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Un autre De Gaulle


Le 15 août 2008, l'émission "Grandes traversées" proposait, dans une série intitulée "Un autre De Gaulle", un dialogue entre Régis Debray et Max Gallo, entrecoupé d'interventions de Jean-Pierre Chevènement.


Un autre De Gaulle
Voir la présentation de l'émission sur le site de France Culture :
"Que ce soit lors de la montée des périls entre les deux guerres, le 18 juin 1940, puis au moment de la guerre d’Algérie, le Général a prouvé qu’il était doté d’un flair et d’un sens de l’Histoire qui ont fait de lui un visionnaire sans pareil ; il sentait les gens, les choses et les situations, quitte à avoir raison trop tôt. Ce qui entraîne souvent une popularité inconfortable et une marginalité douloureuse. Des désagréments somme toute sans importance à qui entend incarner la France dans la durée. Oui, la France, tout simplement.

Bilan de la série. Face à face sous forme de bilan Max Gallo- Régis Debray, avec des interventions de Jean-Pierre Chevènement."

L'émission est podcastée ci-dessous.


Rédigé par Chevenement.fr le Dimanche 8 Février 2009 à 13:50 | Lu 11379 fois



1.Posté par BA le 08/02/2009 15:39
13 mai 1964, Alain Peyrefitte parle avec De Gaulle au sujet du retrait des officiers de marine français de l’OTAN.

Alain Peyrefitte : « Attendez-vous quelque chose de la session de l’OTAN ?

De Gaulle. – Que voulez-vous que j’en attende ? L’OTAN ne sert à rien : il ne peut rien s’y passer ! Tout ça, c’est zéro, zéro, zéro. C’est fait pour faire vivre des fonctionnaires internationaux qui se font payer grassement à ne rien faire, sans verser d’impôt.

Alain Peyrefitte. – On ne reviendra pas sur le retrait de nos officiers de marine de l’OTAN ?

De Gaulle. – Pourquoi voulez-vous qu’on revienne là-dessus ? Il n’y avait aucune raison pour qu’ils y restent. C’était une anomalie qu’ils soient là. Bien sûr, ils se faisaient payer plus cher que s’ils étaient restés dans la marine française. Ces organismes internationaux sont bons pour y attraper la vérole. Nos représentants oublient le devoir d’obéissance à l’Etat. Ils y perdent le sentiment national.

Alain Peyrefitte. – La chose a été rendue publique à partir de l’Allemagne. Nous les avions prévenus de notre intention, dans le cadre des consultations prévues par le traité de l’Elysée ?

De Gaulle. – Non. Je ne crois pas. Pourquoi voulez-vous qu’on les prévienne ? Non. Il fallait bien que ça se sache un jour ou l’autre.

Alain Peyrefitte. – C’est le journal Die Welt qui a fait la fuite.

De Gaulle. – Les Anglais, qui sont des maîtres dans l’art de manipuler, ont colonisé la presse allemande. Adenauer était le premier à s’en plaindre. Les Allemands sont liés par leur presse aux mains des Anglo-Saxons.
Vous savez ce que ça veut dire, la supranationalité ? La domination des Américains. L’Europe supranationale, c’est l’Europe sous commandement américain. Les Allemands, les Italiens, les Belges, les Pays-Bas sont dominés par les Américains. Les Anglais aussi, mais d’une autre manière, parce qu’ils sont de la même famille. Alors, il n’y a que la France qui ne soit pas dominée. Pour la dominer aussi, on s’acharne à vouloir la faire entrer dans un machin supranational aux ordres de Washington. De Gaulle ne veut pas de ça. Alors, on n’est pas content, et on le dit à longueur de journée, on met la France en quarantaine. Mais plus on veut le faire, et plus la France devient un centre d’attraction. Vous nous voyez avaler la supranationalité, nous ? La supranationalité, c’était bon pour les Lecanuet !

Alain Peyrefitte. – On dit que vous allez recevoir Jean Monnet.

De Gaulle. – Pourquoi ne le recevrais-je pas ? Je l’ai toujours reçu quand il me l’a demandé. Il a été mon ministre. Ce n’est pas parce qu’il est devenu l’inspirateur des supranationalistes, c’est-à-dire des antinationaux, que je dois lui fermer ma porte. »

(Alain Peyrefitte, C’était De Gaulle, Fayard, tome 2, page 216-217)

Et, pour rester dans le même sujet : le retour de la France dans les structures militaires intégrées de l'OTAN, cet article :


« Bonjour, Messieurs les traîtres. »

Il y a un certain nombre d'années, Michel Jobert avait fait sensation en apostrophant ses collègues européens par ces mots : « Bonjour, Messieurs les traîtres. » Il pourrait malheureusement reprendre la même apostrophe à l'égard des dirigeants français, à la suite de la tribune commune que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel viennent de signer dans le « Monde ».

Prétendre fonder nos alliances « sur des valeurs communes, comme l'Union européenne et l'OTAN » marque un tournant politique d'une portée considérable, puisqu'il place sur le même plan l'Europe et l'OTAN, désormais confondues au sein d'une vaste entité euro-atlantique ou « occidentale ». Cela revient à abandonner et à condamner toute perspective de construction d'une Europe libre et responsable d'elle-même.

Rien ne justifie le retour de la France dans l'OTAN et la remise en cause de l'un des rares consensus forts de notre pays.

Nous y perdrons la considération que nous avions sur la scène internationale et particulièrement notre capacité à être entendus dans un certain nombre de conflits.

Nous ne renforcerons en rien la défense européenne. C'est nous qui étions jusqu'ici porteurs de cette ambition, alors que trop de nos partenaires trouvent confortable de s'en remettre à d'autres du soin d'assurer leur défense et de ne pas consentir les efforts budgétaires qui seraient nécessaires. C'est nous qui risquons désormais de nous aligner sur cette démarche de facilité, et non l'inverse.

Nous serons de plus en plus contraints de suivre les Etats-Unis sur les théâtres d'engagement extérieur qu'ils décideront, alors que l'une des raisons du retrait de l'OTAN en 1966 était précisément de refuser cet automatisme.

Alors que nous disposons aujourd'hui d'une réelle autonomie de décision, grâce à nos systèmes de renseignement, grâce à la force nucléaire stratégique, au porte-avion et aux sous-marins nucléaires d'attaque, nous en faisons le deuil pour l'octroi de deux commandements de second rang à l'intérieur de l'OTAN.

Pour tous ceux qui croient en la France et en la construction de l'Europe, cette décision qui n'a été ni concertée, ni discutée, ni approuvée par les Français ou par le Parlement, constitue bien une véritable trahison.

Daniel GARRIGUE
Député non-inscrit (ex-UMP) de la Dordogne

http://www.danielgarrigue.com/blog/blog.html

2.Posté par JF CAYLA le 10/02/2009 15:34
Merci de nous diffuser cet entretien d'une hauteur de vue qui nous change des querelles habituelles ...

3.Posté par ARNARDI ROGER le 18/02/2009 11:20
Bonjour, messieurs les traîtres.
Voilà qui est bien dit.
Je comprends que Daniel Garrigue ne soit plus inscrit UMP. Il doit être de ceux qui " vibrent " encore quand ils entendent la Marseillaise.
Quelques officiers français se féliciteront sans doute de retrouver les confortables salaires otaniens mais où sera l' honneur ?
ROGER ARNARDI

4.Posté par Dominique le 22/02/2009 17:57
Un très grand merci pour cette diffusion. Nous sommes bien loin des petites querelles politiciennes actuelles et? comme le souligne Régis Debray, les élites politiques d'aujourd'hui sont trop petites en regard de ce que le peuple français et la France attendent.

5.Posté par Robespierre le 02/03/2009 18:15
Un article qui mérite d'être approfondi sociologiquement :


Le texte sur la consommation d'alcool à l'Assemblée
NOUVELOBS.COM | 02.03.2009 | 09:29
9 réactions
Le volet de la loi Bachelot, relatif à un durcissement de la lutte contre l'alcoolisme en France, fait débat entre les partisans d'un renforcement des textes et les défenseurs du terroir.
Discutée depuis le début du mois à l'Assemblée, la loi "Hôpital, santé, patients, territoire" prévoit notamment l'interdiction totale de la vente d'alcool aux mineurs (c) Reuters
L'Assemblée nationale examine cette semaine le volet de la loi Bachelot relatif à un durcissement de la lutte contre l'alcoolisme en France, au grand dam de la filière viticole.
Un débat s'est déjà engagé à coups d'amendements entre les partisans d'un renforcement des textes, notamment pour protéger les jeunes, et les défenseurs du terroir, puissants au pays du champagne et du bordeaux.
Discutée depuis le début du mois à l'Assemblée, la loi "Hôpital, santé, patients, territoire" prévoit notamment l'interdiction totale de la vente d'alcool aux mineurs, la suppression des boissons alcoolisées dans les stations-service et la disparition des "open bars", qui permettent de consommer de l'alcool à volonté moyennant le prix d'entrée à une soirée.
La fin de la dégustation
Ennemi désigné : le "binge drinking", qui consiste à s'enivrer le plus possible au cours d'une soirée.
Selon le ministère de la Santé, le nombre d'hospitalisations pour ivresse chez les moins de 15 ans et les 15-24 ans a augmenté de 50% entre 2004 et 2007 et près de six jeunes de 17 ans sur 10 disent avoir été ivres au cours de leur vie.
Un article du projet de loi suggère de bannir "toute offre gratuite de boisson alcoolique à but promotionnel".
Les professionnels du vin craignent que soient ainsi visés les dégustations lors de foires, voire les vins d'honneurs.
Une image qui a vécu
"La dégustation, c'est tout ce qui fait l'excellence de la filière, c'est ce qui fait la valorisation du produit. Plus on valorise le goût du produit, plus on a un produit qui s'échappe de l'alcool", souligne Marie-Christine Tarby, présidente de Vin et Société.
Les viticulteurs, qui disent soutenir les messages prônant la modération, ont des arguments économiques de poids.
Le secteur emploie 340.000 personnes et contribue grandement à l'image de la France, première destination touristique mondiale.
"Nous rapportons huit milliards d'euros à la France. Nous sommes le premier poste de la balance commerciale agroalimentaire", fait valoir Marie-Christine Tarby.
Pour les associations anti-alcool en revanche, l'image d'une France de la baguette et de la bouteille de rouge a vécu.
22% d'accidents mortels
Encouragées par l'interdiction de la cigarette dans les lieux publics, elles dénoncent chiffres à l'appui un fléau directement responsable, rappellent-elles, de 10.000 décès par cancer en France chaque année.
Sur la route, l'alcool est en cause dans 22% des accidents mortels.
Selon un sondage Ifop commandé par l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa), les Français plébiscitent un renforcement des mesures contre l'alcoolisme. Ils sont à 85% favorables à l'interdiction de la vente d'alcool aux mineurs et à 76% pour la disparition des "open bars".
Pour le président de l'Anpaa, Alain Rigaud, "les Français sont conscients que les boissons alcoolisées ne sont pas des boissons comme les autres, donc pas des marchandises comme les autres".
De la pub sur internet
Dix-huit ans après la loi Evin de 1991 encadrant la publicité pour l'alcool, la question de la promotion sur internet, inexistant à l'époque, se pose aujourd'hui.
Roselyne Bachelot a dit qu'elle ne s'opposerait pas à une ouverture d'internet à la publicité pour les boissons alcoolisées, à certaines conditions : pas de publicité intrusive, telle que "spams" ou "pop-ups", interdiction sur les sites dédiés à la jeunesse ou au sport.
Des limites trop peu restrictives aux yeux de l'Anpaa.
"Comment prouver qu'un site est destiné à la jeunesse ? Comment être sûr qu'un jeune ne peut pas accéder à certains sites ?", s'interroge Alain Rigaud.
Pour certains spécialistes, la croisade anti-alcool des autorités est en passe de bouleverser le paysage de la France des terroirs.
"Le vin est-il devenu politiquement incorrect ? La France de Rabelais sombrerait-elle sous les coups de la nouvelle société hygiéniste ?", s'interrogent les journalistes Denis Saverot et Benoît Simmat dans un livre intitulé "In Vino Satanas !"
Et les deux hommes de rappeler, comme un symbole, que le pays est aujourd'hui dirigé par Nicolas Sarkozy, un président "qui ne boit que de l'eau et du Coca".

Pourquoi boire ? Pour éluder le quotidien.Contre l'angoisse d'un monde qui nous échappe.Pour les fins de mois difficiles , pour tenter à tort de ne plus être confronté chaque jour au couple qui se délite. Un peu plus de respect pour les travailleurs des villes et des champs , un peu moins de frustrations . Plus de Justice et d'Egalité.

6.Posté par Robespierre le 04/03/2009 12:14
Ma précédente intervention peut paraitre singulière en regard du sujet traité , à savoir ; le général De Gaulle. Si le lien entre les deux sujets peut être considéré de prime abord comme assez lache , à y regarder de plus prêt , tel n'est pas forcément le cas.

Sous la IV ème , nous n'étions pas trés fiers d'être Français. Dés Mai 58 , nous retrouvons notre dignité , notamment sur le plan international.

Mai 68 et le coup de poignard dans le dos de Pompidou ( déclarations de Rome) , auxquels s'ajoute le second coup de poignard de VGE en 69 aboutiront à un retour à la médiocrité , outre les petites magouilles immobilières de l'état UDR et ensuite un libéralisme avancé à l'arrière goût de Vichysme mou.

Rabaissé au fil du temps , relevé l'espace d'un court moment en 81 , notre Peuple tente depuis lors de sortir la tête de l'eau.

Démagogie et discours vide , crise économique par dessus le marché ; la résignation s'est installée et le long cortège de ses conséquences n'en finit pas de sévir.

La Culture du refus fait place à la Culture du refuge. Pour maintenir la paix sociale et assurer la reproduction des élites , aux frais des classes moyennes , la recette est :

TF 1+football+alcool+allocations en tous genres. Nous voilà revenus à la Rome antique.

Tel était mon propos ( considéré probablement à juste titre comme plutôt...subliminal ).

7.Posté par Robespierre le 04/03/2009 22:12
Celui qui a une conscience politique sous-tendue par une morale que je qualifierai de janseniste comprendra mon prochain message d'athée militant à caractère christique paradoxalement. Je ne me sens pas la faculté d'aller plus avant dans cette voie ce soir.Comme bon nombre d'entre vous , je suis fatigué .l'édifice que nous construirons à bref délai renforcera de manière inattendue un projet commun.avec un socle en béton.

8.Posté par Robespierre le 05/03/2009 11:59
Le Stilnox et le Xanax doivent être pris après et non avant d'écrire des messages sur ce site.
Mea Culpa.
Amitiés Républicaines aux insomniaques !

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