I – Le MRC doit porter un regard lucide mais sans masochisme sur la période écoulée.
A l’Université d’été des Ulis, trois perspectives s’offraient à nous :
- soit, hypothèse privilégiée, un accord avec le PS faisant respecter le vote du peuple français du 29 mai 2005 (refus de la Constitution européenne) ;
- soit, si un espace stratégique se dégageait, une candidature autonome à l’élection présidentielle (un parti digne de ce nom ne peut faire l’économie de cette capacité) ;
- soit une stratégie de « retrait sur l’Aventin », s’il n’était pas possible de trouver un accord politique convenable avec le PS ou de conquérir un nouvel espace politique.
Après que j’ai « marqué le terrain » par le lancement de ma candidature à l’élection présidentielle le 6 novembre, un accord politique sur des bases claires a été trouvé avec Ségolène Royal le 9 décembre, accord que la candidate a globalement respecté dans le déroulement de sa campagne (redressement de la construction européenne – affirmation de l’actualité du modèle républicain - rôle de la France en Europe et dans le monde). Cet accord a été assorti d’un volet électoral qui a été inégalement appliqué par le Parti socialiste (saboté dans trois département : Ardennes – Indre – Territoire de Belfort, il a néanmoins permis l’élection d’un député MRC : Christian Hutin, maire de Saint-Pol sur Mer, dans l’agglomération dunkerquoise).
A l’Université d’été des Ulis, trois perspectives s’offraient à nous :
- soit, hypothèse privilégiée, un accord avec le PS faisant respecter le vote du peuple français du 29 mai 2005 (refus de la Constitution européenne) ;
- soit, si un espace stratégique se dégageait, une candidature autonome à l’élection présidentielle (un parti digne de ce nom ne peut faire l’économie de cette capacité) ;
- soit une stratégie de « retrait sur l’Aventin », s’il n’était pas possible de trouver un accord politique convenable avec le PS ou de conquérir un nouvel espace politique.
Après que j’ai « marqué le terrain » par le lancement de ma candidature à l’élection présidentielle le 6 novembre, un accord politique sur des bases claires a été trouvé avec Ségolène Royal le 9 décembre, accord que la candidate a globalement respecté dans le déroulement de sa campagne (redressement de la construction européenne – affirmation de l’actualité du modèle républicain - rôle de la France en Europe et dans le monde). Cet accord a été assorti d’un volet électoral qui a été inégalement appliqué par le Parti socialiste (saboté dans trois département : Ardennes – Indre – Territoire de Belfort, il a néanmoins permis l’élection d’un député MRC : Christian Hutin, maire de Saint-Pol sur Mer, dans l’agglomération dunkerquoise).
Ségolène Royal a été majoritaire dans la jeunesse, chez les ouvriers (24 % au premier tour, 56 % au second et a fait jeu égal avec Sarkozy dans le reste du salariat). Ce redressement sensible par rapport à 2002 (le candidat socialiste n’avait fait que 11 % des voix chez les ouvriers) ne lui a cependant pas permis de compenser le basculement très net en faveur de Sarkozy des professions indépendantes (commerçants - artisans – chefs d’entreprises) et des inactifs.
Si nous avons pu influer sur la campagne de Ségolène Royal sur des points décisifs (l’Europe, la nation républicaine, la politique étrangère et la défense), il y a eu un réel déficit d’explication sur la mondialisation et les moyens de lutter contre les délocalisations et de revaloriser le travail.
Sarkozy, grâce à la plume de Guaino, a su au contraire trouver des accents républicains, voire ouvriéristes, en campant démagogiquement trois épouvantails : les jeunes des cités assimilés à la « racaille », les chômeurs et les « Rmistes » à l’assistanat, l’immigration enfin considérée comme le principal problème posé à l’identité nationale. Soyons clairs : ces trois problèmes existent : la dérive des banlieues où la discrimination sert souvent d’alibi à l’idéologie « victimaire », la dévalorisation du travail au regard des revenus de substitution, politique consciemment menée par l’influence de Jacques Delors depuis 1982, et enfin une certain développement des communautarismes. L’habileté de Nicolas Sarkozy a été de faire oublier que la crise à la fois sociale et nationale de la France procédait avant tout d’une mondialisation inégale où la dictature du capital financier remet en cause le modèle social patiemment édifié sur la base du programme du CNR de 1944.
Malgré les échappées belles de Ségolène Royal, la gauche, faute de s’être posée réellement la question de la mondialisation, était mal préparée à prendre l’offensive sur ce sujet. Elle s’est fait piéger par la démagogie de la droite sur les questions de sécurité et d’intégration (incidents de la gare du Nord et affaire des « sans-papiers ») parce que si la candidate était au clair, le Parti socialiste restait prisonnier, comme en 2002, de ses contradictions sur ces sujets.
Le score de Ségolène Royal (17 millions de voix contre 19 millions à Nicolas Sarkozy) a été honorable, mais chacun sent bien qu’un immense travail de recomposition et de clarification reste à faire.
II – Nos tâches
C’est là que la contribution du MRC peut être décisive. Notre force est d’abord celle des idées que nous portons : analyse de la « globalisation » – défense et illustration du modèle républicain et pas seulement en France. Cette force ne peut nous faire oublier la puissance du courant social-libéral au sein du Parti socialiste, abusivement paré du titre de « social-démocrate ». Par ailleurs, le camp du « non de gauche » a montré ses limites qui sont celles de son anti-républicanisme plus ou moins conscient. Le risque est grand que le PS attende encore une fois des erreurs de Nicolas Sarkozy et de la « stratégie de l’essuie-glace » son retour en grâce auprès de l’électorat sans avoir procédé aux remises en ordre nécessaires sur l’analyse de la mondialisation, l’Europe, la nation républicaine, etc.
Raison de plus pour être à l’offensive dès notre prochaine université d’été qui se tiendra à St-Pol sur mer le 8 septembre prochain. Il y a place en France et dans la gauche pour un courant républicain civique que le MRC est le seul à incarner. Restons ouverts au dialogue dans la gauche et notamment avec les républicains. Participons aux assises de la gauche et aux différents forums qui ne manqueront pas de se tenir dans la période qui vient. Tout ne tourne pas autour des rivalités internes du Parti socialiste. Le débat d’idées reste l’essentiel. Sachons nous transformer en un vaste mouvement d’éducation populaire. Veillons à préserver notre rayonnement intellectuel et par conséquent notre capacité à dire « non » sans laquelle notre oui n’aurait pas de signification. Seul l’approfondissement du « logiciel républicain » nous permettra de peser à nouveau le moment venu. Certes, la tâche sera difficile, car les courants du PS qui n’entendent pas revenir sur le bilan de la gauche plurielle et encore moins exercer le droit d’inventaire réclamé jadis par Lionel Jospin sur la période antérieure, n’ont nullement désarmé à notre égard.
L’exemple du Territoire de Belfort où le refus prolongé des instances locales du PS d’appliquer l’accord national et la candidature d’un dissident socialiste Alain Dreyfus-Schmidt, soutenu par les caciques locaux (sénateur, président de région, conseillers généraux, etc.), a conduit à la démobilisation d’un électorat de gauche dont la conscience politique n’a pas été à la hauteur de l’enjeu. Comme vous le savez, j’en ai tiré les conséquences. Le suffrage universel est le vrai maître du temps : j’ai mis un terme à mon mandat de maire de Belfort que je détenais depuis 1983. Un nouveau maire aura pris le relais à l’heure où ces lignes paraîtront. Je n’en serai que plus libre pour participer, au plan national, à la reconstruction et au rayonnement de ce courant républicain civique dont la gauche et la France ont plus que jamais besoin.
Si nous avons pu influer sur la campagne de Ségolène Royal sur des points décisifs (l’Europe, la nation républicaine, la politique étrangère et la défense), il y a eu un réel déficit d’explication sur la mondialisation et les moyens de lutter contre les délocalisations et de revaloriser le travail.
Sarkozy, grâce à la plume de Guaino, a su au contraire trouver des accents républicains, voire ouvriéristes, en campant démagogiquement trois épouvantails : les jeunes des cités assimilés à la « racaille », les chômeurs et les « Rmistes » à l’assistanat, l’immigration enfin considérée comme le principal problème posé à l’identité nationale. Soyons clairs : ces trois problèmes existent : la dérive des banlieues où la discrimination sert souvent d’alibi à l’idéologie « victimaire », la dévalorisation du travail au regard des revenus de substitution, politique consciemment menée par l’influence de Jacques Delors depuis 1982, et enfin une certain développement des communautarismes. L’habileté de Nicolas Sarkozy a été de faire oublier que la crise à la fois sociale et nationale de la France procédait avant tout d’une mondialisation inégale où la dictature du capital financier remet en cause le modèle social patiemment édifié sur la base du programme du CNR de 1944.
Malgré les échappées belles de Ségolène Royal, la gauche, faute de s’être posée réellement la question de la mondialisation, était mal préparée à prendre l’offensive sur ce sujet. Elle s’est fait piéger par la démagogie de la droite sur les questions de sécurité et d’intégration (incidents de la gare du Nord et affaire des « sans-papiers ») parce que si la candidate était au clair, le Parti socialiste restait prisonnier, comme en 2002, de ses contradictions sur ces sujets.
Le score de Ségolène Royal (17 millions de voix contre 19 millions à Nicolas Sarkozy) a été honorable, mais chacun sent bien qu’un immense travail de recomposition et de clarification reste à faire.
II – Nos tâches
C’est là que la contribution du MRC peut être décisive. Notre force est d’abord celle des idées que nous portons : analyse de la « globalisation » – défense et illustration du modèle républicain et pas seulement en France. Cette force ne peut nous faire oublier la puissance du courant social-libéral au sein du Parti socialiste, abusivement paré du titre de « social-démocrate ». Par ailleurs, le camp du « non de gauche » a montré ses limites qui sont celles de son anti-républicanisme plus ou moins conscient. Le risque est grand que le PS attende encore une fois des erreurs de Nicolas Sarkozy et de la « stratégie de l’essuie-glace » son retour en grâce auprès de l’électorat sans avoir procédé aux remises en ordre nécessaires sur l’analyse de la mondialisation, l’Europe, la nation républicaine, etc.
Raison de plus pour être à l’offensive dès notre prochaine université d’été qui se tiendra à St-Pol sur mer le 8 septembre prochain. Il y a place en France et dans la gauche pour un courant républicain civique que le MRC est le seul à incarner. Restons ouverts au dialogue dans la gauche et notamment avec les républicains. Participons aux assises de la gauche et aux différents forums qui ne manqueront pas de se tenir dans la période qui vient. Tout ne tourne pas autour des rivalités internes du Parti socialiste. Le débat d’idées reste l’essentiel. Sachons nous transformer en un vaste mouvement d’éducation populaire. Veillons à préserver notre rayonnement intellectuel et par conséquent notre capacité à dire « non » sans laquelle notre oui n’aurait pas de signification. Seul l’approfondissement du « logiciel républicain » nous permettra de peser à nouveau le moment venu. Certes, la tâche sera difficile, car les courants du PS qui n’entendent pas revenir sur le bilan de la gauche plurielle et encore moins exercer le droit d’inventaire réclamé jadis par Lionel Jospin sur la période antérieure, n’ont nullement désarmé à notre égard.
L’exemple du Territoire de Belfort où le refus prolongé des instances locales du PS d’appliquer l’accord national et la candidature d’un dissident socialiste Alain Dreyfus-Schmidt, soutenu par les caciques locaux (sénateur, président de région, conseillers généraux, etc.), a conduit à la démobilisation d’un électorat de gauche dont la conscience politique n’a pas été à la hauteur de l’enjeu. Comme vous le savez, j’en ai tiré les conséquences. Le suffrage universel est le vrai maître du temps : j’ai mis un terme à mon mandat de maire de Belfort que je détenais depuis 1983. Un nouveau maire aura pris le relais à l’heure où ces lignes paraîtront. Je n’en serai que plus libre pour participer, au plan national, à la reconstruction et au rayonnement de ce courant républicain civique dont la gauche et la France ont plus que jamais besoin.