L’Ecole française est en panne. Ce phénomène n’est pas nouveau. Depuis 1995, la proportion des élèves atteignant le niveau du bac stagne autour de 68-69%. Plus grave, le nombre d’élèves "décrocheurs" touche environ un cinquième des effectifs. Chaque année, 150 000 jeunes sortent du système éducatif sans véritable qualification. Les statistiques comparatives de l’OCDE dites PISA, montrent une lente régression du système éducatif français en trois domaines : la langue, les maths et les sciences. Cette panne est le symptôme du délitement de l’Ecole républicaine dont les valeurs (savoir, effort, autorité des maîtres) ont cessé d’être portées depuis déjà fort longtemps.
Ma critique va au-delà des suppressions de postes. Elle touche à la fois l’indifférence que la Droite manifeste à l’égard de l’Ecole publique et les dérives des pédagogies qui, au prétexte de laisser les élèves "construire leur savoir", les abandonnent en fait à l’obscurantisme. Jadis fer de lance de "la lutte contre l’ignorance", l’Ecole devient "lieu de vie", ouverte à tous les vents.
Il est nécessaire de réagir. Bien entendu, on ne relèvera l’Ecole de la République qu’avec la République elle-même. L’Ecole doit être remise au centre de la société et les enseignants, convaincus qu’ils font le plus beau métier du monde, au service de valeurs toujours jeunes : celles de la République.
Ma critique va au-delà des suppressions de postes. Elle touche à la fois l’indifférence que la Droite manifeste à l’égard de l’Ecole publique et les dérives des pédagogies qui, au prétexte de laisser les élèves "construire leur savoir", les abandonnent en fait à l’obscurantisme. Jadis fer de lance de "la lutte contre l’ignorance", l’Ecole devient "lieu de vie", ouverte à tous les vents.
Il est nécessaire de réagir. Bien entendu, on ne relèvera l’Ecole de la République qu’avec la République elle-même. L’Ecole doit être remise au centre de la société et les enseignants, convaincus qu’ils font le plus beau métier du monde, au service de valeurs toujours jeunes : celles de la République.
Je propose deux priorités. D’abord, donner des moyens aux écoles primaires et maternelles. Il faut que celles-ci puissent combler, dès l’âge le plus tendre, les retards qu’on observe chez beaucoup d’enfants en matière de vocabulaire et de grammaire. On doit pouvoir réduire de quatre à un le nombre des élèves "décrocheurs" par des pédagogies plus actives et plus directives. Ce sont les classes les plus défavorisées qui ont le plus besoin d’une école structurée. Deuxième objectif, accroître à nouveau le nombre des élèves ayant accès à l’enseignement supérieur. La France s’était engagée aux sommets de Lisbonne (2000) et de Barcelone (2002) à porter à 50% le nombre de jeunes poursuivant leurs études jusqu’au niveau de la licence (bac + 3). Cet objectif n’a pas été tenu. La proportion stagne à 25%, alors qu’elle dépasse 40% dans les pays nordiques, au Japon, en Corée, ou s’en approche, comme aux Etats-Unis et en Grande Bretagne. Le niveau de formation des jeunes est un avantage comparatif décisif dans la compétition internationale. L’Education nationale doit redevenir la grande priorité d’une République aujourd’hui à refaire.