Jean-pierre Chevènement répondait aux questions d'Audrey Crespo-Mara à 8h15 sur LCI, lundi 4 septembre 2017.


Source: LCI

le 4 Septembre 2017 à 09:50 | Permalien | Commentaires (5)

Intervention de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre, au séminaire de la Fondation Prospective et Innovation, Futoroscope de Poitiers, 25 août 2017.
Ce texte s'appuie sur un travail d'analyse des chiffres du commerce extérieur réalisé par la Fondation Res Publica : « Une vue d'ensemble sur les relations commerciales internationales ».


L’Europe face aux relations sino-américaines
Un grand merci d’abord à Jean-Pierre Raffarin et à sa Fondation « Prospective et Innovation » pour ce onzième colloque consacré à la Chine dont vous êtes devenu, Monsieur le Premier Ministre, le meilleur connaisseur parmi nos responsables politiques. Comment l’Europe peut-elle se positionner utilement dans la relation sino-américaine ?

I - L’imprévisibilité de Trump a ses racines dans les déséquilibres mondiaux croissants induits par la mondialisation.

L’accession de Donald Trump à la Présidence des Etats-Unis « rend tout et son contraire possible » (comme l’a fort bien dit le romancier américain Philippe Roth). Le bras de fer envisagé par Donald Trump avec la Chine et avec l’Europe, principaux fournisseurs de l’économie américaine, a jusqu’ici tourné court. L’approche de Trump qui entend redresser une situation américaine compromise, repose sur une vision économique qu’on peut trouver brutale et marquée d’un économicisme simplet. Essayons cependant d’en comprendre la logique : elle repose sur le constat bien réel d’un déficit commercial abyssal (719 milliards d'euros) que Trump voudrait réduire.

A – Analysons d’abord ce déséquilibre commercial dans lequel Trump voit, du point de vue des Etats-Unis, la principale menace à résorber.

1. L’excédent chinois sur les Etats-Unis atteint 330 milliards d’euros en 2016 (contre 100 en 2001). Il a donc triplé. Du point de vue des Etats-Unis, le taux de couverture des imports (435 milliards) par les exports (104 milliards) est de moins du quart ! Mais c’est la conséquence de la politique initiée et suivie par tous les gouvernements américains depuis Nixon-Mao, et surtout Deng-Xiao Ping-Reagan. Le déficit des Etats-Unis avec l’Allemagne est moindre mais reste conséquent : il atteint un peu moins de 50 milliards d’euros par an, avec l'Union Européenne, il atteint 128 milliards. Quant au déficit de l’Union européenne vis-à-vis de la Chine, il atteint 238 milliards d’euros en 2016, moindre donc de 100 milliards que le déficit américain. Le problème principal du point de vue de 


Donald Trump et de ses soutiens est donc celui du déséquilibre du commerce extérieur des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 2 Septembre 2017 à 16:02 | Permalien | Commentaires (1)

Actualités



Contribution de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre, Livre à paraître.


Happés par le « court termisme » et affolés par l’instantanéité, notre civilisation disparaitrait sans le ressourcement dans la longue durée, c’est-à-dire dans l’Antique, ce passé principiel. Comment notre civilisation pourrait-elle encore nourrir un projet et l’envie d’un bel avenir, si elle laissait se tarir ses sources les plus profondes ? On définit souvent la civilisation occidentale comme « judéochrétienne ». Et certes on connaît peu de civilisations qui n’aient été, ou ne soient soutenues, par une religion, chrétienne, islamique, hindouiste, bouddhiste, etc.

S’il n’est nullement dans mon propos de vouloir diminuer ce que la civilisation occidentale doit à l’Ancien et au Nouveau Testaments, j’observerai cependant que la deuxième religion de France, l’Islam, si elle n’ignore ni Moïse ni Jésus, vise cependant à « clore le cycle des prophéties ». Ce n’est pas une modeste ambition. Nous nous en accommoderons, dans notre société sécularisée et d’abord par la compréhension de ce que le Christianisme et l’Islam se sont développés, depuis quinze siècles, dans une si profonde interaction que ce dernier, lui aussi, fait désormais partie de notre identité moderne. Il est encore plus décisif que les musulmans déclarent s’accommoder de la laïcité et ainsi admettre le principe de l’autonomie du jugement individuel, contribuant à une lecture ouverte de leurs textes sacrés et à l’émergence d’un Islam de progrès.

L’identité républicaine de la France puise à d’autres sources que la source vetero ou néotestamentaire. Faut-il rappeler à nos concitoyens que les sources de notre civilisation ne sont pas seulement à Jérusalem mais aussi à Athènes et à Rome ? C’est la mission de l’Ecole républicaine de transmettre cet héritage.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 2 Septembre 2017 à 15:36 | Permalien | Commentaires (1)

Les actes du colloque du 29 mai 2017 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica: "Où va la Turquie?"
  • L’islam politique en Turquie: histoire et situation actuelle, par Thierry Zarcone, directeur de recherches au Centre National de la Recherche Scientifique à Paris (Groupe Sociétés Religions Laïcité), coéditeur du Journal d’Histoire du Soufisme, auteur de « La Turquie de l’empire ottoman à la République d’Atatürk » (Gallimard; 2005) et « Le Soufisme » (Gallimard; 2013)
  • La politique étrangère de la Turquie, par Jana J. Jabbour, enseignante à Sciences Po Paris, docteure associée au CERI, co-fondatrice de Samar Media, auteure de « La Turquie. L’invention d’une diplomatie émergente » (CNRS éditions ; 2017)
  • La crise des relations entre la Turquie et l’Union européenne, par Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS, spécialiste de la Turquie, auteur de « La politique extérieure de la Turquie. Une longue quête d’identité » (L'Harmattan; 1997), « La Turquie vers un rendez-vous décisif avec l'Union européenne » (IRIS/PUF; 2004), « L’enjeu turc » (Armand Colin; 2006)

le 23 Août 2017 à 10:40 | Permalien | Commentaires (0)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



J'apprends avec beaucoup d'émotion la mort de Gonzague Saint Bris.

Les lettres françaises perdent un écrivain talentueux, un historien soucieux de faire revivre les personnages les plus divers illustrant l'histoire de la France.

Nous perdons aussi un infatigable animateur de la culture, celui de la Forêt des Livres. Pour ma part je perds un ami.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 8 Août 2017 à 21:33 | Permalien | Commentaires (0)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



J'apprends avec peine le décès de Nicole Bricq.
Elle a été une militante socialiste engagée au sein du Ceres. Devenue parlementaire puis ministre, elle a montré de remarquables qualités de compétence et de travail.
J'assure sa famille et ses proches de ma profonde affection.
Mots-clés : nicole bricq

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 6 Août 2017 à 20:54 | Permalien | Commentaires (1)

Une tribune de Jean-Pierre Chevènement et Patrick Quinqueton, parue dans Le Monde, édition des 23 et 24 juillet 2017.
Inspirons-nous du modèle allemand en améliorant la participation des salariés aux processus de décision économique.


Osons la codétermination pour réformer le code du travail!
Si la réforme du code du travail obéit à une logique compréhensible, la crainte légitime est que ce " droit du travail de terrain " ouvre la voie à une réduction des coûts salariaux sans contrepartie solide en matière d'investissement et d'emploi. Des " contrats de projet ", d'un à huit ans, se substitueraient progressivement au contrat à durée déterminée.

Cette mutation prend acte du passage d'un capitalisme " fordiste " national à un capitalisme financier mondialisé beaucoup plus fluide, soumis à la pression des fonds " activistes " et aboutissant à la segmentation internationale de la production. Cette mutation ne sera supportable qu'en l'absence d'un nouveau choc économique qui ferait s'écraser le nouveau régime du droit du travail. Les employeurs ne sauront, aussi bien, pas forcément anticiper l'évolution de leurs marchés. Pour dynamiser et rendre cette réforme efficiente, les ordonnances doivent prévoir une nouvelle distribution du pouvoir au sein de l'entreprise. La prépondérance du pouvoir des actionnaires n'est pas tenable sur le long terme. Il faut penser une réforme du statut de l'entreprise faisant leur place aux salariés et aux acteurs de long terme.

La réforme du droit du travail doit donner aux entreprises de notre pays et à leurs salariés le dynamisme et l'énergie pour réussir, alors même que les atouts scientifiques, technologiques et la capacité de travail et d'initiative ne manquent pas dans notre pays. Est-ce là la manifestation d'un gauchisme récurrent ? Il suffit de franchir le Rhin pour se convaincre du contraire. Pourquoi ne pas regarder avec plus d'attention, et dans la durée, les atouts que la République fédérale d'Allemagne tire de la mise en place de la " codétermination " (Mitbestimmung) ? C'est sous l'autorité et la responsabilité des chanceliers Konrad Adenauer puis Helmut Schmidt que s'est organisée cette participation des salariés aux processus de décision économique, par les lois du 21 mai 1951 puis du 1er juillet 1976. Dans les entreprises allemandes de plus de cinq cents salariés, les travailleurs sont représentés au conseil de surveillance à raison du tiers de ses membres et, dans celles de plus de deux mille salariés, à raison de la moitié. Bien sûr, la codétermination ne fonctionne pas parfaitement, et loin de là car, comme toute obligation, celle-ci, qui figure dans le droit des sociétés, connaît des -stratégies de contournement. Mais ce sont plusieurs milliers d'entreprises qui ont, en Allemagne, une organisation dans laquelle les représentants des salariés ont à connaître les stratégies de développement de ces mêmes entreprises, et un pouvoir susceptible d'influer sur les décisions.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 22 Juillet 2017 à 13:33 | Permalien | Commentaires (6)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Venu de la gauche communiste, Max Gallo se voulait fidèle à la mémoire ouvrière et antifasciste qui était celle de son père.

Par une création inlassable, Max Gallo s’est progressivement imposé dans le paysage intellectuel et politique comme le grand instituteur national qui manquait. A une France en pleine perte de repères depuis la mort du général de Gaulle et le naufrage de l’union de la gauche, Max Gallo a fourni un substitut. En ce sens, il était devenu un repère.

Ce grand écrivain populaire a rempli le vide laissé libre par des institutions qui avaient déserté leur mission de transmettre le récit national. Cette désertion – faut-il le dire – n’était pas celle des enseignants, mais d’abord celle des élites qui, depuis près de cinq décennies, avaient méthodiquement entrepris de ringardiser la nation.

La gloire de Max Gallo est de s’être dressé contre cette démission. Et avec quel succès ! Il a ressuscité tous les grands personnages de notre Histoire et les lecteurs l’ont plébiscité.

Max n’était pas seulement un grand écrivain, un historien pétri de culture, c’était un combattant, un orateur politique incomparable, un homme généreux qui savait parler au cœur du peuple.

Il s’est détourné de la gauche à la fin de sa vie quand la gauche s’est détournée d’elle-même. Il n’avait plus qu’une seule passion, celle de la France.

Max était pour moi un frère dont la disparition me déchire. Sa grande voix manquera mais son combat ne s’éteindra pas.

J’adresse une pensée affectueuse qui est aussi celle de ceux qui ont partagé nos combats à sa femme et à son fils.
Mots-clés : max gallo

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 19 Juillet 2017 à 22:57 | Permalien | Commentaires (2)
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