La gauche est solidement installée dans le paysage local mais elle ne peut oublier qu’elle a échoué à trois reprises à conquérir le pouvoir d’Etat, à l’occasion des élections présidentielles de 1995, 2002 et 2007. Cette incapacité est-elle rédhibitoire ?
I – La gauche est placée devant un grand défi : la conquête du pouvoir d’Etat.
1. La politique engagée par Nicolas Sarkozy répond à un dessein illusoire : celui d’adapter la France à la mondialisation
L’abaissement du coût du travail est une impasse pour la France comme pour l’Europe. Ce n’est pas de cette manière que nous restaurerons notre compétitivité face à la Chine, l’Inde, etc. On nous donne la politique allemande en exemple. Cette politique de compression des coûts s’exerce au détriment des autres pays européens. Elle est de plus en plus rejetée en Allemagne. La politique de Nicolas Sarkozy ne prépare pas l’avenir. Elle tue la croissance. Elle ruine la solidarité. Elle ne répond pas à l’exigence d’un effort partagé.
2. Cette politique est d’autant plus vouée à l’échec que c’est la mondialisation ou plutôt la globalisation qui est entrée en crise.
a) La globalisation : un phénomène à la fois économique et politique. L’ouverture des marchés aux FMN sous les coups de boutoir des Etats-Unis - la domination absolue des marchés financiers - la dictature de l’actionnariat.
b) Cette globalisation est entrée en crise :
- 1997-98 : crises asiatiques, russe, latino-américaines
- 2000 : bulle technologique
- 2007 : crise des subprimes
• l’échec du FMI et l’autonomisation des pays émergents
• la fuite en avant des Etats-Unis, déficits et endettement interne et externe – taux d’intérêt réels négatifs – chute du dollar.
• augmentation du prix du pétrole
La tentation de la coercition militaire et l’enlisement au Moyen-Orient. Les Etas-Unis vivent au-dessus de leurs moyens – surextention impériale. Le problème posé au monde est celui d’un nouveau cycle organisé autour d’un monde multipolaire et de nouvelles règles du jeu.
I – La gauche est placée devant un grand défi : la conquête du pouvoir d’Etat.
1. La politique engagée par Nicolas Sarkozy répond à un dessein illusoire : celui d’adapter la France à la mondialisation
L’abaissement du coût du travail est une impasse pour la France comme pour l’Europe. Ce n’est pas de cette manière que nous restaurerons notre compétitivité face à la Chine, l’Inde, etc. On nous donne la politique allemande en exemple. Cette politique de compression des coûts s’exerce au détriment des autres pays européens. Elle est de plus en plus rejetée en Allemagne. La politique de Nicolas Sarkozy ne prépare pas l’avenir. Elle tue la croissance. Elle ruine la solidarité. Elle ne répond pas à l’exigence d’un effort partagé.
2. Cette politique est d’autant plus vouée à l’échec que c’est la mondialisation ou plutôt la globalisation qui est entrée en crise.
a) La globalisation : un phénomène à la fois économique et politique. L’ouverture des marchés aux FMN sous les coups de boutoir des Etats-Unis - la domination absolue des marchés financiers - la dictature de l’actionnariat.
b) Cette globalisation est entrée en crise :
- 1997-98 : crises asiatiques, russe, latino-américaines
- 2000 : bulle technologique
- 2007 : crise des subprimes
• l’échec du FMI et l’autonomisation des pays émergents
• la fuite en avant des Etats-Unis, déficits et endettement interne et externe – taux d’intérêt réels négatifs – chute du dollar.
• augmentation du prix du pétrole
La tentation de la coercition militaire et l’enlisement au Moyen-Orient. Les Etas-Unis vivent au-dessus de leurs moyens – surextention impériale. Le problème posé au monde est celui d’un nouveau cycle organisé autour d’un monde multipolaire et de nouvelles règles du jeu.
3. La crise bat en brèche les postulats libéraux
- libre échangisme ;
- refus des politiques industrielles ;
- intervention des Etats au capital des entreprises
4. Elle ouvre un espace à la gauche pour apporter des solutions
a) Nouvelles règles du jeu à l’échelle mondiale – fourchettes de parité monétaires et rétablissement des capacités d’épargne des Etats-Unis ;
Régulation concertée des échanges internationaux : Afrique – APD – pays émergents doivent accepter les normes sociales et environnementales.
Conférences internationales sur le modèle Bretton-Woods.
b) Au niveau européen – modèle européen
- Gouvernement économique de la zone euro
- Croissance et harmonisation fiscale et sociale
- Rôle déterminant de l’Allemagne
- Rôle de catalyse de la France
- Reconnaissance du rôle des Etats
c) Au niveau national :
- Faire face à la récession
- Politique industrielle : les moyens
- Education – recherche – innovation
- Civisme – science – écologie de l’humanité - culture
5. La gauche française est placée devant un grand défi.
a) Eloignement des couches populaires et absence de projet à la hauteur des défis du temps expliquent l’échec de la gauche aux trois dernières élections présidentielles : 1995 – 2002- 2007.
Le contexte est favorable à la fois pour élaborer ce projet et combler cet écart avec les couches populaires.
Plus qu’une alternance fondée sur le rejet, la gauche doit préparer une alternative sérieuse et durable.
b) Pour autant, il ne faut pas sous-estimer la capacité de rebond de Nicolas Sarkozy. Les droites européennes partout jouent sur les réflexes de peur, en exploitant l’insécurité et l’angoisse devant une immigration mal contrôlée. C’est d’une refondation républicaine dont la gauche a besoin. Ne sous-estimons pas les ressources de la démagogie de l’adversaire.
II – Un nouveau départ pour la gauche.
1. La gauche doit dépasser des clivages obsolètes.
a) Le Congrès de Tours en 1920 : entre la thèse de la prise de conscience démocratique des masses et celle de la conscience importée au sein même de la classe ouvrière par un parti d’avant-garde, l’Histoire a tranché, ce qui ne veut pas dire rejet de la théorie, de la réflexion, de la formation et surtout du débat pluraliste.
b) La création du Mouvement des Citoyens en 1993 a correspondu à un double refus : celui de la guerre du Golfe et de l’alignement derrière l’Hyperpuissance américaine, et celui de l’Europe de Maastricht.
Nos critiques sont aujourd’hui mieux comprises, même si nous savons qu’existent toujours au sein du PS un courant de suivisme pro-américain et un courant européiste qui s’est manifesté récemment par l’approbation du traité de Lisbonne. Mais il existe aussi au sein du PS des courants, qui militent pour l’indépendance et pour la réorientation de la construction européenne.
c) Le souci de l’écologie est aujourd’hui largement pris en compte au sein de la gauche tout entière, même s’il existe au plan théorique, un débat sur la Nature, la culture, la raison critique, la science et le progrès.
d) La République aujourd’hui à laquelle les radicaux sont attachés n’est plus contestée, non plus que le rôle du citoyen, en tant qu’il est une parcelle de la souveraineté populaire, mais aussi un individu libre dont l’esprit critique, formé par l’Ecole laïque est nécessaire à la démocratie. Certes l’exigence républicaine, en tant qu’elle implique la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général n’est pas toujours bien comprise. Mais la notion d’intérêt général ne peut s’affiner que dans le débat, à travers une juste hiérarchisation des intérêts et des niveaux d’appartenance.
Ce qui reste de ces clivages doit pouvoir être résorbé par le débat au sein d’un grand parti de toute la gauche.
2. La création de ce grand parti rassemblant toutes les cultures de la gauche peut et doit être l’électrochoc qui permettra une nouvelle refondation comme la gauche a su le faire à Epinay et à toutes les étapes de son histoire.
a) Ce parti doit être ouvert à toutes les sensibilités des plus radicales aux plus gestionnaires dès lors que la perspective gouvernementale est assumée. Croire aux vertus du débat. Il y aura fécondation réciproque. Vouloir créer un parti révolutionnaire à côté d’un parti social-libéral serait ouvrir un boulevard à la droite.
b) Cela ne veut pas dire que ce grand parti de toute la gauche doive faire l’économie d’une analyse de ce qu’est le capitalisme financier aujourd’hui. Le mouvement socialiste depuis ses origines est inséparable d’une critique du capitalisme de son temps. La création du grand parti de toute la gauche doit se faire sur la base d’une conscience claire des formes inédites prises par le développement du capitalisme : dérégulation généralisée et mise en concurrence des territoires et des mains-d’œuvre – souveraineté des marchés financiers, etc.
De même, l’évolution de la construction européenne nous impose de réaffirmer l’ancrage de la gauche dans la nation républicaine, levier de notre responsabilité au monde, comme l’avait très bien compris et formulé Jaurès en son temps. C’est dans ce cadre que la gauche peut faire vivre les valeurs de citoyenneté, de laïcité et de solidarité et opposer une critique à la fois constructive et sans concession à la politique de la droite qui ne vise qu’à adapter la société française à la globalisation financière.
c) Avant de poser le problème des alliances, il faut savoir soi même où l’on habite.
d) Ce grand parti doit être ouvert, démocratique, pluraliste. Son assiette naturelle est le monde du travail et de la création.
e) Seule la réunion et le dialogue sans sectarisme de toutes les cultures de la gauche et de toutes les forces sociales, à l’exception, bien entendu, des rentiers de la Finance, pourra drainer des centaines de milliers de sympathisants et de militants syndicaux et associatifs qui ressentent le besoin d’un engagement politique nouveau, ailleurs que dans des organisations qui les ont déçus.
Seul un grand parti de toute la gauche pourra capter l’énergie des nouvelles générations. C’est dans ce cadre que pourra être entrepris le vigoureux effort de débat, de mise en commun, de synthèse et de mise à niveau, et, bien entendu, de formation de cadres. Notre pays retrouvera ainsi confiance en lui-même et pourra tourner les pages du sarkozysme pour ouvrir la voie à une nouvelle donne, à l’échelle nationale, européenne et mondiale.
3. Les étapes nécessaires.
a) Je propose que toutes les organisations et toutes les personnalités de gauche et de progrès qui le voudront réunissent dans les départements des Forums de l’unité. Ceux-ci auraient à traiter de quelques sujets-clés :
- l’analyse de la globalisation, de sa crise, et des perspectives qu’elle ouvre ;
- la valorisation du travail dans le contexte de la mondialisation ;
- l’avenir de la protection sociale et de la santé ;
- les enjeux de l’éducation et de la recherche ;
- la forme et les étapes du parti à créer.
b) Ces forums pourraient déboucher sur des Assises de la gauche au printemps 2009.
c) Ces Assises prépareraient un projet clair sur la base duquel s’opérerait un rassemblement qui, dans un premier temps, pourrait éventuellement prendre la forme d’une Fédération anticipant sur le grand parti à créer.
C’est dans ce cadre que pourrait intervenir au plus tard au printemps 2011 la désignation par tous les militants du candidat de la gauche à l’élection présidentielle de 2012.
Ce candidat ne serait pas seul. Il serait porté par un projet collectif et par un élan qu’il nous appartient de faire lever dans le pays sans attendre.
- libre échangisme ;
- refus des politiques industrielles ;
- intervention des Etats au capital des entreprises
4. Elle ouvre un espace à la gauche pour apporter des solutions
a) Nouvelles règles du jeu à l’échelle mondiale – fourchettes de parité monétaires et rétablissement des capacités d’épargne des Etats-Unis ;
Régulation concertée des échanges internationaux : Afrique – APD – pays émergents doivent accepter les normes sociales et environnementales.
Conférences internationales sur le modèle Bretton-Woods.
b) Au niveau européen – modèle européen
- Gouvernement économique de la zone euro
- Croissance et harmonisation fiscale et sociale
- Rôle déterminant de l’Allemagne
- Rôle de catalyse de la France
- Reconnaissance du rôle des Etats
c) Au niveau national :
- Faire face à la récession
- Politique industrielle : les moyens
- Education – recherche – innovation
- Civisme – science – écologie de l’humanité - culture
5. La gauche française est placée devant un grand défi.
a) Eloignement des couches populaires et absence de projet à la hauteur des défis du temps expliquent l’échec de la gauche aux trois dernières élections présidentielles : 1995 – 2002- 2007.
Le contexte est favorable à la fois pour élaborer ce projet et combler cet écart avec les couches populaires.
Plus qu’une alternance fondée sur le rejet, la gauche doit préparer une alternative sérieuse et durable.
b) Pour autant, il ne faut pas sous-estimer la capacité de rebond de Nicolas Sarkozy. Les droites européennes partout jouent sur les réflexes de peur, en exploitant l’insécurité et l’angoisse devant une immigration mal contrôlée. C’est d’une refondation républicaine dont la gauche a besoin. Ne sous-estimons pas les ressources de la démagogie de l’adversaire.
II – Un nouveau départ pour la gauche.
1. La gauche doit dépasser des clivages obsolètes.
a) Le Congrès de Tours en 1920 : entre la thèse de la prise de conscience démocratique des masses et celle de la conscience importée au sein même de la classe ouvrière par un parti d’avant-garde, l’Histoire a tranché, ce qui ne veut pas dire rejet de la théorie, de la réflexion, de la formation et surtout du débat pluraliste.
b) La création du Mouvement des Citoyens en 1993 a correspondu à un double refus : celui de la guerre du Golfe et de l’alignement derrière l’Hyperpuissance américaine, et celui de l’Europe de Maastricht.
Nos critiques sont aujourd’hui mieux comprises, même si nous savons qu’existent toujours au sein du PS un courant de suivisme pro-américain et un courant européiste qui s’est manifesté récemment par l’approbation du traité de Lisbonne. Mais il existe aussi au sein du PS des courants, qui militent pour l’indépendance et pour la réorientation de la construction européenne.
c) Le souci de l’écologie est aujourd’hui largement pris en compte au sein de la gauche tout entière, même s’il existe au plan théorique, un débat sur la Nature, la culture, la raison critique, la science et le progrès.
d) La République aujourd’hui à laquelle les radicaux sont attachés n’est plus contestée, non plus que le rôle du citoyen, en tant qu’il est une parcelle de la souveraineté populaire, mais aussi un individu libre dont l’esprit critique, formé par l’Ecole laïque est nécessaire à la démocratie. Certes l’exigence républicaine, en tant qu’elle implique la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général n’est pas toujours bien comprise. Mais la notion d’intérêt général ne peut s’affiner que dans le débat, à travers une juste hiérarchisation des intérêts et des niveaux d’appartenance.
Ce qui reste de ces clivages doit pouvoir être résorbé par le débat au sein d’un grand parti de toute la gauche.
2. La création de ce grand parti rassemblant toutes les cultures de la gauche peut et doit être l’électrochoc qui permettra une nouvelle refondation comme la gauche a su le faire à Epinay et à toutes les étapes de son histoire.
a) Ce parti doit être ouvert à toutes les sensibilités des plus radicales aux plus gestionnaires dès lors que la perspective gouvernementale est assumée. Croire aux vertus du débat. Il y aura fécondation réciproque. Vouloir créer un parti révolutionnaire à côté d’un parti social-libéral serait ouvrir un boulevard à la droite.
b) Cela ne veut pas dire que ce grand parti de toute la gauche doive faire l’économie d’une analyse de ce qu’est le capitalisme financier aujourd’hui. Le mouvement socialiste depuis ses origines est inséparable d’une critique du capitalisme de son temps. La création du grand parti de toute la gauche doit se faire sur la base d’une conscience claire des formes inédites prises par le développement du capitalisme : dérégulation généralisée et mise en concurrence des territoires et des mains-d’œuvre – souveraineté des marchés financiers, etc.
De même, l’évolution de la construction européenne nous impose de réaffirmer l’ancrage de la gauche dans la nation républicaine, levier de notre responsabilité au monde, comme l’avait très bien compris et formulé Jaurès en son temps. C’est dans ce cadre que la gauche peut faire vivre les valeurs de citoyenneté, de laïcité et de solidarité et opposer une critique à la fois constructive et sans concession à la politique de la droite qui ne vise qu’à adapter la société française à la globalisation financière.
c) Avant de poser le problème des alliances, il faut savoir soi même où l’on habite.
d) Ce grand parti doit être ouvert, démocratique, pluraliste. Son assiette naturelle est le monde du travail et de la création.
e) Seule la réunion et le dialogue sans sectarisme de toutes les cultures de la gauche et de toutes les forces sociales, à l’exception, bien entendu, des rentiers de la Finance, pourra drainer des centaines de milliers de sympathisants et de militants syndicaux et associatifs qui ressentent le besoin d’un engagement politique nouveau, ailleurs que dans des organisations qui les ont déçus.
Seul un grand parti de toute la gauche pourra capter l’énergie des nouvelles générations. C’est dans ce cadre que pourra être entrepris le vigoureux effort de débat, de mise en commun, de synthèse et de mise à niveau, et, bien entendu, de formation de cadres. Notre pays retrouvera ainsi confiance en lui-même et pourra tourner les pages du sarkozysme pour ouvrir la voie à une nouvelle donne, à l’échelle nationale, européenne et mondiale.
3. Les étapes nécessaires.
a) Je propose que toutes les organisations et toutes les personnalités de gauche et de progrès qui le voudront réunissent dans les départements des Forums de l’unité. Ceux-ci auraient à traiter de quelques sujets-clés :
- l’analyse de la globalisation, de sa crise, et des perspectives qu’elle ouvre ;
- la valorisation du travail dans le contexte de la mondialisation ;
- l’avenir de la protection sociale et de la santé ;
- les enjeux de l’éducation et de la recherche ;
- la forme et les étapes du parti à créer.
b) Ces forums pourraient déboucher sur des Assises de la gauche au printemps 2009.
c) Ces Assises prépareraient un projet clair sur la base duquel s’opérerait un rassemblement qui, dans un premier temps, pourrait éventuellement prendre la forme d’une Fédération anticipant sur le grand parti à créer.
C’est dans ce cadre que pourrait intervenir au plus tard au printemps 2011 la désignation par tous les militants du candidat de la gauche à l’élection présidentielle de 2012.
Ce candidat ne serait pas seul. Il serait porté par un projet collectif et par un élan qu’il nous appartient de faire lever dans le pays sans attendre.