1. Les Etats-Unis ne pourront pas seuls rétablir leurs équilibres fondamentaux, ce qui est décisif, si on veut éviter un nouveau rebond de la crise, sans le concours du « reste du monde ».
a) Les Etats-Unis vivent très au-dessus de leurs moyens (déficit commercial supérieur à 700 Milliards de dollars, déficit budgétaire hors de contrôle, endettement des ménages égal à 133% de leurs revenus, épargne des ménages inférieure à 1 % de leurs revenus, endettement net extérieur croissant à une vitesse exponentielle, cours du dollar à la merci des politiques des pays détenteurs de « balances-dollars ». L’économie américaine draine 80 % de l’épargne mondiale. Le monde marche sur la tête !
b) Si les Etats-Unis devaient rétablir seuls leurs équilibres, cela plongerait le monde dans une récession sans précédent (le fléchissement du cours du dollar depuis dix-huit mois n’a entraîné qu’une progression modérée des exportations américaines, étant donné la désindustrialisation du pays. Quant aux importations, elles n’ont baissé tant soit peu que parce que la demande intérieure fléchissait. Il faudrait une chute de la demande beaucoup plus forte pour qu’on se rapproche d’un meilleur équilibre.
c) Si les Etats-Unis relancent seuls leur économie, les fondamentaux d’ici quelques années seront encore plus dégradés. On ira de bulle en bulle et de crise en crise, toujours plus graves.
a) Les Etats-Unis vivent très au-dessus de leurs moyens (déficit commercial supérieur à 700 Milliards de dollars, déficit budgétaire hors de contrôle, endettement des ménages égal à 133% de leurs revenus, épargne des ménages inférieure à 1 % de leurs revenus, endettement net extérieur croissant à une vitesse exponentielle, cours du dollar à la merci des politiques des pays détenteurs de « balances-dollars ». L’économie américaine draine 80 % de l’épargne mondiale. Le monde marche sur la tête !
b) Si les Etats-Unis devaient rétablir seuls leurs équilibres, cela plongerait le monde dans une récession sans précédent (le fléchissement du cours du dollar depuis dix-huit mois n’a entraîné qu’une progression modérée des exportations américaines, étant donné la désindustrialisation du pays. Quant aux importations, elles n’ont baissé tant soit peu que parce que la demande intérieure fléchissait. Il faudrait une chute de la demande beaucoup plus forte pour qu’on se rapproche d’un meilleur équilibre.
c) Si les Etats-Unis relancent seuls leur économie, les fondamentaux d’ici quelques années seront encore plus dégradés. On ira de bulle en bulle et de crise en crise, toujours plus graves.
2. L’aide du reste du monde est l’enjeu principal des principaux sommets en vue (G20 etc.).
Cette aide doit se traduire par une relance économique coordonnée des principales économies mondiales, à commencer par celles des pays excédentaires tant en ce qui concerne leur épargne que leur excédent commercial (Chine – Allemagne – Japon – pétromonarchies du Golfe).
a) Le Japon pratique déjà une politique relativement expansionniste.
b) L’Allemagne devrait y être fortement encouragée (notons qu’elle réalise 75 % de son excédent extérieur sur l’Europe soit 150 Milliards d’euros sur 200 (dont 100 sur la seule zone euro). L’Allemagne devrait être sensible aux pressions en faveur de la relance d’origine intérieure (syndicats) ou d’origine extérieure (Etats-Unis et pourquoi pas autres Européens (France, Italie, Grande-Bretagne, Espagne, etc.). En année électorale, la coalition SPD-CDU-CSU devrait se montrer compréhensive.
c) Le point le plus dur sera certainement la Chine. Celle-ci a un taux d’épargne excessif (près de 40 % de son PIB). Il est décisif qu’elle augmente sa consommation soit par la voie des salaires soit par le rétablissement et l’extension d’une protection sociale. Sinon il faudra faire pression pour une réévaluation du yuan, sans qu’on puisse exclure des mesures protectionnistes (droit anti-dumping social ou écotaxes). Une initiative américaine dans ce domaine n’est pas à exclure. L’Europe pourrait alors en faire autant.
d) En fait, il faudrait fixer des objectifs de relance régionalisés (par grandes régions du monde), ultérieurement déclinés par pays.
3. La question fondamentale est celle de l’inscription de la relance dans une projection à long terme du type de développement.
D’immenses investissements sont nécessaires :
a) Dans le secteur de l’énergie pour préparer l’« après pétrole ».
b) Dans la lutte contre l’émission de gaz à effet de serre et contre le réchauffement climatique.
c) Pour la préservation de ressources rares (eau, air, matières premières)
d) Pour l’éducation et la recherche.
e) Pour l’innovation à travers le tissu des PME-PMI qu’il faut encourager en faisant en sorte que l’Etat se porte caution des emprunts qu’elles contractent à cet effet (ne pas aider seulement les banques).
f) Pour la santé et la protection sociale (y compris la politique familiale).
g) Pour le développement, par exemple des infrastructures en Afrique ou dans l’Asie pauvre (BenglaDesh, Laos, Cambodge, etc.) : eau, irrigation, transports, écoles, hôpitaux.
On ne doit pas selon moi exclure l’utilisation à large échelle des droits de tirage spéciaux (D.T.S.), créés en 1976 par les accords de la Jamaïque en réservant l’émission de ces DTS au FMI. Ces droits de tirage spéciaux n’ont servi qu’une fois à une échelle assez modeste. La seconde fois, les Etats-Unis s’y sont opposés, en vertu du droit de veto de fait, qu’ils détiennent au sein du FMI (17 % des droits de vote ce qui suffit à empêcher le vote à la majorité qualifiée de 85 %). Il faut lever ce veto, soit politiquement, soit en modifianr les quotes-parts au sein du FMI pour empêcher les Etats-Unis de maintenir leur veto (qu’ils justifient par le souci de ne pas dévaloriser le rôle du dollar comme « monnaie mondiale »). Ces DTS pourraient financer l’aide au développement en priorité.
En réalité, ce qui est en cause c’est le « modèle de développement » de l’humanité, à l’horizon des trente prochaines années. Il existe une « fenêtre d’opportunité » suite à l’élection de Barack Obama et à la profondeur de la crise pour « réorienter le système ».
4. En fait la faisabilité d’une telle « relance coordonnée » de l’économie mondiale passe par un « moment politique », celui de la reconnaissance de la multipolarité du monde.
Les Etats-Unis ne peuvent plus faire comme s’ils pouvaient seuls imposer leur loi et faire comme si « le reste du monde » n’existait pas. Ils ne peuvent procéder à une « relance en solitaire ».
En même temps, si cette multipolarité est acceptée par les Etats-Unis, en redistribuant par exemple les quotes-parts au sein du FMI et peut-être en donnant aux grands pays émergents (Inde, Brésil) et aux pays financièrement « excédentaires », un statut de membres « semi permanents » (cinq ans sans droit de veto) au Conseil de Sécurité de l’ONU, il est nécessaire que des pays comme la Chine acceptent de réduire leur taux d’épargne et que le Japon et surtout l’Allemagne se rallient à une stratégie coopérative, en relançant leur demande intérieure.
C’est ce « moment politique » particulier (le passage de l’unipolarité du monde à une multipolarité raisonnable où les Etats-Unis resteront la plus grande puissance mondiale, sans pouvoir prétendre diriger le monde à eux seuls) qu’il faudra savoir gérer. Le rôle de l’Europe et notamment du duo franco-britannique peut être à cet égard déterminant pour infléchir la position de nos principaux partenaires (Allemagne, Etats-Unis) et pour impliquer davantage les pays d’Asie dans le traitement de la crise.
Cette aide doit se traduire par une relance économique coordonnée des principales économies mondiales, à commencer par celles des pays excédentaires tant en ce qui concerne leur épargne que leur excédent commercial (Chine – Allemagne – Japon – pétromonarchies du Golfe).
a) Le Japon pratique déjà une politique relativement expansionniste.
b) L’Allemagne devrait y être fortement encouragée (notons qu’elle réalise 75 % de son excédent extérieur sur l’Europe soit 150 Milliards d’euros sur 200 (dont 100 sur la seule zone euro). L’Allemagne devrait être sensible aux pressions en faveur de la relance d’origine intérieure (syndicats) ou d’origine extérieure (Etats-Unis et pourquoi pas autres Européens (France, Italie, Grande-Bretagne, Espagne, etc.). En année électorale, la coalition SPD-CDU-CSU devrait se montrer compréhensive.
c) Le point le plus dur sera certainement la Chine. Celle-ci a un taux d’épargne excessif (près de 40 % de son PIB). Il est décisif qu’elle augmente sa consommation soit par la voie des salaires soit par le rétablissement et l’extension d’une protection sociale. Sinon il faudra faire pression pour une réévaluation du yuan, sans qu’on puisse exclure des mesures protectionnistes (droit anti-dumping social ou écotaxes). Une initiative américaine dans ce domaine n’est pas à exclure. L’Europe pourrait alors en faire autant.
d) En fait, il faudrait fixer des objectifs de relance régionalisés (par grandes régions du monde), ultérieurement déclinés par pays.
3. La question fondamentale est celle de l’inscription de la relance dans une projection à long terme du type de développement.
D’immenses investissements sont nécessaires :
a) Dans le secteur de l’énergie pour préparer l’« après pétrole ».
b) Dans la lutte contre l’émission de gaz à effet de serre et contre le réchauffement climatique.
c) Pour la préservation de ressources rares (eau, air, matières premières)
d) Pour l’éducation et la recherche.
e) Pour l’innovation à travers le tissu des PME-PMI qu’il faut encourager en faisant en sorte que l’Etat se porte caution des emprunts qu’elles contractent à cet effet (ne pas aider seulement les banques).
f) Pour la santé et la protection sociale (y compris la politique familiale).
g) Pour le développement, par exemple des infrastructures en Afrique ou dans l’Asie pauvre (BenglaDesh, Laos, Cambodge, etc.) : eau, irrigation, transports, écoles, hôpitaux.
On ne doit pas selon moi exclure l’utilisation à large échelle des droits de tirage spéciaux (D.T.S.), créés en 1976 par les accords de la Jamaïque en réservant l’émission de ces DTS au FMI. Ces droits de tirage spéciaux n’ont servi qu’une fois à une échelle assez modeste. La seconde fois, les Etats-Unis s’y sont opposés, en vertu du droit de veto de fait, qu’ils détiennent au sein du FMI (17 % des droits de vote ce qui suffit à empêcher le vote à la majorité qualifiée de 85 %). Il faut lever ce veto, soit politiquement, soit en modifianr les quotes-parts au sein du FMI pour empêcher les Etats-Unis de maintenir leur veto (qu’ils justifient par le souci de ne pas dévaloriser le rôle du dollar comme « monnaie mondiale »). Ces DTS pourraient financer l’aide au développement en priorité.
En réalité, ce qui est en cause c’est le « modèle de développement » de l’humanité, à l’horizon des trente prochaines années. Il existe une « fenêtre d’opportunité » suite à l’élection de Barack Obama et à la profondeur de la crise pour « réorienter le système ».
4. En fait la faisabilité d’une telle « relance coordonnée » de l’économie mondiale passe par un « moment politique », celui de la reconnaissance de la multipolarité du monde.
Les Etats-Unis ne peuvent plus faire comme s’ils pouvaient seuls imposer leur loi et faire comme si « le reste du monde » n’existait pas. Ils ne peuvent procéder à une « relance en solitaire ».
En même temps, si cette multipolarité est acceptée par les Etats-Unis, en redistribuant par exemple les quotes-parts au sein du FMI et peut-être en donnant aux grands pays émergents (Inde, Brésil) et aux pays financièrement « excédentaires », un statut de membres « semi permanents » (cinq ans sans droit de veto) au Conseil de Sécurité de l’ONU, il est nécessaire que des pays comme la Chine acceptent de réduire leur taux d’épargne et que le Japon et surtout l’Allemagne se rallient à une stratégie coopérative, en relançant leur demande intérieure.
C’est ce « moment politique » particulier (le passage de l’unipolarité du monde à une multipolarité raisonnable où les Etats-Unis resteront la plus grande puissance mondiale, sans pouvoir prétendre diriger le monde à eux seuls) qu’il faudra savoir gérer. Le rôle de l’Europe et notamment du duo franco-britannique peut être à cet égard déterminant pour infléchir la position de nos principaux partenaires (Allemagne, Etats-Unis) et pour impliquer davantage les pays d’Asie dans le traitement de la crise.