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Crise: Chevènement demande à Sarkozy un soutien public au rachat de dette par la BCE


Dépêche AFP, lundi 8 août 2011, 18h32.


Crise: Chevènement demande à Sarkozy un soutien public au rachat de dette par la BCE
Jean-Pierre Chevènement a écrit lundi à Nicolas Sarkozy pour lui demander d'"agir" auprès d'Angela Merkel afin que la décision de la Banque centrale européenne de racheter des titres de dette espagnols et italiens soit "publiquement soutenue" à la fois par Paris et Berlin.

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé d'intervenir jeudi pour tenter d'éteindre les feux de crise de la dette en zone euro, notamment en reprenant ses interventions sur le marché obligataire. Elle a indiqué dimanche qu'elle allait le faire de manière "active", une déclaration interprétée comme l'annonce qu'elle allait racheter de la dette de l'Italie et de l'Espagne.

Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) a envoyé un courrier à Nicolas Sarkozy, dont il a adressé une copie à l'AFP, pour lui "suggérer d'agir auprès de la chancelière allemande pour que la décision prise à une majorité écrasante par le Conseil des Gouverneurs de la BCE le 4 août soit publiquement soutenue par l'Allemagne et la France dans les prochains jours".

"Seul le rachat massif des titres et dettes espagnols et italiens peut aujourd'hui permettre de sauvegarder la cohésion de la zone euro", estime l'ancien ministre de François Mitterrand dans ce courrier.

"L'action de la BCE pourrait se faire par le canal du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Seule une telle 'arme nucléaire' peut aujourd'hui faire reculer la spéculation", d'après lui.

Dans un communiqué transmis à l'AFP, le sénateur du Territoire de Belfort ajoute par ailleurs que le FESF est selon lui "sous-doté", avec une "capacité opérationnelle de 225 milliards d'euros pour une pyramide de dette de 3.400 milliards si on cumule les dettes publiques des pays actuellement sous tension". Il "suggère que les candidats socialistes ensemble (le) rejoignent" dans sa demande à M. Sarkozy.


Rédigé par Chevenement.fr le Lundi 8 Août 2011 à 19:08 | Lu 3367 fois



1.Posté par Jules DUNORD le 08/08/2011 23:19
Généralement je suis en phase avec les positions de JP Chevènement mais je ne le suis pas du tout sur celle-ci.

Nous devons nous poser plusieurs questions : pourquoi les Etats ont-ils de telles dettes ? à qui profite le crime ? que va-t-il se passer si la BCE rachète la dette des Etats ?

La dette des Etats n’est pas la conséquence de l’augmentation des dépenses mais plutôt la diminution des recettes via tout un arsenal (niches fiscales, parachutes dorés ..) mis à la disposition des nantis de la planète. C’est encore eux qui retireront les marrons du feu. En spéculant sur la dette des Etats, le marché va s’effondrer, les petits porteurs vont être ruinés et les nantis rachèteront à bas prix pour devenir encore plus riches.

L’Europe, en rachetant via la BCE la dette des Etats, va imposer son diktat à ces Etats à savoir réduire encore les dépenses sans augmenter les recettes. Et le peuple sera toujours « le couillon de service ».
Lors de la chute du communisme, personne n’a essayé de le retenir et c’est tant mieux. Lors de la chute du capitalisme ultra libéral, il faut faire de même.

2.Posté par Archipenko Simon le 09/08/2011 09:30
Facebook
August Bebel disait:"quand la bourgeoisie te fait un compliment, c'est que tu as fait une connerie". Aujourd'hui Valls soutient l'initiative de Jean-Pierre Chevènement. pourquoi s'obstiner à vouloir sauver ce que déjà les autres pays refusent et bien entendu les Français?

3.Posté par Patrick LENORMAND le 09/08/2011 23:01
Et pourquoi faut-il que l''organisation eurpéenne soit sauvée ?
C''est-elle qui nous a mis dans la situation où l''on se trouve avec notamment les délocalisations, la destruction de notre industrie, les privatisations.... Et en plus écrire à Sarko !
Je ne vous comprends plus Monsieur Chevenement.

4.Posté par Jules DUNORD le 10/08/2011 20:04
Tout compte fait, M. Chevènement, ce n’était peut-être pas une mauvaise idée d’écrire à N. Sarkozy.

En effet, celui-ci abandonna aussitôt ses vacances et rappliqua dare-dare à Paris pour une réunion exceptionnelle. Le matin, avant son arrivée, la bourse était en hausse. Dès le début de cette réunion, elle replongea pour terminer à plus de -5% avec des – 15% pour certaines banques. Comme quoi le président inspire la confiance.

Bien vu, encore une action de ce style et le locataire de l’Elysée ainsi que les financiers ultralibéraux ne s’en remettront pas.

5.Posté par Jean-Yves LE GOFF le 11/08/2011 10:15
Je ne comprends pas.
L'occasion est unique pour le politique de reprendre la main sur le monde de la finance.
Mettre en oeuvre le SLAM fera immédiatement fuir les spéculateurs et assainira le marché. il ne restera que les investissements industriels, à plus long terme avec moins de pression sur les résultats, davantage de salaires distribués et davantage de moyens consacrés à la recherche....

6.Posté par Jacques POUZET le 11/08/2011 12:13
LE S L A M ? pitié pour les nuls.
Le "politique" ? la finance ? des noms!!!

7.Posté par Jean-Yves LE GOFF le 11/08/2011 15:32
Le SLAM : http://www.monde-diplomatique.fr/2007/02/LORDON/14458

Un exemple :
un spéculateur achète pour 10 000€ d'actions. Le titre monte de 25% par an pendant 4 ans.
Au but de 4 ans le portefeuille vaut donc 10 000*1.25^4=24 414,06

Le spéculateur décide de vendre.

Le SLAM limite la plus-value financière à environ 8% par an (valeur choisie à partir des taux d'intérêts plus une prime de risque).
À 8% par an on aurait une valorisation à: 10 000*1.08^4=13 604,89
TOUT ce qui est au dessus est ratiboisé par l'impôt.
soit : 24 414,06 - 13 604,89 = 10 809,17

Au moment de la vente des titres, l'argent circule dans un circuit géré par l'état français qui prélève au passage le SLAM, c'est à dire 10 809,17 €.
Le spéculateur trouve sur sa ligne de liquidités 13 604,89 €

Il n'a plus intérêt à spéculer ! il peut songer à des investissements industriels ! Le patron de la société peut songer à investir dans la Recherche, augmenter les salaires puisque la pression des actionnaires est plus faible.

8.Posté par Jacques POUZET le 11/08/2011 17:41
à Jean-Yves LE GOFF
J'ai simplement voulu dire que si on veut que le citoyen non seulement comprenne mais puisse soutenir une position politique, il faudrait sérieusement investir en pédagogie.
vous m'excuserez de ne pas lire "le monde diplomatique". je ne suis qu'un modeste ingénieur civil des Mines qui n'a même pas ètè reçu à Polytechnique

9.Posté par Jean-Yves LE GOFF le 12/08/2011 09:39
à Jacques POUZET
Je comprends votre intervention.
Mon premier message se voulait un peu énigmatique pour pousser le lecteur ne connaissant pas le SLAM à aller s'informer. Il est vrai que donner davantage d'éléments est sans doute préférable.
Je note qu'aucun personnage politique ne s'est prononcé sur le SLAM.
J'avais envoyé un courrier aux principaux candidats à l'élection présidentielle française de 2007 sans avoir obtenue une seule réponse publique ou privée, y compris de la part des partis extrêmes.

10.Posté par Jacques POUZET le 12/08/2011 10:57
à Jean-Yves LE GOFF
Merci de ne pas avoir mal pris mon commentaire. J'ai déjà eu sur cette lettre quelques échanges
-sans suite- de l'intérêt de formuler pour le citoyen qui n'a pas nécessairement les prérequis et donc pas le temps de s'approprier les positions fortes et au niveau pertinent qu'exprime J P C.
Tout particulièrement dans la période actuelle "eurofinancière" , c'est particulièrement regrettable pour son audience et la place très restreinte que lui offrent les médias qui ont besoin de " prêt à consommer" , quelque soient les plats.
J'espère que cette question sera abordée à CARROS.

11.Posté par Bernard DECOME le 12/08/2011 15:25
A Yves Le Goff
Je suis moi aussi ingénieur mais j''avoue que j’ai quelquefois un peu de mal à suivre le discours de JPC. Pourtant je lui fais confiance depuis 1974 date de mon entrée au PS courant CERES. Personnellement je n''ai jamais été déçu il est le seul homme politique à avoir une vision aussi claire de la situation où le pays se trouve et des solutions à apporter pour lui éviter d’aller dans le mur. Si ça peut consoler Yves le Goff les camarades avec qui je milite depuis mon adhésion au PS et qui sont maintenant comme moi au MRC font tous la même réflexion : > Mais à sa décharge, peut-on avoir comme lui une vision aussi générale de la marche du monde avec les conséquences qu’elle entraîne pour la France tout en vulgarisant ses explications.

12.Posté par Jean-Yves LE GOFF le 13/08/2011 11:22

Je suis depuis quelque temps les réflexions de M. CHEVÈNEMENT et je dois dire que je regrette de ne pas les avoir regardé de plus près plus tôt. J'ai voté pour JPC aux élections de 2002 et je ne le regrette pas, malgré les critiques qui ont été faites. Je le referai en 2012 en cas de candidature.
Mon vote a toujours été guidé par les propositions des candidats, pas la mousse qu'il peut y avoir autour. Je ne suis pas d'accord avec ce que l'on appelle le vote utile dans la mesure où il est contraire à mes convictions.
Au sujet des programmes politiques et du devoir du citoyen de se déterminer et de voter, je me souviens d'un tableau à double entrée proposé par le journal Ouest-France lors d'une des dernières élections où l'on pouvait lire la position de chaque candidat sur tous les enjeux de la mandature à venir. J'ai apprécié ce travail même s'il est réducteur, il permet à chacun de faire un premier tri. Ce fut une belle oeuvre de pédagogie.

Au sujet des contenus, quelques éléments me semblent déterminants:

Il nous faut une nation forte pour que chacun ait envie de s'y insérer. C'est un des points importants que je retiens des discours de M. CHEVÈNEMENT.

Il est vrai que j'ai l'impression que beaucoup de personnes ont presque oublié que la France est restée forte, Ils se disent que l'on ne peut plus rien faire. Utiliser l'anglais est devenu un réflexe pour ceux qui ont la volonté de se montrer "dans le coup". Je trouve cette démarche révélatrice et elle sous entend que la langue française est dans leur tête une langue dépassée, finie. Ce n'est pas la marque de personnes conquérantes. Comment peut-on avoir accepté que la société RENAULT communique d'abord en anglais, que les CA se déroulent en anglais ? Cela peut paraître un détail pour certains, mais c'est pour moi symptomatique d'une certaine résignation.

Enfin, pour en revenir à l'objet de la demande de M. CHEVÈNEMENT à M. SARKOZY, je suis d'accord avec cette position qui est nécessaire, c'est bien sûr une mesure d'urgence. Il faut limiter au maximum les problèmes financiers, freiner l'impact sur l'économie réelle.

Le SLAM dont j'ai parlé un peu plus haut est une des mesures qui pourraient être prises et qui signifieraient clairement que la sphère politique a repris son rôle, primant sur celui de la sphère économique.
Associé à une taxe de type TOBIN comme celle prônée par ATTAC, le signal serait assez fort et montrerait au monde de la finance que la récréation est finie.

13.Posté par Bernard DECOME le 13/08/2011 14:01
Ceux qui ont lu la petite brochure de JPC "pourquoi je serai candidat", ne doivent pas êtres surpris par l''initiative qu’il a prise en écrivant à N.Sarkozy. Sa demande d’intervention auprès de la BCE pour le rachat des titres de dettes des états sur les marchés financiers vise à casser la spéculation. Il faut se reporter au chapitre "De nouvelles règles du jeux pour la zone euro". On peut se rendre compte que JPC avait pressenti ce qui allait se passer avec la dégringolade des bourses et que sans cette mesure tout devrait recommencer. Si je me souviens bien il disait au sujet de la crise en 2008 que rien n''était réglé et que celle-ci était encore devant nous. Nous l''avons vu, il avait raison et je crains que nous le voyions encore.

14.Posté par Jean-Yves LE GOFF le 13/08/2011 14:37
Je vois moi aussi une dégringolade se profiler l'an prochain lorsque le "problème" - toujours non réglé - de la dette grecque se présentera, associé aux menaces qui pèsent sur l'Espagne, l'Italie et la France (en clair: l'Europe du sud ).
D'une certaine manière une énorme chute pourrait être bénéfique dans la mesure où elle contraindrait les gouvernements à réellement reprendre le pouvoir sur la sphère financière et à réfléchir en France sur une politique industrielle comme celle qui est évoquée dans l'ouvrage "la France est-elle finie ?" et aussi lors du colloque du 4 avril de la fondation Respublica.

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