Verbatim Express
L'affaire Leonarda
L'affaire Leonarda
- J'apporte mon soutien à la loi. Il n'y a pas de pays où il n'y ait une loi qui s'applique au séjour.
- Valls a tout à fait raison. Alors il a demandé une enquête pour qu'on éclaircisse les conditions dans lesquelles cette jeune fille a été reconduite. Il apparaît que c'est à la demande de sa famille, de sa mère précisément. Il y a aussi un principe : on ne sépare pas un enfant de sa famille.
- Nous assistons quand même au triomphe de l'émotion, du mensonge et de l'irresponsabilité.
- Le PS doit nous dire si en matière d'immigration sa doctrine est le sans-frontiérisme ou le respect d'une loi qui est la première valeur de la République.
- Je n'accepte pas la formule de « PS-FN » de Jean-François Copé.
Sur les lycéens qui manifestent
- Il faut rendre attentifs les gens qui sont certainement généreux, quand ils sont jeunes surtout, quelquefois manipulés, il faut le dire. Je parle de lycéens.
- Il est très facile d'utiliser la générosité de la jeunesse pour l'orienter vers certains objectifs démagogiques et pour déstabiliser le ministre de l'Intérieur dont la tâche est rude.
- Claude Bartelone est encore jeune. Je l'invite, non pas à vieillir, mais peut être à prendre un peu de recul par rapport à tout cela !
- Il y a des confusions qu'il faut savoir dissiper. C'est l’œuvre d'une pédagogie républicaine. Elle n'est plus faite.
Sur François Hollande
- François Hollande n'est pas un président agité, c'est un homme intelligent, qui écoute beaucoup, j'ose espérer qu'il saura prendre les décisions qui s'imposent.
- Si vous prenez la liste de nos monarques, Louis XI par exemple était un homme qui ne parlait pas tous les jours pour faire des proclamations enflammées. Mais il reste comme un grand roi dans l'histoire de France. Donc il faut espérer que François Hollande saura suivre l'exemple de Louis XI.
Transformer l'euro en monnaie commune
- Mon livre est une réflexion sur le déclin des nations européennes, non seulement à travers les deux guerres mondiales, mais aussi à travers le système qui s'est institué et qui les déresponsabilise. Les nations sont mises de côté.
- Ma thèse c'est que c'est une erreur de penser que l'Europe est déjà une nation, elle rassemble une trentaine de nation. Et la monnaie unique est une erreur parce qu'elle juxtapose des pays de structures économiques et de niveaux très différents. Donc ça ne marche pas, non seulement pour le passé, mais pour l'avenir.
- Il y a en Allemagne des voix d'économistes éminents mais discordantes qui font l'analyse que le maintien dans le temps de la monnaie unique nécessiterait des transferts de montant tel (une dizaine de % de la richesse créée chaque année), donc elle n'est pas viable, et l'Allemagne n'acceptera pas à la longue de sacrifier sa compétitivité. N'oublions pas que maintenant l'Allemagne fait l'essentiel de son excédent commercial hors-UE. La monnaie unique est un tonneau des Danaïdes.
- Il faut négocier entre la France et l'Allemagne, qui sont les deux pays fondateurs de la monnaie unique, un passage à la monnaie commune, c'est à dire :
- un système européen bis avec un toit commun renforcé
- une monnaie commune qui sera un panier des monnaies nationales qui permettront les ajustements
- avec une dévaluation de l'euro de 20% par rapport à ce qu'il est aujourd'hui, beaucoup trop cher, écrasant notre économie.
- Draghi est très malin, il faut ce qu'il peut avec une politique de communication. Jusqu'à quand une politique de communication peut remplacer une vraie politique monétaire ? Et les allemands ne veulent pas que Mario Draghi face comme la FED aux USA du Quantitative Easing.
- La solution de la monnaie commune permettrait d'aller vers une grande Europe, d'agglomérer l'Angleterre et la Russie, d'élargir une Europe à 28 trop petite pour peser vraiment sur le destin du monde, tout en nous ligotant nous la France.
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