A lire Jacques Delors*, la manière dont s’est construire l’Europe n’est pour rien dans nos actuelles difficultés.
« Il faut sans cesse rappeler, écrit Jacques Delors, que l’essentiel de la politique économique, la politique de l’emploi, la sécurité sociale et la répartition des revenus sont de la compétence nationale ». De là découle l’ordonnance : [après la campagne présidentielle] « il faudra d’abord faire le ménage chez nous, pour faire face au triple défi de la démographie, de la mondialisation et la mutation technologique. »
Libre-échangisme dogmatique, développement d’un capitalisme purement financier à travers la libéralisation des capitaux, boulimie de pouvoir de la Commission européenne, étiolement de la démocratique nationale, tout cela est allègrement passé à la trappe par l’ancien Président de la Commission européenne.
« Faire le ménage » ? Jacques Delors ne peut ignorer que dans l’Europe d’aujourd’hui aucun gouvernement ne maîtrise plus ni la politique monétaire, ni la politique douanière, ni même – pacte de stabilité oblige – la dépense budgétaire. Même en matière d’impôts, la mise en concurrence des systèmes fiscaux réduit fortement la liberté d’action des gouvernements nationaux. Ne parlons pas de la politique industrielle, vidée de l’essentiel de sa substance par la jurisprudence ultralibérale de la Commission en matière de concurrence.
« Il faut sans cesse rappeler, écrit Jacques Delors, que l’essentiel de la politique économique, la politique de l’emploi, la sécurité sociale et la répartition des revenus sont de la compétence nationale ». De là découle l’ordonnance : [après la campagne présidentielle] « il faudra d’abord faire le ménage chez nous, pour faire face au triple défi de la démographie, de la mondialisation et la mutation technologique. »
Libre-échangisme dogmatique, développement d’un capitalisme purement financier à travers la libéralisation des capitaux, boulimie de pouvoir de la Commission européenne, étiolement de la démocratique nationale, tout cela est allègrement passé à la trappe par l’ancien Président de la Commission européenne.
« Faire le ménage » ? Jacques Delors ne peut ignorer que dans l’Europe d’aujourd’hui aucun gouvernement ne maîtrise plus ni la politique monétaire, ni la politique douanière, ni même – pacte de stabilité oblige – la dépense budgétaire. Même en matière d’impôts, la mise en concurrence des systèmes fiscaux réduit fortement la liberté d’action des gouvernements nationaux. Ne parlons pas de la politique industrielle, vidée de l’essentiel de sa substance par la jurisprudence ultralibérale de la Commission en matière de concurrence.
Si ce carcan libéral n’est pas remis en cause, « faire le ménage » ne peut donc rien signifier d’autre qu’une nouvelle cure de rigueur budgétaire et salariale. Jacques Delors est déçu, nous dit-il, « de la façon dont on parle de l’Europe dans la campagne présidentielle ». En effet, Ségolène Royal ne parle pas de « faire le ménage ». Elle met l’accent, à juste titre, sur « une Europe qui protège » et une politique de l’euro qui favorise la croissance.
Cette volonté de redresser la construction européenne n’a rien à voir avec « la politique du coup de menton ». C’est tout simplement la volonté du peuple français, démocratiquement exprimée le 29 mai 2005. Il faudrait mieux en tenir compte pour redéfinir un projet européen pour le XXIe siècle. Cette réorientation politique est le meilleur service que la France pourra rendre à l’Europe.
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*Quand la France faisait avancer l'Europe, entretien de Jacques Delors au Monde, 24 mars 2007
Cette volonté de redresser la construction européenne n’a rien à voir avec « la politique du coup de menton ». C’est tout simplement la volonté du peuple français, démocratiquement exprimée le 29 mai 2005. Il faudrait mieux en tenir compte pour redéfinir un projet européen pour le XXIe siècle. Cette réorientation politique est le meilleur service que la France pourra rendre à l’Europe.
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*Quand la France faisait avancer l'Europe, entretien de Jacques Delors au Monde, 24 mars 2007