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Ukraine/Chevènement: plus de raison pour une guerre froide en Europe


Dépêche AFP, samedi 8 mars 2014, 05h19.


Ukraine/Chevènement: plus de raison pour une guerre froide en Europe
Jean-Pierre Chevènement, sénateur du Territoire de Belfort, estime samedi qu'il n'y pas de raison d'ouvrir une nouvelle guerre froide en Europe à propos de l'Ukraine et de la Crimée "historiquement russe", dans un entretien publié par Le Figaro.

"Il n'y a plus aucune raison idéologique et militaire à une nouvelle guerre froide en Europe", assure l'ancien ministre socialiste en soulignant que "personne n'y a intérêt". "Il y a trop d'interdépendance entre nous pour qu'on ne puisse pas chercher la voie d'une solution durable", dit-il encore en indiquant qu'il ne voit "pas pourquoi l'Ukraine ne pourrait pas être un pays fédéral".

Selon le sénateur, "il y a un grand malentendu: la politique de l'Union européenne visant à associer l'Ukraine tout en lui faisant miroiter une perspective d'adhésion" qui "n'est d'ailleurs pas souhaitable".

"Il ne fallait et il ne faut pas mettre l'Ukraine devant cette alternative manichéenne : soit la Russie, soit l'UE", regrette-t-il car "c'est un dilemme insoluble pour l'Ukraine compte tenu de son histoire".

A propos de la Crimée, Jean-Pierre Chevènement souligne que "personne ne peut contester qu'historiquement elle est russe. Sa population est majoritairement russe". "Une autonomie substantielle est dans la nature des choses", estime-t-il en citant le général de Gaulle qui disait qu'"il n'y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités".


Mots-clés : europe, russie, ukraine
le Samedi 8 Mars 2014 à 09:24 | Lu 2552 fois



1.Posté par Eric CAVALIER le 20/03/2014 18:25
Le grégarisme orchestré de l'ensemble de la presse et de la diplomatie "occidentale" sur cette affaire ne peut une fois de plus qu'inquiéter ceux qui ont le sens de l'histoire longue et des réalités humaines. Le fait d'entendre le président Obama -plus américain que jamais- parler de choix à faire par les Ukrainiens "entre l'Ouest et la Russie" est bien là l'aveu de cette volonté des USA de diriger l'Europe en fonction de leurs intérêts, en reprenant un vocabulaire de guerre froide (présentation binaire du monde) avec le consentement vassal de cette Europe nordique toujours prompte à leur laisser le champ libre pour ce qui concerne la diplomatie mondiale. Que font donc du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes nos grands donneurs de leçons et chantres de la "démocratie"? A l'évidence, le maintien de la Crimée dans l'Ukraine lors de l'implosion de l'URSS était une erreur, il ne tenait pourtant qu'à l'Ukraine d'adopter une politique intelligente pour "convertir" les minorités russes de coeur, de culture et de langue aux vertus d'un système et d'une nation neuve qui aurait pu leur assurer un avenir à part entière. Au lieu de cela, une caste politique irresponsable, hétéroclite et douteuse a pris le pouvoir, gaspillé les bénéfices que l'on pouvait attendre de l'indépendance vis à vis de la Russie et entrepris de transformer ces minorités en citoyens de seconde classe, à travers des mesures de vexation qui ne pouvaient que réveiller les passions. Le retour de balancier ne s'est pas fait attendre, et la Russie ne pouvait u'en recueillir les fruits. Aujourd'hui, la bêtise politique de Kev, encouragée par "l'Occident" ne peut que rendre plus sombre encore l'avenir de l'Ukraine résiduelle, car les minorités russophones constitueront un facteur permanent de troubles et divisions . Dans le même temps, les USA, pourtant bien loin de cette région du globe, oublient leur propre doctrine Monroe et leur propre réaction lors de la crise de Cuba en 1962. Eux auraient le droit de veiller à leur sphère d'influence, la Russie qui a la mer Noire à ses portes ne le pourrait pas! Et le concert des vassaux politiques européens se ridiculise à vouloir faire basculer dans une Europe mutilée des des pays qui de toutes façons ne peuvent vivre sans rationaliser et harmoniser leurs rapports avec leur puissant voisin, pour le bénéfice mutuel de tous. Les "sanctions" sont le reflet pitoyable et présomptueux d'une diplomatie infantile et dépourvue de vision constructive autant que d' intelligence. Elles ne peuvent que qu'envenimer les choses, dans une relation perdante-perdante où la Russie pourrait bien trouver plus de ressort que les pays européens ne pensent, eux qui ont en fait plus à perdre que les Russes dans un conflit de ce type. Il serait temps de cesser de vouloir faire la loi partout sur la planète, surtout quand on n'a plus les moyens psychologiques, militaires ou financiers de le faire. Si les USA veulent continuer à établir des bases visant à encercler la Russie et la Chine partout sur la planète, qu'ils le fassent à leurs risques et périls, mais ne cassons pas l'idée d'une maison européenne commune avec la Russie un jour sur l'autel de l'immaturité politique. Les peuples méritent mieux que leurs élites médiocres et pusillanimes: en Crimée, la volonté populaire vient de le leur rappeler.

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