L'Est Républicain : Quelle analyse tirez-vous de la précampagne électorale?
Jean-Pierre Chevènement: Étienne Butzbach s'investit pleinement dans ses fonctions de Maire. Il affirme son autorité. Il y était préparé par son expérience d'adjoint. Il dynamise et renouvelle ses équipes. La municipalité a rempli pleinement son programme de 2001: revitalisation économique avec le Techn'Hom, organisation de l'agglomération autour de la CAB, ville une, sûre et solidaire, et enfin attractivité de Belfort.
Étienne Butzbach a déjà rassemblé des composantes diverses, pas seulement issues du MRC et du PCF, mais aussi des écologistes indépendants et des socialistes unitaires. Il a su puiser dans les forces vives des ferments de renouveau, je pense à des syndicalistes de grandes entreprises, à des universitaires, à des représentants du milieu associatif et des professions libérales, etc.
Notre but est de faire une liste de rassemblement de la gauche et de progrès largement ouverte. En face, je ne vois pas grand-chose pour le moment. Il y a deux candidats de droite et je ne sais pas à qui attribuer la palme de la réaction. Si M.Meslot a une dent contre la justice, ce n'était pas une raison de réclamer le déménagement du tribunal! Quant à M.Grudler, je me souviens d'une opposition essentiellement négative au plan municipal.
Bref, je suis raisonnablement confiant surtout si après un galop d'essai, les socialistes locaux se rallient à la proposition d'une liste de large union qui leur a été faite.
Jean-Pierre Chevènement: Étienne Butzbach s'investit pleinement dans ses fonctions de Maire. Il affirme son autorité. Il y était préparé par son expérience d'adjoint. Il dynamise et renouvelle ses équipes. La municipalité a rempli pleinement son programme de 2001: revitalisation économique avec le Techn'Hom, organisation de l'agglomération autour de la CAB, ville une, sûre et solidaire, et enfin attractivité de Belfort.
Étienne Butzbach a déjà rassemblé des composantes diverses, pas seulement issues du MRC et du PCF, mais aussi des écologistes indépendants et des socialistes unitaires. Il a su puiser dans les forces vives des ferments de renouveau, je pense à des syndicalistes de grandes entreprises, à des universitaires, à des représentants du milieu associatif et des professions libérales, etc.
Notre but est de faire une liste de rassemblement de la gauche et de progrès largement ouverte. En face, je ne vois pas grand-chose pour le moment. Il y a deux candidats de droite et je ne sais pas à qui attribuer la palme de la réaction. Si M.Meslot a une dent contre la justice, ce n'était pas une raison de réclamer le déménagement du tribunal! Quant à M.Grudler, je me souviens d'une opposition essentiellement négative au plan municipal.
Bref, je suis raisonnablement confiant surtout si après un galop d'essai, les socialistes locaux se rallient à la proposition d'une liste de large union qui leur a été faite.
Une nouvelle fois, des voix s'élèvent pour dénoncer la position hégémonique du MRC...
Trêve d'hypocrisie! Des propositions très équilibrées ont été faites aux socialistes pour la composition du prochain conseil municipal. Il est normal et c'est ce qui a été convenu avec François Hollande, que la liste de rassemblement se fasse derrière le maire sortant. On ne peut pas à la fois proclamer une alliance et faire la peau de ceux auxquels on la propose.
J'ajoute que dans la dernière proposition que j'ai faite à François Hollande, le MRC était prêt à faire preuve de flexibilité aussi bien sur le poste de sénateur que celui de président de la CAB.
À Belfort, l'union de la gauche semble chimérique. N'en portez-vous pas la responsabilité?
Il ne faut pas renverser les rôles. Le PS local m'a fait battre en 2002 et 2007. En 2002, M.Ackermann n'a pas créé les meilleures conditions du rassemblement au second tour en employant à mon égard des épithètes que je ne veux pas rappeler. En 2007, M.Kern s'est maintenu six mois jusqu'à trois semaines du premier tour, contre un accord national qui réservait la 2e circonscription au MRC. Il a entretenu lui-même le feuilleton de la discorde. À peine s'était-il retiré que surgissait un candidat dissident, Alain Dreyfus-Schmidt, soutenu par la plupart des caciques du PS local. Pour créer une dynamique unitaire, on peut faire mieux.
Je ne sais pas où serait ma responsabilité. J'ai démissionné de mon mandat de maire le 18 juin dernier, ce qui était une forme d'appel à la conscience des socialistes pour conserver Belfort et le Département à la gauche.
Avez-vous contacté François Hollande pour essayer de remettre un peu d'ordre à gauche avant les municipales?
Je lui ai écrit une lettre en date du 20 novembre pour lui indiquer que nous étions prêts à faire preuve de flexibilité sur les deux points déjà évoqués à deux conditions: que le maire sortant conduise la liste et que chaque parti soit libre de désigner ses candidats dans les cantons qui aujourd'hui sont les siens.
On murmure que vous préféreriez une victoire de la droite à celle de vos frères ennemis du PS aux municipales?
En rapportant ces rumeurs malveillantes, vous vous faites involontairement, bien sûr, le relais des socialistes les plus sectaires. Il y a des désaccords de fond entre le MRC et le PS, depuis le traité de Maastricht, depuis le référendum de 1992, jusqu'à celui du 29 mai 2005. Cela n'a pas empêché un accord avec Ségolène Royal pour dépasser le clivage entre le "oui" et le "non". Le procès que me font les socialistes locaux est la marque d'une intolérance et d'une ambition excessives. Ils veulent tout.
M.Ackermann ne devrait pas oublier qu'il est président du conseil général avec le soutien de cinq conseillers généraux MRC. M.Dreyfus-Schmidt est sénateur depuis près de 30 ans. Il ne le serait pas si la gauche n'avait pas reconquis le département et la Ville en 1976-1977. Je pense y avoir été pour quelque chose...
Les propositions que j'ai faites sont honnêtes. Les Belfortains jugeront au fond, sur la valeur des personnes. C'est pourquoi je suis confiant dans les résultats des prochaines municipales. Il ne suffit pas d'accrocher une pancarte sur laquelle on aurait écrit UMP ou Modem ou PS autour du cou d'un âne pour le transformer en étalon. Je parle en général, bien évidemment. M.Butzbach lui, peut se prévaloir d'un excellent bilan. Il a un projet, il est capable de renouveler la donne. Il fera un bon maire!
Propos recueillis par Dominique Campistron
Trêve d'hypocrisie! Des propositions très équilibrées ont été faites aux socialistes pour la composition du prochain conseil municipal. Il est normal et c'est ce qui a été convenu avec François Hollande, que la liste de rassemblement se fasse derrière le maire sortant. On ne peut pas à la fois proclamer une alliance et faire la peau de ceux auxquels on la propose.
J'ajoute que dans la dernière proposition que j'ai faite à François Hollande, le MRC était prêt à faire preuve de flexibilité aussi bien sur le poste de sénateur que celui de président de la CAB.
À Belfort, l'union de la gauche semble chimérique. N'en portez-vous pas la responsabilité?
Il ne faut pas renverser les rôles. Le PS local m'a fait battre en 2002 et 2007. En 2002, M.Ackermann n'a pas créé les meilleures conditions du rassemblement au second tour en employant à mon égard des épithètes que je ne veux pas rappeler. En 2007, M.Kern s'est maintenu six mois jusqu'à trois semaines du premier tour, contre un accord national qui réservait la 2e circonscription au MRC. Il a entretenu lui-même le feuilleton de la discorde. À peine s'était-il retiré que surgissait un candidat dissident, Alain Dreyfus-Schmidt, soutenu par la plupart des caciques du PS local. Pour créer une dynamique unitaire, on peut faire mieux.
Je ne sais pas où serait ma responsabilité. J'ai démissionné de mon mandat de maire le 18 juin dernier, ce qui était une forme d'appel à la conscience des socialistes pour conserver Belfort et le Département à la gauche.
Avez-vous contacté François Hollande pour essayer de remettre un peu d'ordre à gauche avant les municipales?
Je lui ai écrit une lettre en date du 20 novembre pour lui indiquer que nous étions prêts à faire preuve de flexibilité sur les deux points déjà évoqués à deux conditions: que le maire sortant conduise la liste et que chaque parti soit libre de désigner ses candidats dans les cantons qui aujourd'hui sont les siens.
On murmure que vous préféreriez une victoire de la droite à celle de vos frères ennemis du PS aux municipales?
En rapportant ces rumeurs malveillantes, vous vous faites involontairement, bien sûr, le relais des socialistes les plus sectaires. Il y a des désaccords de fond entre le MRC et le PS, depuis le traité de Maastricht, depuis le référendum de 1992, jusqu'à celui du 29 mai 2005. Cela n'a pas empêché un accord avec Ségolène Royal pour dépasser le clivage entre le "oui" et le "non". Le procès que me font les socialistes locaux est la marque d'une intolérance et d'une ambition excessives. Ils veulent tout.
M.Ackermann ne devrait pas oublier qu'il est président du conseil général avec le soutien de cinq conseillers généraux MRC. M.Dreyfus-Schmidt est sénateur depuis près de 30 ans. Il ne le serait pas si la gauche n'avait pas reconquis le département et la Ville en 1976-1977. Je pense y avoir été pour quelque chose...
Les propositions que j'ai faites sont honnêtes. Les Belfortains jugeront au fond, sur la valeur des personnes. C'est pourquoi je suis confiant dans les résultats des prochaines municipales. Il ne suffit pas d'accrocher une pancarte sur laquelle on aurait écrit UMP ou Modem ou PS autour du cou d'un âne pour le transformer en étalon. Je parle en général, bien évidemment. M.Butzbach lui, peut se prévaloir d'un excellent bilan. Il a un projet, il est capable de renouveler la donne. Il fera un bon maire!
Propos recueillis par Dominique Campistron