L'entretien dure 10 minutes et est podcasté ci-dessous.Agenda et médiasEntretien de Jean-Pierre Chevènement au Monde, paru dans l'édition du 21 juin 2008.
Président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), Jean-Pierre Chevènement, qui fut l'un des plus ardents défenseurs du non au référendum de mai 2005, se réjouit du rejet du traité de Lisbonne par les Irlandais. A ses yeux, la gauche - PS en tête - n'a pas su en comprendre les motifs. A la veille du congrès de son mouvement, il prône la création d'un rassemblement de toute la gauche.
Le Monde : Les Irlandais viennent de dire non à la réforme de la Constitution qui leur était soumise par référendum. Pour vous qui êtes un adversaire farouche de ce texte, c'est une satisfaction ? Jean-Pierre Chevènement : Personne ne peut ignorer le fait que si on avait interrogé à nouveau le peuple français, le peuple néerlandais ou d'autres peuples, le résultat aurait été le même qu'en mai 2005. Il est regrettable que les dirigeants européens ne s'interrogent pas sur les causes de cette profonde désaffection : l'absence de démocratie et le caractère antisocial de l'Europe telle qu'elle se fait. Deux exemples récents : la Commission européenne a fait des propositions sur la politique énergétique commune. Elle a oublié complètement les dimensions de sécurité et d'approvisionnement qui sont fondamentales. S'agissant de Galileo, le GPS européen, elle a imposé un appel d'offres ouvrant à la concurrence mondiale. Nous pourrions avoir un système avec des lanceurs russes et des satellites américains. C'est aberrant ! Et Jean-Claude Juncker (président de l'Eurogroupe) qui vient de déclarer qu'il n'était pas question d'aller vers une harmonisation fiscale ! En d'autres termes, c'est une Europe livrée à une concurrence interne des systèmes fiscaux et sociaux qui pousse vers le bas. D'une certaine manière, le non irlandais sanctionne cette régression. Le traité de Lisbonne est aujourd'hui juridiquement mort. D'où vient l'incapacité, selon vous, de la gauche, qui a soutenu ce traité, à comprendre le rejet du projet européen ? La majorité des socialistes français ont accepté le traité de Lisbonne en contradiction avec les engagements pris pendant la campagne présidentielle. La gauche a un énorme travail à faire pour comprendre les raisons de ce rejet comme de ses trois échecs successifs aux élections présidentielles : l'éloignement des couches populaires et l'absence d'un projet mobilisateur. Dépêche AFP, vendredi 20 juin 2008, 12h48.
Jean-Pierre Chevènement a affirmé que le traité de Lisbonne était "juridiquement mort" après le non irlandais et il a appelé la gauche à "réévaluer le rôle de la nation" pour "redresser la construction européenne dans un sens plus social et plus indépendant".
"Le traité de Lisbonne est aujourd’hui juridiquement mort", déclare le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) dans un entretien au Monde daté de samedi. Pour lui, "les causes de la profonde désaffection" des Européens pour l'UE sont "l’absence de démocratie et le caractère antisocial de l’Europe telle qu’elle se fait". L'entretien dure 10 minutes et est podcasté sur le blog ci-dessous.
BFM Radio : 96.4 FM à Paris
Par Jean-Pierre Chevènement.
Une période nouvelle s'ouvre devant nous. Ce serait en effet une vue bien courte des choses de penser que la crise financière liée à l'endettement des ménages américains est désormais surmontée. Cette crise a des causes infiniment plus profondes et anciennes : la principale est la fuite en avant de l'Hyperpuissance américaine dans l'endettement interne et externe et dans le recours à la force militaire qui débouche aujourd'hui sur l'enlisement au Moyen-Orient. Les Etats-Unis n'ont plus les moyens de dominer seuls le monde. Ils vivent depuis trop longtemps au-dessus de leurs moyens. La crise économique se redouble en crise de l'hégémonie. Les Etats-Unis doivent donc accepter l'avènement d'un monde multipolaire et les règles qu'il implique, à commencer par l'obligation où ils sont de remettre de l'ordre dans leurs propres affaires. L'Histoire n'est pas finie, contrairement à ce qu'affirmait Francis Fukuyama au début des années quatre-vingt-dix. Et la crise systémique qui est devant nous, sera grosse de convulsions. L'Europe libérale ne nous y prépare pas. Il faudra la réorienter. La responsabilité de l'Allemagne et de la France sera déterminante. La gauche française ne devra pas se mettre aux abonnés absents comme elle a tendance à le faire, si on en juge par le fade projet de déclaration de principes du PS.
Toutes les informations concernant le congrès des 21 et 22 juin 2008 du Mouvement Républicain et Citoyen ci-dessous.
L'ensemble des informations concernant le Congrès du MRC des 21 et 22 juin sont disponibles sur la rubrique dédiée du site du MRC94.
Vous pouvez également télécharger et imprimer le journal du congrès au format PDF en fin de document. Programme : Samedi 21 juin 9h00 Accueil 9h30 Intervention de Béatrice Desmartin 1ère secrétaire fédérale du 94 9h45 Présentation du rapport d'activité et du rapport financier Recollement des votes des départements 10h15 Présentation du projet de motion d'orientation 10h30 Installation de la commission des résolutions Ouverture du débat général 12h30 Déjeuner 14h30 Reprise du débat général 17h00 Rapport de la commission des résolutions et votes 18h30 Accueil des délégués en Mairie 20h30 Banquet républicain Dimanche 22 juin 9h30 Début de la séance Election de la Direction nationale 11h00 Présentation des invités 11h30 Intervention de Jean-Pierre Chevènement. Dépêche AFP, mardi 17 juin 2008, 17h31
Le PCF a estimé mardi que la réforme initiée par le Livre blanc de la Défense augure "une dérive ouvertement atlantiste" et Jean-Pierre Chevènement y a vu "le dépérissement" de l'outil de défense français "subordonné à la politique américaine et à l'OTAN".
"La réorganisation en profondeur de notre outil de défense est conçue dans la vision d’un espace atlantiste et militarisé, ou la France renonce à son indépendance en s’insérant dans le sillage sinistre de la politique menée par les Etats unis d’Amérique", a affirmé le PCF dans un communiqué. Quant aux "certitudes du chef des armées sur la prééminence de la dissuasion nucléaire, elles ne sont pas démontrées", a estimé le PCF pour qui "les réductions d’effectifs vont faire très mal à la France" et "les conséquences sur l’emploi industriel et de service risquent d’être douloureuses". Pour Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC, "en privilégiant la riposte militaire tout en réduisant le format des armées, le livre blanc enferme la France dans une posture de subordination à la politique américaine et à l'OTAN". "Notre pays sera à l'avenir incapable de soutenir des conflits autres que de basse intensité", a-t-il souligné dans un communiqué. "La défense nationale est sacrifiée à celle d'un improbable 'Occident' sous égide américaine dans lequel la France est invitée à se fondre". "Le livre blanc répond à une logique claire: le dépérissement de l'outil de défense est cohérent avec l'abandon d'une politique étrangère indépendante", selon lui.
Le colloque s'est tenu lundi 26 mai devant un auditoire de 80 personnes à la maison de la chimie.
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