Président du Mouvement républicain et citoyen, Jean-Pierre Chevènement dira à l'automne s'il est vraiment candidat en 2012.
Le Figaro: Quel regard portez-vous sur l'affaire Strauss-Kahn et ses suites?
Jean-Pierre Chevènement: Dès le premier jour, j'ai défendu le principe de la présomption d'innocence. J'ai été choqué par le système accusatoire à l'américaine qui fonctionne uniquement à charge. Je suis choqué de l'image donnée hier de Dominique Strauss-Kahn et aujourd'hui de la jeune femme guinéenne. Je regrette encore plus que la campagne présidentielle se perde dans l'embrouillamini new-yorkais, peu susceptible de nous entraîner à parler du fond, la crise de l'euro par exemple. C'est lamentable…
Ségolène Royal ou Arnaud Montebourg, avec sa démondialisation, peuvent-ils porter une partie de votre programme?
Je n'interviens pas dans la primaire du PS. Le Mouvement républicain et citoyen auquel j'appartiens se tient délibérément en dehors. La plupart des candidats socialistes ne voient d'issue à la crise de l'euro que dans un surcroît d'intégration dans une Europe fédérale. Ce choix est profondément irréaliste. Il saperait encore plus la confiance que la France doit retrouver en elle-même. Arnaud Montebourg pose de bonnes questions. Avec Ségolène Royal, le courant passe, même si nous ne nous approvisionnons pas aux mêmes sources d'électricité. Le nucléaire, à mes yeux, reste un grand atout de la France…
Dans votre programme, vous considérez que les antinucléaires font «du terrorisme intellectuel»!
On ne remplacera pas de sitôt, pour des raisons purement économiques, l'électricité tirée du gaz et du nucléaire, bien moins chère que celle provenant des énergies dites renouvelables. Les antinucléaires ont l'esprit de secte. Dans leur vision, l'esprit critique, le doute méthodique n'ont pas leur place. L'accident de Fukushima est d'abord un accident naturel. Tokyo Electricity, l'opérateur nippon, n'a pas pris toutes les précautions nécessaires. L'industrie nucléaire doit rester dans le giron de la puissance publique.
Le Figaro: Quel regard portez-vous sur l'affaire Strauss-Kahn et ses suites?
Jean-Pierre Chevènement: Dès le premier jour, j'ai défendu le principe de la présomption d'innocence. J'ai été choqué par le système accusatoire à l'américaine qui fonctionne uniquement à charge. Je suis choqué de l'image donnée hier de Dominique Strauss-Kahn et aujourd'hui de la jeune femme guinéenne. Je regrette encore plus que la campagne présidentielle se perde dans l'embrouillamini new-yorkais, peu susceptible de nous entraîner à parler du fond, la crise de l'euro par exemple. C'est lamentable…
Ségolène Royal ou Arnaud Montebourg, avec sa démondialisation, peuvent-ils porter une partie de votre programme?
Je n'interviens pas dans la primaire du PS. Le Mouvement républicain et citoyen auquel j'appartiens se tient délibérément en dehors. La plupart des candidats socialistes ne voient d'issue à la crise de l'euro que dans un surcroît d'intégration dans une Europe fédérale. Ce choix est profondément irréaliste. Il saperait encore plus la confiance que la France doit retrouver en elle-même. Arnaud Montebourg pose de bonnes questions. Avec Ségolène Royal, le courant passe, même si nous ne nous approvisionnons pas aux mêmes sources d'électricité. Le nucléaire, à mes yeux, reste un grand atout de la France…
Dans votre programme, vous considérez que les antinucléaires font «du terrorisme intellectuel»!
On ne remplacera pas de sitôt, pour des raisons purement économiques, l'électricité tirée du gaz et du nucléaire, bien moins chère que celle provenant des énergies dites renouvelables. Les antinucléaires ont l'esprit de secte. Dans leur vision, l'esprit critique, le doute méthodique n'ont pas leur place. L'accident de Fukushima est d'abord un accident naturel. Tokyo Electricity, l'opérateur nippon, n'a pas pris toutes les précautions nécessaires. L'industrie nucléaire doit rester dans le giron de la puissance publique.
Le PS est-il sous la pression des écolos sur ce dossier?
C'est incontestable… Les socialistes ont besoin de leurs voix. Ils se croient obligés de leur faire des concessions qui vont au-delà du raisonnable. S'ils leur accordent trop de circonscriptions, ils devront marcher à la baguette !
Pensez-vous que Nicolas Sarkozy puisse être réélu en 2012?
Je n'ai jamais critiqué Nicolas Sarkozy sur sa personne mais sur le fond : le bouclier fiscal, le traité de Lisbonne, la réintégration des états-majors de l'Otan sans contrepartie. Bien sûr, il peut être réélu, si la gauche n'offre pas une alternative sérieuse.
Êtes-vous décidé à vous présenter?
Fermement. Car je suis le seul à pouvoir offrir à la France, de manière crédible, un programme de salut public. Mai 2012 est encore loin. J'officialiserai ma décision à l'automne. Mais je ne désespère pas tout à fait de pouvoir faire évoluer le discours des autres candidats.
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Propos recueillis par Albert Zennou et Sophie de Ravinel
Source : Le Figaro
C'est incontestable… Les socialistes ont besoin de leurs voix. Ils se croient obligés de leur faire des concessions qui vont au-delà du raisonnable. S'ils leur accordent trop de circonscriptions, ils devront marcher à la baguette !
Pensez-vous que Nicolas Sarkozy puisse être réélu en 2012?
Je n'ai jamais critiqué Nicolas Sarkozy sur sa personne mais sur le fond : le bouclier fiscal, le traité de Lisbonne, la réintégration des états-majors de l'Otan sans contrepartie. Bien sûr, il peut être réélu, si la gauche n'offre pas une alternative sérieuse.
Êtes-vous décidé à vous présenter?
Fermement. Car je suis le seul à pouvoir offrir à la France, de manière crédible, un programme de salut public. Mai 2012 est encore loin. J'officialiserai ma décision à l'automne. Mais je ne désespère pas tout à fait de pouvoir faire évoluer le discours des autres candidats.
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Propos recueillis par Albert Zennou et Sophie de Ravinel
Source : Le Figaro