Marianne : Le MRC dit vouloir un « candidat républicain » en 2012. Ce pourrait être vous. Comment ne pas imaginer que cette annonce est une manière de faire pression sur le PS ?
Jean-Pierre Chevènement : Il faut mesurer la situation gravissime dans laquelle nous sommes et qui vient confirmer nos prises de position passées. Nous avons combattu le Traité de Maastricht qui a mis la nation en congés. Il nous faut donc redynamiser le pays en lui donnant un projet. Tout cela est possible, mais pose la question de l’avenir de la monnaie unique dont l’erreur de conception est évidente.
Pouvons-nous faire confiance à ceux qui nous ont entraîné dans cette impasse ? Le PS et la droite sont solidairement responsables du Traité de Maastricht et de la remise en cause du vote des Français en 2005 par le Traité de Lisbonne. Nous ne pouvons pas avoir confiance en nos élites, de droite comme de gauche, pour faire bouger les lignes et affronter une crise de l’euro qui a toutes les chances de rebondir cet été. Derrière la Grèce, se profilent le Portugal, l’Espagne… Les élites n’ont aucune idée de comment faire naître une Europe solide capable de faire bonne mesure face à la « Chinamérique ».
À qui peut-on donc faire confiance ? À un candidat républicain. Le PS, lui, n’est pas conscient de l’extrême fragilité de l’euro et est incapable d’imaginer les solutions qu’il faut apporter à la crise.
Jean-Pierre Chevènement : Il faut mesurer la situation gravissime dans laquelle nous sommes et qui vient confirmer nos prises de position passées. Nous avons combattu le Traité de Maastricht qui a mis la nation en congés. Il nous faut donc redynamiser le pays en lui donnant un projet. Tout cela est possible, mais pose la question de l’avenir de la monnaie unique dont l’erreur de conception est évidente.
Pouvons-nous faire confiance à ceux qui nous ont entraîné dans cette impasse ? Le PS et la droite sont solidairement responsables du Traité de Maastricht et de la remise en cause du vote des Français en 2005 par le Traité de Lisbonne. Nous ne pouvons pas avoir confiance en nos élites, de droite comme de gauche, pour faire bouger les lignes et affronter une crise de l’euro qui a toutes les chances de rebondir cet été. Derrière la Grèce, se profilent le Portugal, l’Espagne… Les élites n’ont aucune idée de comment faire naître une Europe solide capable de faire bonne mesure face à la « Chinamérique ».
À qui peut-on donc faire confiance ? À un candidat républicain. Le PS, lui, n’est pas conscient de l’extrême fragilité de l’euro et est incapable d’imaginer les solutions qu’il faut apporter à la crise.
Cela signifie qu’il n’y aura plus d’accords électoraux avec le PS ?
Lorsque l’on n’est pas d’accord sur le fond, il faut soit un candidat distinct, soit un accord politique. Cet accord n’existe pas. D’autant que se pose la question de l’alliance du PS avec Europe écologie qui prône la décroissance, la sortie du nucléaire et refuse le progrès. Pour notre part, nous subordonnons toute alliance électorale à un accord politique de fond. Mais nous avons aujourd’hui le sentiment que le Parti socialiste n’est pas sorti de l’ornière sociale libérale.
Vous ne semblez pas plus disposé à tendre la main aux responsables politiques qui se revendiquent comme « républicains », à droite comme à gauche ? Mélenchon, Villepin ou bien encore Dupont-Aignan ?
Pour ce qui est de Jean-Luc Mélenchon, la question de la souveraineté nationale pose un vrai problème. Nos amis du Front de gauche n’ont pas les idées très claires sur le sujet…
Dominique de Villepin, je l’ai déjà dit et le redit, a toujours sa carte de l’UMP. Sur la crise de l’euro et du capitalisme, je l’attends encore. En un sens, Nicolas Sarkozy en a plus dit sur le sujet lors de son discours de Toulon que ne l’a jamais fait Dominique de Villepin. Mais laissons le temps au temps.
Enfin, en ce qui concerne Nicolas Dupont-Aignan, je considère que pour faire bouger les lignes il est souhaitable d’avoir une certaine expérience de l’Etat. Ça n’enlève rien au mérite de Nicolas Dupont-Aignan que j’estime beaucoup. Il n’est pas certain d’ailleurs que Nicolas Dupont-Aignan partage notre souci de faire de la gauche, une gauche à la hauteur…
Votre regard sur la classe politique est sévère. Comment jugez-vous les événements qui agitent le sommet de l’Etat, à commencer par l’affaire Woerth – Bettencourt ?
Le climat en politique devient délétère quand les questions de fond ne sont plus posées. La seule solution pour que souffle à nouveau un vent salubre sur notre démocratie, c’est d’aller à l’essentiel. Le reste n’est que distraction.
Source : Marianne2.fr
Lorsque l’on n’est pas d’accord sur le fond, il faut soit un candidat distinct, soit un accord politique. Cet accord n’existe pas. D’autant que se pose la question de l’alliance du PS avec Europe écologie qui prône la décroissance, la sortie du nucléaire et refuse le progrès. Pour notre part, nous subordonnons toute alliance électorale à un accord politique de fond. Mais nous avons aujourd’hui le sentiment que le Parti socialiste n’est pas sorti de l’ornière sociale libérale.
Vous ne semblez pas plus disposé à tendre la main aux responsables politiques qui se revendiquent comme « républicains », à droite comme à gauche ? Mélenchon, Villepin ou bien encore Dupont-Aignan ?
Pour ce qui est de Jean-Luc Mélenchon, la question de la souveraineté nationale pose un vrai problème. Nos amis du Front de gauche n’ont pas les idées très claires sur le sujet…
Dominique de Villepin, je l’ai déjà dit et le redit, a toujours sa carte de l’UMP. Sur la crise de l’euro et du capitalisme, je l’attends encore. En un sens, Nicolas Sarkozy en a plus dit sur le sujet lors de son discours de Toulon que ne l’a jamais fait Dominique de Villepin. Mais laissons le temps au temps.
Enfin, en ce qui concerne Nicolas Dupont-Aignan, je considère que pour faire bouger les lignes il est souhaitable d’avoir une certaine expérience de l’Etat. Ça n’enlève rien au mérite de Nicolas Dupont-Aignan que j’estime beaucoup. Il n’est pas certain d’ailleurs que Nicolas Dupont-Aignan partage notre souci de faire de la gauche, une gauche à la hauteur…
Votre regard sur la classe politique est sévère. Comment jugez-vous les événements qui agitent le sommet de l’Etat, à commencer par l’affaire Woerth – Bettencourt ?
Le climat en politique devient délétère quand les questions de fond ne sont plus posées. La seule solution pour que souffle à nouveau un vent salubre sur notre démocratie, c’est d’aller à l’essentiel. Le reste n’est que distraction.
Source : Marianne2.fr