Le contenu du nouveau traité européen annoncé par Mme Merkel et M. Sarkozy est très grave : c’est l’acte de naissance d’une Europe régressive et disciplinaire. L’adoption d’une règle d’or constitutionnalisée, en fait règle d’airain, proscrivant tout déficit budgétaire sous le contrôle de la Cour de Justice européenne, c’est la garantie de politiques restrictives et récessionnistes prolongées dans toute l’Europe. C’est « la décennie perdue » évoquée par Mme Lagarde à l’horizon 2020.
Des sanctions automatiques, à travers cette innovation juridique que serait l’institution d’une règle de majorité minorée, c’est la mise à l’amende des pays les plus en difficulté. C’est l’Europe disciplinaire. Rien en contrepartie sur le rôle de la Banque Centrale européenne. M. Draghi est seul maître à bord : les peuples n’ont le droit que de se taire.
Sur le fond, M. Sarkozy et Mme Merkel se trompent : la crise de la monnaie unique ne vient pas du laxisme budgétaire des gouvernements mais de sa conception même : elle a juxtaposé des pays trop différents par leurs structures économiques, leurs cultures et leurs options politiques.
Des sanctions automatiques, à travers cette innovation juridique que serait l’institution d’une règle de majorité minorée, c’est la mise à l’amende des pays les plus en difficulté. C’est l’Europe disciplinaire. Rien en contrepartie sur le rôle de la Banque Centrale européenne. M. Draghi est seul maître à bord : les peuples n’ont le droit que de se taire.
Sur le fond, M. Sarkozy et Mme Merkel se trompent : la crise de la monnaie unique ne vient pas du laxisme budgétaire des gouvernements mais de sa conception même : elle a juxtaposé des pays trop différents par leurs structures économiques, leurs cultures et leurs options politiques.
Mme Merkel a imposé à M. Sarkozy la vision de politique monétaire et budgétaire allemande. Ne pas le dire serait accepter de céder à l’intimidation que le gouvernement français a voulu exercer à l’égard de son opposition, en organisant cette campagne insane sur la « germanophobie » supposée du Parti socialiste. La France et l’Allemagne peuvent avoir des intérêts différents. L’essentiel, c’est de chercher des compromis dans l’intérêt général européen. La conception d’une politique monétaire plus accommodante et permettant la relance, correspondrait davantage à l’intérêt de l’Europe.
Pour résister aux exigences allemandes, il eût fallu rassembler les Français. En cherchant à les diviser de manière caricaturale le gouvernement de M. Sarkozy a, par avance, démontré l’esprit de renoncement qui l’anime. C’est grave.
Le sommet européen prévu les 8 et 9 décembre sera un sommet pour rien : aucune disposition n’est prévue en effet pour enrayer les difficultés de la zone euro prévisibles à court terme, bien avant la discussion et plus encore la ratification du nouveau traité. Celui-ci ne sera jamais adopté. A cet égard, la position de François Hollande est parfaitement justifiée : la priorité est à l’action immédiate, pas à un nouveau traité. La crise de la monnaie unique implique qu’on cherche rapidement d’autres issues. L’idée d’une monnaie commune devrait faire son chemin.
Pour résister aux exigences allemandes, il eût fallu rassembler les Français. En cherchant à les diviser de manière caricaturale le gouvernement de M. Sarkozy a, par avance, démontré l’esprit de renoncement qui l’anime. C’est grave.
Le sommet européen prévu les 8 et 9 décembre sera un sommet pour rien : aucune disposition n’est prévue en effet pour enrayer les difficultés de la zone euro prévisibles à court terme, bien avant la discussion et plus encore la ratification du nouveau traité. Celui-ci ne sera jamais adopté. A cet égard, la position de François Hollande est parfaitement justifiée : la priorité est à l’action immédiate, pas à un nouveau traité. La crise de la monnaie unique implique qu’on cherche rapidement d’autres issues. L’idée d’une monnaie commune devrait faire son chemin.