Intervention de Jean-Pierre Chevènement, dans le cadre du débat sur la situation en Syrie au Sénat, le 04 septembre 2013.
Monsieur le Ministre,
Les circonstances nous donnent un peu de temps pour la réflexion. Sachons utiliser ce répit pour éviter des décisions précipitées qui pourraient s’avérer funestes. J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de vous exprimer ainsi qu’au Président de la République ma préoccupation, et cela dès juin 2012, quant à la définition de notre politique vis-à-vis de la Syrie. Je n’exprime pas ma seule préoccupation. Elle est aussi celle de Robert Hue et de plusieurs sénateurs du groupe Rassemblement Démocratique Social et Européen (RDSE). En fait nous avons hérité de cette orientation politique. Quand vous êtes arrivé au Quai d’Orsay, notre ambassade à Damas avait déjà été fermée. De même l’exigence, avant toute transition, du départ d’Assad, déclaré assassin de son peuple, affaiblissait toute démarche de négociation visant à faire pression sur le régime de Damas. En réalité, c’est la nature même de la guerre engagée en Syrie qui faisait et fait encore problème aujourd’hui. C’est une guerre civile et plus que cela une féroce guerre interconfessionnelle. Assad, dictateur brutal, défend les prérogatives d’une minorité, celle des Alaouites qu’il sait soutenus par d’autres minorités, chrétiennes par exemple mais aussi par une fraction de la majorité sunnite qui a longtemps bénéficié de la stabilité des courants d’affaires. Les actes du colloque du 17 juin 2013 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Dépêche AFP, dimanche 1er septembre 2013, 04h31.
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), estime, dans un entretien au Parisien Dimanche, que "la France n'a pas intérêt à entrer dans une guerre de religion" en Syrie.
"Je ne pense pas que la France a intérêt à entrer dans une guerre de religion", déclare l'ancien ministre de la Défense. Pour le sénateur du Territoire de Belfort, "il eût mieux valu privilégier une posture de négociations et faire de la France un intermédiaire entre les camps qui s'opposent dans ce qui est une véritable guerre civile intercommunautaire". Concernant les hésitations du président américain sur d'éventuelles frappes, M. Chevènement pense qu'"une erreur a été commise par le président Obama quand il a déclaré, en août 2012, que l'emploi de l'arme chimique serait une ligne rouge conditionnant une intervention occidentale". "Il s'est piégé lui-même", selon lui. "Autrefois, il y avait le droit. Aujourd'hui, on a remplacé le droit par la morale. Et de morale, on passe à la punition", a-t-il jouté. Interrogé sur sa position vis-à-vis d'éventuelles frappes, Jean-Pierre Chevènement affirme être "prudent" et souhaite "absolument privilégier les voies de la paix".
Mots-clés :
syrie
Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Parisien dimanche, 1er septembre 2013, propos recueillis par Philippe Martinat.
Le Parisien: Vous attendiez-vous à une telle escalade de la tension internationale sur la Syrie?
Jean-Pierre Chevènement: J’ai toujours été inquiet au sujet de la Syrie. J’avais d’ailleurs exprimé ma préoccupation à François Hollande et à Laurent Fabius dès le mois de juin 2012 quant à la définition de notre politique. Selon moi, il eût mieux valu privilégier une posture de négociation et faire de la France un intermédiaire entre les camps qui s’opposent dans ce qui est une véritable guerre civile intercommunautaire avec, à l’arrière-plan, une rivalité entre sunnites et chiites. Je ne pense pas que la France ait intérêt à entrer dans une guerre de religion. Vous jugez notre diplomatie imprudente? Je m’étais inquiété de la formulation « Bachar doit partir », calquée sur celle employée naguère par Alain Juppé : « Kadhafi doit partir. » Je me suis entretenu à plusieurs reprises avec le président de la République et avec le ministre des Affaires étrangères. Je pense qu’il n’y a pas de solution militaire, il ne peut y avoir qu’une solution politique. Celle-ci doit intervenir avec l’ensemble des parties prenantes du conflit, ce qui suppose le respect de la légalité internationale, car c’est dans le cadre du Conseil de sécurité de l’ONU que ces négociations peuvent être menées. En tout cas, j’ai clairement privilégié cette ligne de la négociation et j’ai beaucoup regretté qu’Alain Juppé ait fermé l’ambassade de France à Damas en mars 2012 : il y a une continuité, si je puis dire… Dépêche AFP, samedi 24 août 2013, 17h47.
Jean-Pierre Chevènement (MRC) conseille à Cécile Duflot, qui a détourné sa formule sur le ministre qui démissionne ou "ferme sa gueule", d'"apprendre le sens de l'Etat" qui lui fait défaut aujourd'hui, juge-t-il.
L'ancien candidat à l'Elysée était interrogé par l'AFP sur la sortie de la ministre du Logement qui a fait florès aux journées d'été de son parti , en lançant : "Une ministre, ça agit, ça ouvre sa gueule et ça ne démissionne pas". Qu'en pense l'auteur de la formule originelle ("Un ministre, ça ferme sa gueule. S'il l'ouvre, il quitte le gouvernement") ? En voyage en Russie, il a tranché : "Il y a le principe de la solidarité gouvernementale". Au nom de l'Etat, "on doit s'exprimer autant que possible en manifestant son unité. C'est une condition de l'efficacité". "Un ministre peut avoir des divergences", a observé le président d'honneur du Mouvement Républicain et Citoyen. "Mais il ne doit démissionner que si ces divergences ont un caractère stratégique". Carnet de Jean-Pierre Chevènement
J’apprends avec une immense peine le décès de Bernadette Lafont, c’était une très grande actrice, elle a fait rayonner le cinéma français depuis plus d’un demi siècle.
Nous n’oublierons pas « la fiancée du pirate » et l’actrice phare de tant d’autres chefs d’œuvre. Bernadette Lafont était une femme de cœur, un modèle de liberté, pour les femmes et les hommes, une grande dame que nous pleurons. J’assure sa fille et son fils de ma très profonde sympathie.
Mots-clés :
Bernadette Lafont
Les actes du colloque du 21 mai 2013 sont en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Entretien de Jean-Pierre Chevènement au journal Le Monde, vendredi 5 juillet 2013.
La situation au Sahel est le sujet d'un rapport d'information très fouillé publié jeudi 4 juillet par les sénateurs Jean-Pierre Chevènement et Gérard Larcher, membres de la commission des affaires étrangères et des forces armées. Face à la menace terroriste, la France ne doit pas réduire son dispositif militaire en Afrique de l'Ouest, plaident les parlementaires.
Le Monde : Après l'intervention militaire française au Mali, rien n'est réglé au Sahel, dites-vous dans le rapport que vous avez coécrit avec votre collègue du Sénat Gérard Larcher. Quels sont les enjeux ? Jean-Pierre Chevènement : Autant nous pouvons dire que, jusqu'à présent, l'affaire du Mali a été menée de manière brillante, sur le plan militaire et diplomatique, autant les difficultés ne doivent pas êtres sous-estimées pour la suite. Le Sahel va réclamer des moyens très importants de la part de la communauté internationale. Il faut rester très attentif à cette région, car elle reste en marge de l'Afrique qui décolle, avec, en ligne de mire, une explosion démographique à venir – 50 millions d'habitants au Mali et autant au Niger à l'horizon 2020. Les questions de développement sont essentielles, pour répondre à terme à la menace terroriste. La question de la coordination de l'action internationale se pose. Il faut une approche large. |
Derniers tweets
Abonnez-vous à la newsletter
Dernières notes
Hommage à Jean-Paul Escande
19/10/2024
Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Laïcité : défis internes, défis externes"
09/09/2024
Hommage à Gérard Cureau
02/09/2024
Hommage à Louis Mermaz
19/08/2024
Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Quelle politique étrangère pour la France ?"
14/08/2024
Hommage à Marie-France Garaud
24/05/2024
Derniers commentaires
Mots-clés des 30 derniers jours
|