Monsieur le Directeur,
J’ai été très surpris en ouvrant Le Monde daté du 18 janvier de découvrir une « interview » que j’aurais donnée à deux de vos collaborateurs. Celle-ci ne correspond pas au texte que je leur ai transmis (1), mais à la version initiale qu’ils ont tirée de l’entretien oral que je leur ai accordé le lundi 15 janvier.
Ma pensée est d’ordinaire plus concise et la version de cet entretien comporte des inexactitudes gênantes pour un homme politique soucieux de sa propre cohérence. Je n’en donnerai que trois exemples :
C’est au nom de l’intérêt européen bien compris que je propose un compromis entre des positions visant à prendre en compte le poids démographique de chaque pays, positions que je juge normales, et la proposition française d’un « gouvernement économique » de la zone euro. Bref, je souhaite que l’Allemagne privilégie sa vocation européenne plutôt qu’une visée économique « mondiale » dont elle aura de moins en moins les moyens, du fait de la montée de la Chine.
De même, la recherche de convergences sociales et fiscales concerne essentiellement, à mon sens, l’Europe à vingt-sept beaucoup plus que la zone euro à treize.
Enfin, si j’accepte sans arrière-pensée le vote à la majorité qualifiée, c’est essentiellement au niveau du « gouvernement économique » de la zone euro pour l’exercice de compétences ciblées et démocratiquement contrôlées. En tout état de cause je persiste à penser qu’aucun pays ne peut sacrifier un intérêt vital.
J’ai été très surpris en ouvrant Le Monde daté du 18 janvier de découvrir une « interview » que j’aurais donnée à deux de vos collaborateurs. Celle-ci ne correspond pas au texte que je leur ai transmis (1), mais à la version initiale qu’ils ont tirée de l’entretien oral que je leur ai accordé le lundi 15 janvier.
Ma pensée est d’ordinaire plus concise et la version de cet entretien comporte des inexactitudes gênantes pour un homme politique soucieux de sa propre cohérence. Je n’en donnerai que trois exemples :
C’est au nom de l’intérêt européen bien compris que je propose un compromis entre des positions visant à prendre en compte le poids démographique de chaque pays, positions que je juge normales, et la proposition française d’un « gouvernement économique » de la zone euro. Bref, je souhaite que l’Allemagne privilégie sa vocation européenne plutôt qu’une visée économique « mondiale » dont elle aura de moins en moins les moyens, du fait de la montée de la Chine.
De même, la recherche de convergences sociales et fiscales concerne essentiellement, à mon sens, l’Europe à vingt-sept beaucoup plus que la zone euro à treize.
Enfin, si j’accepte sans arrière-pensée le vote à la majorité qualifiée, c’est essentiellement au niveau du « gouvernement économique » de la zone euro pour l’exercice de compétences ciblées et démocratiquement contrôlées. En tout état de cause je persiste à penser qu’aucun pays ne peut sacrifier un intérêt vital.
Les relations que j’entretiens avec Le Monde n’ont pas toujours été bonnes. Nous nous en étions entretenus le 13 février 1999 à l’époque où j’exerçais les fonctions de ministre de l’Intérieur. Je croyais sans doute naïvement qu’il y avait prescription.
Si je ne mets nullement en cause la bonne foi des deux journalistes, je ne peux m’empêcher de penser, au vu de cette erreur « technique » concernant le texte et du portrait ensommeillé qui l’accompagne (à coup sûr le moins flatteur des vingt clichés pris par votre photographe) que la malveillance du Monde à mon endroit n’est pas éteinte.
Je vous serais obligé de bien vouloir publier cette lettre moins au titre du droit de réponse qu’à celui que tout homme public a de voir correctement traduite sa pensée.
Je vous prie de croire, Monsieur le Directeur, en l’assurance de ma considération distinguée.
-------------
1) Je joins la copie du texte que M. Leparmentier a reçu mardi 16 janvier vers 19h30.
Si je ne mets nullement en cause la bonne foi des deux journalistes, je ne peux m’empêcher de penser, au vu de cette erreur « technique » concernant le texte et du portrait ensommeillé qui l’accompagne (à coup sûr le moins flatteur des vingt clichés pris par votre photographe) que la malveillance du Monde à mon endroit n’est pas éteinte.
Je vous serais obligé de bien vouloir publier cette lettre moins au titre du droit de réponse qu’à celui que tout homme public a de voir correctement traduite sa pensée.
Je vous prie de croire, Monsieur le Directeur, en l’assurance de ma considération distinguée.
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1) Je joins la copie du texte que M. Leparmentier a reçu mardi 16 janvier vers 19h30.