Verbatim :
Après la rencontre du Président Macron et du Président Poutine à Versailles le 29 mai 2017, le Président Macron a redéfini la politique française notamment vis-à-vis de la Syrie en souhaitant une formule inclusive, c’est-à-dire comprenant toutes les parties, y compris les représentants du gouvernement de Damas.
Cela rompait avec la politique antérieure, qui nous a mis dans une position que l’on ne peut que regretter. C’est ce changement qui m’a fait accepter la proposition d’Emmanuel Macron de reprendre la mission de Représentant spécial de la France pour la Fédération de Russie.
Je me suis rendu à plusieurs reprises en Russie, à Moscou, pour favoriser la relation franco-russe et mettre de l’huile dans les rouages. Je suis également allé en Sibérie pour l’inauguration des installations gazières de Yamal dans le cadre du projet franco-russe très important entre Novatek et Total.
Je suis allé à Moscou les 25 et 26 avril derniers porteur d’un message du Président Macron au Président Poutine : le Président a le souhait de réduire nos divergences et de marquer nos convergences, qui sont nombreuses. J’ai rencontré le ministre de l’Economie, le vice-ministre des Affaires étrangères ainsi que d’autres responsables russes à la tête de grande entreprises publiques.
Je crois très profondément à l’intérêt tout particulier de la relation franco-russe : c’est une relation spéciale qui vient de loin dans l’histoire et répond à de profondes affinités culturelles. Je veux croire qu’il y a des fondamentaux pour notre politique, notamment notre politique étrangère.
Après la rencontre du Président Macron et du Président Poutine à Versailles le 29 mai 2017, le Président Macron a redéfini la politique française notamment vis-à-vis de la Syrie en souhaitant une formule inclusive, c’est-à-dire comprenant toutes les parties, y compris les représentants du gouvernement de Damas.
Cela rompait avec la politique antérieure, qui nous a mis dans une position que l’on ne peut que regretter. C’est ce changement qui m’a fait accepter la proposition d’Emmanuel Macron de reprendre la mission de Représentant spécial de la France pour la Fédération de Russie.
Je me suis rendu à plusieurs reprises en Russie, à Moscou, pour favoriser la relation franco-russe et mettre de l’huile dans les rouages. Je suis également allé en Sibérie pour l’inauguration des installations gazières de Yamal dans le cadre du projet franco-russe très important entre Novatek et Total.
Je suis allé à Moscou les 25 et 26 avril derniers porteur d’un message du Président Macron au Président Poutine : le Président a le souhait de réduire nos divergences et de marquer nos convergences, qui sont nombreuses. J’ai rencontré le ministre de l’Economie, le vice-ministre des Affaires étrangères ainsi que d’autres responsables russes à la tête de grande entreprises publiques.
Je crois très profondément à l’intérêt tout particulier de la relation franco-russe : c’est une relation spéciale qui vient de loin dans l’histoire et répond à de profondes affinités culturelles. Je veux croire qu’il y a des fondamentaux pour notre politique, notamment notre politique étrangère.
[Sur l’affaire Skripal] Je ne suis jamais heureux quand des incidents troublent notre dialogue. Les autorités françaises ont considéré qu’elles détenaient des éléments probants ; on n’en sait pas beaucoup plus pour le moment. C’est en tout cas la position de la France, et nous sommes par ailleurs les alliés de la Grande-Bretagne dans l’OTAN et dans l’UE, qu’elle n’a pas encore quittée. Cette affaire méritera d’être élucidée par les réseaux diplomatiques et judiciaires habituels, sans que ce soit un sujet qui nous dresse les uns contre les autres.
Sur la Syrie, la position de la France a toujours été de veiller à interdire la production, la détention et l’utilisation de armes chimiques. J’étais ministre de la Défense lorsque nous avons signé la convention interdisant les armes chimiques en 1989. Il y a une organisation internationale, l’OIAC, qui veille au respect de cette interdiction. Je m’étais réjoui en 2013 de la décision visant à démanteler l’arsenal chimique syrien. S’agissant des frappes [celles du 14 avril 2018 opérées par Paris, Washington et Londres], elles n’ont fait aucune victime, la partie russe a été prévenue à l’avance et elle valait coup de semonce par rapport à ce qui semble bien être l’utilisation de chlore et pas forcément de gaz sarin. Je fais confiance à l’OIAC pour remplir sa mission.
Il faut qu’il soit évident pour tous que les armes chimiques ne peuvent pas être employées au niveau des Etats, mais peut-être demain aussi au niveau d’acteurs non-étatiques. Imaginez que Daech ait pu utiliser des armes chimiques dans le métro par exemple. Cela légitime une réaction assez forte.
Je considère Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, comme un ami, mais il n’est pas sérieux de prétendre que la France a une position coloniale en Syrie alors que celle de la Russie, qui y est beaucoup plus présente que la France, avec un contingent de 4000 à 5000 soldats, ne le serait pas. Mais je ne veux pas faire monter la pression inutilement. J’attends que le voyage du Président de la République à Moscou le 24 mai, puis le 25 mai à Saint-Pétersbourg, se déroule. Ce sera un moment important pour les relations franco-russes que nous devons renforcer et améliorer.
Les entreprises françaises sont très présentes en Russie ; cela représente un stock d’investissement de 18 milliards d’euros. Toutes nos grandes entreprises ou presque sont installées en Russie, et nous avons beaucoup de PME et de PMI qui pourraient avoir accès au marché russe sans toutes ces sanctions qu’il faudra bien lever un jour.
La perspective dans laquelle je me place est celle d’une normalisation : le peuple russe est un grand peuple européen, nous sommes des européens et je me situe dans la ligne qui avait été tracée jadis par le Général de Gaulle d’une Europe européenne qui irait de l’Atlantique à l’Oural et même jusqu’au Pacifique, où la Russie a étendu la civilisation européenne.
J’en ai parlé longuement avec le Président de la République ; je l’ai accompagné à Moscou en janvier 2016. La dégradation de nos relations ne répond pas à l’intérêt de la Russie ni à celui de la France. Emmanuel Macron s’est exprimé d’une manière claire devant la presse sur le principe d’une levée des sanctions. Cette dernière est liée aux accords de Minsk et à la résorption de ce conflit qu’on dit gelé mais qui ne l’est pas vraiment puisqu’il y a toujours des morts et des blessés. Tout cela est contraire aux intérêts de l’Europe et de la Russie, et bien entendu de l’Ukraine, qui devrait être un pont entre l’Europe et la Russie plutôt qu’un foyer de discorde de gens qui veulent dresser la Russie contre l’Europe et inversement.
En dehors des dossiers internationaux, il y a une forte relation bilatérale entre la Russie et la France. Les problèmes qui doivent être évoqués [lors de la visite du Président Macron en Russie] sont la levée des sanctions ainsi que l’extraterritorialité du droit américain, qui tétanise nos banques d’une manière générale. La France peut jouer un rôle utile pour que le régime de sanctions puisse être levé.
Nous sommes très présents en Russie et la Russie peut être présente en France. Il y aussi le volet culturel, très important : les Français doivent apprendre la langue russe et inversement. Il y a la diplomatie culturelle, les expositions, comme l’exposition Chtchoukine à la Fondation Vuitton, qui a eu beaucoup de succès.
Source: RT France
Sur la Syrie, la position de la France a toujours été de veiller à interdire la production, la détention et l’utilisation de armes chimiques. J’étais ministre de la Défense lorsque nous avons signé la convention interdisant les armes chimiques en 1989. Il y a une organisation internationale, l’OIAC, qui veille au respect de cette interdiction. Je m’étais réjoui en 2013 de la décision visant à démanteler l’arsenal chimique syrien. S’agissant des frappes [celles du 14 avril 2018 opérées par Paris, Washington et Londres], elles n’ont fait aucune victime, la partie russe a été prévenue à l’avance et elle valait coup de semonce par rapport à ce qui semble bien être l’utilisation de chlore et pas forcément de gaz sarin. Je fais confiance à l’OIAC pour remplir sa mission.
Il faut qu’il soit évident pour tous que les armes chimiques ne peuvent pas être employées au niveau des Etats, mais peut-être demain aussi au niveau d’acteurs non-étatiques. Imaginez que Daech ait pu utiliser des armes chimiques dans le métro par exemple. Cela légitime une réaction assez forte.
Je considère Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, comme un ami, mais il n’est pas sérieux de prétendre que la France a une position coloniale en Syrie alors que celle de la Russie, qui y est beaucoup plus présente que la France, avec un contingent de 4000 à 5000 soldats, ne le serait pas. Mais je ne veux pas faire monter la pression inutilement. J’attends que le voyage du Président de la République à Moscou le 24 mai, puis le 25 mai à Saint-Pétersbourg, se déroule. Ce sera un moment important pour les relations franco-russes que nous devons renforcer et améliorer.
Les entreprises françaises sont très présentes en Russie ; cela représente un stock d’investissement de 18 milliards d’euros. Toutes nos grandes entreprises ou presque sont installées en Russie, et nous avons beaucoup de PME et de PMI qui pourraient avoir accès au marché russe sans toutes ces sanctions qu’il faudra bien lever un jour.
La perspective dans laquelle je me place est celle d’une normalisation : le peuple russe est un grand peuple européen, nous sommes des européens et je me situe dans la ligne qui avait été tracée jadis par le Général de Gaulle d’une Europe européenne qui irait de l’Atlantique à l’Oural et même jusqu’au Pacifique, où la Russie a étendu la civilisation européenne.
J’en ai parlé longuement avec le Président de la République ; je l’ai accompagné à Moscou en janvier 2016. La dégradation de nos relations ne répond pas à l’intérêt de la Russie ni à celui de la France. Emmanuel Macron s’est exprimé d’une manière claire devant la presse sur le principe d’une levée des sanctions. Cette dernière est liée aux accords de Minsk et à la résorption de ce conflit qu’on dit gelé mais qui ne l’est pas vraiment puisqu’il y a toujours des morts et des blessés. Tout cela est contraire aux intérêts de l’Europe et de la Russie, et bien entendu de l’Ukraine, qui devrait être un pont entre l’Europe et la Russie plutôt qu’un foyer de discorde de gens qui veulent dresser la Russie contre l’Europe et inversement.
En dehors des dossiers internationaux, il y a une forte relation bilatérale entre la Russie et la France. Les problèmes qui doivent être évoqués [lors de la visite du Président Macron en Russie] sont la levée des sanctions ainsi que l’extraterritorialité du droit américain, qui tétanise nos banques d’une manière générale. La France peut jouer un rôle utile pour que le régime de sanctions puisse être levé.
Nous sommes très présents en Russie et la Russie peut être présente en France. Il y aussi le volet culturel, très important : les Français doivent apprendre la langue russe et inversement. Il y a la diplomatie culturelle, les expositions, comme l’exposition Chtchoukine à la Fondation Vuitton, qui a eu beaucoup de succès.
Source: RT France