Etes-vous inquiet du début de campagne de votre candidate ?
Jean-Pierre Chevènement : On pouvait dire cela il y a quelques jours, mais depuis le meeting de Paris, mardi soir, le courant s'est renversé. Ségolène Royal a trouvé son ton, campé une France très différente de Nicolas Sarkozy. Je crois que dimanche, lorsqu'elle va préciser ses orientations, on va prendre conscience que, contrairement à tout ce qui a été dit, martelé par une certaine presse, Ségolène Royal a des idées claires sur la situation économique, le chômage, les inégalités, la précarité, le désastre environnemental, la sécurité, l'intégration, le pari sur l'intelligence qu'il faut faire faire dans l'éducation ou la recherche.
Le thème de l'argent qui corrompt et du complot des médias, employé par Ségolène Royal, ne vous a pas paru un peu daté ?
Peu de gens contesteront que les grands intérêts financiers, marchands de canons et marchand de béton, ont pris le pas sur les médias indépendants. Aujourd'hui, les puissances d'argent sont plus puissantes dans la sphère des médias qu'elles ne l'ont jamais été. Avec les médias de masse, la politique c'est la Star Academy. Regardez Nicolas Sarkozy devant 100 Français, il avait une solution à tous leurs problèmes particuliers. C'était Monsieur je sais tout… et pour cause puisqu'il connaissait les questions à l'avance. Mais les réponses étaient individualisées et ça, c'est le sommet de la dépolitisation, la super-assistante sociale au niveau élyséen. C'est le contraire de la politique qui consiste à résoudre les problèmes ensemble. Il n'y avait que des individus et plus de citoyens.
Jean-Pierre Chevènement : On pouvait dire cela il y a quelques jours, mais depuis le meeting de Paris, mardi soir, le courant s'est renversé. Ségolène Royal a trouvé son ton, campé une France très différente de Nicolas Sarkozy. Je crois que dimanche, lorsqu'elle va préciser ses orientations, on va prendre conscience que, contrairement à tout ce qui a été dit, martelé par une certaine presse, Ségolène Royal a des idées claires sur la situation économique, le chômage, les inégalités, la précarité, le désastre environnemental, la sécurité, l'intégration, le pari sur l'intelligence qu'il faut faire faire dans l'éducation ou la recherche.
Le thème de l'argent qui corrompt et du complot des médias, employé par Ségolène Royal, ne vous a pas paru un peu daté ?
Peu de gens contesteront que les grands intérêts financiers, marchands de canons et marchand de béton, ont pris le pas sur les médias indépendants. Aujourd'hui, les puissances d'argent sont plus puissantes dans la sphère des médias qu'elles ne l'ont jamais été. Avec les médias de masse, la politique c'est la Star Academy. Regardez Nicolas Sarkozy devant 100 Français, il avait une solution à tous leurs problèmes particuliers. C'était Monsieur je sais tout… et pour cause puisqu'il connaissait les questions à l'avance. Mais les réponses étaient individualisées et ça, c'est le sommet de la dépolitisation, la super-assistante sociale au niveau élyséen. C'est le contraire de la politique qui consiste à résoudre les problèmes ensemble. Il n'y avait que des individus et plus de citoyens.
Que pensez-vous du ralliement annoncé à Nicolas Sarkozy de personnalités venant de la gauche comme André Glucksmann ou Max Gallo ?
André Glucksmann ne vient pas de la gauche, il était maoïste ! Ce n'est pas ce que j'appelle la gauche : les socialistes, les radicaux, les communistes. André Glucksmann était pour l'intervention américaine en Irak ! Vous pensez qu'un homme de gauche peut réagir comme cela ? Non. Max Gallo, lui, a dit qu'il avait apprécié le discours de Nicolas Sarkozy et ses références à la France. À mon avis, il l'a lu un peu rapidement car Nicolas Sarkozy est un brocanteur de l'histoire de France. Il achète tout et à peu près n'importe quoi, fait des compressions avec tout cela comme on dit en art plastique. Mais ça, ce n'est pas la France. La France a des valeurs, une histoire, c'est autre chose que la juxtaposition d'Achille Peretti et de Guy Moquet, d'Édouard Balladur et de Jeanne d'Arc.
Pourquoi Ségolène Royal, qui a défendu le « oui » au référendum européen, serait-elle le meilleur choix pour ceux qui, comme vous, avaient voté non ?
Parce que nous sommes tombés d'accord sur un texte d'orientation qui précise que la construction européenne doit être redressée, les statuts de la Banque centrale européenne modifiés, un gouvernement de la zone euro institué. Et que si un traité devait être adopté, il devrait viser seulement un meilleur fonctionnement des institutions et en aucun cas prévaloir sur notre propre Constitution. Ségolène Royal ayant exprimé le souhait de dépasser le clivage du « oui » et du « non », je la crois. Je pense que, pour elle, c'est nécessaire, car 65 % des électeurs de gauche ont voté « non ». Si elle veut se faire élire, et elle le veut, elle doit tenir compte de cet électorat.
Pour écouter toute l'émission : cliquer ici
André Glucksmann ne vient pas de la gauche, il était maoïste ! Ce n'est pas ce que j'appelle la gauche : les socialistes, les radicaux, les communistes. André Glucksmann était pour l'intervention américaine en Irak ! Vous pensez qu'un homme de gauche peut réagir comme cela ? Non. Max Gallo, lui, a dit qu'il avait apprécié le discours de Nicolas Sarkozy et ses références à la France. À mon avis, il l'a lu un peu rapidement car Nicolas Sarkozy est un brocanteur de l'histoire de France. Il achète tout et à peu près n'importe quoi, fait des compressions avec tout cela comme on dit en art plastique. Mais ça, ce n'est pas la France. La France a des valeurs, une histoire, c'est autre chose que la juxtaposition d'Achille Peretti et de Guy Moquet, d'Édouard Balladur et de Jeanne d'Arc.
Pourquoi Ségolène Royal, qui a défendu le « oui » au référendum européen, serait-elle le meilleur choix pour ceux qui, comme vous, avaient voté non ?
Parce que nous sommes tombés d'accord sur un texte d'orientation qui précise que la construction européenne doit être redressée, les statuts de la Banque centrale européenne modifiés, un gouvernement de la zone euro institué. Et que si un traité devait être adopté, il devrait viser seulement un meilleur fonctionnement des institutions et en aucun cas prévaloir sur notre propre Constitution. Ségolène Royal ayant exprimé le souhait de dépasser le clivage du « oui » et du « non », je la crois. Je pense que, pour elle, c'est nécessaire, car 65 % des électeurs de gauche ont voté « non ». Si elle veut se faire élire, et elle le veut, elle doit tenir compte de cet électorat.
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