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Quelle politique face à la mondialisation?


Intervention de Jean-Pierre Chevènement au forum "Quelle alternative politique dans la mondialisation", organisé par le PS, le MRC, le PCF, le PRG et le Verts, mardi 21 octobre 2008.


Quelle politique face à la mondialisation?
Nous avons un devoir de lucidité. A moins de quatre ans de la prochaine élection présidentielle, la gauche française est-elle en état d’apporter une réponse convaincante au défi immense de la crise actuelle ? Maryse Dumas nous a demandé de créer la confiance. Mais les deux économistes nous ont alerté sur la profondeur de la crise. « Pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté », jamais l’exhortation de Gramsci n’a été plus actuelle.

I – D’abord comprendre

La crise actuelle n’est pas seulement celle du capitalisme financier. Elle s’enracine dans de profonds déséquilibres économiques et géopolitiques.

A) Le capitalisme financier a pris le pas sur le capitalisme industriel à la faveur de la « globalisation » voulue par les Etats-Unis. La crise actuelle clôt un cycle entamé dans les années soixante-dix avec le flottement des monnaies et poursuivie, sous l’impulsion de Mme Thatcher et de M. Reagan, par une dérégulation progressivement généralisée de l’économie mondiale. De cette dérégulation, l’Europe libérale a été le relais à travers l’Acte Unique négocié en 1985 et ratifié en 1987, et le traité de Maastricht signé en décembre 1991.

Le capitalisme financier a peu à peu imposé sa loi, celle de « l’acquisition de valeur pour l’actionnaire », avec l’ouverture généralisée des marchés notamment ceux des capitaux (France 1990), les privatisations, la fin de toutes les protections (OMC), la mise en concurrence des territoires et des mains d’œuvre et son cortège de délocalisations. Des politiques d’abaissement du coût du travail, qu’a stigmatisées Maryse Dumas, en ont naturellement résulté. A la faveur d’une véritable dictature de l’actionnariat, l’habitude s’est prise d’exiger des taux de rentabilité mirobolants, évidemment impossibles à satisfaire à long terme.

Cette frénésie d’enrichissement sans cause s’est traduite par des « bulles financières » successives : 1997-98 (crises asiatiques et russe), 2000 (éclatement de la bulle technologique) 2007-2008, crise des subprimes, la plus grave de toutes car elle touche le système en son cœur. C’est la fin d’un cycle de trente ans.

B) Cette crise traduit non seulement les excès du capitalisme financier lui-même (la « titrisation ») mais des déséquilibres économiques et géopolitiques plus profonds.

• Déséquilibres économiques : fuite en avant dans l’endettement et les déficits aux Etats-Unis ; excédents et thésaurisation en Chine, au Japon, dans les pétromonarchies, mais aussi en Allemagne dont l’excédent commercial (200 Milliards d’euros) a ceci de particulier qu’il se fait à 75% sur ses voisins de l’Union européenne.
• Déséquilibres géopolitiques aussi : la « surextension » de l’Empire américain décrite par Paul Kennedy est devenue évidente : les Etats-Unis vivent au-dessus de leurs moyens et n’ont plus les moyens de dominer seuls le monde. L’enlisement au Moyen-Orient le démontre.

C) La récession risque d’être longue car ces déséquilibres ne se corrigent pas en un jour : épargne des ménages US (moins de 1 % de leurs revenus) – mode de vie américain dispendieux et énergétivore – le rétablissement des comptes par la réindustrialisation ne peut se faire que dans la durée.

Le rétablissement des équilibres de l’économie américaine n’est guère compatible avec le libre-échangisme déséquilibré qui prévaut aujourd’hui entre des pays de niveau économique et social hétérogène. Ce retour au protectionnisme peut être limité par un plan de relance coordonnée à l’échelle mondiale où les pays excédentaires : Chine-Japon. Allemagne, donc Europe, serviraient de « locomotives ». Mais l’instauration de protections est aussi inévitable que souhaitable aux Etats-Unis et en Europe pour des raisons sociales et environnementales.

Quant aux pays émergents il est probable qu’ils devront privilégier davantage le développement de leur marché intérieur et la prise en compte de leurs besoins sociaux. C’est un nouveau modèle de développement qu’il faut inventer, avec notamment le souci de limiter les émissions de gaz à effet de serre.

La lucidité s’applique aussi à l’action. Sachons nous défier des chimères et garder les yeux ouverts.


II – La réponse à la crise est et ne peut être qu’à la fois nationale et internationale. Elle remet en cause toutes les sacrosaintes règles du néolibéralisme.

A) La réponse est d’abord nationale.

• Les Etats-Unis ont donné le branle avec le Plan Paulson d’abord amendé par le Congrès puis par l’Administration américaine elle-même ;
• L’Europe a suivi par un enchaînement de décisions nationales progressivement coordonnées : G4, le 4 octobre, puis dans les jours suivants : Eurogroupe à quinze + Grande Bretagne ; Union européenne à 27.

C’est une Europe des cercles qui s’est mise en mouvement. Les modalités et l’ampleur de la réponse diffèrent d’un pays à l’autre pour des raisons diverses et souvent légitimes (RFA : système bancaire décentralisé).

Le fait national a ainsi éclaté en plein jour : Seuls les Etats nationaux ont la légitimité démocratique pour agir par gros temps.

Les « autorités » européennes sont condamnées à suivre ou à s’effacer : Commission – Banque Centrale européenne qui a dû baisser ses taux, contrairement à la volonté de M. Trichet exprimée quelques jours auparavant.

La désuétude des règles européennes inscrites dans les traités est justifiée au nom de « circonstances exceptionnelles » (Jouyet, 3 octobre, interview aux Echos) :
• Principe de la concurrence libre et non faussée (le principe que rappelait encore le protocole n° 6 du traité de Lisbonne) ;
• Prohibition des aides d’Etat.

Les critères de Maastricht en matière de dette et de déficit sont « explosés ». Bref, « nécessité fait loi ».

Une contradiction majeure apparaît ainsi entre le texte et la philosophie des traités telle que la Commission les interprétait et la nécessité urgente de l’intervention des Etats. Les idéologues du libéralisme et les dirigeants patronaux se dressent contre les remises en cause qu’ils observent ou plus encore, devinent à l’horizon.


B) Les décisions nationales doivent être et ont été jusqu’ici internationalement coordonnées.

Un nouveau Bretton Woods ?

Il est difficile de revenir à des parités stables sans corriger les déséquilibres économiques de fond.

Le contenu d’un nouveau Bretton Woods ne peut se borner à quelques corrections comptables ou prudentielles. La « régulation » doit aller beaucoup plus loin jusqu’à l’interdiction des paradis fiscaux. Surtout un nouveau Bretton Woods implique d’abord un plan de relance coordonné pour corriger les déséquilibres économiques fondamentaux. Ensuite, on pourra fixer des fourchettes aux parités monétaires si la volonté politique est au rendez-vous et réformer l’ensemble des institutions internationales.

C) Une nouvelle redistribution du pouvoir est inévitable.

Elle n’ira pas sans tensions :

1. La tentation d’une fuite en avant dans la guerre doit être conjurée (Iran, Pakistan, Russie, Chine).

2. Les Etats-Unis doivent redevenir la grande nation qu’ils sont : Ils n’ont plus les moyens d’une domination universelle, mais ils restent « la nation indispensable » que Mme Allbright évoquait, sans s’y être vraiment résignée, comme on l’a vu dans les Balkans en 1999.

3. Le monde multipolaire est déjà une réalité. Sachons l’organiser sur la base du droit, c’est-à-dire dans le cadre de l’ONU et d’institutions internationales rénovées, FMI, Banque Mondiale, OMC, OIT, Organisation mondiale de l’environnement, etc.

La France et l’Europe doivent y trouver leur place car il serait paradoxal que la France et l’Europe cessent d’être un pôle dans un monde devenu multipolaire. La France a un rôle particulier à jouer pour combattre l’idée d’un « choc des civilisations ».


III – La gauche a un très bel espace à occuper et une tâche historique à remplir

1. Pour renouer à la fois avec l’idée de progrès social et avec les couches populaires,

L’idée de service public n’a jamais été aussi moderne (hôpital public, logement, éducation, mais aussi eau et ressources rares, crédit car la recapitalisation des banques par l’Etat doit se traduire par des participations publiques au capital et par une politique de transformation de l’épargne au profit de l’investissement, avec un changement inévitable des équipes dirigeantes). Un nouveau modèle de développement est à construire : plusieurs révolutions technologiques sont devant nous. Sachons en prendre les moyens.

2. Mais la gauche ne pourra devenir hégémonique qu’à une condition impérative : qu’elle reprenne le drapeau du patriotisme républicain qu’elle a laissé échapper, qu’elle se réapproprie l’idée nationale (≠ nationalisme). C’est une gauche refondée sur une base républicaine qui peut à nouveau faire aimer la France à tous ceux qui l’habitent. C’est parce que nos élites ont abandonné le patriotisme, le drapeau et la Marseillaise à Le Pen, que la signification même des symboles nationaux s’est perdue et pas seulement chez les immigrés. Comment en effet faire aimer par d’autres un pays qui ne s’aime pas lui-même, qui laisse piétiner son Histoire et son identité par tous les communautarismes, par les contempteurs de l’idée nationale et par tous ceux qui voient dans la France un obstacle à leurs ambitions ? Oui, la gauche, pour être audible, doit se remettre à la hauteur de la France car l’Histoire de la France n’est pas finie. On peut être européen sans renvoyer la France aux oubliettes.

3. L’avenir, en effet, n’est pas à une Europe libérale et technocratique. Il n’est pas non plus à une Europe fédérale dont ni la Grande-Bretagne, ni les PECO, ni les pays nordiques ni même l’Allemagne ne veulent (je ne parle pas du peuple français auquel on ne demande plus son avis). Il est à une Europe des peuples, des nations donc des Etats (autant de gros mots), une Europe à géométrie variable et s’assumant comme telle.

Sans être fédéraliste, mais seulement euroréaliste, on peut souhaiter un gouvernement économique de la zone euro, pour le jour où l’Allemagne l’acceptera. Tel n’est pas le cas aujourd’hui, mais on peut toujours espérer. Cultivons le principe : « Autant d’Europe que possible, mais autant de France que nécessaire ».

Le problème de l’Europe c’est en grande partie le problème de l’Allemagne. Il faut aider celle-ci à penser l’intérêt européen en même temps que l’intérêt du monde du travail en Allemagne. Cela n’est sans doute possible en Allemagne que par le rapprochement entre le SPD et « Die Linke ». Une victoire ou même un redressement de la gauche en France dynamiserait ce processus.

4. Je voudrais terminer sur une idée simple.

La gauche doit créer un électrochoc, si elle veut devenir majoritaire dans le pays. Il n’y a aucune raison pour que nous ne nous retrouvions pas tous dans un même parti. Nos divergences sont réelles, mais elles n’empêchent nullement la coexistence dans une même organisation démocratique de sensibilités radicales au sens étymologique du terme, et de sensibilités plus gestionnaires. C’est même une condition d’une victoire électorale possible.

Les cartes sont sur la table. J’ai envie de dire « A vous de jouer ! » Le PS et le PCF tiendront leur Congrès en novembre et décembre prochains. J’espère qu’ils feront avancer à la fois l’idée d’une réorientation profonde, à la hauteur du défi immense qui est devant nous et l’idée d’une grande organisation de toute la gauche qui donnerait le signal d’un nouveau départ. Et puisque certains sont encore réticents devant l’idée d’un grand parti, bâtissons au moins sans tarder une Confédération qui serait chargée d’organiser en 2011 des primaires ouvertes à tous les militants et à tous les sympathisants pour désigner le candidat de la gauche à la présidentielle de 2012. Cela aurait de la gueule. Cela ferait se lever de grands débats et souffler sur le pays le vent du renouveau !


Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le Mercredi 22 Octobre 2008 à 00:07 | Lu 6554 fois



1.Posté par gasoil le 22/10/2008 15:57
à ce sujet dans le nouvel obs:
"Les analyses divergentes semblent devoir gêner elles aussi encore longtemps la discussion en cours. Ainsi, Jean-Pierre Chevènement a défendu l'idée de primaires pour désigner un futur candidat de gauche et celle d'une "confédération" entre les partis présents, s'attirant uniquement les rires de l'assistance. "Il a raison, mais pas sur tout", a immédiatement répondu Cécile Duflot"
C'est vraiment pas gagné ! A mon avis ce grand parti est une chimère, je préfèrerais un rassemblement des communistes républicains, du MRC, du PRS et ... DLR

2.Posté par furaxauboulot le 22/10/2008 16:47
PRG ? Trés bien mais ils ne sont pas tous d'accord . Certains d'entre eux sont prêts à faire un bout de chemin avec JPC pour lequel ils ont de l'admiration mais c'est Baylet qui tient le parti. Sa tendance est européiste sauf conversionde dernière minute. Le MRC , évidemment. Les communistes "refondateurs" ? Déjà , les communistes ne représentent presque plus rien électoralement sur le plan national.
DLR , "combien de divisions ?".
Cela ne fait potentiellement pas lourd même si l'idée me séduit.
Qui est prêt à tabler sur un tour de piste aux Européennes ?

3.Posté par furaxauboulot le 22/10/2008 18:37
Les Verts réapparaissent. Ils étaient absents lors de la précédente réunion. Pour quelle raison ? Cela mérite explication.

4.Posté par Playtime le 22/10/2008 23:06
D'accord avec Gasoil.

Le SPD n'a tenu aucun compte de son aile gauche durant les années Schröder qui ont appauvri les classes populaires. C'est seulement avec la création de Die Linke et avec le succès électoral d'icelle qu'il a commencé à s'interroger. D'abord méprisant et feignant d'ignorer l'existence de Die Linke (où se trouvent aussi, il est vrai, des éléments qui lui sont radicalement hostiles), il en est aujourd'hui à réfléchir à un changement d'alliance, envisageable si Die Linke fait elle aussi un pas. Pour mémoire, la gauche et les Verts sont actuellement majoritaires au Bundestag mais c'est la droite qui occupe la Chancellerie !

Il y a bien des points communs avec la situation en France. Sauf hypothétique prise de conscience à l'occasion de la crise financière actuelle (on saura au congrès de Reims), l'aide droite et le marais du PS continueront à négliger l'aile gauche tant qu'ils ne se sentiront pas sous le menace d'une concurrence électorale à gauche.

Or finalement, à défaut de s'organiser à partir du PCF, du MRC et des ailes gauches du PS, des Verts et du PRG, qui pourraient constituer ensemble un parti "raisonnable" capable de dialoguer avec les socio-libéraux, cette menace électorale va venir du NPA/LCR avec lequel il sera infiniment plus difficile de bâtir quelque alliance que ce soit.

Je peux comprendre la stratégie de J.-P. Chevènement mais elle a un gros risque : celui de placer son camp dans l'étau.

5.Posté par Roland M A I R E le 25/10/2008 07:03
Le 16 octobre, je vous rappelais qu'il vous est indispensable de re-muscler votre R.M.C. pour pouvoir vous y appuyer. Notre petite"oh combien !" réunion parisienne d'hier soir m'effraie quant à cette impérative refondation de votre part, car la mise en retrait de votre M.D.C., puis de votre Pôle Républicain les années passées, a fait de sérieux et durables dégâts parmi vos militants d'époque...

Le troupeau de la vraie gauche qu'alors vous auriez pu et dû rassembler, s'est dispersé sous les aboiements de petits loups qui, depuis lors, ont récusé chaque jour davantage votre houlette. Ils défendent aujourd'hui leur pré carré avec une vigueur d'autant plus féroce, que vous leur aviez fait peur à l'avant-dernière Présidentielle !

Je suis d'accord avec Playtime et Furaxauboulot, mais la situation est d'autant plus alarmante que ce cher Georges Sarre en vient à s'étonner qu'un Philippe VAL ne soit plus à gauche, mais à l'ouest ? En fait, l'interrogation fondamentale de chaque militant du R.M.C. devrait-être : suis-je républicain, c'est-à-dire suis-je encora capable de reconnaître un vrai républicain ?

Gardez-vous de n'être qu'un autre Maréchal Soubise, à la recherche de son armée, et qui perdit sa bataille de Rossbach : vous ne gagnerez la vôtre que si vous disposez d'une armée républicaine...


R. M.

6.Posté par David C. le 26/10/2008 17:45
*** La conférence pour un nouveau Bretton Woods devra agir de toute urgence afin que :
• Le système financier actuel soit déclaré en faillite, mis en règlement judiciaire et remplacé par un nouveau.
• Un système de parités fixes soit accepté et immédiatement mis en place.
• Les produits financiers hyper-spéculatifs, tels que les « produits dérivés », soient mis hors la loi par des accords entre gouvernements.
• Une vaste réorganisation de la dette soit entreprise, certaines dettes devant être rééchelonnées ou annulées.
• De nouvelles lignes de crédit soient ouvertes grâce au crédit productif public, en s’inspirant de la politique d’Alexander Hamilton et du « Système d’économie politique américain », rendant ainsi possible le plein emploi qualifié grâce à des investissements dans un renouveau infrastructurel et technologique.
• Le « pont terrestre eurasiatique » soit réalisé, clef de voûte de la reconstruction économique mondiale et vision qui sera à l’origine non seulement d’un « miracle » économique mais aussi socle de la paix mondiale du vingt-et-unième siècle.
• Un nouveau « traité de Westphalie » soit signé pour garantir la disponibilité, l’exploration et le développement des matières premières en faveur de tous les pays du monde, au moins pour les cinquante ans à venir.

Source : http://www.solidariteetprogres.org/petitionNBW/ ***

7.Posté par furaxauboulot le 26/10/2008 21:06
Le moment de tourner la page de la crise financière et d'en tirer des conséquences est-il venu ?

1. La crise financière n'est pas terminée et nous le découvrons tous les jours , à chaque annonce de défaillance , ailleurs et surtout en France et à mon avis , ce n'est pas fini.On nous a menti par omission depuis l'origine ."Les squelettes sont encore en partie dans le placard". Il n'y avait plus d'argent dans les caisses. Se sont-elles remplies soudainement ?
2. La crise financière génère une crise économique. Les faillites à répétition le prouvent. Il y aura donc perte d'emplois et le chomage redeviendra une priorité L'effet cosmétique en la matière du gouvernement atteint ses limites.
3. Cette crise bicéphale a été dénoncée par JPC en amont depuis longtemps. Elle nécessite une réponse politique. Le retour de l'Etat lui donne raison .
4. Qui dit "Etat" dit "Etat -Nation" et exercice de sa Souveraineté. Hormis la réserve vis-à-vis de NS , l'Allemagne pour ne prendre que cet exemple emblématique ne joue pas le jeu. Etat = Allemagne de l'Est et contradiction avec les dogmes libéraux selon notre voisin.
5. A ce jour , la réponse en France est nationale. Elle est d'ailleurs d'une certaine manière foncièrement immorale car l'intérêt général doit primer sur l'intérêt particulier et par voie de conséquences , une Nationalisation massive du crédit et d'une partie de l'outil de production de pointe s'impose sauf à faire supporter les erreurs des responsables par le Peuple .Une réponse nationale ne signifie pas "signer des chèques en blanc" aux principaux responsables de la déconfiture du système.
6. Pas d'Euro-politique économique. Et pour cause. Aucun pays européen n'obéit à la même logique . Les libéraux sont les plus nombreux. Qui en Europe est sur la même logique ?
7. Auto-régulation du capitalisme ? Je suis persuadé que pour bon nombre de libéraux , cette étape est un passage obligé à l'aulne des thèses trop souvent ignorées des adeptes de Hayek.
8. Outre le constat national en termes de sortie de crise , quid des capacités des Etats-Nations ? Une Europe cohérente semble bien être la solution précaunisée par JPC.
Mais avec qui ?
9. Pourquoi ne pas se référer à la Francophonie , entité culturelle mésestimée ces derniers temps mais qui pourait trouver une nouvelle déclinaison , cette fois économique. Pensons au Québec notamment , "marche" du marché américain. Il y a une carte à jouer à laquelle personne ne pense .La solution Franco-Française a ses limites dans une économie mondialisée.
10. La France a été il y a plus de 200 ans une référence culturelle et polique. Sa spécificité économique de mixité Public / Privé s'est dissoute.A nous de montrer un nouveau chemin. N'est-ce-pas le sens de l'intervention de Chàvez quant à l'option actuelle du gouvernement Français , qui , ne l'oublions pas , a proné le système faillitaire que nous connaissons ce jour ?

Voici quelques modestes observations de nature à faire réagir les uns et les autres.

8.Posté par Gudule34070 le 28/10/2008 16:11
"La Gauche doit se réapproprier la France..." (Marianne 25/10/2008)

Quel magnifique discours, j'ai énormément apprécié.
MAIS, quoiqu'il en soit, je crois que tout va se jouer aux prochaînes élections Européennes. Car , comme l'a affirmé Jean-Pierre, les clés des crises actuelles (Financières, Economiques et Sociales) sont détenues par le traité de Maastricht qui perd de sa superbe actuellement avec les revirements (Ponctuels ?) des Libéraux UMP et PS...

La bataille du scrutin Européen va être fondamentale, et il va falloir transformer le Nonisme électoral français effectif et de plus en plus prononcé, (amenant la Trahison Nationale de Sarkozy envers son peuple d'adption avec Lisbonne), en défaite pour le camps Libéral Ouiiste (UMP-PS-MODEM-Verts)... là est l'enjeu politique crutial.

Jean-Pierre l'a dit, il faut que la Gauche se réapproprie le Pays, la Nation, le Peuple... Mais quelle gauche: si l'on excepte Hamon au PS... il reste LO qui veut faire cavalier seul, le PC qui fleurte plus ou moins avec les Trotskistes du NPA, Le NPA... Trotskiste, et nous le MRC ! Les républicains et Citoyens de France !

Je pense plus que jamais que nous pouvons servir de catalyseur, centrés bien à gauche, pour donner un nouvel élan à la gauche populaire, qui doit remplacer celle des omnipotents de la "Gauche de la Droite", les futurs probables conjoints de l'UMP !

Je demeurre convaincu, que localement, en ce qui concerne notre section dépatementale (34), il faudrait dès à présent relancer la machine électorale communicative avec la presse pour marquer notre territoire de Gauche et Noniste dans la Presse locale et signaler notre option électorale aux électeurs : celà pourrait nous permettre d'être en position de force avec nos "cousins" de gauche, notament les Hamonistes du PS et le PCF.

Alain MORAUD
Hérault - Septimanie

9.Posté par furaxauboulot le 28/10/2008 20:07
Quelle perspective pour les prochaines Européennes ? Hormis les Verts , on reste dans le flou le plus complet, y compris du côté de JPC. Tout semble suspendu au congrés de Reims du PS , parti vermoulu qui ne nous aime pas.Quelle motion se réclame implicitement des idéaux défendus par JPC ? Quel avenir pour le Souverainisme de Gauche ? Il y aune carte à jouer comme en 2005 pour le référendum sur le traité constitutionnel. L'Histoire ne repasse pas les plats.

10.Posté par Claire Strime le 03/11/2008 10:40
Hamon veut renouer avec la Nation? Je n'en suis pas si sur.

Le seul résultat que nous avons à gauche pour le moment, c'est les votes de la base pour le congrès du PCF: 25 % pour la motion d'André Gérin, qui lui défend indiscutablement la Nation, la laïcité et la République.

11.Posté par furaxauboulot le 03/11/2008 18:24
Tout à fait d'accord avec Claire Strime. Hamon propose-t'il officiellement un vrai "deal" à JPC ? Il ne semble pas. Celui qui ramassera la mise sera celui ( ou celle ) qui reconnaitra les erreurs du PS et le bienfondé de ce que JPC a toujours défendu. Il faudra que ce soit "noir sur blanc" , un vrai mea culpa. Pas une voix pour le PS tant qu'il n'aura pas été dans ce sens , et pas entre les lignes.

12.Posté par harry lime le 14/11/2008 11:25
Excellent analyse de JPC. Le problème est que ses partenaires de gauche ne le suivront pas sur ce terrain. Hamon va lorgner vers une combinaison interne au PS, Mélenchon va faire du pied à l'extrême gauche, le PCF, malgré le succès de Gérin, intronisera un Buffet-bis et le PS continuera à être néo-libéral et européiste (mais pour une Europe social..(rires dans la salle)...il n'y a pas d'alliance à gauche ! Et si on regardait vers DLR !

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