L'Orient Le Jour : Quel regard portez-vous sur les relations profondes qui unissent la France et le Liban, et particulièrement depuis le 14 février 2005 ?
Jean-Pierre Chevènement : Depuis des siècles, la France entretient avec la région du Levant des relations profondes, aussi bien culturelles, économiques que politiques, marquées notamment par les alliances conclues par François 1er et Louis XIV. Ces relations privilégiées, particulièrement avec le Liban, se sont poursuivies et développées au XIXe et au XXe siècle. Après un relatif effacement, la France a revivifié ces dernières années sa relation profonde avec le Liban, notamment en obtenant la tenue à Beyrouth du 9e sommet de la francophonie, événement qui a beaucoup contribué à la renaissance du rayonnement libanais.
Ce sommet a aussi permis d’affirmer avec force, au lendemain des événements du 11-Septembre, l’attachement des cinquante peuples rassemblés dans la francophonie à une vision du monde, le dialogue des civilisations, fondement essentiel d’une « certaine idée » de la France comme du Liban. La solidarité agissante de la France avec le Liban, face à l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri et lors du conflit de 2007, exprime le caractère indéfectible du lien qui unit nos deux peuples.
Jean-Pierre Chevènement : Depuis des siècles, la France entretient avec la région du Levant des relations profondes, aussi bien culturelles, économiques que politiques, marquées notamment par les alliances conclues par François 1er et Louis XIV. Ces relations privilégiées, particulièrement avec le Liban, se sont poursuivies et développées au XIXe et au XXe siècle. Après un relatif effacement, la France a revivifié ces dernières années sa relation profonde avec le Liban, notamment en obtenant la tenue à Beyrouth du 9e sommet de la francophonie, événement qui a beaucoup contribué à la renaissance du rayonnement libanais.
Ce sommet a aussi permis d’affirmer avec force, au lendemain des événements du 11-Septembre, l’attachement des cinquante peuples rassemblés dans la francophonie à une vision du monde, le dialogue des civilisations, fondement essentiel d’une « certaine idée » de la France comme du Liban. La solidarité agissante de la France avec le Liban, face à l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri et lors du conflit de 2007, exprime le caractère indéfectible du lien qui unit nos deux peuples.
Des députés français proposent d’inscrire le Hezbollah sur la liste du terrorisme. Qu’en pensez-vous ?
Si l’on veut contribuer à restaurer la souveraineté du Liban et la paix dans la région, il faut absolument éviter d’exclure une composante de la vie nationale libanaise. Il faut plutôt tout mettre en œuvre pour inciter le Hezbollah à devenir exclusivement une force politique participant à la vie démocratique libanaise.
Dans les moments critiques que traverse le pays du Cèdre, quel message souhaitez-vous adresser aux Libanais ?
Il y a actuellement une conjonction d’éléments favorables liés aux résultats des efforts de la communauté internationale et des diplomaties arabes, et à l’évolution de la situation régionale. Les Libanais doivent mettre à profit ce moment propice pour privilégier l’intérêt national et enclencher enfin un cercle vertueux. Au cours de l’histoire, de l’invention de l’alphabet à Byblos à la Nahda, les Libanais se sont forgé une personnalité nationale originale, caractérisée notamment par l’esprit d’avant-garde et d’ouverture, par l’attachement à la liberté de pensée. Le Proche-Orient et le monde ont besoin du Liban, de son humanisme, de son rayonnement, des talents de son peuple. Je suis optimiste car les Libanais ont toujours su surmonter les épreuves et se tourner vers l’avenir.
Les spirales de la violence dans le conflit israélo-palestinien imposent la relance urgente du processus de paix. Quelles devraient être les priorités de la communauté internationale pour sortir de l’impasse ?
Une conférence internationale visant à accélérer l’instauration d’un État palestinien viable et reconnu.
Les déclarations françaises se succèdent de façon contradictoire sur le nucléaire iranien ? Au-delà de ces signaux divergents, quelle doit être, selon vous, la position de la France sur ce dossier ?
Quels que soient les signes donnés, il y a pour la France un objectif : amener l’Iran à jouer son rôle de membre responsable de la communauté internationale. L’Iran a un rôle majeur à jouer. Il le compromettrait en favorisant la prolifération nucléaire dans la région du Moyen-Orient.
Quelles parts de continuité et de rupture dans la diplomatie française, notamment au Liban, signifierait l’élection de Ségolène Royal à la présidence de la République ?
Ségolène Royal a toujours manifesté sa volonté de « parler à tout le monde ». Elle s’impliquerait activement – je le crois – dans la solution des problèmes laissés pendants depuis trop longtemps.
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Le site du quotidien L'Orient le Jour
Si l’on veut contribuer à restaurer la souveraineté du Liban et la paix dans la région, il faut absolument éviter d’exclure une composante de la vie nationale libanaise. Il faut plutôt tout mettre en œuvre pour inciter le Hezbollah à devenir exclusivement une force politique participant à la vie démocratique libanaise.
Dans les moments critiques que traverse le pays du Cèdre, quel message souhaitez-vous adresser aux Libanais ?
Il y a actuellement une conjonction d’éléments favorables liés aux résultats des efforts de la communauté internationale et des diplomaties arabes, et à l’évolution de la situation régionale. Les Libanais doivent mettre à profit ce moment propice pour privilégier l’intérêt national et enclencher enfin un cercle vertueux. Au cours de l’histoire, de l’invention de l’alphabet à Byblos à la Nahda, les Libanais se sont forgé une personnalité nationale originale, caractérisée notamment par l’esprit d’avant-garde et d’ouverture, par l’attachement à la liberté de pensée. Le Proche-Orient et le monde ont besoin du Liban, de son humanisme, de son rayonnement, des talents de son peuple. Je suis optimiste car les Libanais ont toujours su surmonter les épreuves et se tourner vers l’avenir.
Les spirales de la violence dans le conflit israélo-palestinien imposent la relance urgente du processus de paix. Quelles devraient être les priorités de la communauté internationale pour sortir de l’impasse ?
Une conférence internationale visant à accélérer l’instauration d’un État palestinien viable et reconnu.
Les déclarations françaises se succèdent de façon contradictoire sur le nucléaire iranien ? Au-delà de ces signaux divergents, quelle doit être, selon vous, la position de la France sur ce dossier ?
Quels que soient les signes donnés, il y a pour la France un objectif : amener l’Iran à jouer son rôle de membre responsable de la communauté internationale. L’Iran a un rôle majeur à jouer. Il le compromettrait en favorisant la prolifération nucléaire dans la région du Moyen-Orient.
Quelles parts de continuité et de rupture dans la diplomatie française, notamment au Liban, signifierait l’élection de Ségolène Royal à la présidence de la République ?
Ségolène Royal a toujours manifesté sa volonté de « parler à tout le monde ». Elle s’impliquerait activement – je le crois – dans la solution des problèmes laissés pendants depuis trop longtemps.
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