La disparition de Malek Chebel est une perte considérable. Toute sa vie a été consacrée à préparer les évolutions nécessaires de l’islam, en soulignant qu’il était conciliable avec la République, dès lors qu’une « réorganisation sérieuse d’un système de pensée et d’attitude » était engagée. Pour l’avoir convié, aussi bien à la Fondation Res Publica qu’à l’Association France Algérie, je garde présent à l’esprit sa conviction : croyants dans un pays laïc, les musulmans de France doivent être considérés comme « des citoyens à part entière, accessoirement des croyants ; la citoyenneté est le lien viscéral qui nous unit tous ». Sa lucidité, sa culture, son érudition ont ouvert des voies fécondes pour la naissance d’un islam de France. Sa pensée continuera d’éclairer tous ceux qui se sont engagés dans cette voie. Je salue la mémoire d’un homme de foi et de vérité, dont l’œuvre aidera notre pays à surmonter les défis actuels.