Nice-Matin : À l'approche des élections, comment se porte le MRC dont vous avez quitté la présidence en 2010 ?
Jean-Pierre Chevènement : Pour les prochaines élections municipales, le MRC présente des listes dans une vingtaine de communes de plus de 10 000 habitants. Il est notamment présent à Kremlin-Bicêtre, La Trinité, Belfort, Coudekerque-Branche, Saint-Pol-sur-Mer… Le parti poursuit donc sa route. Il y a un avenir pour les idées qui sont justes. Personne ne peut en avoir le monopole. Je ne les revendique pas.
Qu'attendez-vous des prochaines élections européennes ?
Je suis un républicain et je suis attaché à la souveraineté nationale. J'aimerais donc que ces élections permettent de remettre enfin les choses à plat. Il faut penser en terme de salut public. La France a besoin de combler ses handicaps, de valoriser ses atouts et d'adapter les règles de la construction européenne. Qui sont des règles faussées. Actuellement, il n'y a plus de maîtrise de la politique de change. Il n'y a plus de politique commerciale. Pas de diplomatie. Rien en matière de défense. Nous sommes aussi en incapacité d'avoir une politique industrielle… Je ne propose pas que l'on claque la porte de l'Europe et de l'euro. Mais il est impératif de renégocier les termes de l'arrangement monétaire avec l'Allemagne. L'euro est surévalué. Je n'ai pas envie de voir la France afficher un jour le même taux de chômage que l'Espagne. C'est-à-dire 26 %.
Le souverainisme que vous défendez n'est-il pas mieux incarné par le FN, comme le prouve le ralliement de Florian Philippot et Paul-Marie Coûteaux ?
Tout d'abord Philippot et Coûteaux ne sont aucunement mes ouailles. Ensuite, on peut vouloir défendre la France forte sans être au Front national. Beaucoup de gens n'ont d'ailleurs pas du tout envie de se retrouver dans ce parti. Qu'on le veuille ou non, le FN est une sédimentation de Vichystes, de collabos, d'intégristes, de suppôts de l'OAS, d'anti-gaullistes. Il ne suffit pas de mettre une couche de peinture pour faire oublier tout ça. La France a besoin d'une République vigoureuse, forte et sûre de ses principes. Et ce n'est pas le Front national qui peut le permettre. S'il venait au pouvoir, ce serait une catastrophe pour l'image de notre pays.
Jean-Pierre Chevènement : Pour les prochaines élections municipales, le MRC présente des listes dans une vingtaine de communes de plus de 10 000 habitants. Il est notamment présent à Kremlin-Bicêtre, La Trinité, Belfort, Coudekerque-Branche, Saint-Pol-sur-Mer… Le parti poursuit donc sa route. Il y a un avenir pour les idées qui sont justes. Personne ne peut en avoir le monopole. Je ne les revendique pas.
Qu'attendez-vous des prochaines élections européennes ?
Je suis un républicain et je suis attaché à la souveraineté nationale. J'aimerais donc que ces élections permettent de remettre enfin les choses à plat. Il faut penser en terme de salut public. La France a besoin de combler ses handicaps, de valoriser ses atouts et d'adapter les règles de la construction européenne. Qui sont des règles faussées. Actuellement, il n'y a plus de maîtrise de la politique de change. Il n'y a plus de politique commerciale. Pas de diplomatie. Rien en matière de défense. Nous sommes aussi en incapacité d'avoir une politique industrielle… Je ne propose pas que l'on claque la porte de l'Europe et de l'euro. Mais il est impératif de renégocier les termes de l'arrangement monétaire avec l'Allemagne. L'euro est surévalué. Je n'ai pas envie de voir la France afficher un jour le même taux de chômage que l'Espagne. C'est-à-dire 26 %.
Le souverainisme que vous défendez n'est-il pas mieux incarné par le FN, comme le prouve le ralliement de Florian Philippot et Paul-Marie Coûteaux ?
Tout d'abord Philippot et Coûteaux ne sont aucunement mes ouailles. Ensuite, on peut vouloir défendre la France forte sans être au Front national. Beaucoup de gens n'ont d'ailleurs pas du tout envie de se retrouver dans ce parti. Qu'on le veuille ou non, le FN est une sédimentation de Vichystes, de collabos, d'intégristes, de suppôts de l'OAS, d'anti-gaullistes. Il ne suffit pas de mettre une couche de peinture pour faire oublier tout ça. La France a besoin d'une République vigoureuse, forte et sûre de ses principes. Et ce n'est pas le Front national qui peut le permettre. S'il venait au pouvoir, ce serait une catastrophe pour l'image de notre pays.
Êtes-vous pour l'organisation d'un référendum sur l'entrée de la Turquie en Europe ?
Je suis partisan d'une Europe des nations à géométrie variable, où des partenariats renforcés pourraient être mis en place avec certains pays comme la Turquie. Dans cette configuration, il n'y aurait pas à se poser la question d'une éventuelle intégration. Je suis donc opposé à un référendum. D'autant qu'il ne peut que diviser les Français et susciter des hostilités. Si ce référendum venait à dire non, on se brouillerait avec les Turcs alors que l'on commerce pas mal avec eux.
Quel regard portez-vous sur le « pacte de responsabilité » proposé par François Hollande ?
Si on va à l'essentiel, cela consiste à donner 10 milliards d'euros d'allégement de charges supplémentaires aux entreprises en plus des 20 milliards du CICE afin de rendre à notre économie la compétitivité qu'elle n'a plus. Mais c'est très peu de chose par rapport à ce que peut engendrer la moindre variation de l'euro. Ces mesures risquent d'être, hélas ! insuffisantes. Le levier, c'est avant tout la monnaie.
Un mot sur l'affaire Julie Gayet ?
Je l'apprécie beaucoup comme actrice. Elle était très bonne dans Quai d'Orsay.
Source : Nice-Matin
Je suis partisan d'une Europe des nations à géométrie variable, où des partenariats renforcés pourraient être mis en place avec certains pays comme la Turquie. Dans cette configuration, il n'y aurait pas à se poser la question d'une éventuelle intégration. Je suis donc opposé à un référendum. D'autant qu'il ne peut que diviser les Français et susciter des hostilités. Si ce référendum venait à dire non, on se brouillerait avec les Turcs alors que l'on commerce pas mal avec eux.
Quel regard portez-vous sur le « pacte de responsabilité » proposé par François Hollande ?
Si on va à l'essentiel, cela consiste à donner 10 milliards d'euros d'allégement de charges supplémentaires aux entreprises en plus des 20 milliards du CICE afin de rendre à notre économie la compétitivité qu'elle n'a plus. Mais c'est très peu de chose par rapport à ce que peut engendrer la moindre variation de l'euro. Ces mesures risquent d'être, hélas ! insuffisantes. Le levier, c'est avant tout la monnaie.
Un mot sur l'affaire Julie Gayet ?
Je l'apprécie beaucoup comme actrice. Elle était très bonne dans Quai d'Orsay.
Source : Nice-Matin