De ce que la « concurrence libre et non faussée » ne figure plus dans la liste des objectifs de l’Union, M. Sarkozy croit également pouvoir déduire que « l’Europe va désormais pouvoir agir contre les dumpings, instaurer une préférence communautaire, mettre en œuvre des politiques industrielles ».
Faut-il dire « salut l’artiste » ?
* * *
Ou bien M. Sarkozy n’entend rien au fonctionnement réel de la machine communautaire, ou bien il se réfugie dans une pure stratégie de communication.
Car la Commission reste la gardienne vigilante de la concurrence et n’entend pas modifier sa jurisprudence. La Banque Centrale n’a fait aucune concession sur ses objectifs : la timide proposition française d’une « croissance non inflationniste » a été rejetée. Il n’y a pas l’ombre d’une politique industrielle européenne à l’horizon.
M. Sarkozy attend qu’on salue l’artiste : la meilleure manière de le faire serait de soumettre le traité dit « simplifié » à référendum populaire. Il y aurait une bonne manière d’y parvenir : ce serait, pour le Parti socialiste, de refuser de ratifier la réforme constitutionnelle rendue nécessaire par l’abandon du projet de Constitution européenne au profit du traité « simplifié ». L’argument est imparable : le parallélisme des formes veut qu’on ne puisse faire rentrer par la lucarne parlementaire ce qui a été sorti par la grande porte du suffrage universel. Trop simple peut-être ?
* * *
Nicolas Sarkozy vient de confier à Hubert Védrine une mission d’étude et de prospective sur la mondialisation. Enfin, le vrai défi, celui de la mondialisation, est nommé. Hubert Védrine est assurément le mieux placé pour répondre à cette difficile question. C’est pourquoi je ne le désapprouve pas d’avoir accepté. Il y a une différence entre une responsabilité ministérielle – qu’en l’occurrence il a refusée à la veille des législatives – et une mission d’études pour laquelle il est certainement l’une des personnalités les mieux qualifiées. Nous ne sommes pas en guerre civile et c’est de saine pratique d’organiser sur un sujet fondamental un débat qui transcende les frontières d’une majorité et d’une opposition enlisées depuis trop longtemps dans une stérile guerre de tranchées. Cela ne veut pas dire évidemment qu’il n’y ait plus matière à s’opposer. Les vrais débats valent mieux que les oppositions de carton pâte.
* * *
Pour ce qui me concerne j’ai procédé hier à la relance de la Fondation Res Publica*. Cinq colloques sont prévus, de septembre à décembre 2007 :
1. La démocratie peut-elle survivre au système politico-médiatico-sondagier ?
2. Le capitalisme financier et son évolution : peut-on réduire le rôle des fonds spéculatifs ?
3. L’avenir des institutions politiques : vers un véritable système présidentiel à la française ?
4. L’Asie du Sud-Est entre ses géants (Chine-Japon-Inde).
5. L’avenir de l’Allemagne comme principale nation exportatrice mondiale.
Je ne doute pas que de la forge des idées ne finisse par sortir une démocratie rénovée.
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(*)Je vous invite à vous inscrire à la lettre d'informations de la Fondation Res Publica afin de recevoir les invitations pour ses colloques et ses publications.
Faut-il dire « salut l’artiste » ?
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Ou bien M. Sarkozy n’entend rien au fonctionnement réel de la machine communautaire, ou bien il se réfugie dans une pure stratégie de communication.
Car la Commission reste la gardienne vigilante de la concurrence et n’entend pas modifier sa jurisprudence. La Banque Centrale n’a fait aucune concession sur ses objectifs : la timide proposition française d’une « croissance non inflationniste » a été rejetée. Il n’y a pas l’ombre d’une politique industrielle européenne à l’horizon.
M. Sarkozy attend qu’on salue l’artiste : la meilleure manière de le faire serait de soumettre le traité dit « simplifié » à référendum populaire. Il y aurait une bonne manière d’y parvenir : ce serait, pour le Parti socialiste, de refuser de ratifier la réforme constitutionnelle rendue nécessaire par l’abandon du projet de Constitution européenne au profit du traité « simplifié ». L’argument est imparable : le parallélisme des formes veut qu’on ne puisse faire rentrer par la lucarne parlementaire ce qui a été sorti par la grande porte du suffrage universel. Trop simple peut-être ?
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Nicolas Sarkozy vient de confier à Hubert Védrine une mission d’étude et de prospective sur la mondialisation. Enfin, le vrai défi, celui de la mondialisation, est nommé. Hubert Védrine est assurément le mieux placé pour répondre à cette difficile question. C’est pourquoi je ne le désapprouve pas d’avoir accepté. Il y a une différence entre une responsabilité ministérielle – qu’en l’occurrence il a refusée à la veille des législatives – et une mission d’études pour laquelle il est certainement l’une des personnalités les mieux qualifiées. Nous ne sommes pas en guerre civile et c’est de saine pratique d’organiser sur un sujet fondamental un débat qui transcende les frontières d’une majorité et d’une opposition enlisées depuis trop longtemps dans une stérile guerre de tranchées. Cela ne veut pas dire évidemment qu’il n’y ait plus matière à s’opposer. Les vrais débats valent mieux que les oppositions de carton pâte.
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Pour ce qui me concerne j’ai procédé hier à la relance de la Fondation Res Publica*. Cinq colloques sont prévus, de septembre à décembre 2007 :
1. La démocratie peut-elle survivre au système politico-médiatico-sondagier ?
2. Le capitalisme financier et son évolution : peut-on réduire le rôle des fonds spéculatifs ?
3. L’avenir des institutions politiques : vers un véritable système présidentiel à la française ?
4. L’Asie du Sud-Est entre ses géants (Chine-Japon-Inde).
5. L’avenir de l’Allemagne comme principale nation exportatrice mondiale.
Je ne doute pas que de la forge des idées ne finisse par sortir une démocratie rénovée.
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(*)Je vous invite à vous inscrire à la lettre d'informations de la Fondation Res Publica afin de recevoir les invitations pour ses colloques et ses publications.