Agenda et médias

"Philippe Séguin en 1992 disait que Maastricht serait l'envers de 1789: nous y sommes !"


Jean-Pierre Chevènement était l'invité d'Elysée 2012 sur I-télé, mardi 10 janvier 2012. Il répondait aux questions de Léa Salamé et Marc Fauvelle


  • A propos d'Eric Cantona : Il a raison. Il faut construire plus de logements. L'objectif de 500 000 logements, non seulement pour les classes populaires, mais aussi les classes moyennes et les hébergements d'urgence est un objectif qu'il faudrait se donner. Nous construisons actuellement moins de 350 000 logements par an.
  • A propos de la situation du logement : il faut réquisitionner des terrains, baisser le coût de la construction en utilisant des matériaux moins chers comme le chanvre et raccourcir les délais en termes de permis de construire.
  • La campagne est à la fois molle et violente, faite de coups de communication : la taxe sur les transactions financières, la TVA sociale, le quotient familial. On oublie le problème qui est au cœur du défi qui est devant nous : la crise de la monnaie unique, crise qui va télescoper la campagne électorale.
  • Dans cette campagne, il n'y a pas de réflexion sur l'Europe que nous devons faire. Peut-on faire une Europe de la récession ? Comment traiter autrement le problème de la relation franco-allemande ? Comment donner à nos deux pays le sentiment qu'ils ont un projet à porter, une Europe européenne à construire ? Tout cela n'est pas présent dans la campagne.

  • Le système du quotient familial marche. Il faut faire très attention aux effets pervers si on veut le toucher. En revanche, je ne trouve pas normal qu'il ne soit pas plafonné pour les 20% de gens qui gagnent le plus.
  • Je suis pour que l'on conserve le quotient familial, mais en plafonnant ses effets pour les couches les plus aisée et en donnant une allocation familiale supplémentaires aux couches les moins favorisées pour introduire plus de justice dans le système.
  • A propos de l'annonce des chiffres de l'immigration par C.Guéant : Là encore, c'est un coup électoraliste. Cela se joue entre le FN et l'UMP. On oublie de dire que les naturalisations ont diminué de 30%. Ce n'est pas bon du tout. La France devrait être un pays attractif. Je crains qu'à force de mouliner on ne donne l'image d'un pays xénophobe.
  • Si le Front national s'approchait du pouvoir, ou venait au pouvoir, ce serait une catastrophe pour la France. Ils se sont focalisés depuis 30 ans sur l'immigration mais le problème fondamental c'est le capitalisme financier qui a conduit à la crise. Marine Le Pen en parle, mais de manière récente et très démagogique.
  • Il faut que les candidats républicains s'emparent de ces problèmes que sont les délocalisations industrielles, la diminution de notre base productive et la surévaluation de l'euro qui pèse sur notre compétitivité.
  • La taxe Tobin était dans mon programme quand j'étais candidat en 2002. Je suis très heureux que des gens aient évolué. Mon but est de faire bouger les lignes, même chez N.Sarkozy, cela ne me fait pas peur. Malheureusement, il est tout seul. On voudrait avancer mais les européens ne veulent pas.
  • Je suggère que tous les autres candidats s'inspirent de cette façon de voir, que de temps en temps la France prenne des décisions indépendamment d'un consensus européen qui est toujours le même, c'est à dire néolibéral et libre-échangiste.
  • Pour que je me retire au profit de François Hollande, il faut que sur l'euro il évoque les moteurs dont nous avons besoin pour sortir l'Europe dans la stagnation dans laquelle elle s'enfonce. Mais surtout, il faut qu'il nous dise ce qu'il ferait si l'Allemagne refusait de bouger et maintenait sa position psychorigide sur la BCE.
  • Je me bats pour que les intérêts de la France soient pris en compte par les candidats.
  • A propos du triple AAA : on ne gouverne pas un peuple avec la menace de ce que les marchés financiers pourraient nous faire demain. Un peuple a besoin d'un projet.
  • Philippe Seguin a eu un mot formidable au moment du traité de Maastricht : « si le traité de Maastricht était adopté, ce serait l'envers de 1789 ». Nous y sommes.


Rédigé par Chevenement.fr le Mardi 10 Janvier 2012 à 22:59 | Lu 6535 fois



1.Posté par Thierry MERLAUD le 12/01/2012 12:50
Sagesse, Clairvoyance, Courtoisie, le Président Chevènement domine bien le sujet brûlant actuel de notre vieux pays.
Que va devenir la France demain ? C'est inquiétant !
C'est pathétique de voir qu'une grande majorité de français s'enlise dans l'assistanat, dans le désoeuvrement, dans le refuge de grands partis, alors que des luttes sont à mener !
Tout comme les PME, l'émulation est beaucoup plus forte dans les petits partis que chez les gros. Et surtout, nous avons la chance d'avoir encore le dernier gaullien de l'Est, celui qui incarne l'Esprit républicain, le seul qui éclaire nos responsabilités avec honnêteté !
Tout comme Philippe Seguin, Jean-Pierre, Chevènement, souffre de cette solitude d'homme visionnaire et réaliste que personne ne semble entendre.
Où sont les français de 1789, ces va-nu-pieds, qui ont donné naissance à la République et à la Liberté ? L'homme moderne s'est accommodé au tourbillon de la chose matériel par imitation et à la fin, dans son addiction, il va perdre bientôt sa liberté ! En est-il conscient ?

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