Jean-Pierre Chevènement est l'invité de Laurent Bazin sur i>Télé mardi 24 avril de 8h35 à 8h50.
L'émission peut être regardée sur le site d'i>Télé en direct.
L'émission est podcastée ci-dessous. Chevènement: «Bayrou a tout intérêt à ce que notre candidate soit élue», propos recueillis par Myriam Lévy, Le Figaro, à paraître mardi 24 avril 2007.
Le Figaro : Ségolène Royal peut-elle gagner l’élection présidentielle ?
Jean-Pierre Chevènement : Ségolène Royal aborde ce deuxième tour en position favorable. Car si l’on fait le total des voix qu’elle a obtenues et de celles des candidats qui ont appelé directement à se prononcer pour elle au deuxième tour, on arrive à peu près à 36%. Nicolas Sarkozy, même si l’on comptait les voix de M. de Villiers, mais c’est loin d’être acquis, ne serait qu’à 34%. Donc, cette compétition est ouverte. Sur quels thèmes la candidate socialiste doit-elle faire campagne pour ce deuxième tour ? Les Français ont à choisir entre deux projets de société. Le modèle social français a besoin d’être modernisé, il n’a pas besoin d’être démantelé. Il faut une forte volonté pour préserver le tissu industriel, pour éviter que les centres de décision ne quittent la France. J’y ajouterai la Sécurité sociale, le service public. Mais il y a aussi un thème très important, celui de la démocratie. M. Sarkozy est soutenu par les grandes familles qui possèdent une bonne partie du CAC 40. S’il était élu, ce serait une formidable concentration de pouvoirs – économique, financier, politique, médiatique – qui aurait peu de précédents. Ségolène Royal propose une République rééquilibrée avec un Parlement qui légifère et contrôle, un gouvernement qui gouverne et rend des comptes, une justice indépendante et des médias pluralistes. Tout cela compose une autre perspective : celle d’une démocratie où l’on respire. J’ajoute qu’en cas de victoire, nous avons l’intention d’introduire une dose de proportionnelle dans le mode de scrutin aux législatives. Il faut que les différentes sensibilités de notre pays soient mieux représentées. L’avance optique d’un peu plus de cinq points de Nicolas Sarkozy sur Ségolène Royal (31,11% contre 25,83% des voix) est bruyamment orchestrée par la droite.
L’Establishment fait tonner les grandes orgues comme si son candidat avait déjà triomphé. En réalité, cette avance se renverse en son contraire, si on totalise pour le compte de Ségolène Royal l’ensemble des voix obtenues par les candidats qui ont appelé à voter pour elle au second tour, soit 36,11% contre 31,11% pour le chef de l’UMP (33,35% si on ajoute les voix de Philippe de Villiers, qui n’a pourtant donné aucune consigne de vote à ce jour).
Si on met de côté les voix Bayrou et les voix FN, Nicolas Sarkozy a donc un handicap de près de trois points. Il n’est pas sûr de le combler, car les voix de Bayrou sont pour la plupart des voix anti-Sarkozy, et l’intérêt de François Bayrou est de desserrer l’étau où le chef de l’UMP veut l’étouffer. N’est-ce pas lui qui déclarait, il y a peu, le 8 avril 2007 : « Son projet de société est à l’opposé du mien » ? Quant au FN, vidé par Sarkozy d’un bon tiers de ses voix, il n’est pas sûr qu’il laisse capter son héritage par un homme qui a importé ses idées dans la droite républicaine. Ségolène Royal va montrer dans les dix jours qui viennent toute sa pugnacité et son optimisme fondamental. Elle est le candidat anti-système. Il faudra aller chercher chaque voix avec les dents en montrant à chaque Française et Français l’enjeu fondamental de ce deuxième tour : rien moins que la République elle-même, à travers son modèle social et son nécessaire pluralisme. Aucun effort ne doit être ménagé pour que le 7 mai au matin nous nous réveillions républicains. Ségolène Royal a montré ses qualités, à la fois personnelles et politiques.
Son discours sur la Nation, sur la République, sur l'Europe, sur la sécurité, a fait date par rapport à celui que tenaient les principaux ténors du Parti socialiste.
C'est aussi cela qui la met en position de rassembler largement pour le second tour. A 20 heures, Jean-Pierre Chevènement livre ses réactions sur le premier tour du scrutin présidentiel.Pendant la soirée électorale du dimanche 22 avril, Jean-Pierre Chevènement est invité sur les plateaux de télévisions ou dans les studios de radio de plusieurs médias. Les horaires ci-dessous sont indicatives, sous réserve de modifications.Je sens depuis une dizaine de jours l’électorat populaire qui bouge en faveur de Ségolène Royal.
Les réticences qui se manifestaient, moins sur sa personne d’ailleurs que sur le fond de ses propositions et sur les marges de manœuvre disponibles, tombent au fur et à mesure que l’évidence apparaît : Ségolène Royal est le seul vote utile pour le changement.
Cela est particulièrement vrai pour le redressement de la construction européenne. Le discours de Villepinte est assez clair sur ce sujet pour nourrir l’argumentation (réforme des statuts de la Banque Centrale et du pacte de stabilité budgétaire – gouvernement économique de la zone euro – harmonisation fiscale et sociale progressive à l’intérieur de l’Union – prise en compte des aspects sociaux et environnementaux dans les règles du commerce international définies à l’OMC – politique industrielle européenne, etc.). On me fera valoir que l’électorat « bobo » pourrait en partie voter Bayrou mais je doute fort que l’appel de Michel Rocard à une alliance de premier tour avec lui vaille « permission de voter » en sa faveur. Tout cela fait très « politicien » et rime fort peu avec la « posture anti-système » revendiqué par le candidat UDF. Ainsi, comme l’avait d’ailleurs bien vu Ségolène Royal, ce sont les couches populaires qui feront la décision. Ce ne sera pas un vote de classe mais ça y ressemblera. Au soir du premier tour François Bayrou devra se déterminer entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, vers qui lorgnent les députés UDF. Une posture honorable pour François Bayrou serait alors qu’après avoir défini sa position personnelle, il laisse le choix à ses électeurs de se déterminer librement. Jean-Pierre Chevènement est l'invité de BFM Radio jeudi 19 avril à 12h30 pour 20 minutes.
L'émission est podcastée ci-dessous et peut être écoutée sur BFM Radio.
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