Verbatim express
- Faire trébucher la gauche n'est pas mon but et ne l'a jamais été. Mon but a été de peser sur la gauche pour la mettre à la hauteur des défis que notre pays rencontre. En 2002, mon projet était en avance sur la crise.
- Nous faisons face à une crise majeure, la plus profonde que la France aura connue depuis la seconde guerre mondiale. La monnaie unique se casse la figure, et ce n'est pas par hasard. La conception même de la monnaie unique était erronée.
- On a juxtaposé 17 pays dont la souveraineté monétaire a été déléguée à une banque centrale indépendante qui n'a qu'un but : lutter contre l'inflation, et qui crée un chômage de masse pour parvenir à cet objectif. En même temps on voit se creuser les écarts de compétitivité entre les pays industriels, comme l'Allemagne, et les pays d'Europe du sud qui, si cela continue, vont devenir un vaste Mezzogiorno.
- Le drame de notre pays c'est la rétrécissement de sa base industrielle
- L’intérêt de l'Allemagne n'est probablement pas que l'euro disparaisse. Il faut la mettre face à ses responsabilités. Si elle ne veut pas les prendre, il faut faire muter la monnaie unique en monnaie commune.
- Nous avons un euro très au dessus de son cours de lancement, un euro surévalué. Aucun candidat ne le dit. Cela pèse sur l'activité. Un moyen d'organiser la reprise est de faire tomber le cours de l'euro.
- Nous avons le paradoxe d'avoir une monnaie à la fois branlante et surévaluée.
- Le mérite de Jean-Luc Mélenchon est de s'être échappé de l'orthodoxie.
- Les classes populaires ce ne sont pas uniquement les gens qui vivent sous le seuil de pauvreté. Les ouvriers et employés représentent encore 60% de la population. Ils ne vivent plus dans les centres villes et ne vivent même pas dans les quartiers sensibles mais dans les grandes banlieues, dans les zones péri-urbaines, pavillonnaires. Ce sont ces Français auxquels il faut rendre la confiance en l'avenir.
- Seule l'organisation de la croissance au niveau européen peut nous permettre des plus-values fiscales, la réduction des déficits et le remboursement de la dette.
- A propos du "Acheter français" : Ce serait comique si ce n'était si triste. Tous ces candidats ont été pour les textes européens, pour la libération des capitaux, pour la monnaie unique, pour l'OMC. On en voit le résultat.
- Je crois beaucoup au protectionnisme monétaire. Nous sommes surévalués.
- A propos de l'accord PS/EELV : Je suis fondamentalement hostile à cet accord. C'est se tirer une balle dans le pied. Pourrait-on supprimer le tiers de notre potentiel nucléaire en fermant des usines qui marchent ? En revanche, qu'on renforce les normes de sécurité, cela me paraît tout à fait normal.
- L’Allemagne peut être l’accélérateur du déclin de l'Europe sur le plan démographique mais également sur le plan économique en transformant le sud de l'Europe en Mezzogiorno et avec une idéologie technophobe parée aux couleurs de l'écologie.
- Les Français ne sont pas idiots. Ils sont désemparés mais ont des raisons de l'être. On les a fourvoyés pendant 20 ans avec des idées fausses. On leur a fait croire que l'Europe allait résoudre tous les problèmes. C'est absolument faux. L'Europe nous rend, à bien des égards, impuissants.
- Lionel Jospin m'impute 2002 mais il devrait faire un examen de conscience. Avait-il un projet? Est-ce que ce projet correspondait à la situation ? Seulement 11% d'ouvriers ont voté pour Lionel Jospin. Ce n'est pas la faute de Jean-Pierre Chevènement.