Verbatim express :
Sur l'immigration irrégulière
Sur l'immigration irrégulière
- Il y a une certaine hypocrisie sur ce dossier. D'une part on ne peut que plaindre les migrants, manifester de la compassion pour leur sort. D'autre part on affirme notre indignation pour les passeurs, notre volonté de réprimer leur activité criminelle. Mais on n'empêchera pas les migrants de passer à travers les mailles du filet.
- Les causes nous échappent très largement : les conflits dans les pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, les États faillis, qui n'existent plus ou peut-être n'ont jamais existé, et puis enfin, la misère. Il y aura 2 milliards d'habitants en Afrique en 2050.
- En ce qui concerne l'Europe, je n'ai jamais été très favorable aux accords de Schengen. Les frontières avaient ceci de bon qu'elles permettaient des contrôles successifs. Je ne propose pas qu'on revienne là-dessus, mais le cas échéant il faut savoir rétablir des contrôles temporaires.
- La vraie solution, c'est le co-développement. Nous pouvons y contribuer. Je pense que si on mettait davantage d'argent dans l'éducation, l'agriculture, l'énergie, trois domaines bien ciblés, on pourrait déjà faire en sorte que les choses s'améliorent, sachant que cela dépend d'abord des Africains.
Sur la Grèce, l'austérité et l'euro
- L'endettement de la Grèce à hauteur de 177% de son PIB est le résultat d'une chute de son PIB de 25%, depuis qu'on a appliqué les politiques d'austérité, depuis 2010. La médecine administrée à la Grèce a échoué.
- L'arbre grec nous cache la forêt de l'euro. L'euro est une monnaie mal conçue, qui juxtapose des pays très différents. Les riches s'enrichissent et les pauvres s'appauvrissent. Il faut passer de la monnaie unique à une monnaie commune, c'est à dire une devise que nous aurions en commun et qui servirait pour les échanges internationaux, tout en réintroduisant des éléments de flexibilité à l'intérieur de l'Europe.
- Dans l'immédiat, on ne peut pas jeter la Grèce dans les ténèbres, et la politique de M. Schäuble n'était pas admissible. Dans l'immédiat, je crois qu'il était bien de la garder dans la zone euro, mais on n'a fait que gagner du temps. On n'a pas résolu le problème. Le problème, c'est la redéfinition des règles de l'euro.
- Le Président de la République dit qu'il faut aller vers toujours plus d'intégration. Moi je ne le crois pas : je crois qu'il faut ralentir, trouver des modalités plus souples de fonctionnement, et permettre à l'Europe une croissance plus forte.
- De toute façon les pays européens ne seront pas remboursés, donc si on diminuait de moitié la dette grecque, ce serait une bonne chose. Mais le FMI pose d'autres conditions pour un sauvetage de la Grèce avec lesquelles je ne suis pas vraiment d'accord.