Intervention du sénateur Jean-Pierre Chevènement lors du débat sur le projet de loi sur la régulation bancaire et financière, Sénat, jeudi 30 septembre 2010.
I – Rappelons-nous c’était il y a deux ans tout juste : le 15 septembre 2008, la crise des subprimes entrainait la faillite d’une banque qui comptait à Wall Street, au nombre des plus grandes : Salomon Brothers. Le capitalisme financier, dans son entier, en était ébranlé. Il se révélait comme un système d’avidité, prisonnier du court terme. Les dogmes sur lesquels le néolibéralisme avait prospéré - efficience des marchés, capacité à s’autoréguler - apparaissaient soudain comme des mythes. Or, ce sont ces mythes qui avaient conduit à une déréglementation généralisée dans le monde anglo-saxon depuis l’élection de Mme Thatcher et M. Reagan et en Europe même, avec l’Acte unique de 1987 et ses 300 directives d’application. La crise de 2008-2009 fut le temps des grandes proclamations : il était temps, nous dit le Président de la République, le 28 septembre 2008 à Toulon, de moraliser le capitalisme financier, d’en finir avec la spéculation, les bonus, les paradis fiscaux, etc. On entendit même M. Sarkozy dire qu’il voulait tordre le cou au capitalisme financier pour sauver le capitalisme, celui des entrepreneurs, acteurs de l’économie réelle. Il oubliait simplement de pointer la responsabilité des politiques qui avaient rendu possible ce système d’avidité, en déréglementant à tout va l’économie, et particulièrement la sphère financière.
On loua la réactivité du Président de la République qui, après le discours de Toulon, s’envola pour Washington afin de convaincre le Président Bush de créer et de réunir un G20. Des plans de refinancement de l’économie puis, face à la récession, des plans de relance massifs ont été mis en œuvre. Le contribuable, appelé à la rescousse, n’a pas rechigné. C’était le grand retour des Etats. Le Parlement a approuvé. Et c’est un fait que la liquidité bancaire a pu être préservée et la récession surmontée. Ce coup d’arrêt a un prix : une dette publique impressionnante s’est substituée à la dette privée. La Commission européenne a dû s’asseoir sur tous les dogmes libéraux proclamés par les traités européens. Elle a aussi approuvé, comme le rappelle notre rapporteur, M. Marini, des régimes d’aide au secteur financier à hauteur de 4 131 milliards d’euros. Adieu Maastricht ! A l’heure du sauve-qui-peut, l’urgence commandait. Rappelez-vous : c’était l’année dernière.
Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 30 Septembre 2010 à 19:03
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Les actes du séminaire du 14 juin 2010 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Avec :
Intervention de Jean-Pierre Chevènement (introduction au débat avec François Hollande) lors de l'université d’été du MRC, Valence, le 5 septembre 2010. Le discours est découpé en trois séquences vidéos ci-dessous.Dépêche AFP, mercredi 22 septembre 2010, 17h46.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a reçu mercerdi à Alger le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) et sénateur français Jean-Pierre Chevènement, en visite depuis dimanche en Algérie, a indiqué l'agence de presse APS.
"Je pense que l'entretien que j'ai eu avec le président Abdelaziz Bouteflika contribue à maintenir et à fortifier le lien qui existe entre l'Algérie et la France et qui est tellement important", a déclaré M. Chevènement à la presse à l'issue de cette rencontre. "Il faut veiller sur cette plante (lien, ndlr) précieuse, en créant tant que l'on peut des contacts amicaux", a-t-il ajouté. Il a indiqué avoir évoqué avec le président Bouteflika les problèmes internationaux et la vie politique en général. M. Chevènement a précisé qu'il entretenait une "relation personnelle ancienne" avec le président algérien. Durant son séjour, M. Chevènement a donné deux conférences à Oran et à Alger sur le thème "République, laïcité et religion". Contrairement aux informations publiées dans la presse, je tiens à préciser que la rencontre entre une délégation du MRC et Martine Aubry, prévue de longue date pour le 15 septembre a été annulée deux heures avant l’heure fixée, à la demande du Parti Socialiste.
Il est regrettable qu’une discussion de fond ne puisse pas s’engager sur l’analyse de la crise, notamment sur la crise de l’euro, et sur le redressement, au service de la croissance et de l’emploi, d’une construction européenne qui s’est faite jusqu’ici sans les nations, voire contre elles.
De cette révision de fond dépend pourtant une vraie réussite de la gauche après 2012. Poursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 13 septembre 2010 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.
Avec la participation de :
Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement répondait aux questions de Michel Field.Il répondra aux questions de Michel Field. L'émission sera podcastée sur le blog.
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