Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Hommage de Jean-Pierre Chevènement


Avec Axel Kahn, la France perd une grande figure, non seulement sur le plan scientifique, mais aussi sur le plan éthique. Je n'oublie pas le soutien qu'il m'avait apporté au tournant des années 2000.

J'assure sa famille et ses frères de ma sympathie la plus profonde.
Mots-clés : Axel Kahn

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 7 Juillet 2021 à 22:00 | Permalien | Commentaires (28)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Déclaration de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre.


En annonçant le retour aux critères de Maastricht et au « frein à l’endettement » inscrit dans la constitution allemande, le programme électoral de la CDU-CSU, publié le 21 juin 2021, percute de plein fouet l’idée d’un assouplissement qui, seul, pourrait fonder un compromis européen entre l’Allemagne et la France, et plus généralement entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud.

Cette formulation du parti conservateur allemand est grosse de tempêtes à venir et pose à nouveau le problème de la pérennité du système de l’euro

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 28 Juin 2021 à 14:48 | Permalien | Commentaires (3)
La réélection de Ghaleb Bencheikh comme président de la Fondation de l’islam de France constitue un fort encouragement pour tous ceux qui croient à la possibilité d’un islam d’intelligence et de progrès. C’est évidemment une défaite pour les fanatiques de tous bords qui ne voient d’autre perspective à la coexistence des religions que la guerre civile. J’exprime ma confiance à Ghaleb Bencheikh pour poursuivre l’œuvre entamée depuis près de deux décennies pour bâtir un islam heureux dans la République.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 12 Juin 2021 à 15:09 | Permalien | Commentaires (2)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Point, propos recueillis par Jérôme Cordelier, samedi 12 juin 2021.


Entretien au Point:  "On ne peut pas traiter cette gifle par le mépris"
  • Le Point : Le débat politique, si l'on peut parler encore de débat, est-il devenu un cloaque ?

    Jean-Pierre Chevènement : La dégradation du niveau du débat politique est évidemment consternante. Mais à quoi faut-il la rattacher ? Ne sommes-nous pas victimes d'une sorte de maladie infantile ou peut-être sénile de nos institutions parce que le système des partis politiques ne répond plus ou pas encore à la demande ? Je m'explique. Il ne suffit pas de détruire. Il faut remplacer. Le général de Gaulle a mis près de dix ans pour substituer aux anciens partis de la IVe République une majorité gaulliste, d'ailleurs trop écrasante pour ne pas lui échapper. Les anciens partis se sont adaptés aux institutions de la Ve République, le Parti socialiste à Épinay en 1971, quand son premier secrétaire a été considéré comme le candidat naturel à l'élection présidentielle, mouvement auquel la droite a répondu avec la création du RPR par Jacques Chirac en 1976. Dès lors, chaque parti devenu « parti de système » a prospéré sur son orbe, les socialistes de 1981 à 2017, la droite de 1995 à 2012. Les Français ont d'abord considéré cette opposition inscrite dans l'histoire comme naturelle, avant de s'en détourner de plus en plus manifestement. En 1993, le PS est écrasé et, en 1997, Jacques Chirac se piège avec sa dissolution ratée. Les abstentions et les votes extrêmes ne cessent de monter tout au long de cette période, jusqu'à donner corps au « dégagisme » que nous connaissons aujourd'hui. Les partis de gouvernement qui avaient adapté leurs modes de fonctionnement aux institutions ne recueillent plus en 2002 que 35 % des voix au premier tour et, en 2017, ils sont renvoyés sèchement dans les cordes, la droite avec François Fillon et le PS avec Benoît Hamon ne totalisent à eux deux que 26 %.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 12 Juin 2021 à 10:40 | Permalien | Commentaires (4)

Tribune de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre et président de la Fondation Res Publica, et de Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Paris-II-Assas et membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica, pour le quotidien "Le Figaro", parue le 27 mai 2021


«Après la Corse et l’Alsace, à qui le tour? Refusons l’engrenage des statuts à “la carte“»
La décentralisation décidée par François Mitterrand a irrigué de démocratie élective les rouages administratifs du pays. Elle a participé à unir les citoyens autour d’engagements de proximité et à accroître, par leur contrôle, l’efficacité de l’action publique. Il convient toutefois de ne pas confondre l’aspiration légitime aux libertés locales et le réflexe identitaire. Après la création de la Collectivité unique de Corse et de la Collectivité européenne d’Alsace, nous craignons que de prochains projets de loi, sous couvert de décentralisation, ne conduisent à une France de communautés régionales disposant chacune de son statut «cousu main».

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 27 Mai 2021 à 12:59 | Permalien | Commentaires (3)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au journal "Le Point", publié le 11 mai 2021.


Entretien au Point : "Le choc mai 1981"
  • Le Point : « La victoire de François Mitterrand, le 10 mai 1981, a été le fruit à la fois de son exceptionnelle ténacité et de son habileté », écrivez-vous dans vos Mémoires. De quelle façon ?

    Jean-Pierre Chevènement : Le préfet Pinel, alors sous-préfet de Cosne-sur-Loire en 1960, m’a rapporté un longtemps plus tard cette anecdote éclairante. A cette époque, un soir, François Mitterrand lui demande de le conduire sur les bords de la Loire pour se dégourdir les jambes. Alors qu’il s’enfonce dans la nuit, Pinel commence à s’inquiéter parce qu’il ne voit pas revenir celui qui était alors son président du conseil général. Ce n’est qu’au bout d’une petite heure qu’il voit réapparaître François Mitterrand. Lequel lui dit : « Peyrefitte a raison, ils (les « gaullistes » de l’UNR) sont au pouvoir pour trente ans. Sauf… si nous nous allions avec les communistes ». On était au début des années 60, et Mitterrand, qui était anti-communiste, pensait déjà qu’il faudrait une alliance avec le PCF pour revenir au pouvoir. Ce qui arriverait en 1981, vingt ans plus tard. Ça, c’est de la stratégie au long cours ! Cette historiette illustre la ténacité et l’habilité de François Mitterrand. Il a fallu ensuite qu’il obtienne le feu vert de Waldeck-Rochet en 1965 pour devenir le candidat unique de la gauche. Puis, qu’il décroche le concours d’un certain nombre de gens, dont moi-même, pour rassembler et prendre la tête du Parti socialiste sur la base d’un programme commun de toute la gauche. Tout cela pour dire que cela ne s’est pas fait tout seul.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 12 Mai 2021 à 10:49 | Permalien | Commentaires (4)
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