Je suis surpris que le CFCM déclare, dans Le Figaro du 29 octobre 2019, que le port du voile est une prescription religieuse. Les représentants des principales sensibilités musulmanes de France, et en particulier à l’époque Dalil Boubakeur, ont signé le 29 janvier 2000 un document intitulé « Principes et fondements juridiques régissant les rapports entre les Pouvoirs publics et le culte musulman en France ». Ce document ne rappelle rien de tel. D’ailleurs, le cheikh Mohammad Sayed Tantaoui, grand imam de la mosquée d’al-Azhar, la plus haute autorité spirituelle de l’Islam sunnite, m’avait déclaré en avril 1998, à l’occasion d’un voyage en Egypte, que « les musulmanes vivant en France doivent se soumettre aux règlements interdisant le voile dans les lycées », selon des propos rapportés par la presse à l’époque. Le grand imam ajoutait que « l'Etat français était en droit de prohiber ce qui lui paraît ‘contraire à ses traditions’. ‘Les musulmans, qui ont le devoir de se conformer aux lois du pays où ils vivent, ont le choix de s'y plier’, avait-il ajouté. « Les fidèles sont invités à distinguer les interdits portant sur les ‘fondements de la religion’ de ceux qui ne portent que sur des ‘aspects secondaires’. La question du foulard entre, expliquait le grand imam, dans la seconde catégorie : ‘Le plus important pour notre religion est qu'une musulmane porte une tenue décente’. »
Le CFCM réclame, à juste titre, le droit à l’indifférence pour les musulmans. Il ne devrait pas chercher, en toute logique, à donner à une signalétique vestimentaire qui marque la différence une force qu’elle n’a pas.
Le CFCM réclame, à juste titre, le droit à l’indifférence pour les musulmans. Il ne devrait pas chercher, en toute logique, à donner à une signalétique vestimentaire qui marque la différence une force qu’elle n’a pas.