Dimanche après-midi, Jean-Pierre Chevènement organise avec des personnalités de gauche comme de droite, notamment Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) un "rassemblement national pour un référendum" sur la Constitution européenne(*). Il explique au JDD le pourquoi de cette initiative. Et égratigne au passage la "très dangereuse" politique de Nicolas Sarkozy.
Vous vous retrouvez aujourd'hui sur la même tribune que Nicolas Dupont-Aignan pour appeler à un nouveau référendum sur l'Europe, c'est l'ouverture façon Chevènement?
C'est surtout l'ouverture anti-Sarko! Dans un vrai déni de démocratie, Nicolas Sarkozy tente de faire entrer la Constitution européenne par la lucarne parlementaire alors que les citoyens français, le 29 mai 2005, l'ont mise dehors par la grande porte du suffrage universel ! Notre objectif commun est clair: nous ne voulons pas que le Président de la République s'assoie sur le vote des Français. Il n'a pas, pas encore, l'indispensable majorité des 3/5 des députés et sénateurs pour modifier notre Constitution. A nous, les Républicains, de le contraindre à passer par la seule voie qui vaille en démocratie: celle du referendum! C'est possible! Il suffit que les parlementaires fassent aujourd'hui ce qu'ils ont dit hier... Je demande ici aux élus socialistes de ne pas renier l'engagement pris par leur parti et à sa candidate à la présidentielle, Ségolène Royal, de passer par la voie du referendum. Pour s'opposer efficacement, le Parti socialiste doit être au clair avec ses idées.
Vous vous retrouvez aujourd'hui sur la même tribune que Nicolas Dupont-Aignan pour appeler à un nouveau référendum sur l'Europe, c'est l'ouverture façon Chevènement?
C'est surtout l'ouverture anti-Sarko! Dans un vrai déni de démocratie, Nicolas Sarkozy tente de faire entrer la Constitution européenne par la lucarne parlementaire alors que les citoyens français, le 29 mai 2005, l'ont mise dehors par la grande porte du suffrage universel ! Notre objectif commun est clair: nous ne voulons pas que le Président de la République s'assoie sur le vote des Français. Il n'a pas, pas encore, l'indispensable majorité des 3/5 des députés et sénateurs pour modifier notre Constitution. A nous, les Républicains, de le contraindre à passer par la seule voie qui vaille en démocratie: celle du referendum! C'est possible! Il suffit que les parlementaires fassent aujourd'hui ce qu'ils ont dit hier... Je demande ici aux élus socialistes de ne pas renier l'engagement pris par leur parti et à sa candidate à la présidentielle, Ségolène Royal, de passer par la voie du referendum. Pour s'opposer efficacement, le Parti socialiste doit être au clair avec ses idées.
Pourquoi êtes-vous contre ce "traité simplifié"?
D'abord, il n'est pas simplifié: il est complexifié. Ce texte de 256 pages est un empilement d'amendements totalement illisibles! Ce n'est pas un mini-traité, c'est une "maxi-traîtrise": avec lui, la France perd 25% de son poids face à l'Allemagne, la Commission européenne et la Cour de Justice étendent encore des pouvoirs déjà colossaux, l'alignement sur la politique des Etats-Unis est complet et rien n'est fait pour rompre un carcan social de plus en plus étouffant avec un euro à 1,5 dollar. Bref, Nicolas Sarkozy trompe les Français sur la marchandise!
Quel jugement portez-vous sur la pratique politique de Nicolas Sarkozy?
Nicolas Sarkozy a une pratique très dangereuse de nos institutions. Avec lui, le pouvoir se résume à un seul homme, c'est-à-dire lui, pour les grandes affaires comme pour les petites. En agissant ainsi, il use tout autant nos institutions que lui-même. Cet activisme tous azimuts commence d'ailleurs à fatiguer l'opinion, il suffit de regarder le début de désaffection qui le frappe dans les sondages. Cet activisme le conduit également à tenir des propos caricaturaux, notamment sur la police de proximité. Les récents affrontements en banlieue parisienne prouvent, si besoin était, que les forces de l'ordre, durement frappées en la circonstance et auxquelles je rends hommage, ont un rôle à jouer en matière de prévention et de dissuasion autant que de répression. C'est plus qu'une erreur de doctrine! C'est une faute!
(*)Maison de la Chimie (75007), à partir de 15H00
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Lire l'entretien sur le site du JDD
D'abord, il n'est pas simplifié: il est complexifié. Ce texte de 256 pages est un empilement d'amendements totalement illisibles! Ce n'est pas un mini-traité, c'est une "maxi-traîtrise": avec lui, la France perd 25% de son poids face à l'Allemagne, la Commission européenne et la Cour de Justice étendent encore des pouvoirs déjà colossaux, l'alignement sur la politique des Etats-Unis est complet et rien n'est fait pour rompre un carcan social de plus en plus étouffant avec un euro à 1,5 dollar. Bref, Nicolas Sarkozy trompe les Français sur la marchandise!
Quel jugement portez-vous sur la pratique politique de Nicolas Sarkozy?
Nicolas Sarkozy a une pratique très dangereuse de nos institutions. Avec lui, le pouvoir se résume à un seul homme, c'est-à-dire lui, pour les grandes affaires comme pour les petites. En agissant ainsi, il use tout autant nos institutions que lui-même. Cet activisme tous azimuts commence d'ailleurs à fatiguer l'opinion, il suffit de regarder le début de désaffection qui le frappe dans les sondages. Cet activisme le conduit également à tenir des propos caricaturaux, notamment sur la police de proximité. Les récents affrontements en banlieue parisienne prouvent, si besoin était, que les forces de l'ordre, durement frappées en la circonstance et auxquelles je rends hommage, ont un rôle à jouer en matière de prévention et de dissuasion autant que de répression. C'est plus qu'une erreur de doctrine! C'est une faute!
(*)Maison de la Chimie (75007), à partir de 15H00
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