Tribune de Jean-Pierre Chevènement pour le journal "Marianne", publiée le mardi 20 septembre 2022.
I. La critique du traité de Maastricht est condensée par les principales objections que j’ai faites du temps de son élaboration.
Ces critiques concernaient en premier lieu la libéralisation de la circulation des mouvements de biens, de services et surtout de capitaux, sans harmonisation préalable des règles, notamment fiscales. En second lieu, la critique que je formulais parmi beaucoup d’autres concernait la capacité donnée à la Commission européenne d’harmoniser par voie de directives les législations nationales au seul regard de la concurrence « pure et non faussée ». Enfin ma critique, rejoignant celle de beaucoup d’autres, concernait le pouvoir donné à la Banque centrale européenne indépendante d’émettre de la monnaie, mais seulement à la hauteur de ce qui était nécessaire pour contenir l’inflation à moins de 2 % par an. Parallèlement, étaient mises en cause, par les adversaires du traité de Maastricht, les règles de plafonnement des déficits budgétaires (3 % du PIB) et de l’endettement public (pas plus de 60 % du PIB).
Mots-clés :
BCE
Commission
Coronavirus
Endettement
Euro
Inflation
Maastricht
Ordolibéralisme
Taux d'intérêt
Union européenne
Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 21 Septembre 2022 à 13:28
|
Permalien
|
Commentaires (13)
Colloque organisé par la Fondation Res Publica le mardi 27 septembre, de 18h à 21h à la Maison de la Chimie.
Avec les interventions de :
- Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, ancienne ministre déléguée chargée de l'industrie ; - Jean-Robert Raviot, docteur en science politique et professeur de civilisation russe contemporaine à l'université Paris-Nanterre, auteur, notamment, de Russie : vers une nouvelle guerre froide (La documentation française, 2016) ; - Franck Dedieu, docteur en sciences économiques, directeur adjoint de la rédaction de Marianne ; - Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France à Moscou (2009-2013), directeur de recherche à l'Iris, auteur, notamment, de Petite histoire des relations franco-russes (L'Inventaire, 2021) et de La Russie, un nouvel échiquier (Eyrolles, 2022) ; - et Thierry de Montbrial, président fondateur de l'Institut français de relations internationales, président de la World Policy Conference, auteur, notamment, de Vivre le temps des troubles (Albin Michel, 2017).
Carnet de Jean-Pierre ChevènementCommuniqué transmis à l'AFP, le 21 juin 2022
Refondation Républicaine se réjouit de l’élection d’Estelle Folest, dans la 6ème circonscription du Val d’Oise et lui adresse ses cordiales félicitations. Marie-Anick Duhard, dans l’Orne, n’a manqué son élection que de 115 voix et Baptiste Petitjean n’avait manqué sa qualification au second tour que de 173 voix dans le Territoire de Belfort. Claude Nicolet, dans le Nord et Joachim Imad - Le Floch, dans la Sarthe avaient conduit des campagnes énergiques, mais avaient dû s’incliner, devancés au premier tour par la poussée du RN. Ces faibles écarts découlent de l’avancée du Rassemblement national ou de l’insuffisante mobilisation des électeurs républicains qui ont marqué l’ensemble du scrutin. Dans 4 cas sur 5, les candidats de Refondation Républicaine se présentaient dans des circonscriptions à conquérir pour la majorité, mais les tendances constatées lors de ce scrutin ne leur ont pas permis d’inverser la situation.
Avec 246 sièges, la majorité présidentielle conserve sa position centrale à l’Assemblée nationale. Le parti Renaissance se trouve au cœur du dispositif. C’est à partir de cet élément central que s’agrégeront les parlementaires soucieux d’éviter un blocage du pays. Les compromis dynamiques seront utiles pour que les nouveaux élus, attachés aux principes républicains écartent la tenaille RN – LFI. La France n’est pas ingouvernable. Les institutions ont été conçues à une époque où les majorités étaient introuvables au Parlement. Elles permettent aujourd’hui de trouver les équilibres indispensables. L’illusion créée par la promotion de la NUPES s’est évanouie dès le lendemain du vote : il y aura un groupe LFI et trois groupes communiste, socialiste, écologiste, dont les orientations sont souvent tout à fait incompatibles avec celles promues par Jean-Luc Melenchon, qu’il s’agisse de l’énergie et du nucléaire, de la retraite, des insultes aux policiers ou de la politique extérieure et européenne. Si d’ailleurs les groupes d’extrême gauche et d’extrême droite étaient tentés par l’instabilité permanente, ils n’oublieront pas que les procédures parlementaires y feront obstacle, et que le Président dispose, avec le referendum et la dissolution, des moyens de rendre le peuple juge et témoin de leurs excès. Face aux défis que doit relever la France : inflation forte, guerre en Ukraine, fragmentation de la société, crise de l’Ecole, situation des hôpitaux, il est urgent de réunir celles et ceux qui sont sincèrement attachés au destin de notre pays. Ce n’est pas seulement la mission de « Refondation républicaine ». Telle est largement celle de la nouvelle Assemblée nationale élue le 19 juin. Si ces vrais enjeux étaient oubliés, le peuple français ne l’accepterait pas. C’est dans le combat que se construit la grande force républicaine dont le pays a besoin. Carnet de Jean-Pierre ChevènementCommuniqué transmis à l'AFP, le lundi 20 juin 2022
La France n’est pas devenue ingouvernable le 19 juin 2022. Simplement les Français aspirent à un système politique plus équilibré, et plus conforme d’ailleurs, à l’inspiration initiale de la Vème République (régime à la fois parlementaire et présidentiel). En 2017, ils ont voulu porter à la tête de l’État celui qu’ils considéraient comme le meilleur. Ils l’ont choisi à nouveau en 2022 par une majorité nette et incontestable de 58,5 % des voix, tout en ne lui donnant surtout pas une majorité de députés dits « godillots » à l’Assemblée nationale. Rompant ainsi avec l’excès de verticalité qui procédait du quinquennat, les Français aimeraient renouer avec le débat républicain, à la recherche du meilleur intérêt général.
Si le Président de la République, sans rien retirer à la cohérence de son projet, se révèle capable de trouver les compromis nécessaires et les « majorités d’idées », la démocratie française pourra sortir régénérée de cette épreuve. Si blocage persistant il devait y avoir, le Président de la République aurait le pouvoir de faire le peuple juge, soit par la dissolution de l’Assemblée nationale soit par la voie d’un référendum. Quoi de plus démocratique ? Communiqué transmis à l'Est républicain, lundi 13 juin 2022
À Belfort, il s’en est fallu de peu (173 voix) pour que les forces de l’intelligence constructive, rassemblées derrière Baptiste Petitjean, l’emportent sur les forces de la démagogie et de la bêtise. C’est grand dommage pour Belfort. Il faut espérer que le projet industriel de relance de l’électronucléaire, appuyé par la reprise d’Arabelle, saura fédérer les forces de progrès et de bon sens qui au fond restent majoritaires.
Baptiste Petitjean a mené un combat courageux, je suis convaincu qu’il ne restera pas sans lendemain. Communiqué transmis à l'AFP, le lundi 13 juin 2022
Au plan national, le premier tour des élections législatives a mis en avant avec la NUPES une coalition faite de « bric et de broc » d’où n’émerge aucun projet cohérent. Jean-Luc Mélenchon a décidé de ne pas se représenter aux élections législatives, on comprend pourquoi : il n’entend pas, le moment venu, « payer la facture ».
Il faut bien constater que l’élan a manqué à la majorité présidentielle. Celui-ci ne peut procéder que d’un projet plus affirmé, notamment dans le domaine industriel. Il faut espérer pour la France que la majorité saura trouver cet élan en tous domaines. « Refondation républicaine » y contribuera de son mieux. Dans les circonscriptions dites de reconquête, deux de ses candidates, Mme Marie-Annick Duhard (dans la 1re circonscription de l’Orne) et Mme Estelle Folest (6e circonscription du Val d’Oise) l’emporteront au deuxième tour avec le concours de tous les Français qui gardent une ambition pour la France. À titre personnel, je tiens à exprimer toute ma sympathie à Jean-Michel Blanquer qui avait choisi une circonscription difficile après son départ du gouvernement. Là encore il s’en est fallu de peu, que l’ancien ministre de l’Éducation nationale puisse être présent au second tour. Seule la poussée de l’extrême-droite l’en a privée. Il manquera dans le débat qui s’engagera à l’Assemblée nationale sur les grands enjeux de l’éducation, mais il restera présent dans la vie publique pour défendre et illustrer son action réformatrice et sa défense constante de la laïcité, plus nécessaire aujourd’hui que jamais. |
Derniers tweets
Abonnez-vous à la newsletter
Dernières notes
Hommage à Jean-Paul Escande
19/10/2024
Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Laïcité : défis internes, défis externes"
09/09/2024
Hommage à Gérard Cureau
02/09/2024
Hommage à Louis Mermaz
19/08/2024
Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Quelle politique étrangère pour la France ?"
14/08/2024
Hommage à Marie-France Garaud
24/05/2024
Derniers commentaires
Mots-clés des 30 derniers jours
|