La rencontre à Versailles, le 29 mai 2017, des Présidents Macron et Poutine a ouvert la voie à une relation enfin raisonnable entre la Russie et la France après trois années difficiles consécutives à la crise ukrainienne. Certes, le « format de Normandie » a permis de créer une enceinte de dialogue depuis mai 2014 mais ce dialogue n'a pas encore permis d'aboutir à une complète normalisation de nos relations. Des forces puissantes s'exercent cependant pour faire de la question ukrainienne un abcès de fixation durable.
On le voit avec le vote d'un nouveau train de sanctions contre la Russie par le Congrès des Etats-Unis, sanctions qui portent directement atteinte aux intérêts européens, notamment en matière de politique énergétique.
J'ai gardé le souvenir de la réponse que dans un autre temps, celui de l'URSS, le Président Mitterrand et le chancelier Kohl avaient su apporter à la prétention assez semblable qu'avait eu le président des Etats-Unis de l'époque, Ronald Reagan, d'empêcher la construction du gazoduc d'Urengoï, de la Sibérie vers l'Europe.
Comme ministre de l'Industrie, j'avais été amené à réquisitionner, en 1982, l'usine de Dresser-France au Havre qui fabriquait les compresseurs nécessaires au fonctionnement du gazoduc. La fermeté européenne avait payé. Le gazoduc a été construit.
Il en sera de même aujourd'hui dès lors que nous aurons la volonté de mettre à plat tous les problèmes qui nous opposent ou paraissent nous opposer.
On le voit avec le vote d'un nouveau train de sanctions contre la Russie par le Congrès des Etats-Unis, sanctions qui portent directement atteinte aux intérêts européens, notamment en matière de politique énergétique.
J'ai gardé le souvenir de la réponse que dans un autre temps, celui de l'URSS, le Président Mitterrand et le chancelier Kohl avaient su apporter à la prétention assez semblable qu'avait eu le président des Etats-Unis de l'époque, Ronald Reagan, d'empêcher la construction du gazoduc d'Urengoï, de la Sibérie vers l'Europe.
Comme ministre de l'Industrie, j'avais été amené à réquisitionner, en 1982, l'usine de Dresser-France au Havre qui fabriquait les compresseurs nécessaires au fonctionnement du gazoduc. La fermeté européenne avait payé. Le gazoduc a été construit.
Il en sera de même aujourd'hui dès lors que nous aurons la volonté de mettre à plat tous les problèmes qui nous opposent ou paraissent nous opposer.
Nous pouvons comprendre que l'implosion de l'URSS, le 25 décembre 1991, à l'initiative des Présidents russe, biélorusse et ukrainien a pu laisser pendants un certain nombre de problèmes, y compris humains, qu'il revient aux parties de régler pacifiquement sur une base de principes (respect de l'intégrité territoriale des Etats et autodétermination des peuples).
Ainsi les accords de Minsk doivent-ils s'appliquer mais ces accords impliquent un esprit de coopération mutuelle qui, aujourd'hui, n'existe pas.
Il faut donc créer cet esprit, ce qui implique le dépassement des pulsions revanchardes et la stabilisation de l'Ukraine entre la Russie et l'OTAN.
De même, nous pouvons comprendre qu'après soixante dix ans de communisme, la Russie ait besoin de recoudre son présent à son passé pour pouvoir façonner son avenir . Mais il n'y a pas là prétexte à une nouvelle guerre idéologique entre une Europe occidentale universaliste certes mais hyper-individualiste et une Russie vouée à cultiver les seules valeurs de la tradition. Il y a un équilibre à trouver entre les valeurs individualistes et les valeurs collectives.
Ce problème se pose à toutes nos sociétés. Ne rentrons pas trop vite dans le schéma huntingtonien opposant une civilisation « occidentale » à une civilisation « orthodoxe ». Nous sommes avant tout des Européens. L'URSS n'existe plus. Il y a certes plusieurs formes de capitalismes mais nous sommes tous dans le même bain, et souvent confrontés aux mêmes défis. Ne récréons pas des oppositions « systémiques », qui, grâce à la Russie elle-même, n'existent plus depuis 1991.
Nous avons beaucoup d'intérêts communs : la sécurité européenne pour commencer. Ne nous laissons pas happer par le bourrage de crânes que cherchent à opérer les tenants d'une nouvelle guerre froide en Europe. Nous avons mieux à faire, ne serait-ce que combattre et prévenir la tentation du terrorisme djihadiste qui est une menace pour nous tous et oeuvrer ensemble à la stabilité des régions du globe qui nous sont proches (Moyen-Orient et Méditerranée, Afrique, Asie Centrale, etc.).
La France et la Russie n'ont pas d'opposition de nature géopolitique. C'est pourquoi, malgré des idéologies différentes, nous avons combattu ensemble pendant les deux Guerres mondiales.
Aujourd'hui, ce n'est pas l'intérêt de la France ni de l'Union européenne de repousser la Russie vers l'Asie. Et la Russie sait bien qu'elle trouvera en Europe des capitaux, des technologies, des affinités de toute nature qu'elle ne trouve jamais ailleurs. De quoi nourrir une coopération de vaste portée entre la Russie d'une part, la France et les pays européens qui veulent exister par eux-mêmes d'autre part.
Ainsi les accords de Minsk doivent-ils s'appliquer mais ces accords impliquent un esprit de coopération mutuelle qui, aujourd'hui, n'existe pas.
Il faut donc créer cet esprit, ce qui implique le dépassement des pulsions revanchardes et la stabilisation de l'Ukraine entre la Russie et l'OTAN.
De même, nous pouvons comprendre qu'après soixante dix ans de communisme, la Russie ait besoin de recoudre son présent à son passé pour pouvoir façonner son avenir . Mais il n'y a pas là prétexte à une nouvelle guerre idéologique entre une Europe occidentale universaliste certes mais hyper-individualiste et une Russie vouée à cultiver les seules valeurs de la tradition. Il y a un équilibre à trouver entre les valeurs individualistes et les valeurs collectives.
Ce problème se pose à toutes nos sociétés. Ne rentrons pas trop vite dans le schéma huntingtonien opposant une civilisation « occidentale » à une civilisation « orthodoxe ». Nous sommes avant tout des Européens. L'URSS n'existe plus. Il y a certes plusieurs formes de capitalismes mais nous sommes tous dans le même bain, et souvent confrontés aux mêmes défis. Ne récréons pas des oppositions « systémiques », qui, grâce à la Russie elle-même, n'existent plus depuis 1991.
Nous avons beaucoup d'intérêts communs : la sécurité européenne pour commencer. Ne nous laissons pas happer par le bourrage de crânes que cherchent à opérer les tenants d'une nouvelle guerre froide en Europe. Nous avons mieux à faire, ne serait-ce que combattre et prévenir la tentation du terrorisme djihadiste qui est une menace pour nous tous et oeuvrer ensemble à la stabilité des régions du globe qui nous sont proches (Moyen-Orient et Méditerranée, Afrique, Asie Centrale, etc.).
La France et la Russie n'ont pas d'opposition de nature géopolitique. C'est pourquoi, malgré des idéologies différentes, nous avons combattu ensemble pendant les deux Guerres mondiales.
Aujourd'hui, ce n'est pas l'intérêt de la France ni de l'Union européenne de repousser la Russie vers l'Asie. Et la Russie sait bien qu'elle trouvera en Europe des capitaux, des technologies, des affinités de toute nature qu'elle ne trouve jamais ailleurs. De quoi nourrir une coopération de vaste portée entre la Russie d'une part, la France et les pays européens qui veulent exister par eux-mêmes d'autre part.