L'Est républicain : Que devenez-vous depuis votre défaite aux législatives et votre démission de votre poste de maire de Belfort ?
Jean-Pierre Chevènement : Je prépare 2012 à travers la refondation de la gauche sur des bases républicaines. J'ai plus de temps pour me consacrer à la Fondation Res Publica que j'ai créée il y a trois ans. C'est par les idées qu'on peut redresser la politique ! Et je reste très actif au plan local, comme président de la communauté d'agglomération belfortaine. Il ne se passe pas une semaine sans que je n'intervienne pour défendre les intérêts de Belfort et de son département. C'est nécessaire car on ne nous fait pas de cadeaux, notamment dans le domaine des services publics. Il faut toujours être sur la brèche, et je compte bien y rester, si bien sûr les électeurs le décident...
Vous pensez donc à un nouveau mandat, celui de sénateur par exemple ?
Je n'exclus pas d'être à nouveau candidat. A quoi ? On verra le moment venu. Pour l'instant, la gauche doit s'opposer mais aussi proposer. Seule une opposition constructive permettra de présenter au pays le projet républicain, à la fois ambitieux et crédible, qui lui offrira plus qu'une alternance : une alternative.
Que pense « l'opposant constructif » du nouveau traité européen ?
Ce soit-disant traité simplifié reprend l'essentiel du projet de constitution rejeté par 55 % des Français en 2005. Avec 256 pages, c'est un monument de complexité. Illisible ! Inaccessible ! Je souhaite que la gauche s'y oppose fermement. Nicolas Sarkozy n'a rien obtenu, notamment pour tempérer la toute puissance de la banque centrale, et tout ce qu'il a dit pendant sa campagne, notamment sur l'initiative de croissance européenne, c'est du pipeau. Les entreprises sont de plus en plus poussées à se délocaliser, comme Kléber à Toul ou Peugeot-motocycles à Mandeure. Prétendre faire la synthèse du oui et du non à la constitution européenne, c'est plus qu'une mystification, c'est un véritable déni de la volonté populaire !
Jean-Pierre Chevènement : Je prépare 2012 à travers la refondation de la gauche sur des bases républicaines. J'ai plus de temps pour me consacrer à la Fondation Res Publica que j'ai créée il y a trois ans. C'est par les idées qu'on peut redresser la politique ! Et je reste très actif au plan local, comme président de la communauté d'agglomération belfortaine. Il ne se passe pas une semaine sans que je n'intervienne pour défendre les intérêts de Belfort et de son département. C'est nécessaire car on ne nous fait pas de cadeaux, notamment dans le domaine des services publics. Il faut toujours être sur la brèche, et je compte bien y rester, si bien sûr les électeurs le décident...
Vous pensez donc à un nouveau mandat, celui de sénateur par exemple ?
Je n'exclus pas d'être à nouveau candidat. A quoi ? On verra le moment venu. Pour l'instant, la gauche doit s'opposer mais aussi proposer. Seule une opposition constructive permettra de présenter au pays le projet républicain, à la fois ambitieux et crédible, qui lui offrira plus qu'une alternance : une alternative.
Que pense « l'opposant constructif » du nouveau traité européen ?
Ce soit-disant traité simplifié reprend l'essentiel du projet de constitution rejeté par 55 % des Français en 2005. Avec 256 pages, c'est un monument de complexité. Illisible ! Inaccessible ! Je souhaite que la gauche s'y oppose fermement. Nicolas Sarkozy n'a rien obtenu, notamment pour tempérer la toute puissance de la banque centrale, et tout ce qu'il a dit pendant sa campagne, notamment sur l'initiative de croissance européenne, c'est du pipeau. Les entreprises sont de plus en plus poussées à se délocaliser, comme Kléber à Toul ou Peugeot-motocycles à Mandeure. Prétendre faire la synthèse du oui et du non à la constitution européenne, c'est plus qu'une mystification, c'est un véritable déni de la volonté populaire !
Croyez-vous à l'amplification du mouvement social, dans la foulée de la grève des fonctionnaires ?
Il y a en tout cas un retournement de tendance. Je regrette que le statut des fonctionnaires ne fasse pas l'objet d'une négociation en fonction de la réelle pénibilité des tâches. Comme je le craignais, nous assistons à la remise en cause de notre modèle social et à la mise en oeuvre d'une politique ultra-libérale. Les riches reçoivent quinze milliards de cadeaux fiscaux. Les franchises médicales vont pénaliser les petits budgets et l'abolition des lois Royer et Galland sera un mauvais coup porté aux petits commerçants et aux centre-villes. La récession américaine va toucher la France en 2008 et dans l'Europe libérale que nous impose M. Sarkozy, elle va souffrir !
Quelle est la marge de manoeuvre d'une gauche divisée, dont une composante est tentée par l'ouverture de Nicolas Sarkozy ?
Il faut d'abord rassembler toute la gauche pour gagner les élections en mars, sans esprit hégémonique, avec une vraie volonté unitaire. L'ouverture, c'est la voiture-balai pour ceux qui sont fatigués. Le MRC entend voir reconduits ses maires sortants et notamment mon successeur à Belfort, Etienne Butzbach, pour continuer l'oeuvre accomplie et la porter plus loin. Sur le plan national, je crois à la nécessité de construire à gauche l'équivalent de l'UMP à droite, un grand parti républicain avancé qui ait le sens de l'intérêt national et la volonté de modifier les règles injustes de la mondialisation. Si je peux contribuer à sa création, je le ferai volontiers.
Le « chevènementisme » n'est donc pas mort ?
La pelletée de terre est prématurée. J'ai 68 ans, mais je me sens en parfaite santé. Surtout, je crois plus que jamais à la force des idées et je sais la marque profonde que le courant républicain que j'incarne a laissé dans le pays depuis près de quarante ans.
Que répondez-vous à Bernard-Henri Lévy, qui vous traite de maurassien ?
Cet individu sans foi ni loi, en cherchant la polémique, veut surtout promouvoir son livre, dans lequel il n'y a pas une once de vérité à mon sujet. Ce n'est pas un homme de gauche, il reprend les idées des néoconservateurs américains et surtout déteste la France qu'il confond misérablement avec Vichy. C'est l'idéologue au petit pied du capitalisme financier mondialisé !
Il y a en tout cas un retournement de tendance. Je regrette que le statut des fonctionnaires ne fasse pas l'objet d'une négociation en fonction de la réelle pénibilité des tâches. Comme je le craignais, nous assistons à la remise en cause de notre modèle social et à la mise en oeuvre d'une politique ultra-libérale. Les riches reçoivent quinze milliards de cadeaux fiscaux. Les franchises médicales vont pénaliser les petits budgets et l'abolition des lois Royer et Galland sera un mauvais coup porté aux petits commerçants et aux centre-villes. La récession américaine va toucher la France en 2008 et dans l'Europe libérale que nous impose M. Sarkozy, elle va souffrir !
Quelle est la marge de manoeuvre d'une gauche divisée, dont une composante est tentée par l'ouverture de Nicolas Sarkozy ?
Il faut d'abord rassembler toute la gauche pour gagner les élections en mars, sans esprit hégémonique, avec une vraie volonté unitaire. L'ouverture, c'est la voiture-balai pour ceux qui sont fatigués. Le MRC entend voir reconduits ses maires sortants et notamment mon successeur à Belfort, Etienne Butzbach, pour continuer l'oeuvre accomplie et la porter plus loin. Sur le plan national, je crois à la nécessité de construire à gauche l'équivalent de l'UMP à droite, un grand parti républicain avancé qui ait le sens de l'intérêt national et la volonté de modifier les règles injustes de la mondialisation. Si je peux contribuer à sa création, je le ferai volontiers.
Le « chevènementisme » n'est donc pas mort ?
La pelletée de terre est prématurée. J'ai 68 ans, mais je me sens en parfaite santé. Surtout, je crois plus que jamais à la force des idées et je sais la marque profonde que le courant républicain que j'incarne a laissé dans le pays depuis près de quarante ans.
Que répondez-vous à Bernard-Henri Lévy, qui vous traite de maurassien ?
Cet individu sans foi ni loi, en cherchant la polémique, veut surtout promouvoir son livre, dans lequel il n'y a pas une once de vérité à mon sujet. Ce n'est pas un homme de gauche, il reprend les idées des néoconservateurs américains et surtout déteste la France qu'il confond misérablement avec Vichy. C'est l'idéologue au petit pied du capitalisme financier mondialisé !