Carnet de Jean-Pierre Chevènement

Réponse à Yves (7.07.2007) et sans doute à quelques autres



Yves conteste le soutien que le MRC et moi-même avons apporté à Ségolène Royal pendant la campagne. Qu’eût-il fallu faire ? « Affirmer le courant républicain, répond Yves, comme une alternative sérieuse » ? Mais cela aurait supposé, cher Yves, un soutien à ma candidature en novembre 2006 dont le MRC n’a pas été capable, pour des raisons dont je ne lui fais d’ailleurs pas grief.

Alors quelles possibilités nous restaient-elles offertes ? Soutenir Nicolas Sarkozy ? Disparaître ?

J’aimerais convaincre Yves que nous avons fait ce que nous devions faire. Pour ma part, je suis très content d’être du côté des perdants. Pour le moment.


Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le Lundi 9 Juillet 2007 à 17:54 | Lu 6238 fois



1.Posté par bernard le 09/07/2007 19:10
Le MRC n'a jamais été capable de rien et, cher Jean Pierre vous en portez probablement une part de responsabilité. En 2002 malgrè la défaite honorable, on pouvait , en maintenant le MDC, continuer de travailler au rassemblement des futurs partisans du non (le pole républicain). Après tout nous n'avions pas été ridicules.. Au lieu de cela on a voulu changer la monture, chacun sa motion et hop l'envol des perdreaux, comme au PS, en tout petit..
Parce qu'en fait je pense que vous même et les dirigeants du mouvement n'avez jamais fait votre deuil du parti socialiste en tant qu''organisation qu'il faut reconquérir et ramener dans le droit chemin. Illusion.
J'avais travaillé à votre campagne en 2002, noué des contacts, car nos idées sont quelques part dominantes dans le p

2.Posté par vanbastien le 09/07/2007 21:47
Comme probablement Yves, je suis sûr qu'une candidature républicaine n'aurait pas été de trop. D'ailleurs il n'est pas étonnant de voir beaucoup de militants du MRC soutenir par la suite N.Dupont-Aignan. Les mauvaises langues diront qu'il a appartenu à droite, à l'UMP donc à N.Sarkozy. Les autres diront qu'il a tenté de faire émerger à droite un courant dissident au-dessus des clivages... MAlheureusement, il n'a pas eu le nombre de signature suffisante... ET si le MRC l'avait soutenu? Il les aurait eu !

3.Posté par Elie Arié le 09/07/2007 22:16
Je ne crois pas que le débat de politique-fiction sur ce qu'il aurait fallu faire et ce qui serait passé si on avait fait autre chose (quoi?) ait d'autre intérêt qu'un jeu de l'esprit.

Par contre, le débat qui compte est celui de ce que nous voulons faire aujourd'hui: si les principes en ont été définis, il reste à ne plus esquiver les questions concrètes: le MRC, tel qu'il est et fonctionne et est constitué actuellement, est-il un outil utile, inutile ou franchement nuisible? Le soutien à la stratégie ségoléniste actuelle d'alliance avec la démocratie chrétienne européano-fédéraliste n'achèvera-t-il pas de désorienter ceux qui nous écoutent encore?

4.Posté par Alain B le 09/07/2007 23:32
Je partage entièrement le point de vue de Bernard:le MDC aurait pu
devenir la matrice de la refondation de la Gauche entre Socialisme et République, tandis que le MRC a fait fuir les militants de gauche c'est dommageable pour nos valeurs: quel gâchis!

5.Posté par niepceron yvon le 10/07/2007 10:11
Monsieur le Ministre
Après l'échec de la candidate des sondages,je constate que Monsieur le Président de la République fait le ménage à gauche et implose le parti social médiocrate.
Une seule solution : écouter les républicains,relire leurs courriels qui annonçaient les motifs de cette défaite et ne surtout pas penser
que les idiots utiles de militants que nous avons été vont reprendre le combat pour servir cette gauche qui nous a menti ,appauvri,délaissé aux mains de l'ultra libéralisme dont l'Europe et le PS sont les fidèles serviteurs.
Nous n'avons pas, nous ,les privilèges des députés, des sénateurs et autres élus de la République qui liquident depuis des années les services publiques,les retraites,la sécurité sociale avec la complicité de la CFDT.
Nous allons enfin avoir une politique de droite, enfin faite par la droite.Enfin le PS va s'apercevoir que la droite va mettre en application son programme de liquidation de la république ( Décentralisation) et de nos solidarités.Mais la droite a elle une légitimité pour le faire,c'est son fonds de commerce idéologique .
Le PS n'a plus de réflexion mais des automatismes tels ces éléphants du Parc de la Tête d'Or qui répètent leur Numéro depuis des années.Privé de cirque car trop dangereux ils reçoivent les applaudissements d'un public enchanté
de les regarder ainsi danser.

6.Posté par Snyck le 10/07/2007 23:19
"...Dont le MRC n'a pas été capable". Je ne comprends pas le sens de cette affirmation de JPC. Qu'est le MRC sans JPC ? Quel grief est susceptible d'être articulé le cas échéant à son encontre ?Je suis troublé. Je ne comprends plus. Le 10 Décembre , j'ai été amer et déçu puis le moment est venu de la réflexion "à froid" : quel argent ? Quels parrainages ? Quel score en perspective ? Il m'a fallu beaucoup de temps pour digérer et comprendre que JPC avait eu raison dans son choix déconcertant . Il a largement inspiré la thèmatique de S.R. C'est déjà beaucoup. La révolution idéologique de la gauche est en marche. Comme d'habitude , JPC avait un métro d'avance : sur la sécurité , sur l'Europe , sur l'Irak etc.Après des années de réflexion et de soutien associatif sans faille , j'ai fait le choix personnel d'adhérer au MRC. Voilà que maintenant la (probable) mauvaise interprètation d'une phrase sybilline viendrait fissurer l'édifice et me faire douter ?Que nous annonce-t'on ? le divorce du MRC et de JPC ?Je ne comprends plus rien. Je pense que les nerfs des Chevènementistes sont mis à rude épreuve depuis un certain temps et qu'une franche explication s'impose. Là , c'est vraiment urgent....
Il faut répondre trés vite à tout celà et ne pas rester dans le délétère.A cet égard , j'aimerais que nos contributeurs me donnent leur avis en toute franchise.Merci d'avance à ceux qui m'aideront à y voir plus clair.

7.Posté par Elie Arié le 11/07/2007 01:03
À Snyck , une réponse qui n'engage que moi:

-le MRC n'est évidemment rien sans JPC,

-mais, heureusement, JPC ne se limite pas au MRC, loin de là !!!!

8.Posté par C.Tasin le 11/07/2007 15:34
A Snyck : j'avis tout bonnement compris que nous n'avions pas été très efficaces pour trouver parrainages et argent, ce qui ne m'avait pas fait culpabiliser, eu égard au peu de temps que nous avions eu pour faire campagne, mais peut-être faut-il chercher d'autres sens à cette phrase sybilline !
A Elie, le MRC, avec ou sans JPC, n'est pas grand-chose, les législatives l'ont prouvé, mais rien ne l'empêche de se développer et de se faire connaître ; par contre, JPC avec Royal, c'est, effectivement, la mort du MRC...

9.Posté par Géry le 11/07/2007 17:38
JPC a renoncé à la candidature avec des mots forts justes: ne pas user jusqu'au dernier sang, évidemment le sien, pour une cause perdue. Ce qui est dommage, c'est qu'il ait rejoint Royal, quand la noblesse de ses idées (celles de JPC ;-) ) imposait de regarder au-dessus des clivages partisans pour se concentrer sur l'essentiel: le cadre républicain des politiques, l'intelligence des politiques adaptées à chaque société européenne -- et les rendre encore possibles. Alors que je serais "de droite", j'avais pour ces raisons milité avec enthousiasme pour le Che en 2002, en dépit de quelques divergences, et le regarde avec sympathie depuis toujours.

L'intelligence et la cohérence des idées de Nicolas Dupont-Aignan le plaçaient, par de nombreux aspects, bien davantage du côté du progrès social que n'est le PS, et JPC aurait dû le comprendre.

La force de notre modèle social tient au génie organisationnel français. L'organisation plutôt que le marché. Les services publics verticalement intégrés plutôt que la concurrence à tout crin. Un capitalisme intégré aux structures et aux valeurs de la société française plutôt que le marché financier et le transfert dans la CIty des décisions concernant notre avenir. Une monnaie adaptée aux structures industrielles de la France plutôt que l'Euro-DeutscheMark. C'est le saccage de ce qui marchait chez nous au nom du marche-ou-crève européiste qui nous empêche de relever la tête.

Il ne suffit pas de gueuler "Smic à 1500 euros" pour être social, quand dans les instances communautaires le PS abat sans condition les murs porteurs de l'édifice de notre solidarité. (Que l'UMP le fasse, on le comprend -- encore qu'il existe une forte minorité au sein de ce parti qui est ulcérée par ce renoncement à ce que nous sommes au profit des puissances de l'argent parées de la vertu européiste).
Dommage que JPC ait préféré sa fidélité à la gauche à sa fidélité à la France, qui porte notre idéal commun de justice sociale. On se met à rêver d'une campagne où JPC aurait porté le fer aux côtés de NDA, pour montrer que le "non" était fait d'arguments intelligents et d'avenir...

Dans deux ans, les européennes. Le pôle républicain est à mesure de rassembler, sur de nobles arguments qui transcendent les clibages partisans, 25% minimum de l'électorat.
Que JPC ne se trompe pas, cette fois!

10.Posté par Elie Arié le 11/07/2007 21:02
À Géry: vous ne trouvez pas que la route de l'alliance droite-gauche-centre est un peu embouteillée, en ce moment?
Le Pôle Républicain était une tentative intéressante, j'y ai participé,elle a échoué: les solutions de demain ne sont jamais dans le renovellement des échecs du passé.

11.Posté par Snyck le 11/07/2007 21:03
Merci à ceux qui ont eu l'amabilité de m'éclairer sur le sens d'une phrase dont le sens était à mon avis équivoque.
Deux avis personnels sur les propos tenus de manière plus générale :
1. Depuis 2002 , nous avons perdu beaucoup de substance. St Pol et l'enterrement du pôle républicain ont été une amputation d'un mouvement certes hétéroclite mais soudé autour de JPC.Je ne suis pas certain que l'intéressé ait été particulièrement emballé par ce renfermement sur un positionnement MRC actuel mais je me trompe peut être. Concrètement , à ce jour , muscler le MRC n'est pas chose facile , d'autant moins que l'état-major , en tous cas lors des présidentielles , c'est résumé dixit la presse aux collaborateurs de longue date , expérimentés mais ne représentant pas réellement la jeune garde.
2. S'agissant de l'échéance de 2007 , tout le monde a été pris à contre-pied et les satellites Chevènementistes au premier chef.L'effet , faute de communication en amont , a été dévastateur.
Pour autant , J.P.C. a tiré son épingle du jeu avec brio. Quel aurait été le résultat d'une candidature autonome ? 0,5%? Il m'a fallu du temps pour le comprendre car j'ai trés mal digéré l'opération.
Conclusion à ce jour , si vous me le permettez :
1. Re-création d'un pôle républicain en ne reniant pas l'ancrage à gauche ,
2. Investissement massif au sein du MRC
3. Confiance de la part de JPC dans cette structure qui n'existe que par lui et pour lui
Bien cordialement à tous.

12.Posté par Harry Lime le 12/07/2007 13:05
Bonjour,
sur la stratégie électorale pour les présidentielles 2007: le ralliement à Royal, candidate communicationnelle mais sans âme et sans projet cohérent, était HELAS une triste nécessité. Il n'existait pas d'espace pour JPC en tant que candidat autonome. JPC est rendu à tort responsable de la défaite de la gauche en 2002. Une candidature autonome de JPC aurait provoqué un "haro sur le baudet",; n'oublions que JPC sert d'agneau sacrificiel à la médiocrité intellectuelle de la gauche depuis 2002. C'est triste, enrageant, mais le PS a réussi son coup: désigner un bouc émissaire.
Une candidature unitaire avec la gauche de la gauche aurait sans doute étés souhaitable, au-delà des divergences pouvant exister sur tel ou tel point. Seulement, que faut-il attendre d'un PC affaibli jouant suicidairement la carte de l'appareil, voire d'un extrême-gauche chappelisée ? Rien. Le nombre de candidature provenant de cette mouvance en témoigne, pourtant l'occassion était historique pour eux (après le référendum) de créer un Front Antilibéral en réunissant toutes les mouvances autour d'un candidat commun.
Alliance avec NDA ? possible, bien que j'ignore la position de NDA à ce sujet. Pas certaine que cette alliance soit souhaité car NDA a besoin des voix de la droite pour sa réelection en tant que député. On l'a vu ainsi soutenir Sarko au 2ème tour. De plus, il n'est pas certain qu'une union républicaine MRC-Debout La République aurait fait plus de 1 % des voix.
La voie chosie par JPC était donc tristement la seule...
L'avenir: sans doute pas dans une fusion avec le PS, sauf si celui-ci continue de s'épurer (bye bye Bockel, Lang, Strauss-Kahn, Besson, Kouchner et autres). Mais, je crains fort que pour que le PS devienne républicain, il est encore besoin d'un bel effort supplémentaire.
Une voie solitaire pour le MRC ? sans doute, mais active dans la recomposition de la gauche qui va se dessiner. Les luttes en cours au sein du PS vont sans doute clarifier la question du positionnement du parti; le PC ne pourra pas faire l'économie d'un débat; le MRC doit pouvoir être dans ce débat la pierre républicaine de la récompostion de la gauche.

13.Posté par Géry le 12/07/2007 15:53
OK avec Harry Lime pour sa thèse de "l'agneau sacrificiel". Je me souviens d'ailleurs avoir signalé sur ce blog les tristes propos tenus par Christiane Agacynski-Jospin aux matinales sociales-démocrates européistes de France Culture.

Quant à NDA, c'est un peu exagéré de dire qu'il a soutenu Sarkozy, alors même que NDA a en bonne partie sacrifié sa carrière politique (qui pourrait être brillante quand on voit le nombre de tocards portés à de hautes responsabilités dans le gouvernement Fillon...) en s'opposant à Sarkozy, d'abord à l'UMP, puis en dehors, puis en s'épuisant pour convaincre 460 maires afin de lui permettre d'être candidat. (Je suis convaincu qu'il aurait fait aussi bien que JPC en 2002, et peut-être serait-il aujuord'hui "l'agneau sacrificiel" d'une droite défaite!).

Après la politique est un métier, où on ne peut pas davantage saloper sa trajectoire qu'ailleurs quand on n'en a pas les moyens, et les électeurs des moutons qui bien souvent se dirigent là où ils voient la couleur qu'ils reconnaissent. J'ai suffisamment de peine en voyant la défaite de JPC pour comprendre que NDA ait quand même voulu donner un gage minimaliste à la droite de sa circo plutôt que de tout perdre.

Enfin: aux Républicains de gauche: ne fricotez pas avec la "gauche antilibérale": l'alliance avec l'extrêmisme est le meilleur moyen de vous faire sortir du jeu politique.

14.Posté par Demain la Gauche le 12/07/2007 17:29
On se demande bien comment le MRC aurait pu réussir la candidature d'un leader qui n'y croyait pas lui-même, et qui n'a pas donné les signes de détermination indispensables à la quête des parrainages d'élus.

Mais l'essentiel n'est pas là. L'enjeu n'est pas d'épiloguer sur la gauche du XXe siècle, le succès, l'échec, la responsabilité ou pas, de ceux qui l'ont incarnée.

L'enjeu, c'est de préparer l'après Sarkozy... Et des figures aussi fortes que Jean-Pierre Chevènement peuvent y aider, avec un logiciel républicain toujours puissant, à condition de ne pas le vendre à une Ségolène Royal qui n'y comprend rien. Cf son attaque, à Villepinte, en février 2007, contre "l'Etat colbertiste, jacobin, décentralisateur"...

15.Posté par galey le 12/07/2007 22:20

pas de miracle a vous annoncer

pas de proposition non plus a vous conseiller

il faut savoir faire confiance aux hommes et femmes
politique, a qui je fait encore assez confiance.
Sarko sème du vent la tempête de la récolte viendra
a vous d'être la au bon moment. courage.

16.Posté par Hélène le 13/07/2007 14:35
JP Chevènement :
"...J'aimerais convaincre Yves que nous avons fait ce que nous devions faire..."
______________________________________________________

En ce qui me concerne, vous m'avez convaincue durant cette période des présidentielles.

Pourquoi ?
parce que depuis longtemps j'adhérais à vos idées, sans pour autant arriver à "sauter le pas" en délaissant mon vote de droite en votre faveur.

Bizarement, c'est à travers ce combat là, que vous avez pris à mes yeux toute la dimension nécessaire pour que je détourne mon vote en faveur de la gauche, ce que j'ai fait.






17.Posté par yves le 13/07/2007 23:16
Cher Jean-Pierre Chevènement,

Merci de votre réponse et de la manière ouverte et honnête avec laquelle vous acceptez ici l'échange.

Qu'aurait-il fallu faire ? demandez-vous.

Face au choix Royal-Sarkozy, préselectionné par la médiacratie des affaires, peut-être fallait-il, comme en 2002, tenter d'offrir une autre alternative qui aurait pu incarner le France majoritaire du NON de 2005. En fait c'était sans doute dès 2005 qu'il aurait fallu commencer quelque chose pour fédérer la gauche du PS, les gaullistes et les républicains pour un autre projet de société que celui qui nous est imposé par le marché mondial. Cela passait par un éclatement du PS, au lieu duquel on a eu droit à la réconciliation factice et sans projet du congrès du Mans qui devait déboucher sur une candidate sans projet ni conviction sur rien...

Mais le passé étant hélas ce qu'il a été, que faire maintenant de mieux que de tenter de retisser les liens rompus entre républicains ralliés et républicains résistants au sarkozysme, que de susciter enfin le vrai débat sur les valeurs républicaine pour échapper à le pensée unique qui s'impose à tous ? Est-ce perdu pour toujours ? N'ya t-il pas la même attente chez de nombreux gaullistes, ou d'autres tels Max Gallo ?

Vous avez été loyal pour faire gagner Madame Royal, maintenant il vous faut reprendre vous-même la tête du mouvement pour préparer sérieusement un autre avenir pour la République et France. Il ya des millions de citoyens qui y croient encore autant de "votants à droite" que de "votants à gauche", par dépit les uns et les autres d'ailleurs.

En cette veille de 14 juillet, que vive la République et que vive la France !

Avec mes plus cordiales salutations.






18.Posté par Elie Arié le 14/07/2007 14:39
Voici quelques conseils d'un "vieux-pas-sage" aux nouveaux militants (mais en existe-t-il?) pourleur éviter de se sentir, un jour, les dindons de la farce, et de regretter le temps et l’énergie qu’ils y ont consacré.

1- Ne pas s’épuiser dans des débats qui n’ont strictement aucun intérêt, et que tout le monde, eux les premiers, auront complètement oublié dans quelques mois (Jack Lang doit-il être exclu ou suspendu ? Ségolène doit-elle s’exprimer avant ou après les vacances ? etc.);

2- Ne pas donner des conseils de stratégie (JPC doit-il continuer à "coller" à Ségolène? Le MRC doit-il participer à la très improbable refondation du PS?), puisqu ‘ils ne disposent que de rares éléments d’une décision qui appartient à d’autres, et qui, eux, disposent de beaucoup d’autres éléments que nous ignorons;

3- Ne pas se faire un cinéma sur le caractère et la personnalité supposés des leaders politiques (Ségolène est comme ci, Sarko est comme ça, DSK est autrement, etc.) : parce qu’il est impossible de le savoir réellement à moins de les connaître personnellement très bien- et encore (beaucoup de très proches de Mitterrand s’interrogent encore sur sa personnalité); parce qu’il n’existe aucune relation possible à connaître entre le caractère d’un politique et son action (il n’y a aucune décision qui ne soit prise sans avoir consulté une armada de conseillers); parce qu’en réalité, en faisant cela, on ne fait que projeter les désirs de sa propre personnalité sur des gens dont on ne sait rien, on se fabrique un cinéma infantile de « bons » et de « méchants », on finit par vivre dans un monde totalement imaginaire;

4- Consacrer son intelligence à analyser les événements politiques en tant que tels, en n’accordant pas la même importance à tout, et en cherchant, pour chaque événement, son éventuel impact local, régional, national, européen, international ; en cherchant à le relier à d’autres, et ne pas le considérer comme un événement isolé;

5- Se demander en permanence: "est-ce que je pense réellement ce que je dis, est-ce que je garde ma liberté de jugement, ou est-ce que je suis en train d'être manipulé et entraîné, est-ce que je ne suis pas en train de prendre mes désirs pour des réalités?"

Ce n’est qu’ainsi qu’on peut réellement penser la politique, et ne pas donner raison à la célèbre phrase de Guy Mollet citée par JPC dans "Défis Républicains" : « le rôle des militants, c’est d’être toujours cocus »...phrase qui est aussi valable pour les militants du MRC.

19.Posté par C.Tasin le 14/07/2007 17:03
A Elie : les militants cocus te remercient, mais ils considèrent qu'ils peuvent, aussi, ne pas mettre leur intelligence et leur esprit critique en berne dès que parlent et que décident "ceux qui savent". L'histoire regorge d'exemples de militants qui auraient dû ne pas laisser faire !!! Il n'est pas question ici de donner des conseils stratégiques, il est question de rappeler l'essence de notre engagement, de nos valeurs et de demander qu'elle ne soit ni pervertie ni vendue. Je suis désolée, mais chaque militant a un droit de regard sur ce qui se passe au parti et laisser "à ceux qui savent" le soin de décider est une conception qui sent son stalinisme ! Qu'un parti puisse fonctionner comme ça est extrémement choquant !
Quant à ne pas se "faire de cinéma" sur la personnalité et le caractère de certains leaders politiques, nous n'en avons pas besoin, ils font bien, eux-mêmes, un cinéma propre à nous éclairer sur leurs capacités à décider objectivement ou pas et leurs discours sont suffisamment éloquents pour que l'on sache, de façon certaine, que l'on ne veut pas d'eux car il sont dangereux pour les valeurs républicaines. !

20.Posté par Xavier DUMOULIN le 14/07/2007 18:55
Elie Arié a raison de prodiguer quelques conseils. C'est très bien dit et ça résume la difficulté d'une posture militante. Pour aller plus loin dans ce type de réflexion je suggère la lecture de Philippe Corcuff, ce sociologue militant passé par le CERES, Socialisme et République et le MDC avant de rejoindre la LCR au sein de laquelle il défend des positions bien originales avec sa social-démocratie libertaire. A lire donc si vous pouvez "Prise de tête pour un autre monde" aux éditions textuel. P Corcuff a écrit mille autre choses sur la philosophie politique et la sociologie. Il est incontournable et authentique. Tout sauf manichéen et suiviste...

21.Posté par Elie Arié le 15/07/2007 01:13
À Christine Tasin: enfin, voyons, Christine, tu sais bien que je suis le plus cocu de tous les militants, fier de l'être et décidé à le rester...Que pourrais-je être d'autre?

22.Posté par Elie Arié le 15/07/2007 02:03
Deux suggestions supplémentaires sur le militantisme, tant qu'on y est...

1-Eviter les meetings et autres grand-messes, auxquels ne viennent évidemment que des fidéles convaincus d'avance, qui donnent une illusion factice de "mouvement de masse", et qui favorisent le phénomène "fusionnel" très religieux, dans lequel la personnalité de chacun se dissoud dans une personnalité commune globale, avec auto-mutilation de l'esprit critique ("On ne communie que dans l'ambiguité", André Malraux);

2-Se poser la question de l'utilité des tractages sur les marchés et dans les boîtes aux lettres, entraînant une grande dépense d'énergie donnant le sentiment d'avoir bien travaillé, mais qui relève davantage du rituel (on reste dans le religieux...) que de l'action efficace, car je ne suis pas sûr qu'un tract ait jamais convaincu une seule personne...

23.Posté par yves le 15/07/2007 08:03
A Elie Arié,

Je suis assez surpris par votre intervention sur un sujet ouvert par JP Chevènement qui pose au contraire ouvertement la question : "qu'eut-il fallu faire ?" "quelle autre possibilité ?"

Chacun peut en effet y répondre selon ses convictions et je respecte que, pour vous, il n'y ait peut-être rien eu de mieux à faire que ce qui s'est fait. Mais de là à dire (en gros) que nous n'y connaissons rien et qu'il nous faut faire seulement confiance à ceux qui ont des éléments que nous ne connaissons pas, etc..., je trouve cela bien peu démocratique, bien peu républicain et bien peu citoyen. Car comment accepter que ceux qui ont ces "éléments" ne les partageraient pas avec les militants de leur parti, avant de prendre telle ou telle décision ? Ces éléments seraient-ils à cacher ?

Essayons au contraire de les mettre en commun au moins pour analyser l'échec et je veux encore remercier et saluer ici JPC de s'y prêter avec honnêteté sur son propre blog.


24.Posté par Augustin le 15/07/2007 15:48
Malgré l'affection que j'ai pour les anciens, Elie est une fois de plus à côté de la plaque. Le cynisme ne peut valoir de morale en polique. De toute façon, Elie n'est pas machiavel.

25.Posté par Elie Arié le 15/07/2007 19:50
"Le cynisme ne peut valoir de morale en polique"

La naïveté non plus.

26.Posté par C.Tasin le 15/07/2007 22:20
A Elie, tu me fais rire, la discussion prend un drôle de tour sur ce blog ! Ce n'est pas parce que tu te considères, à tort ou à raison, comme cocu, qu'il faut trouver normal que les autres le soient ! Pour le reste, tu as sans dout eraison, meetings et tacts ne sont vraisemblablement pas d''une grande utilité, mais pourquoi ? ?? Parce que, actuellement, le bipartisme est tellement bien établi que l'électeur moyen voterait pour une vache ou un taureau, à condition qu'elle/il porte l'étiquette P.S ou U.M.P. ... c'est grave et c'est, précisément, parce que nous voulons changer ce aque nous devons, forcément, nous faire connaître, à grands coups de tracts, d'opérations marché etc. Le résultat en est décevant, parce que les médias ( le gros mot est lâché ) ne nous suivent pas, .. Alors, à nous de trouver autre chose ! Mais se rallier à quelqu'un dont on ne partage ni les idées ni les valeurs, sous prétexte qu'il est connu, serait malgré tout se renier. Autant faire des mots croisés !!!

27.Posté par Elie Arié le 16/07/2007 01:12
À Christine: ben voilà, la discussion prend un tour positif.

Ce n'est pas avec des tracts qu'on peut convaincre que c'est la mondialisation financière qui est à la base du délitement de toute la politique sociale et des valeurs républicaines; à partir du moment où l'opinion la considère comme un phénomène irreversible et la confond avec les échanges commerciaux entre pays, le choix est en effet entre une politique blairiste menée par Ségolène et une politique blairiste menée par Sarkozy.

Franchement, la question de "ce qu'il aurait fallu faire" (dans la mesure où nous n'avions ni les moyens financiers ni probablement les signatures pour que JPC maintienne sa candidature) n'a pas beaucoup de sens, la politique n'étant pas une science dans laquelle on peut expérimenter deux hypothèses et comparer leurs résultats; à chacun de se bâtir son cinéma sur ce qui se serait passé si les choses n'étaient pas ce qu'elles sont...Je pense personnellement que si Ségolène avait été élue, JPC aurait pu peser davantage dans ses choix politiques qu'aujourd'hui, mais je ne peux pas le prouver et personne n'est obligé de partager ce sentiment; j'aurais tendance à penser que le pari méritait d'être tenté: mais quel intérêt de continuer à en débattre, aujourd'hui?

La question est: comment diffuser nos idées aujourd'hui? est-il possible de voir si les remous du PS nous offrent un créneau médiatique à exploiter?

J'aurais aussi tendance à penser qu'au stade où nous en sommes, nous devrions privilégier la diffusion de nos idées à des stratégies électorales visant à obtenir le poste de 8ème adjoint du conseiller municipal chargé de l'enlèvement des ordures à Romorantin, qui brouillent beaucoup notre message; mais je conçois que quelqu'un dont ce poste est le but suprême de sa vie pour lequel il se bat depuis trente ans voie les choses autrement...

28.Posté par yves le 16/07/2007 12:19
Non, il n'y pas que le choix entre blairisme de gauche (version Ségolène R) et balirisme de droite (version Nicolas S), un choix qui n'en est pas un c'est évident. Les blairistes du PS : Bockel, DSK, Kouchner, Jouyet, voire même Lang, Valls, etc... sont en train de nous en faire la démonstration éclatante. Cela ne rend que plus évident qu'il faut autre chose pour relever les valeurs républicaines de solidarité qui seront de toute façon anéanties quelque soit le blairisme au pouvoir... Nous allons bien voir par exemple ce que va être la politique proposée par le FMI si DSK en prend la tête.

N'oublions pas quand même qu'il ya eu 55 % de citoyens français à dire non à ce sytème mondial, alors que Royal et ses camarades vont sans doute approuver (ou lâchement laisser faire) la nouvelle mouture de ce qui a été rejeté par le peuple - Lang est même enthousiaste de la réussite de Sarko sur son "mini-traité" !

Là est le vrai clivage : accepter la dictature du mondialisme commercial et fiancier ou au contraire la combattre par tous les moyens, à commencer par celui de la puissance publique : les taxes, les normes sociales, les normes environnementales,, etc...
Il y a ceux qui le veulent et qui sont prêts même à y sacrifier de la "richesse" pour les plus riches, et ceux qui laissent faire en espérant des miettes de ce sytème inique. Où sont les républicains ?

29.Posté par C.Tasin le 16/07/2007 15:56
Tout à fait d'accord avec Yves, blairisme Royal ou Sarkozy c'est blanc-bonnet et bonnet-blanc. Par contre, combattre par tous les moyens la dictature de la mondialisation, voilà l'urgence et, pour une fois, je suis d'accord avec Elie ;-), assurons la diffusion de nos idées ( la voie associative et Internet peuvent être d' excellents tremplins ) sans nous soucier de stratégies électorales !

30.Posté par Elie Arié le 16/07/2007 22:03
"Tout à fait d'accord avec Yves, blairisme Royal ou Sarkozy c'est blanc-bonnet et bonnet-blanc. ": c'est ce que je disais, relisez-moi donc:
"à partir du moment où l'opinion la considère (la globalisation financière) comme un phénomène irreversible et la confond avec les échanges commerciaux entre pays" etc.

31.Posté par Elie Arié le 17/07/2007 02:25
Autre suggestion...

Il y a rarement eu des périodes comme celles que nous vivons où l'on voit tout, absolument tout ce à quoi nous croyons, s'effondrer si totalement et, autant qu'on puisse en juger, de façon durable: les valeurs républicaines, la Nation, le socialisme et même sa variante soft la social-démocratie, le sens de la solidarité et de la citoyenneté, les grands projets collectifs, l'espoir de jours meilleurs, la culture pour tous, l'intégrité morale et professionnelle, la laïcité, la foi en la raison, en la science et en l'esprit des Lumières...Tout cela semble balayé par un combat où ne subsistent que deux adversaires: l'individualisme forcené contre les fanatismes communautarismes ethnico-religieux, et nous ne nous sentons aucune affinité pour aucun des deux camps.

Bien sûr, autrefois, nous avions tout faux (que de conneries nous avons pu écrire et penser sur l' Union Soviétique...), mais nous ne le savions pas; aujourd'hui, nous sentons bien que les politiques (mais non, pas toi, Jean-Pierre, enfin!) ne croient pas un mot de ce qu'ils disent.

Il semble que l'humanité entre, pour longtemps, dans une période d'obscurantisme comme elle en a connu beaucoup d'autres par le passé; ce qui console les gens de mon âge de ne pas avoir à vivre une époque qui ne les tente guère -tout malheur a du bon.

Alors...l la politique, qui ne fait que commenter des évolutions sur lesquelles elle n'a plus de prise: pourquoi pas?

32.Posté par Elie Arié le 17/07/2007 11:28
Un mot essentiel a sauté dans la dernière phrase (acte manqué qui prouve que c'est plus facile à penserqu' à faire...):

"Alors, abandonner la politique, qui ne fait que commenter des évolutions sur lesquelles elle n'a plus de prise: pourquoi pas?"

33.Posté par Elie Arié le 17/07/2007 13:33
D'ailleurs, dans l' Histoire, les périodes de triomphe de la raison n'auront constitué que de brèves et exceptionnelles parenthèses, même si leur écho n'est pas près de s'éteindre: le grand siècle de Périclès n'aura duré que cinquante ans, et la Révolution Française, cinq ans.

34.Posté par Hélène le 18/07/2007 13:24
"...Alors, abandonner la politique, qui ne fait que commenter des évolutions sur lesquelles elle n'a plus de prise: pourquoi pas?..."

_______________________________________________________

Cher Elie,

J’avais répondu assez longuement à votre message sur le forum de désirs d’avenir, mais ma réponse n’est pas passée (cela arrive rarement il faut le reconnaître).

C’est tant mieux, car ici je vais vous exposer un aspect de la politique vue par une de simple citoyenne :

> faire de la politique pour alimenter les débats :

- au sein d’un parti : entre les militants, entre les leaders, et entre les militants et les leaders,
- entre les partis, et les leaders de chaque partis,

pour que des extraits en soient distillés dans les médias, selon leur bon vouloir,

aboutit à une chose, habituer l’électeur à choisir le meilleur débatteur, mais pas la meilleure idée.

>> Pourquoi ? parce que ces débats superficiels occultent la réalité du sujet, que la plupart des Français ignorent.

J’en veux pour preuve votre analyse résumée sur la mondialisation, qui a su mettre en place dans « ma petite tête », des informations piochées un peu partout.

Cela pour vous dire qu’il serait temps pour les femmes et hommes politiques qui en ont la volonté, de s’adresser au citoyen par un moyen autre que les médias traditionnels, afin de les sensibiliser à des sujets aussi graves que l’avenir de l’être humain.

Vous connaissez l’art de la pêche Elie : faire mordre le poisson et le ferrer.

Vous avez légalement l’art de la provocation, ce qui inévitablement intéresse.

Alors abandonner la politique ? à vous de voir si elle mérite de s’adresser enfin aux Français.

Bien sincèrement, Hélène

35.Posté par bernard le 19/07/2007 21:55
je reprend ma contribution du 9 juillet, j'avais pas fini et hop c'est parti.
j'ai quitté le MDC quand le MDC m'a quitté, et pas sur une motion mais bien avant st pol..
alors on fait dans les idées mais ça , on n'en manque pas sauf que si l'on ne construit pas sans les idées, on construit pas qu'avec des idées. Et ce qui manque le plus , c'est une vrai organisation soudée( je dirais discicplinée), . De l'action, des conquête, peser, ne pas laisser le terrain de la conscience de nos très nombreux sympathisant en jachére, car Sarko, lui il cultive, y compris dans nos champs..
Chevènement, des idées mais combien de divisions ?
Ou alors on se limite aux club de reflexion lobbyiste, mais alors il faut le dire et ne pas prétendre offrir d'alternative politique.
Si NDA avait eu les signatures, j'aurais bien volontier voté pour lui au premier tour.
enfin évitons les travers du PS, ambitions perso,petits calculs de bac à sable etc.
Mon très fraternel et amical salut à JPC..

36.Posté par la fourmi rouge le 31/07/2007 23:22
Comme Snyck, Harry Lime et Elie Erié, je pense que JPC a fait "le bon choix".
Le seul.
Je ne comprends même pas que certains puissent encore en douter, et se poser des questions métaphysiques en coupant les cheveux en 4.

Il a pesé de façon trés significative sur la campagne bien plus c'est une lapalissade, que par une candidature à 0.5%.
En 2002 le score intéressant n'était dû qu'aux sociaux-libéraux sortants Jospin-Fabius-Allègre-DSK.
Besancenot, Mamère, Arlette et même Taubira en ont bénéficié... c'est bien le raisonnement opposé à celui de Jospin....si loin des électeurs ! et si vaniteux, incapable avec son quarteron de bouffis d'orgueuil, d'entamer "un inventaire" de ses respionsabilités comme du PS dans sa globalité.
A posteriori c'est facile à penser mais il faut oser regarder cette réalité en face.

La candidature Républicaine JPC est trop intellectuelle pour les classes populaires ou moyennes. Autre constat qui refroidit mais qu'il faut faire.

La France sociologiquement "de gauche" vote "à droite" : 53% de 80% de votants mine de rien ! 70% des Français sont contents de ce que dit Sarkozy (internement des mineurs, service minimum dans les transports publics ou ailleurs, bouclier fiscal avec franchise médicale ( ! ), sécurité et contrôles renforcés, projet de Brice Hortefeux contre l'immigration...et caetera.).
Ce sont des enquètes d'opinions qui nous en informent mais la réalité est bien là : le peuple est derrière Sarkozy, pas du côté de la gauche. Autre constat qui glace...


J'ai été au CERES.
Dans le même esprit, je verrais bien JPC (et le MRC) participer avec le PS, à côté du PS à "sa refondation", avec de nouvelles générations,mais aussi celle qui malgré ses défauts, a su bouleverser les codes, secouer le cocottier, rudoyer les zéléfans, percevoir le déficit démocratique entre les Français et les élus, élites , sentir les préoccupations de l'électorat qui souffre, et faire plus en un an que tous les appareils de gauche (dont PS, MDC, MRC) en 23 ans (depuis Fabius 1er Ministre en 1984).

Quand je parle de "petits nouveaux" au PS, je ne bascule pas dans le jeunisme. Mais d'abord il y a des talents variés même si l'on ne les apprécie pas tous (il faut rassembler, c'est tout de même le minimum que l'on a à s'imposer non ?) et leurs trajectoires politiques, leurs schémas de pensée diffèrent des plus "anciens": c'est un atout. Le brassage des générations doit s'opérer.

Par ailleurs pour ce qui concerne SR, son avenir n'est pas à priori tracé ou scellé. Mais c'est elle qui a amorcé la rénovation, elle (et son noyau d'amis)fait partie de ceux qui vont continuer à faire le grand ménage. Ses intuitions ont été fortes, le contenu politique doit suivre maintenant.

Qu'on l'apprécie ou non. Elle apparaîtra incontournable.... sans que je ne le lise dans une boule de christal ! j'écoute autour de moi : voisins, amis, collègues de travail, militants...


PS: à C.TASIN pouvez-vous allez plus loin que ces formules et expliciter en argumentant "blairisme Royal" et "blairisme Sarkozy".


Et à YVES : sur les 55% combien avaient lu le texte ? il y en a tant qui ont voté contre la situation qu'ils vivaient ! Donc contre Chirac. Idem pour les Régionales : on voit quand même qu'il y eut un vote de rejet aussi : la France n'a pas basculé à gauche par enchantement ! Sans parler des extrêmes du FN et cie. Comment pouvez-vous être aussi naif ?

37.Posté par yves le 13/08/2007 21:51
Mais sur les 35 heures ou sur le smic, combien d'électeurs ont compris que Madame Royal ne croyait pas un mot des promesses qu'elle faisait à tous ? Devant tant de cynisme et de démagogie, on a le droit de préférer d'autres valeurs morales et politiques.

38.Posté par la fourmi rouge le 15/08/2007 12:07
Bonjour Yves,

Les électeurs dont vous vous réclamez pour asseoir votre assertion, ne sont bien souvent que des militants qui n'ont pas accroché à la dialectique de SR, à ses changements thématiques (mais qui ont fait son succés dans l'électorat de gauche populaire justement) ou dans le pire des cas, qui faisaient partie d'une écurie d'un concurrent jaloux.

Mais qui peuvent aussi pour ces raisons, avoir une mémoire sélective.
Je ne me pose pas en porte-parole de SR, mais je me rappelle ses propos qui datent parfois des primaires.

+les 35 heures: elle m'a semblée trés au clair au contraire sur cette question. Concrète et tenant compte des dérapages de leurs applications sur le terrain.

Exemple 1 :
l'hôpital où il n'y a pas eu les créations de postes nécessaires, et où les personnels hospitaliers ont dû subir des surcharges de travail inhumaines, et effectuer des HS ....qu'on leur doit encore ! Mais il paraît que "notre" nouveau Président grand adepte des HS défiscalisées, va nous régler ce problème en 3 coups de cuillère à pot !?

Exemple 2 : dans des entreprises privées (SR avait donné les exemples d'abattages de porcs en Bretagne) pour la même charge de travail, les patrons ont augmenté les cadences ! Qu'en on retiré de positif les salariés (repos/salaire...) ?

Exemple 3 : la pratique a montré que les cadres tiraient souvent leur épingle du jeu (samedi libre par exemple) mais les catégories sous leurs ordres ont gagné souvent moins en travaillant au final plus.

Exemple 4 : des secteurs d'activités ne peuvent guère s'accommoder des 35 H. Il faut donc ajuster et négocier par branches.....etc etc

le SMIC : lors du premier débat lors des primaires, elle s'était opposée à Laurent Fabius, en arguant que cette augmentation était un leurre si on la déconnectait de tout l'arsenal économique :
- quid des autres bas salaires proches du SMIC ?
- des petites pensions, des temps partiels imposés, du RMI, des alloc...APA ou autres ?
- et si une augmentation des prix des produits de consommation courante, intervient juste aprés cette bonification du SMIC, tout son avantage en est éliminé ?! alors ? Là-dessus LF était resté coi, lui "si compétent" et "expérimenté" !

Comment peut-il avoir, comme ses homologues bobo-zéléfans-richissimes, une idées de ce que vivent les petites gens et du coût de la vie, et de la vie tout court, voire de la survie lorsque l'on compte à 5€ mois ? Va-t'il chez Lidl ou Carrefour régulièrement ? ou à la Banque Alimentaire pour compléter ses courses .

Cher Yves, SR même maladroitement car de façon non concertée, a commencé au contraire avec franchise, à faire une première autocritique de la campagne en avouant ce que l'on avait pu "lui imposer du projet socialiste" qui était le fruit d'une synthèse bancale et irréaliste.
Tout le monde le sait bien.
Il faut donc oser le dire pour ne plus recommencer ces erreurs grossières.
On eût aimé que Lionel Jospin s'y essayât en son temps ! mais il est "trop expérimenté et compétent" : en voilà un autre dont l'ego atteint des dimensions surréalistes !

Attendons aussi de voir le bilan et l'inventaire qu'elle et ses amis vont publier bientôt.

Bien à vous.

39.Posté par yves le 25/08/2007 08:22
Oui attendons en effet. Mais à nous aussi de nous demander si la candidate était la meilleure comme elle le croit encore en se positionnant dès la défaite en vue de 2007.

Ok le programme du PS était sans doute incohérent, mais c'était aussi sa responsabilité de n'en retenir que ce à quoi elle adhérait vraiment, plutôt que de jouer sur tous les ressorts de la démagogie. Le courage en politique d'est de faire des choix comme Mendès-France le disait aussi ("gouverner c'est choisir").

C'est ce genre de valeurs politiques et morales que je souhaite voir réhabilitées à gauche face au populisme de droite au pouvoir. Je dis bien réhabilitées car je crois qu'elles ont été sacrifiées sur l'autel des sondages et de ce qui devait plaire au peuple et que Madame Royal en a eu plus que tous la responsabilité. De cela aussi il faut tirer les leçons, les désirs d'avenir de Ségolène ne sont pas forcément ceux que beaucoup attendent pour voir la République relevée.

40.Posté par la fourmi rouge le 25/08/2007 11:51
Bonjour Yves,

C'était fort probablement la "moins pire" au regard de la suffisance et du mépris condescendant de ses concurrents fossilisés.

Regardez, c'est grâce à elle qu'une refondation peut enfin démarrer parce qu'elle a vu de prés bien les préoccupations populaires sans se renfermer dans le dogmatisme, et ce qui était établi. Et elle a compris comme je l'ai déjà dit : le fossé, le gouffre, de déficit démocratique inouï entre élus politiques et citoyens. Et contrairement à ce que vous affirmez, elle a su faire preuve de beaucoup d'indépendance, de courage et d'audaces... mais tout a une limite ! Ce dut être plutôt dur à gérer : Jean-Pierre devrait pouvoir nous apporter son éclairage....mais mon petit doigt me dit qu'il a justement une certaine admiration pour tout ce qu'elle a réussi à secouer, et ceux qu'elle a pu entraîner, car le PS est un sacré mammouth !

De tout ceci, moi je lui sais gré.

Elle a fait en 6 mois ce que ceux de l'appareil du PS n'ont pas voulu/pu/vu/tenté en 10 ou 20 ans.
L'extrême-gauche idem.

Sinon, je suis bien d'accord avec vous.


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