Les économistes institutionnels (ainsi « le Cercle des économistes », dans un petit essai intitulé Politique économique de droite, politique économique de gauche, aux éditions Perrin) nous expliquent savamment qu’il faut « donner leur juste place aux contraintes ».
Ils les citent : l’ouverture croissante aux échanges avec les pays émergeants à coûts salariaux faibles, la concurrence fiscale et la limitation des déficits publics qui imposent de revoir les dépenses publiques, les normes européennes résultant des accords internationaux et du poids des actionnaires étrangers, l’impossibilité de changer le mandat de la Banque Centrale Européenne, etc.
Ce sont ces tabous qu’il faut justement faire sauter si on veut « redonner de l’air » aux économies européennes et particulièrement à la nôtre.
Ils les citent : l’ouverture croissante aux échanges avec les pays émergeants à coûts salariaux faibles, la concurrence fiscale et la limitation des déficits publics qui imposent de revoir les dépenses publiques, les normes européennes résultant des accords internationaux et du poids des actionnaires étrangers, l’impossibilité de changer le mandat de la Banque Centrale Européenne, etc.
Ce sont ces tabous qu’il faut justement faire sauter si on veut « redonner de l’air » aux économies européennes et particulièrement à la nôtre.
Peut-on le faire ? J’observe à ce stade que nos économistes institutionnels veulent surtout interdire le débat sur ces sujets cruciaux pour l’orienter vers leurs sempiternelles « réformes de structures » (libérales s’entend) qui faisaient déjà les conclusions du sommet de Lisbonne en 2000.
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Jean-Luc Greau, dans un excellent article de la revue Le Débat (septembre-octobre 2006) intitulé : « Reconstruire l’Europe économique », montre au contraire « la déraison intrinsèque du libre échange dans un monde profondément hétérogène » et ouvre des perspectives qu’on ne s’étonnera pas de voir reprises dans l’accord PS-MRC du 9 décembre 2006 : l’Europe commerciale, la promotion d’« entreprises européennes », l’Europe de l’énergie.
Jean-Luc Greau souligne que « la Commission européenne, aux prises avec des milliers de lobbies, n’a ni la légitimité, ni la liberté d’action quotidienne pour promouvoir des actions d’intérêt général et de vaste portée. Le processus de la reconstruction (ou de la réorientation) de l’Europe appelle un véritable débat politique préalable, impliquant les gouvernements, les parlements nationaux et les opinions ». On ne saurait mieux dire. Enfin un économiste libre qui ne cherche pas à vider l’action politique de son sens !
Jacques Sapir, dans Les économistes contre la démocratie (chez Albin Michel), avait déjà dénoncé la prétention de certains « experts » à se substituer aux citoyens, bref à la République.
Il est temps de briser ce carcan de la pensée libérale mondialisée, profondément hostile à l’idée de la souveraineté populaire, par avance disqualifiée sous l’anathème de « populiste ».
Il faut réintroduire l’Histoire, au sens où le romancier américain Philip Roth la définit : le processus par lequel l’imprévu devient inévitable. Ségolène Royal par exemple.
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Jean-Luc Greau, dans un excellent article de la revue Le Débat (septembre-octobre 2006) intitulé : « Reconstruire l’Europe économique », montre au contraire « la déraison intrinsèque du libre échange dans un monde profondément hétérogène » et ouvre des perspectives qu’on ne s’étonnera pas de voir reprises dans l’accord PS-MRC du 9 décembre 2006 : l’Europe commerciale, la promotion d’« entreprises européennes », l’Europe de l’énergie.
Jean-Luc Greau souligne que « la Commission européenne, aux prises avec des milliers de lobbies, n’a ni la légitimité, ni la liberté d’action quotidienne pour promouvoir des actions d’intérêt général et de vaste portée. Le processus de la reconstruction (ou de la réorientation) de l’Europe appelle un véritable débat politique préalable, impliquant les gouvernements, les parlements nationaux et les opinions ». On ne saurait mieux dire. Enfin un économiste libre qui ne cherche pas à vider l’action politique de son sens !
Jacques Sapir, dans Les économistes contre la démocratie (chez Albin Michel), avait déjà dénoncé la prétention de certains « experts » à se substituer aux citoyens, bref à la République.
Il est temps de briser ce carcan de la pensée libérale mondialisée, profondément hostile à l’idée de la souveraineté populaire, par avance disqualifiée sous l’anathème de « populiste ».
Il faut réintroduire l’Histoire, au sens où le romancier américain Philip Roth la définit : le processus par lequel l’imprévu devient inévitable. Ségolène Royal par exemple.