Enfin ! Dominique de Villepin veut créer « une police de tranquillité publique » ! Excellente idée que de rétablir la « police de proximité » que j’avais créée en l’an 2000 : une police sectorisée, proche de la population, à la foi préventive et répressive, agissant en partenariat avec les différents acteurs de la sécurité. Je rappelle que plus de 700 contrats locaux de sécurité avaient été signés, à partir du colloque de Villepinte en octobre 1997. Mais il faut aussitôt que le Premier ministre caricature la police de proximité comme une simple « police de relations publiques ». C’est de bonne guerre : Dominique de Villepin ne peut pointer l’erreur de Nicolas Sarkozy privilégiant les forces d’intervention qui ne connaissent pas la population qu’en prenant ses distances avec Chevènement. Je ne lui demandais pas de m’applaudir.
La vérité est qu’on n’a pas donné à la « police de proximité » le temps de faire ses preuves : il m’a fallu deux ans, à partir de plus de soixante expérimentations, pour élaborer une doctrine, pour faire une réalité de ce qui n’était qu’un mot, aussi bien dans la loi d’orientation de M. Pasqua de 1995, que dans le programme socialiste de 1996. La première phase concernant les plus grandes circonscriptions de police a été lancée en juillet 2000 : c’était là où la « pol-prox » était la plus nécessaire. M. Sarkozy a commencé à vider la « pol-prox » de ses effectifs à partir de 2002 avant de l’enterrer officiellement en 2003. Il est donc particulièrement injuste de critiquer une formule d’action policière à laquelle on n’a pas donné le temps de faire ses preuves, mais dont quiconque a réfléchi aux problèmes de l’ordre et de la tranquillité dans les banlieues a perçu la nécessité, à commencer par Charles Pasqua lui-même qui, en 1995, avait inventé le mot, il est vrai sans que sa pratique s’en soit ressentie …