présidée par Marcel Pochard.


Jean-Pierre Chevènement auditionné lundi 29 octobre par la Commission sur le métier d'enseignant
Voir la présentation de la Commission sur le site du Ministère de l'éducation nationale.
L'intervention sera podcastée sur ce blog.
Mots-clés : école

Rédigé par Chevenement.fr le 26 Octobre 2007 à 12:25 | Permalien

Tribune de Jean-Pierre Chevènement, Le Figaro, vendredi 26 octobre 2007.


Non à la «logique de guerre» avec l'Iran
Le Chef de l'État a publiquement posé le dilemme entre « bombe iranienne » et « bombardement de l'Iran ». Son ministre des Affaires étrangères l'a relayé en déclarant qu'il fallait « se préparer à la guerre ».

Affirmer d'emblée, au départ d'une crise, une « logique de guerre », c'est évidemment prêter la main à une prophétie autoréalisatrice.

Après la rencontre de Nicolas Sarkozy avec George. W Bush, on peut craindre que ces déclarations ne marquent notre alignement et la résignation de la France à laisser le champ libre à l'aventurisme militaire des faucons américains.

Que ceux-ci puissent laisser entrevoir la menace de frappes militaires sur les sites stratégiques de l'Iran pourrait à la limite se concevoir, si cette menace pouvait contribuer à amener ce grand pays à soumettre son industrie nucléaire civile à tous les contrôles de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). La menace cependant est à double tranchant : elle pourrait aussi favoriser en Iran le camp des durs, comme on croit l'apercevoir avec le remplacement du négociateur iranien, Ali Larijani.

Mais que vient faire la France là-dedans ? Croit-on que la surenchère verbale de la France rende la menace plus crédible ? Surtout, notre pays ne maîtrise pas les paramètres essentiels de la situation dans la région, qu'il s'agisse du retrait américain de l'Irak ou d'un règlement de paix négocié entre Israéliens et Palestiniens. Sur ces deux conflits majeurs, la décision est, pour l'essentiel, dans la main des États-Unis.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 26 Octobre 2007 à 10:01 | Permalien
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