Le président du Mouvement républicain et citoyen, Jean-Pierre Chevènement regrette la tournure prise par le débat sur l'identité nationale.
Le Figaro : Faut-il débattre de l'identité nationale ?
Jean-Pierre Chevènement : Oui, à condition que cela serve l'unité nationale, donc en dehors des périodes électorales. Je vous rappelle qu'en 1985, j'ai rétabli la Marseillaise et l'éducation civique, à l'école. Le débat tel qu'il est posé actuellement se prête à des dérapages regrettables. Je pense par exemple aux propos du maire de Gussainville sur les 10 millions d'étrangers que «nous payons à ne rien faire».
Des propos condamnés par Éric Besson…
Certes, mais cela montre l'erreur d'avoir rapproché l'identité nationale de l'immigration. L'identité nationale a beaucoup plus à voir à mes yeux avec les choix de politique extérieure et européenne. La droite et la gauche ont, ensemble, substitué à la France l'Europe comme horizon. Et le traité de Lisbonne est un mécanisme d'impuissance, d'où un gros risque d'effacement pour notre pays. Les délocalisations industrielles, le chômage et les inégalités qui explosent, menacent ainsi notre identité nationale.
L'islam menace-t-il notre identité ?
Nous définir par rapport à l'islam serait remettre en cause nos propres principes républicains. Nous devons appliquer et faire appliquer ceux-ci et prêcher l'exemple.
Le Figaro : Faut-il débattre de l'identité nationale ?
Jean-Pierre Chevènement : Oui, à condition que cela serve l'unité nationale, donc en dehors des périodes électorales. Je vous rappelle qu'en 1985, j'ai rétabli la Marseillaise et l'éducation civique, à l'école. Le débat tel qu'il est posé actuellement se prête à des dérapages regrettables. Je pense par exemple aux propos du maire de Gussainville sur les 10 millions d'étrangers que «nous payons à ne rien faire».
Des propos condamnés par Éric Besson…
Certes, mais cela montre l'erreur d'avoir rapproché l'identité nationale de l'immigration. L'identité nationale a beaucoup plus à voir à mes yeux avec les choix de politique extérieure et européenne. La droite et la gauche ont, ensemble, substitué à la France l'Europe comme horizon. Et le traité de Lisbonne est un mécanisme d'impuissance, d'où un gros risque d'effacement pour notre pays. Les délocalisations industrielles, le chômage et les inégalités qui explosent, menacent ainsi notre identité nationale.
L'islam menace-t-il notre identité ?
Nous définir par rapport à l'islam serait remettre en cause nos propres principes républicains. Nous devons appliquer et faire appliquer ceux-ci et prêcher l'exemple.
A-t-on eu tort de légiférer sur le port du voile à l'école ou de vouloir le faire sur la burqa ?
Ce sont deux problèmes différents. L'école est le sanctuaire de la République, Jacques Chirac a eu raison d'y interdire les signes ostensibles d'appartenance religieuse. Le port de la burqa dans la rue est extrêmement minoritaire (367 cas recensés par la police). Des prises de position d'autorités musulmanes appelant à respecter le principe républicain d'égalité entre hommes et femmes devraient permettre d'obtenir des résultats plus probants qu'une loi. Évitons aujourd'hui le piège de la provocation !
Faut-il réviser la loi de 1905 ?
Pourquoi vouloir constamment bouleverser ce qui marche ? Si j'avais un conseil à donner à Nicolas Sarkozy, c'est de ne pas abuser des électrochocs. Le massage cardiaque est souvent plus efficace, j'en parle d'expérience. Un peu de douceur, monsieur le président !
Que vous inspire le référendum suisse sur les minarets ?
La question était idiote ! Demandez aux Suisses si les musulmans doivent être libres de pratiquer leur religion, ils répondront oui. Ces lieux de culte doivent s'intégrer à nos paysages. J'y ai veillé à Belfort pour la grande mosquée inspirée des toits plats des mosquées andalouses : l'horizontal des lignes et le béton rose s'harmonisent admirablement avec le profil des fortifications et le grès des Vosges.
Y a-t-il un problème d'intégration en France ?
Il y a un phénomène de mascaret, comme quand un fleuve entre dans la mer. La population autochtone n'accepte pas facilement le non-respect des valeurs républicaines. Mais malgré les discriminations, l'intégration des jeunes nés de l'immigration par l'école et l'emploi continue à fonctionner, selon les études de l'Insee. Cessons de culpabiliser la République.
Voir l'entretien en ligne sur le site du Figaro.
Ce sont deux problèmes différents. L'école est le sanctuaire de la République, Jacques Chirac a eu raison d'y interdire les signes ostensibles d'appartenance religieuse. Le port de la burqa dans la rue est extrêmement minoritaire (367 cas recensés par la police). Des prises de position d'autorités musulmanes appelant à respecter le principe républicain d'égalité entre hommes et femmes devraient permettre d'obtenir des résultats plus probants qu'une loi. Évitons aujourd'hui le piège de la provocation !
Faut-il réviser la loi de 1905 ?
Pourquoi vouloir constamment bouleverser ce qui marche ? Si j'avais un conseil à donner à Nicolas Sarkozy, c'est de ne pas abuser des électrochocs. Le massage cardiaque est souvent plus efficace, j'en parle d'expérience. Un peu de douceur, monsieur le président !
Que vous inspire le référendum suisse sur les minarets ?
La question était idiote ! Demandez aux Suisses si les musulmans doivent être libres de pratiquer leur religion, ils répondront oui. Ces lieux de culte doivent s'intégrer à nos paysages. J'y ai veillé à Belfort pour la grande mosquée inspirée des toits plats des mosquées andalouses : l'horizontal des lignes et le béton rose s'harmonisent admirablement avec le profil des fortifications et le grès des Vosges.
Y a-t-il un problème d'intégration en France ?
Il y a un phénomène de mascaret, comme quand un fleuve entre dans la mer. La population autochtone n'accepte pas facilement le non-respect des valeurs républicaines. Mais malgré les discriminations, l'intégration des jeunes nés de l'immigration par l'école et l'emploi continue à fonctionner, selon les études de l'Insee. Cessons de culpabiliser la République.
Voir l'entretien en ligne sur le site du Figaro.