Jean-Pierre Chevènement était l’invité du Grand Face-à-Face sur France Inter, une émission animée par Ali Baddou. Il répondait aux questions de Natacha Polony et Gilles Finchelstein, le samedi 12 septembre 2020.


Verbatim

  • Ali Baddou : « Le patriotisme républicain peut seul armer la France pour relever les défis de l’avenir. Aucun projet ne peut façonner l’Histoire s’il n’est pas chargé d’idéologie, j’entends par là un système organisé de croyances comme une pile d’électricité. Maintenant qu’est engagé le reflux des idées néo-libérales, n’est-il pas temps pour les nouvelles générations de reprendre l’ouvrage. Le projet se résume endeux mots : citoyenneté et Etat social. C’est l’éternel combat pour la liberté et l’autogouvernement des hommes et pour la justice sociale dans lequel la France est le moteur et l’Europe la visée. Il faut y croire. » Bonjour Jean-Pierre Chevènement !

    Jean-Pierre Chevènement : Bonjour Ali Baddou.

    Ali Baddou : Je ferme les guillemets, ces mots ce sont les vôtres et on les trouve dans un livre qui vient de paraître chez Robert Laffont, Qui veut risquer sa vie la sauvera. Ce sont des Mémoires dans lesquelles vous revenez sur un parcours politique hors-norme. C’est aussi une page de l’histoire de France, une page qui raconte les combats, les combats que vous avez menés, ceux que vous avez remportés, ceux que vous avez perdus. Vous parlez du monde d’avant, vous parlez aussi du monde d’après, et j’ai très envie de vous entendre débattre avec Gilles (Finchelstein) et Natacha (Polony) de ce qu’est la République aujourd’hui, de ce qu’il nous reste de l’idéal républicain que vous avez essayé de porter tout au long de votre carrière. J’aimerais savoir, juste d’un mot, Natacha, vous qui la semaine dernière vous disiez chevènementiste entre 1997 et 2002…

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Point, propos recueillis par Jérôme Cordelier, samedi 15 août 2020.


Entretien au Point : "Je m'inquiète pour la République"
  • Le Point : Emmanuel Macron est-il à la hauteur de la crise que nous traversons ?

    Jean-Pierre Chevènement : Je suis beaucoup moins sévère que la plupart des commentateurs sur la gestion de la crise par Emmanuel Macron. À part la pénurie de masques que nous aurions pu éviter si on avait maintenu la politique de stocks stratégiques définie il y a dix ans, les mesures prises pour indemniser le chômage partiel ou pour accorder aux entreprises des prêts garantis par l'État ou encore pour reporter les charges sociales et fiscales ont permis jusqu'à présent de préserver notre tissu entrepreneurial. La crise a mis en lumière nos profondes dépendances, et pas seulement dans le domaine sanitaire. Indépendance est pour moi un maître mot. Il s'agit de retrouver des marges de manœuvre, une capacité à s'orienter par soi-même, ce qui est au fondement même de la République. Cette crise nous invite à prendre nos distances par rapport à la règle de l'approvisionnement au plus bas coût possible, qui a prévalu tout au long de trois décennies de mondialisation débridée. Nous avons ainsi laissé notre pays se désindustrialiser, au prix de fractures sociales de plus en plus insupportables. Il faut remonter la pente.

Rédigé par Chevenement.fr le 10 Août 2020 à 14:52 | Permalien | Commentaires (3)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Hommage de Jean-Pierre Chevènement


À l'âge de 93 ans, Gisèle Halimi, haute figure du combat féministe, vient de nous quitter.

La reconnaissance de l'interruption volontaire de grossesse, de la parité dans le texte de la constitution, ont jalonné son combat, qu'elle ne dissociait pas de la lutte contre toutes les formes d'oppression. L'avocate de Djamila Boupacha a bien mérité de l'indépendance du peuple algérien, comme elle a lutté aussi pour la libération du Vietnam et pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien.

60 ans de combat opiniâtre.

Un vibrant hommage pour cette militante infatigable.

En amitié et en affection pour ses deux fils, Serge et Emmanuel.
Mots-clés : Gisèle Halimi

Rédigé par Chevenement.fr le 29 Juillet 2020 à 18:41 | Permalien | Commentaires (1)

Agenda et médias



Texte de Jean-Pierre Chevènement paru dans la Revue Politique et Parlementaire, numéro 1094-1095, "Bonjour de Gaulle, Bonjour !", janvier-juin 2020


De Gaulle aujourd’hui
Pour s’être très tôt identifié à la France, de Gaulle l’a pensée dans son histoire et dans son être, et c’est pour l’avoir ainsi pensée qu’à la faveur de circonstances extraordinaires, il a pu laisser sur elle une empreinte indélébile.

L’HÉRITAGE SPIRITUEL

Empreinte spirituelle d’abord. Parce que la France, dans son esprit, allait de pair avec la grandeur, de Gaulle ne pouvait accepter que la défaite de 1940 scellât le sort de la guerre. Bien sûr, il comprend immédiatement que cette guerre est mondiale, mais cette vue ne procède pas que de la géopolitique (« dans l’univers libre, des forces immenses n’ont pas encore donné. Un jour, ces forces écraseront l’ennemi »). Cette vue s’enracine aussi dans l’idée qu’il se fait de la France, idée qu’il exprimera avec la plus grande clarté dans son discours du 22 juin 1940 : autant que l’honneur, il allègue « l’intérêt supérieur de la patrie ». « Si les forces de la liberté triomphaient finalement de celles de la servitude, quel serait le destin d’une France qui se serait soumise à l’ennemi ? ».

De Gaulle n’est pas seulement un visionnaire du point de vue géopolitique. Il comprend l’enjeu moral, on dirait aujourd’hui « idéologique » de cette guerre : celle-ci voit s’affronter « les forces de la liberté » et « les forces de la servitude », les démocraties et les « ennemis de la liberté ».

Rédigé par Chevenement.fr le 1 Juillet 2020 à 10:00 | Permalien | Commentaires (3)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Hommage de Jean-Pierre Chevènement, ancien maire de Belfort


J'apprends avec beaucoup de peine le décès de Louis Souvet. je n'oublierai jamais tout ce que nous avons pu faire ensemble dans le cadre de l'Aire Urbaine 2000. Louis Souvet était un homme travailleur, solide, qui aimait passionnément le Pays de Montbéliard. Il avait su élargir ses vues aux dimensions de l'Aire Urbaine, seule échelle pertinente pour les très grands projets. Il avait su dépasser, bien avant que cela fût à la mode, les clivages partisans. J'assure sa famille et ses proches de ma profonde sympathie.
Mots-clés : belfort montbéliard

Rédigé par Chevenement.fr le 30 Juin 2020 à 09:58 | Permalien | Commentaires (13)

Communiqué de Jean-Pierre Chevènement suite au 2nd tour des élections municipales du 28 juin 2020.


La poussée écologiste dans les métropoles est incontestable mais ne doit pas faire oublier deux choses. L’électorat des métropoles n’est pas tout l’électorat, loin de là. L’hétérogénéité du vote exprime déjà la fracture sociale. Par ailleurs, devant l’urgence environnementale, il y a l’urgence démocratique. L’abstention touche principalement l’électorat populaire. La poussée écologiste risque de télescoper la crise sociale à l’horizon. Il faudra beaucoup d’intelligence aux responsables politiques, quelle que soit leur sensibilité, pour concilier la lutte pour une économie décarbonée et le souci d’une croissance sociale.
Mots-clés : élections municipales

Rédigé par Chevenement.fr le 29 Juin 2020 à 09:56 | Permalien | Commentaires (2)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Hommage de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre


Avec la mort de Francis Gutmann, c'est une grande figure à la fois de notre diplomatie et de l'industrie qui disparaît. Francis Gutmann était avant tout un patriote. Je l'ai bien connu par le canal de Michel Jobert d'abord puis ensuite à l'occasion des travaux de la Fondation Res Publica auxquels il a contribué jusqu'à une date assez récente.

Nul doute que ses dernières années ont été assombries par l'opportunisme croissant de notre politique étrangère. Francis Gutmann était un grand monsieur, il a maintenu avec stoïcisme et panache l'idée d'une politique étrangère de la France indépendante.
J'assure ses enfants et ses proches de ma grande tristesse et de toute ma sympathie.

Rédigé par Chevenement.fr le 26 Juin 2020 à 14:35 | Permalien | Commentaires (0)

Jean-Pierre Chevènement était l’invité de 24H Pujadas sur LCI. Il répondait aux questions de David Pujadas, le lundi 22 juin 2020.


Verbatim

  • David Pujadas : Ancien ministre de la Recherche, ancien ministre de l’Industrie, ancien ministre de l’Education qui entre autres choses avait réhabilité la Marseillaise, ancien ministre de la Défense…

    Jean-Pierre Chevènement : Je n’ai pas eu besoin de la réhabiliter, elle se réhabilité toute seule !

  • David Pujadas : Vous y avez contribué, elle était un peu ringarde, et vous avez contribué à la remettre au goût du jour...

    Jean-Pierre Chevènement : Elle figurait dans les programmes scolaires.

  • David Pujadas : Et puis vous avez été ministre de l’Intérieur qui entre autres choses a créé la police de proximité et favorisé la diversité dans les rangs de la Police nationale. Jean-Pierre Chevènement, vous incarnez une forme d’autorité notamment à gauche, il n’y en a pas beaucoup. Est-ce-que pour vous, quand on pense à Dijon, quand on pense à ces manifestations qui finissent mal, il y a une crise de l’autorité de l’Etat.

    Jean-Pierre Chevènement : Il y a une crise de l’autorité mais elle n’est pas nouvelle. Elle ne fait qu’exprimer les tendances profondes de la société française, ce que Jérôme Fourquet appelle l’archipélisation, c’est-à-dire la fragmentation de la société française, la vogue des idées libérales-libertaires depuis une cinquantaine d’années et que rien ne vient contrarier, et puis enfin certains choix économiques, le tout-libéralisme, ou plus exactement la priorité donnée au gain maximal pour l’actionnaire qui a abouti à l’exode d’une partie importante de notre industrie à l’autre bout du monde. Un pays gravement fracturé.
Mots-clés : france police république

Rédigé par Chevenement.fr le 23 Juin 2020 à 10:17 | Permalien | Commentaires (2)
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