Carnet de Jean-Pierre Chevènement

Airbus : le rôle nécessaire de l’Etat républicain


L’Airbus A 350 ne pourra être développé sans la contribution des Etats.


Le plan d’économies annoncé par Louis Gallois ne permet pas ce financement. Quand j’entends M. Sarkozy déclarer dans sa conférence de presse d’hier : « Les Etats ne sont pas les actionnaires les mieux avisés », je me demande si je rêve. Est-ce que M. Arnaud Lagardère et M. Forgeard qui ont vendu leurs actions avant que soient révélées les difficultés de l’A 380 sont « des actionnaires avisés » ? Pour ce qui est de la gestion de leur patrimoine personnel certes ! Mais pour l’avenir de l’entreprise EADS – Airbus certainement non !

Nous sommes bien là en présence de cette tendance fondamentale au court-termisme qui caractérise la gestion du « capitalisme patrimonial » cher à Alain Minc. Les actionnaires se paient d’abord, peu importe l’avenir de l’entreprise, ses investissements, sa recherche, le renouvellement de sa gamme de produits, ses salariés, leur qualification et leur formation. Ainsi s’opère la déconnection des entreprises et des territoires.

Les avions d’Airbus sont fabriqués déjà à 40 % dans la zone dollar. Le processus d’externalisation engagé par la vente de certaines usines ne peut conduire qu’à l’accélération du processus de délocalisation vers les pays à bas coût de main d’œuvre.

On observe la même tendance avec Alcatel-Lucent qui supprime 10 000 emplois dans le monde dont 90 % en Europe et aux Etats-Unis où la main d’œuvre est la plus chère.

Comment contrarier cette tendance générale au court termisme et à la délocalisation ?

Par une politique de l’euro d’abord qui remédie à sa surévaluation. Ensuite par une vigoureuse politique d’aide à la recherche-développement : celle-ci implique forcément l’intervention des Etats. C’est une bonne chose que l’actionnariat allemand inclue maintenant une forte participation publique. C’est à travers une vigoureuse politique industrielle essentiellement à base franco-allemande qu’Airbus pourra être relancé et que le développement de l’A 350 qui commande l’avenir de l’emploi pourra être financé. Ségolène Royal faisait observer l’autre jour que si la réglementation actuelle de la concurrence par la Commission avait prévalu au début des années soixante-dix, jamais les Etats français, allemand, britannique, n’auraient pu financer par avances remboursables le développement d’Airbus qu’on célèbre comme une réalisation de « l’Europe », en oubliant que dès l’origine, ce fut l’affaire des Etats.

Ceux-ci n’ont pas à abdiquer leur rôle. Plus que jamais face à la concurrence de Boeing, largement subventionné par le budget de la Défense américaine il convient que les grands Etats européens se concertent pour sauver la construction aéronautique sur notre continent et les emplois qu’elle représente.

Aller dans le sens de M. Sarkozy, celui de l’actionnariat privé, ce serait vouer EADS-Airbus à subir demain le sort de Péchiney et d’Arcelor, en passant sous le contrôle des fonds de pension, anglo-saxons ou autres. Etrange conception de la défense des intérêts nationaux et européens !

Je serais « maurrassien », selon M. Bernard-Henry Levy, s’exprimant récemment dans Le Nouvel Observateur parce que je mets en garde contre le résultat du libre jeu du « capitalisme financier mondialisé », expression qu’on ne trouve pas souvent chez Maurras.

Il n’est pas venu à l’idée de l’auteur de L’idéologie française, bréviaire déjà ancien de la repentance nationale, que je pourrais n’être qu’un républicain français simplement patriote.


Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le Jeudi 1 Mars 2007 à 18:12 | Lu 11399 fois



1.Posté par Claire Strime le 02/03/2007 15:19
Plus que positive l'inflexion "étatique" de la candidate dans son discours de Mont de Marsan! Surtout si on la met en parallèle avec la non-intervention de l'Etat sarkozo-villepinesque (ce matin France-info la comparait au fameux "l'Etat ne peut pas tout" de 2002; bon la page est tournée?).

J'ai mieux aimé que le discours de Rouen (ce n'était pas le même éléphant et ce n'était pas au pied des montagnes).

2.Posté par Di Girolamo le 02/03/2007 17:57
Il serait quant même rassurant d'entendre un homme (ou unefemme) politique prendre un peu de hauteur(le sujet est bien l'aviation?) et penser loin et global .Et remettre Air Bus en perspective de ce qui va se passer sur le plan climatique , énergétique , économique , social etc .
Le nez sur le guidon c'est bien sûr encore utile mais la pensée et l'action politique sont justement l'art de regarder plus loin , plus large , plus globalement et donc plus collectivement :non au sens de Bayrou qui situe ce collectif au centre , mais au sens strict de la démocratie qui le situe là où il est :dans le débat contradictoire citoyen.
Même le réalisme a ses limites : celle de la réalité .

3.Posté par MERCIER Jean-louis le 02/03/2007 22:47
Il n'est pas venu à l'idée de l'auteur de L'idéologie française, bréviaire déjà ancien de la repentance nationale, que je pourrais n'être qu'un républicain français simplement patriote.


Jeudi 01 Mars 2007
Jean-Pierre Chevènement

comme vous l'avez toujours été, très Cher Ami, et Dieu sait, si vous me permettait de parler de lui, que je suis vos idées depuis longtemps...
D'ailleurs quand je parle de vous, il ne s'agit même plus d'amitié, il s'agit d'une grande affection.

4.Posté par Xavier DUMOULIN le 03/03/2007 08:43
L'approche de Ségolène Royal, sur le dossier Airbus, en particulier, renoue avec une perspective volontariste. La puissance publique peut et doit agir sur le terrain économique. "Un ministre candidat dit que l'Etat ne peut rien faire. Non seulement l'Etat peut faire, mais il doit faire. La puissance publique doit assumer ses responsabilités". Ségolène Royal fait de cette divergence "un enjeu des élections, sur le choix clair entre un État impotent, un gouvernement impuissant, et au contraire, un État fort qui assume ses responsabilités et qui considère que la bataille pour l’emploi est au cœur aujourd’hui de l’action politique parce que c’est le chômage qui sape et qui ronge les fondements de la France qui veut à nouveau se tenir debout. J’en prends ici l’engagement, avec moi, l'État réconciliera la France avec les vrais entrepreneurs".

Cette approche résume tout le génie politique de Ségolène Royal qui brise le tabou du désengagement de l'Etat et réhabilite la politique, c'est à dire la capacité des citoyens à maîtriser le destin de leur pays. Après des années de renoncement, une telle perspective annonce un profond renouveau pour une gauche aux portes du pouvoir. Ne nous y trompons pas. Ségolène Royal ne sacrifie pas aux bons mots de discours de campagne. Sa volonté affichée s'inscrit pleinement dans la perspective du pacte présidentiel. Sa démarche n'en demeure pas moins réaliste, car il y a beaucoup de pragmatisme dans ses propositions sur le dossier Aibus. On voit là toute la différence avec l'approche libérale qui est celle de l'abandon aux forces du marché. Cette approche est un vrai marqueur pour une gauche jadis intimidée, sinon déboussolée, par la fascination à l'égard du marché et de la concurrence. Le rejet du néolibéralisme s'accompagne d'un effort programmatique audacieux. C'est une perspective nouvelle qui refuse cette contradiction entre un discours de gauche et une gestion de droite. En insufflant une dynamique gagnant-gagnant, Ségolène Royal tient compte des réalités économiques et sociales. Mais, à la différence des gestions social-libérales, qui se couchent pour l'essentiel devant les exigences du capitalisme financier, notre candidate avance sur des bases offensives pour la défense de l'emploi, des salaires, des services publics, de la formation et de la recherche et d'une croissance respectueuse des exigences environnementales. Cette démarche, rigoureuse mais porteuse d'espérance, concilie les intérêts du monde du travail avec le développement économique en France et en Europe. A cet effet de nouveaux leviers sont nécessaires et c'est tout le sens de la réorientation de l'Europe : gouvernement économique de la zone euro, changement de politique monétaire, coopération renforcée entre Etats, notamment sur le dossier Airbus. Le pacte présidentiel voit loin car il ne néglige pas la dimension internationale. Bien au contraire, les propositions de Ségolène Royal pour l'Europe sont articulées avec une volonté de co-développement avec l'Afrique et une perspective de coopération à l'Est.


5.Posté par Cabanel Shéhérazade le 03/03/2007 11:10
J'avoue que je n'y comprends rien.
Les regions qui se disent exangues financièrement par la décentralisation Raffarin peuvent débloquer 1 voire 2 milliards d'euros pour entrer dans le capital d'EADS ? où elles n'auront aucun pouvoir ? (dixit article Le Monde).
La région aquitaine avec d'autres qui cède au privé le TGV Tours-Orlans par un contrat PP ?
Question : Les régions françaises socialistes qui veulent être au même niveau que les länders (ce qui n'a rien à voir) veulent-elles frapper un coup médiatique pour que l'on gagne cette formidable élection ou plus noble pour faire bouger l'Etat ?
Ce qui se passe est grave à tout niveau car cela génère de la confusion, la pensée se désagrège. J'aimerai, cher Jean-pierre que vous expliquiez ce méli-mélo.
Une républicaine

6.Posté par vitte le 03/03/2007 15:40
JPC, Ch.Maurras dénoncait "la fortune anonyme et vagabonde" il ya au moins un siècle; c'était déjà bien vu et, en tout cas plus parlant que le capitalisme financier mondialisé!

7.Posté par Jean-Marie BILLARD le 03/03/2007 20:41
Allant à contre-courant j'aurais tendance à penser que l'Etat aurait tort d'intervenir dans cette affaire...
On privatise les profits et on collectivise les pertes...
Et on oublie les déficits publics et sociaux qui sont déjà à combler...

8.Posté par Elie Arié le 04/03/2007 09:25
À Jean-Marie Billard: mais non, le chômage est la principale cause des déficits sociaux; en sauvegardant l'emploi, on tente de sauvegarder les recettes du régime de retraites et de l'assurance-maladie; mieux vaut financer des emplois que de payer des allocations de chômage.

9.Posté par Cabanel Shéhérazade le 04/03/2007 13:12
"Aller dans le sens de M. Sarkozy, celui de l'actionnariat privé, ce serait vouer EADS-Airbus à subir demain le sort de Péchiney et d'Arcelor, en passant sous le contrôle des fonds de pension, anglo-saxons ou autres. Etrange conception de la défense des intérêts nationaux et européens ! "
On est bien d'accord.
Je rajouterai, allant dans le sens de Jean-Marie Billard, que c'est oublier les règles de l'alternance démocratique dans notre pays où on détricote aujourd'hui ce qui a été fait hier (cf le sauvetage de la siderrugie française aux frais du contribuable en 1982).
La logique trouverait son acmé en amont c'est-à-dire dans des instutions européennes qui définiraient une fois pour toute les limites de la concurrence ce qui permettrait à tous les Etats européens de pouvoir financer leurs secteurs essentiels et de les protéger à l'intérieur d'un projet global dans lequel les secteurs objets d' intervention seraient définis.
Pour le moment, elles n'existent pas et puis, y-a t-il, au delà des incantations, une volonté politique réelle à l'échelle européenne de protéger d'une façon perenne, inscrite, une industrie européenne, une énergie européenne, une protection sociale européenne ?
Et pour finir, les régions françaises qui se disent exsangues (et non pas exangues, mea culpa) ne sont pas en capacité dans le cadre européen aujourd'hui d'agir efficacement , d'une part du fait de leur faiblesse structurelle, d'autre part, à cause du capitalisme financier qui a bien sû verrouiller toute forme d'ingérence des Etats.

10.Posté par Di Girolamo le 04/03/2007 20:14
Shéhérazade et Jean Marie posent de bonnes questions. Il me semble que moi aussi quand je mets en perspective (message plus haut) Air Bus et le tarissement du pétrole +Réchauffement climatique ; le problème économique et social immédiat est aussi un problème.
Un autre problème est la prise de décisions en période électorale sous la pression de : je dois me faire élire.
Le plus important (parce que fondateur du reste) c’est : comment et par qui sont prises les décisions dans notre pays ?
Se trouver (en tant que citoyen) « embarqué » dans des directions engageant notre avenir (et notre argent) sans

Réflexion/Expertise/débat public, visible et participatif, organisés en amont de ces grands enjeux, comme cela devrait être le cas, me fait percevoir notre démocratie de plus en plus comme un jeu de dupe.
Comme l’écrit Shéhérazade : « Ce qui se passe est grave à tout niveau car cela génère de la confusion, la pensée se désagrège »


Politique énergétique, politique agricole, transports aériens et autres, aménagement du territoire, régions ,Europe, Mondialisation ……ne doivent plus être traités au coup par coup dans le cadre d’une gestion sectorielle , mais globalement par une réflexion collective sur : Quelle société , quel projet ?
Il faut passer de la gestion au projet et créer les outils le permettant : les partis politiques ne sont pas des structures capables seules de susciter et d’organiser le débat et le travail de compréhension collectif, parce qu’ils ne sont pas représentatifs de l’ensemble des citoyens.
Il faut un cadre officiel, un outil institutionnel permettant aux élus, aux experts et aux citoyens d’entamer une expertise de l’état des lieux et des possibles. Nous avons aujourd’hui tous les moyens de communication et médias nécessaires pour que cela soit tout à fait réalisable.

11.Posté par Xavier DUMOULIN le 04/03/2007 21:03
Le dossier Airbus remet les politiques publiques et le rôle de l'Etat au coeur des enjeux de la campagne. Il infirme les fumeuses entreprises de dépolitisation et constitue une véritable leçon de choses sur les ravages des gestions néolibérales en France et en Europe.
Ségolène Royal a pleinement intégré toutes les dimensions de cette nouvelle tragédie économique et sociale.
En prenant le parti des travailleurs contre celui des affairistes, elle rend crédible la recherche de solutions alternatives pour la défense des emplois chère aux forces syndicales et aux élus des populations concernées par les fermetures de sites et la baisse d'activités des sous traitants.

En prônant l'intervention des Etats et des régions dans la recapitalisation du groupe, elle met en pratique son volontarisme qui tranche avec les politiques de soumission et d'abandon national. "L'Etat peut et doit agir!."

En refusant la logique financière, Ségolène Royal affiche la seule perspective qui vaille pour une industrie de souveraineté et pour l'intérêt national qui a parti lié, aujourd'hui, avec celui de l'Europe et de ses peuples.

En appelant les Etats à la coopération industrielle, Ségolène Royal avance vers une Europe de la preuve.

Le dossier Airbus cristallise les contradictions d'un capitalisme financier, totalement oublieux des exigences humaines. La candidate de la gauche rassemblée du PS-MRC-PRG, agit avec audace et détermination sur un terrain gangréné par les politiques néolibérales. Sa démarche, en tous points conformes aux accords et programmes présidentiels, témoigne d'une combativité exemplaire.
La lutte des salariés et des populations frappés par la fermeture des sites, le combat pour une véritable logique industrielle, portée par une puissance publique plus forte, la coopération des Etats et des régions dans la promotion de l'industrie sont les prémisses d'une autre politique qui donnent une traduction concrète au projet alternatif de la gauche réunie.


12.Posté par toutoune le 06/03/2007 07:13
Cet analyse de JPC sur le rôle crucial des états dans le développement industriel d'Airbus me paraît vraiment pertinente par contre la participation des régions françaises à une recapitalisation de l'avionneur me paraît pour le moins saugrenue et tant au niveau des moyens à engager que de la lecture républicaine d'une aventure industrielle nationale presque folklorique; cette histoire d'airbus souligne très fortement les limites du capitalisme moderne avec des fonds spéculatifs en effet c'est quand une entreprise en difficulté passagère a besoin de capitaux frais pour attendre des jours meilleurs ou relancer un processus industriel que les actionnaires quittent le navire la valeur intrinsèque de la Société étant revue à la baisse , les profits aussi le vieil adage est remis à l'ordre du jour les profits sont privés et les déficits publics

13.Posté par fred le 06/03/2007 15:37
Bernard-Henry Levy ferait bien de relire Bernanos...

La France a été trahie par ses élites. Elles l’ont engagée dans ce chemin sans issue où le capitalisme et la démocratie, où les trusts, après avoir mis en échec l’état, vont se perdre dans ce trust unique et sans responsabilité qui s’appelle l’état moderne, ce dirigisme totalitaire, simple exécuteur de toutes les fatalités du déterminisme économique…

Et vous refaites le rêve imbécile de vos pères de 1900, lorsqu’ils s’imaginaient la paix universelle assurée par la concurrence pacifique du commerce et de l’industrie.

14.Posté par Xavier DUMOULIN le 07/03/2007 13:08
Simple variable d'ajustement pour les libéraux, l'emploi n'est pas une finalité. Prenons le dossier Aibus. A droite le réflexe libéral initial c'est celui du laisser faire. Mais avec la mobilisation des salariés, des élus et les positions très fermes de Ségolène Royal, le gouvernement et les candidats de la droite font volte face avec des accents embarrassés. On connaît leur penchant naturel pour faire jouer les forces du marché même quand il est question d'emploi.

Question chômage, la droite se targue de bons résultats quand les statistiques masquent la réalité. Avec les radiations administratives de centaines de milliers de demandeurs d'emploi, les chiffres peuvent baisser même si les créations d'emploi, en regard, ne sont pas là. C'est pourquoi le gouvernement refuse de publier le rapport de l'INSEE qui corrige le taux de chômage de l'ANPE en retenant celui de l'OIT. Toute vérité n'est pas bonne à dire et à entendre. Nous ne devons pas laisser passer!

Demain la droite promet de faire mieux pour s'attaquer aux "rigidités" du droit du travail ou au poids des "charges sociales". Version Sarkozy ou Bayrou, c'est le même refrain! Un nouveau contrat de travail qui abolirait toute protection des salariés face aux licenciements, une baisse indifférenciée des charges, nouvelle mesure d'aubaine en faveur du capital. Dans les deux cas, une même volonté : précariser et diminuer le coût du travail quand on a besoin de sécurité professionnelle et d'une politique des salaires pour favoriser la croissance et l'emploi.

La croissance et l'emploi sont précisemment au coeur de la réorientation de l'Europe. Les propositions du Pacte présidentiel prévoient notamment d'inscrire ces objectifs dans les statuts de la Banque centrale européenne et de créer un gouvernement de la zone euro. Voici deux points clés qui mériteraient d'être défendus avec beaucoup plus de vigueur. Il en va de notre crédibilité et surtout de notre capacité à conduire une autre politique... pour sortir d'une Europe du "laissez faire, laissez passer".



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