Agenda et médias

Ukraine : "Les institutions européennes ont travaillé comme des manches"


Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'Opinion mardi 18 juin 2014. Il répondait aux questions de Nicolas Beytout.


Verbatim express :

Sur la réforme territoriale
  • La réforme territoriale vise à substituer un couple intercommunalité-région au couple républicain traditionnel commune-département.
  • Je pense qu'on ne peut pas supprimer la commune. Les intercommunalités sont faites pour permettre aux communes pauvres de réaliser un certain nombre d'objectifs qu'elles ne pourraient pas atteindre si elles étaient laissées à elles-mêmes.
  • Il faut laisser tranquille les intercommunalités. On ne peut pas leur confier des attributions qui seraient celles des départements, ce serait complexifier énormément les choses.

  • Les départements restent un échelon de proximité tout à fait essentiel. Prenons l'exemple de la Grande-Bourgogne, la fusion de la Bourgogne et de la Franche-Comté prévue dans le cadre du passage de 22 à 14 régions : 10% du territoire national en superficie, 450 kilomètres de Belfort à Sens, aux portes de Paris... On va vraiment décider des virages à redresser, puisque les routes non-nationales sont de la compétence des départements aujourd'hui, dans de futures grandes régions de cette taille ? Est-ce que les préaux de collège pourront-être réparés comme il le faut à un échelon aussi éloigné du terrain ?
  • La question du choix des régions à fusionner se pose. Il n'y a pas de synergie réelle entre la Bourgogne et la Franche Comté. Je me demande si la fusion de la Franche-Comté et de l'Alsace-Lorraine ne serait pas beaucoup plus cohérent.
  • Il y a une question de démocratie. La commune doit rester la cellule de base de la démocratie. L'intercommunalité doit, dans ce cadre, remédier à l'émiettement communal. Quant aux grandes régions, je ne vois pas l'intérêt par exemple de faire, par exemple, deux guichets pour les investissements à l'étranger : pourquoi ne pas confier cela tout simplement aux institutions de l’État, qui existent déjà ? Que va devenir l’État ?

    Sur la transition énergétique
  • On cherche à faire des économies. Si on ferme Fessenheim, c'est de 6 à 8 milliards de dépenses supplémentaires. Il faut avoir un peu de cohérence.
  • Je tiens à dire que les Républicains ne voteront pas une loi qui prévoirait la fermeture de centrales nucléaires, ce qui aboutirait à désaisir la France d'un atout majeur.
  • Autant je suis pour des économies d'énergies dans le bâtiment, autant je ne veux pas qu'on touche au nucléaire.

    Sur la situation en Irak
  • Les américains et leurs alliés ont abattu une dictature laïque, alors qu'il était possible d'exercer une magistrature d'influence sur Saddam Hussein. La 1ère guerre du Golfe n'était pas nécessaire non plus.
  • Je pense que nous sommes en présence d'un vaste conflit sunnites chiites. Il faut restaurer l'Irak. Donner aux sunnites la place qui leur revient en Irak. C'est ce que le gouvernement Maliki n'a pas fait. Reconstruire une Syrie. Ne pas vouloir fragmenter le Moyen-Orient à l'infini.
  • L'Iran est le grand gagnant des interventions américaines. Maintenant, il faut voir si on peut s'entendre avec l'Iran ! C'est souhaitable. C'est un grand pays, une grande civilisation.
  • Un califat islamiste dans cette région, peut rayonner partout. Ca aura des conséquences, ne serait-ce que les djihadistes Français qu'on a laissé partir là-bas et qui ne reviendront pas jouer aux billes.

    Sur la situation de l'Ukraine
  • J'ai rencontré Vladimir Poutine il y a un moins. Je dois dire que le Président russe a été plutôt correct, en ce sens qu'il a plutôt décourager les référendums d'auto-organisation, en indiquant qu'ils devaient trouver leurs débouchés dans une réorganisation interne de l'Ukraine, a été d'accord pour des mesures de désescalades, pour que des élections aient lieu.
  • En retour, le gouvernement ukrainien ne fait rien pour nouer le dialogue avec les populations russophones de l'est.
  • Les institutions européennes ont travaillé comme des manches. Les accords d'association de l'Europe avec l'Ukraine ne prenaient pas en compte l'intrication économique de l'Ukraine et de la Russie.
  • La main des États-Unis est aussi en cause. Créer une discorde entre l'Europe de l'ouest et la Russie, c'est une affaire qui arrange les américains.
  • Il est temps que le gouvernement ukrainien ouvre des négociations avec les populations de l'est de l'Ukraine.

    Une vie politique après le Sénat
  • Je n'ai pas besoin d'être parlementaire pour me faire entendre. J'ai d'autres moyens d'expressions et je ne renonce nullement à mon engagement politique.


le Mercredi 18 Juin 2014 à 15:36 | Lu 4293 fois



1.Posté par Jp JP le 18/06/2014 17:16
Sur la situation en Ukraine JPChevènement devrait intervenir directement dans les négociations en qualité d’ombudsman. Les 2 parties prenant en charge les frais (suivant devis) à 50-50.

2.Posté par Olivier D'AREXY le 18/06/2014 18:25
Que dire de plus?. C'est la parole républicaine, qui vient de Belfort, celle qui porte haut les couleurs de la France, sans forfanterie, celle de la raison et du discours qui trace les perspectives justes et bonnes pour l'avenir de notre pays.
Il manque un 3e tour à l'élection présidentielle, celui où le président pourrait démissionner et proposer le nom d'un autre , en l'occurrence celui de JP Chevènement qui serait validé par référendum.

3.Posté par Jocelyne GALY le 18/06/2014 19:02
"Che" est de retour. Il n'a rien perdu de son acuité visuelle. Bien sûr, une petite erreur d'appréciation sur le candidat Hollande, mais l'alternative était-elle crédible... Quoiqu'il en soit il eut été préférable de s'abstenir. Mais, bien sûr, personne n'est infaillible, et lorsqu'on en est réduit à parier sur ce qui serait le moins pire, on n'évite jamais le pire... Merci au CHE de son retour.
NB: Olivier D'Arexy: pensez vous vraiment que celui qui a été porté (par la presse surtout) à la tête , accepterait de démissionner??? .... ;-)

4.Posté par Olivier D'AREXY le 18/06/2014 21:33
@Jocelyne Galy. Qu'en savez-vous?

Quand on veut le bien d'un pays et je crois que F.Hollande le veut, on a le droit d'être intelligent.

5.Posté par Carl GOMES le 18/06/2014 21:37
Sur le plan énergétique, il est regrettable que le gouvernement subisse le lobby anti-nucléaire des écologistes, qui n'ont pas de vision économique réaliste, en particulier que les questions énergétiques.
Comment Mr Hollande a- t'il pu nommer au poste de ministre de l'énergie madame Ségolène Royal, qui avait assuré en 2007, lors du débat télévisé pour les élections présidentielles, que seuls 17% de l'énergie provenait du nucléaire, alors que 80% de notre énergie électrique provient de là.
Ce n'est pas une banale erreur de chiffre, mais une méconnaissance totale du sujet. Et dans ce gouvernement, plus on en ignore, plus on a des chances de réussir!

6.Posté par Jocelyne GALY le 19/06/2014 14:37
@Olivier D'Arexy : " je crois que F.Hollande le veut..." Ah...
Il y a effectivement quelques personnes submergées par leurs croyances, au lieu de juger sur les ACTES .
Hélas.

7.Posté par Carl GOMES le 19/06/2014 21:12
En se lançant dans la présidentielle F. Hollande s'est lancé dans une aventure beaucoup trop importante pour lui. Je ne pense pas non plus que F. Hollande veuille le mal de la France, même si toutes les mesures qu"il prend vont dans ce sens. Simplement, la barre est trop dure à redresser pour lui, l'iceberg approche, et, pour l'instant, il ne l'a pas encore vu. F. Hollande n'est pas un capitaine de pédalo, ce serait plutôt un capitaine de Titanic.

Nouveau commentaire :
(*) Votre message est modéré à postériori par le webmestre du blog. Merci de respecter les règles générales de modération de ton et de respect de la loi. Enfin ne monopolisez pas la parole, car cela dissuade les autres internautes de laisser des commentaires.
Détails : http://www.chevenement.fr/Connectez-vous-desormais-pour-commenter-les-articles-du-blog_a950.html



Derniers tweets

Abonnez-vous à la newsletter








Mots-clés des 30 derniers jours