Agenda et médias

Colloque de la Fondation Res Publica : L'Allemagne, la crise, l'Europe


Poursuite du cycle de colloques de la Fondation Res Publica lundi 12 janvier 2009 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.


Colloque de la Fondation Res Publica : L'Allemagne, la crise, l'Europe
Avec la participation de :
  • Edouard Husson, maître de conférences à l’Université de Paris IV
  • Hans Stark, secrétaire général du Cerfa (Comité d'Etude des Relations Franco-allemandes) à l'Ifri (Institut français des relations internationales).
  • Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica

    Inscrivez-vous à l'adresse électronique res-publica@wanadoo.fr (Merci de préciser vos nom et coordonnées complètes). Pour consulter les travaux de la Fondation Res Publica, fondation reconnue d'utilité publique par décret du 30 décembre 2005, une seule adresse : www.fondation-res-publica.org.



Rédigé par Chevenement.fr le Jeudi 8 Janvier 2009 à 18:04 | Lu 3996 fois



1.Posté par BA le 19/12/2008 08:36
Le 16 décembre 2008, l’économiste ultra-libéral Guy Sorman écrit :

« L’avenir du socialisme européen est aussi, étrangement, contrarié par l’Union européenne. Construire le socialisme dans un seul pays est aujourd’hui impossible, parce que les économies de tous les États membres sont interdépendantes. Le dernier à avoir tenté de faire cavalier seul, le président socialiste français François Mitterrand, élu en 1981, a fini par céder devant les institutions européennes en 1983. Ces institutions européennes, basées sur le libre-échange, la concurrence, des déficits budgétaires limités, et des finances saines, sont fondamentalement favorables à l’économie de marché. »

http://gsorman.typepad.com/

Nous savions que l’Union Européenne était basée sur le libéralisme économique.

Nous savions que l’Union Européenne était basée sur la concurrence libre et non faussée.

Nous savions que l’Union Européenne était basée sur le principe : « Un renard libre dans un poulailler libre. »

Nous savions que l’Union Européenne était basée sur le libre-échange.

Mais il est toujours bon de le rappeler pour ceux qui se font encore des illusions sur l’Union Européenne.

Il est impossible de changer l’Union Européenne tout en restant à l’intérieur de l’Union Européenne.

2.Posté par furaxauboulot le 19/12/2008 19:09
Ayant notamment une une formation de germaniste et une vraie vision géopolitique , on peut comprendre l'attachement de JPC à une alliance solide avec l'Allemagne , et ce , d'autant qu'il est un élu de longue date d'un territoire limitrophe. Son ambition d'associer des experts allemands aux travaux de ResPublica confirme cette analyse.Loin de moi l'idée de critiquer de quelque manière que ce soit cette volonté politique . Pour autant , il me semble qu'il n'existe aucun élan dans ce sens chez nos Concitoyens , tant d'ailleurs vis-à-vis des allemands que d'autres voisins hormis ceux qui sont en contact direct avec eux. Ainsi , le nordiste regardera naturellement vers la Belgique , le pyrénéen vers l'Espagne , etc. C'est un constat . Pour les gens du Nord , les allemands restent pour les générations plus agées des individus éloignés ayant une affectation particulière pour la campagne ardennaise ( surtout au printemps). Pour les jeunes générations , la seconde langue ( pour ceux qui font des études secondaires...) est largement l'espagnol. En outre , il n'y a pas de diaspora conséquente susceptible de générer une synergie. Reste le phénomène subsidiaire des jumelages ( et des vacances aux Baléares...) qui touche finalement peu de monde. Quant aux autres régions de France , n'en parlons pas hormis celles à vocation touristiques. On ne crée pas un axe avec des Peuples qui s'ignorent ou alors , il faut un vrai effort qui ne se résume pas aux rapprochements au sommet. Il reste à trouver la recette pour faire en sorte qu'un certain idéal européen se concrétise du bas au haut de la pyramide. Si nous prenons l'exemple des italiens , nos autres voisins vont-ils franchir la Loire ? Un bémol : l'implantation dûe à l'immigration massive et ancienne mais cela vaut autant dans le Nord pour les polonais , les portugais et les espagnols. Evidemment , le raisonnement ne se cantonne pas au Nord-P-de-C , objet d'un tourisme belge et britanique assidu ( dont on ne peut que se réjouir ). L'attrait frontalier semble déterminant en termes de proximité. Qui dit attrait frontalier dit une culture proche , parfois même dans la langue , vecteur d'identité ( je suis pourtant un fervent défenseur des Etats-Nations ). Les tropismes culturels , en amont géographiques et historiques , nous questionnent. Comment concilier tout celà? Une identité politique commune et une parfaite ignorance des autres européens proportionnelle à la distance de séparation ? L'émergence d'une identité régionale qui dépasse les frontières ? Des catalans qui lorgnent vers Barcelone , des Wallons vers les nordistes etc. Reste le modèle fédérateur Français Laïque et Républicain qui se résume de plus en plus à une pratique hexagonale du pouvoir sans vision messianique , un système comme un autre en quelque sorte , avec ses déficits , ses élites louisquatorzièmes ( louisphilipardes ?). Bref , la boussole est cassée , le capitaine s'agite et change de cap quand ça l'arrange. les matelots se posent des questions et les mousses nous préparent peut-être le Potemkine. Une France malade , décrédibilisée , conservatrice à droite comme à gauche est-elle un partenaire crédible en Europe ? Comment créer un axe franco-allemand alors que chacun tire la couverture à soi , que culturellement les départements de l'est sont seuls sensibles (?) à cette initiative politique et que nous ne sommes pas en position de force ? Un modèle amorcé par Philippe Le Bel est sur le point de s'écrouler , les parlements sont de plus en plus puissants comme sous l'ancien régime et l'Europe des Peuples se résume au programme Erasmus. Une vraie reflexion sur les fondamentaux s'impose.

3.Posté par BA le 20/12/2008 20:17
Joe Biden : l'économie US pourrait « sombrer ».

AFP

20/12/2008 | Mise à jour : 17:19

Le vice-président élu des Etats-Unis Joe Biden a affirmé lors de sa première interview depuis l'élection du 4 novembre que l'économie américaine était dans un « état bien pire » que ce qu'il imaginait et qu'un second plan de relance était crucial pour éviter qu'elle ne « sombre ».

« L'économie est dans un état bien pire que ce que nous imaginions », a déclaré M. Biden au cours de l'émission "This Week", qui doit être diffusée dimanche 21 décembre sur la chaîne américaine ABC.

Le vice-président élu qui entrera en fonctions le 20 janvier a estimé qu'un second plan de relance était nécessaire pour éviter que l'économie américaine ne « sombre, purement et simplement ».

« Il va y avoir un investissement majeur, que ce soit 600 milliards de dollars ou plus, ou 700 milliards de dollars, ce qui est sûr c'est que c'est un chiffre auquel personne n'aurait pensé il y a un an », a dit M. Biden, selon des extraits de cette interview transmis à l'AFP.

Il a indiqué que l'administration de Barack Obama avait pour priorité absolue de créer des emplois et d'investir dans les infrastructures pour remettre l'économie sur des rails. Il a ajouté que les autres objectifs de l'administration en terme de politique étrangère et intérieure dépendraient entièrement du rétablissement de l'économie.

« La chose la plus importante que nous devons faire dans la nouvelle administration est d'arrêter cette hémorragie d'emplois », a insisté M. Biden.

4.Posté par BA le 20/12/2008 22:47
Pour info : LEAP/E2020 signifie « Laboratoire Européen d’Anticipation Politique / Europe 2020 ». C’est une entreprise de prospective.

LEAP/E2020 estime que la crise systémique globale connaîtra en Mars 2009 un nouveau point d’inflexion d’une importance analogue à celui de Septembre 2008. Notre équipe considère en effet que cette période de l’année 2009 va être caractérisée par une prise de conscience générale de l’existence de trois processus déstabilisateurs majeurs de l’économie mondiale, à savoir :
1-. la prise de conscience de la longue durée de la crise
2-. l’explosion du chômage dans le monde entier
3-. le risque d’effondrement brutal de l’ensemble des systèmes de pension par capitalisation.

Ce point d’inflexion sera ainsi caractérisé par un ensemble de facteurs psychologiques, à savoir la perception générale par les opinions publiques en Europe, en Amérique et en Asie que la crise en cours a échappé au contrôle de toute autorité publique, nationale ou internationale, qu’elle affecte sévèrement toutes les régions du monde même si certaines sont plus affectées que d’autres, qu’elle touche directement des centaines de millions de personnes dans le monde « développé », et qu’elle ne fait qu’empirer au fur et à mesure où les conséquences se font sentir dans l’économie réelle.

Les gouvernements nationaux et les institutions internationales n’ont plus qu’un trimestre pour se préparer à cette situation qui est potentiellement porteuse d’un risque majeur de chaos social. Les pays les moins bien équipés pour gérer socialement la montée rapide du chômage et le risque croissant sur les retraites seront les plus déstabilisés par cette prise de conscience des opinions publiques.

Dans ce GEAB N°30, l’équipe de LEAP/E2020 détaille ces trois processus déstabilisateurs (dont deux sont présentés dans ce communiqué public) et présente ses recommandations pour faire face à cette montée des risques. Par ailleurs, ce numéro est aussi comme chaque année l’occasion d’une évaluation objective de la fiabilité des anticipations de LEAP/E2020, qui permet de préciser également certains aspects méthodologiques du processus d’analyse que nous mettons en œuvre. En 2008, le taux de réussite de LEAP/E2020 est de 80 %, avec une pointe à 86 % pour les anticipations strictement socio-économiques. Pour une année de bouleversements majeurs, c’est un résultat dont nous sommes fiers.

La crise durera au moins jusqu’à la fin 2010.

Comme nous l’avons détaillé dans le GEAB N°28, la crise affectera de manière diversifiée les différentes régions du monde. Cependant, et LEAP/E2020 souhaite être très clair sur ce point, contrairement aux discours actuels des mêmes experts qui niaient l’existence d’une crise en gestation il y a trois ans, qui niaient qu’elle soit globale il y a 2 ans et qui niaient il y a seulement six mois qu’elle soit systémique, nous anticipons une durée minimale de trois ans pour cette phase de décantation de la crise [1].

Elle ne sera ni terminée au printemps 2009, ni à l’été 2009, ni au début 2010. C’est seulement vers la fin 2010 que la situation commencera à se stabiliser et s’améliorer un peu dans certaines régions du monde, à savoir l’Asie et la zone Euro, ainsi que pour les pays producteurs de matières premières énergétiques, minérales ou alimentaires [2].

Ailleurs, elle continuera. En particulier aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, et dans les pays les plus liés à ces économies, où elle s’inscrit dans une logique décennale. C’est seulement vers 2018 que ces pays peuvent envisager un retour réel de la croissance.

Par ailleurs, il ne faut pas imaginer que l’amélioration de la fin 2010 marquera un retour à une croissance forte. La convalescence sera longue ; par exemple, les bourses mettront également une décennie à revenir aux niveaux de l’année 2007, si elles y reviennent un jour. Il faut se souvenir que Wall Street mit 20 ans à revenir à ses niveaux de la fin des années 1920. Or, selon LEAP/E2020 cette crise est plus profonde et durable que celle des années 1930.

Cette prise de conscience de la longue durée de la crise va progressivement se faire jour dans les opinions publiques au cours du trimestre à venir. Et elle déclenchera immédiatement deux phénomènes porteurs d’instabilité socio-économique : la peur panique du lendemain et la critique renforcée des dirigeants du pays.

Le risque d’effondrement brutal de l’ensemble des systèmes de pension par capitalisation.

Enfin, dans le cadre des conséquences de la crise qui affecteront directement des dizaines de millions de personnes aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, au Japon, aux Pays-Bas et au Danemark en particulier [3], il faut intégrer le fait qu’à partir de cette fin d’année 2008 vont se multiplier les nouvelles concernant les pertes massives des organismes gérant les actifs censés financer ces retraites. L’OCDE estime à 4.000 milliards USD les pertes des fonds de pension pour la seule année 2008 [4].

Aux Pays-Bas [5] comme au Royaume-Uni [6], les organes de surveillance des fonds de pension viennent de lancer des cris d’alarme demandant en urgence un accroissement des cotisations obligatoires et une intervention de l’Etat.

Aux Etats-Unis, ce sont des annonces multiples d’augmentation des contributions et de diminution des versements qui sont émises à un rythme croissant [7].

Et c’est seulement dans les semaines à venir que nombre de fonds vont pouvoir faire réellement le décompte de ce qu’ils ont perdu [8].

Beaucoup s’illusionnent encore sur leur capacité à reconstituer leur capital à l’occasion d’une prochaine sortie de crise. En Mars 2009, quand gestionnaires de fonds de pension, retraités et gouvernements vont simultanément prendre conscience que la crise va durer, qu’elle va coïncider avec l’arrivée massive des « baby-boomers » à la retraite et que les bourses ont peu de chance de retrouver avant de longues années leurs niveaux de 2007 [9], le chaos va s’installer dans ce secteur et les gouvernements vont se rapprocher de plus en plus de l’obligation d’intervenir pour nationaliser tous ces fonds. L’Argentine, qui a pris cette décision il y a quelques mois apparaîtra alors comme un précurseur.

Ces tendances sont toutes déjà en cours. Leur conjonction et la prise de conscience par les opinions publiques des conséquences qu’elles entraînent constituera le grand choc psychologique mondial du printemps 2009, à savoir que nous sommes tous plongés dans une crise pire que celle de 1929 ; et qu’il n’y a pas de sortie de crise possible à court terme.

Cette évolution aura un impact décisif sur la mentalité collective mondiale des peuples et des décideurs et modifiera donc considérablement le processus de déroulement de la crise dans la période qui suivra. Avec plus de désillusions et moins de certitudes, l’instabilité socio-politique globale va s’accroître considérablement.

Notes :

[1] Il est utile de lire au sujet de cette crise une très intéressante contribution de Robert Guttmann publiée au 2ème semestre 2008 sur le site Revues.org, soutenu par la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord.

[2] D’ailleurs ce sont les matières premières qui commencent à déjà relancer le marché du transport maritime international. Source : Financial Times, 14/12/2008

[3] Puisque ce sont les pays qui ont le plus développé les systèmes de retraite par capitalisation. Voir GEAB N°23. Mais c’est aussi le cas de l’Irlande. Source : Independent, 30/11/2008

[4] Source : OCDE, 12/11/2008

[5] Source : NU.NL, 15/12/2008

[6] Source : BBC, 09/12/2008

[7] Sources : WallStreetJournal, 17/11/2008 ; Phillyburbs, 25/11/2008 ; RockyMountainNews, 19/11/2008

[8] Source : CNBC, 05/12/2008

[9] Et nous ne mentionnons même pas l’influence de l’explosion de la bulle des Bons du Trésor US qui affectera également brutalement les fonds de pension. Voir Q&A, GEAB N°30.

http://www.europe2020.org/spip.php?article575&lang=fr

5.Posté par furaxauboulot le 21/12/2008 12:16
Même si cela existe déjà dans certains établissements scolaires depuis un certain temps , il serait judicieux de promouvoir un système de jumelage généralisé concrétisé par un véritable partenariat garant d'un suivi au-delà de la scolarité . Mieux impliquer les élèves dans les instances municipales de jumelage serait une autre idée. Doubler le tout d'échanges sportifs ; pourquoi pas ? Il y a là probablement un vrai chantier.

6.Posté par BA le 22/12/2008 07:56
C'est bizarre, mais je croyais que l'euro nous protégeait ...

C'est bizarre, mais de plus en plus de Français commencent à ne plus croire le slogan, répété des milliers de fois : « L'euro nous protège. Ne vous inquiétez pas. L'euro nous protège. Heureusement que nous avons l'euro. L'euro nous protège. Surtout, il faut garder l'euro comme monnaie. L'euro nous protège. »

Dans la réalité, de plus en plus de Français commencent à comprendre.

Dans la réalité, de plus en plus de Français commencent à accepter cette triste vérité : l'euro ne nous protège de rien du tout.

L'euro ne nous protège pas du déclin de la France.

L'euro ne nous protège pas de l'affaiblissement de la France.

L'euro ne nous protège pas de l'appauvrissement généralisé du peuple français.

L'euro ne nous protège pas des délocalisations.

L'euro ne nous protège pas de la désindustrialisation de la France.

En 1992, en votant OUI au traité de Maastricht, 51,04 % de Français ont sacrifié la monnaie de la France en échange de la prospérité.

En 1992, en votant OUI au traité de Maastricht, 51,04 % de Français ont sacrifié l'honneur en échange de la prospérité.

Ils auront la pauvreté et le déshonneur.

7.Posté par furaxauboulot le 22/12/2008 20:52
Contributrice n°1 à hauteur de 20% du budget communautaire , l'Allemagne à ce jour se trouve en position de force. Quel est le deal pour l'avenir ?

8.Posté par furaxauboulot le 23/12/2008 17:33
Présidence de l'Union Européenne en 2009 ( Wikipedia):

Václav Klaus [ˈvaːʦlaf ˈklaʊ̯s], né le 19 juin 1941, est le second président de la République tchèque et un ex-président du Gouvernement. Il est l'un des hommes politiques les plus marquants de cette période, en particulier après la scission d'avec la Slovaquie (1993).

Klaus, né à Prague dans le quartier de Vinohrady, sort diplômé de l'École supérieure d'économie de Prague en 1963, et poursuit ses études en Italie (1966) et aux États-Unis (1969). Lors du Printemps de Prague, il rentre en République Tchèque et écrit des articles économiques dans Tvář, journal réformiste et non-communiste. Il poursuit ses études à l'Institut d'économie de l'Académie des Sciences tchécoslovaque (institut d'état), qu'il quitte après des pressions politiques. Il rentre alors à la Banque d'État de Tchécoslovaquie en 1970, plus particulièrement chargé du secteur stratégique des devises dites dures. Il rejoint en 1987 l'Institut des prédictions de l'Académie des Sciences de Tchécoslovaquie, institut d'état aux tendances politiques pro-perestroika. En 1995, son alma mater, l'École supérieure d'économie de Prague, lui décerne le titre de professeur de finance.

Il est docteur honoraire de plus de 50 établissements et a écrit plus d'une vingtaine de livres sur des sujets économiques, politiques ou sociaux. Il est membre de la Société du Mont Pèlerin, une organisation international de promotion du libéralisme et collabore au Cato Journal, journal du CaTo Institute, un think tank libertarien américain.

Václav Klaus, le 1er septembre 2005.Václav Klaus entre en politique peu après la Révolution de velours que connut la Tchécoslovaquie en 1989. Fort de son expérience d'économiste, il est nommé ministre fédéral des Finances de Tchécoslovaquie. En avril 1991, il devient membre fondateur du Parti démocratique civique (ODS, Občanská demokratická strana), le principal parti de la droite libérale. Il restera président de l'ODS jusqu'à l'automne 2002.

En juin 1992, l'ODS gagne les élections en République tchèque avec un programme réformateur alors qu'en Slovaquie c'est le parti nationaliste HZDS (Hnutie za demokratické Slovensko, mouvement pour une Slovaquie démocratique) de Vladimír Mečiar, ancien boxeur et membre important de la StB. La Fédération entre la République tchèque et la Slovaquie ne survit pas aux divergences politiques et les deux chefs de gouvernements s'accordent, sans consultation populaire, sur la fin de la Fédération et le partage de ses avoirs. Klaus et Mečiar créent un gouvernement fédéral provisoire qui doit se charger de diviser le pays, ce qui est réalisé au premier janvier 1993, malgré l'opposition farouche du président de l'époque Václav Havel.

Klaus reste à son poste de président du Gouvernement dans la nouvelle Tchéquie après la scission du pays et se voit réélu en 1996, même si l'ODS subit une perte d'influence au Parlement et que le gouvernement éprouve de plus en plus de difficultés à régler les problèmes économiques. À l'automne 1997, Klaus et son gouvernement doivent démissionner, officiellement suite au scandale du financement de l'ODS. Klaus est par la suite innocenté des faits qui avaient entraîné sa démission.

L'enthousiasme affiché de Václav Klaus pour l'économie de marché est souvent critiqué par les tenants du libéralisme[réf. nécessaire], qui regrettent entre autres son manque d'intérêt pour la mise en place d'un cadre légal, notamment en ce qui concerne la lutte contre la corruption et le respect des droits de propriété. Klaus a ainsi déclaré : « je ne connais pas d'argent qui soit sale »[réf. nécessaire].

L'ODS perd les élections législatives en 1998 et Miloš Zeman, président du parti social-démocrate tchèque (ČSSD) remplace Klaus au poste de président du Gouvernement. Le ČSSD est cependant minoritaire, et, pour gouverner, doit passer un « accord d'opposition » (opoziční smlouva) avec l'ODS. Klaus devient ainsi président de la Chambre basse du Parlement (Poslanecká sněmovna), et les opérations « mains propres » précédemment promises par Zeman passent à la trappe[réf. nécessaire].

L'ODS perd à nouveau les élections législatives en juin 2002. Après avoir tergiversé, Klaus démissionne de son poste de président de l'ODS, probablement « aidé » par les caciques d'un parti qui vient d'essuyer plusieurs défaites consécutives[réf. nécessaire]. Il est alors élu à l'unanimité président d'honneur de l'ODS.

Après plus de cinq années passées dans l'opposition, Klaus est élu Président de la République tchèque par les deux Chambres du Parlement le 28 février 2003, remplaçant à ce poste Václav Havel qui fut l'un de ses plus ardents opposants depuis la scission de 1993. Pour cette élection, l'ODS ne disposait initialement pas de suffisamment de voix pour faire élire son candidat. Mais après deux tours infructueux, Klaus reçut 142 voix sur 281. Le CSSD, majoritaire, miné par les rivalités, ne trouvait pas de candidat commun ; avec l'aide du groupe communiste, qu'Havel avait ostracisé, de quelques dissidents du ČSSD et même d'éléments des chrétiens-démocrates de la KDU-ČSL, Klaus rassembla les voix nécessaires pour être élu. Il jouit d'une popularité élevée en Tchéquie, allant de 70 à 82% d'opinions favorables.

9.Posté par furaxauboulot le 23/12/2008 17:37
Suite de la précédente contribution :

La Société du Mont-Pèlerin a été créée le 10 avril 1947 lors d'une conférence organisée par Friedrich Hayek au Mont Pèlerin, village suisse surplombant Vevey. Cette conférence n'est pas sans rappeler le colloque Walter Lippman qui en 1938 avait rassemblé vingt-six intellectuels désireux de promouvoir le libéralisme face au fascisme, au communisme et à l'interventionnisme étatique. Son nom originel devait être Acton-Tocqueville Society.

Trente-six personnalités participèrent à la conférence du Mont-Pèlerin du 1er au 10 avril 1947 : Maurice Allais[1], Carlo Antoni, Hans Barth, Karl Brandt, Herbert Cornuelle, John Davenport, Stanley Dennison, Aaron Director, Walter Eucken, Erick Eyck, Milton Friedman, Harry Gideonse, Frank Graham, Friedrich Hayek, Henry Hazlitt, Floyd Harper, Trygve Hoff, Albert Hunold, Carl Iversen, John Jewkes, Bertrand de Jouvenel, Frank Knight, Fritz Machlup, Salvador de Madariaga, Henri de Lovinfosse, Loren Miller, Ludwig von Mises, Felix Morley, Michael Polanyi, Karl Popper, William Rappard, Leonard Read, George Révay, Lionel Robbins, Wilhelm Röpke, George Stigler, Herbert Tingsten, François Trevoux, Orval Watts, Cicely Wedgwood.

En réaction au keynésianisme ambiant de l'après 1945 (État-providence), les membres de la Société du Mont-Pèlerin souhaitent favoriser l'économie de marché et la société ouverte à l'échelle mondiale. Le but officiel de ces rencontres n'est pas de créer une doxa officielle mais d'offrir pendant quelques jours un lieu de discussion et de débats. Les rencontres de la Société continuent d'ailleurs à fonctionner ainsi.

Après cette première rencontre, les membres de la Société du Mont-Pèlerin ont continué à se rencontrer, généralement en septembre de chaque année. La Société ne divulgue pas le nom de ses membres mais eux peuvent le faire. Pour devenir membre, il faut être invité par un adhérent, assisté puis être approuvé par le comité d'organisation[2].

En 2006, la Société du Mont-Pèlerin est présidée par Greg Lindsay qui en a organisé les rencontres à Guatemala City en novembre 2006. C'est l'Université Francisco Marroquin, créée par Manuel Ayau, ancien président de la Société, qui a accueilli ces rencontres, autour, entre autres, de José Maria Aznar.

Huit adhérents passés et présents, dont Friedrich Hayek, Maurice Allais, Milton Friedman, George Stigler, James M. Buchanan, Gary Becker et Ronald Coase, ont reçu le « Prix Nobel » d'économie.

De plus, de nombreux membres ont créé des think tanks importants comme la Heritage Foundation[réf. nécessaire] dont la MPS reçoit d'ailleurs le soutien financier pour organiser sa réunion annuelle. Pascal Salin, ancien président la Société estime que plus de 100 instituts libéraux ont été créés par des membres[réf. nécessaire]. Pour Keith Dixon, elle « constitue en quelque sorte la maison mère des think tanks néolibéraux ».[3] Le président tchèque Vaclav Klaus ou l'ancien ministre de la Défense italien Antonio Martino en sont membres[2].




10.Posté par furaxauboulot le 28/12/2008 09:52
Article tiré du Point en ligne:

Sloterdijk : la france, un danger pour l'europe ?
Pour la plupart des commentateurs, l'amitié franco-allemande est le socle de la paix en Europe. Pas pour Peter Sloterdijk, qui estime que les deux pays s'éloignent l'un de l'autre depuis 1945. Dans sa « Théorie des après-guerres » (Libella/Maren Sell), il observe que la France, contrairement à sa voisine, n'a pas fait son examen de conscience car elle a maquillé sa défaite en victoire. Une thèse provocante qui fera grincer pas mal de dents.
Propos recueillis par Elisabeth Levy

Imprimez Réagissez Classez Le Point : A en croire Blandine Kriegel et Rudolf von Thadden, vous réclamez la fin du couple franco-allemand. Serez-vous le seul intellectuel à plaider pour la rupture le 8 juillet 2012 lorsque nous célébrerons à grand bruit le jubilé de la réconciliation ? Est-ce bien raisonnable ?

Peter Sloterdijk : Oui, c'est très raisonnable. Je joue en quelque sorte le rôle d'un avocat spécialisé dans les divorces et il me semble que c'est un métier parfaitement noble. Dans le cas d'un couple qui avait une longue habitude des relations autodestructrices, je préconise la discrétion dans les relations futures. Cela dit, je n'exclus pas de m'exprimer d'une façon légèrement plus modérée en 2012. Permettez-moi de rappeler que cet essai est issu d'une conférence que j'ai prononcée dans le cadre d'une énième rencontre franco-allemande-à laquelle assistaient d'ailleurs mes contradicteurs. La fameuse amitié franco-allemande est un fantôme inventé par les professionnels de la rencontre officielle. Il m'a semblé utile et même nécessaire de troubler ces routines autocongratulatoires. Car quels sont les rapports réels de nos pays au-delà du bluff des invités d'honneur dans les centres culturels ? Il y a les échanges économiques, un peu de tourisme et une grande indifférence réciproque, et c'est très bien comme ça.

En somme, vous recommandez la séparation, comme la plupart des gens raisonnables la recommandent aux Israéliens et aux Palestiniens. Vous exagérez un peu, non ?

La théorie des conflits montre clairement que les relations guerrières sont fondées sur une fascination réciproque. Il s'agit de désenchanter les peuples pour pouvoir repartir sur des bases plus raisonnables. Dans le cas de la France et de l'Allemagne, cette fascination a opéré durant deux siècles, de la Révolution française aux années 1950, quand Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, deux hommes d'Etat, ont initié ensemble un processus de refroidissement qui a permis de sortir de nos passions malsaines. Sans le savoir, Blandine Kriegel comme Rudolf von Thadden sont les symptômes d'une relation refroidie, voire tout à fait morte, car ils font du rapport entre les deux partenaires un objet académique, et l'académisation est toujours l'équivalent de la mort clinique. Autant dire que leurs objections ne m'impressionnent guère. Cela dit, je suis très surpris par la haine de la théorie que l'on observe de plus en plus souvent chez des gens dont le métier est de faire de la théorie.

Justement, pourriez-vous expliciter les fondements théoriques de votre analyse historique et politique ?

J'essaie de combiner deux théories de grande envergure. La première, française, est celle de René Girard sur la rivalité mimétique. La seconde est celle de Heiner Mühlmann, spécialiste allemand de ce qu'on appelle maintenant la neuro-rhétorique. Pour lui, les cultures sont en quelque sorte des animaux sauvages qui vivent sous la loi du stress, dans un état permanent de préparation à la guerre. Par conséquent, les lendemains de guerre sont pour toute culture un moment privilégié pour corriger son décorum, terme classique qui désigne le système des « bonnes manières » qui lui permet de se reproduire.

Pour le dire plus simplement, les après-guerres sont-elles l'occasion d'une réévaluation des fondements culturels d'une société ?

Il faut distinguer deux processus. D'une part, il y a la gestion du processus culturel entre les générations, ce que l'école française de médiologie appelle la transmission. D'autre part, il y a le processus de civilisation, un apprentissage transculturel qui est un effort pour apprivoiser les cultures dans le cadre de relations interculturelles. La modernité est exactement le moment où les cultures sortent de leur clôture traditionnelle pour avancer sur le champ de la civilisation commune et réciproque. C'est dans ce cadre que peut intervenir la métanoïa-le travail d'autocritique et de retour sur soi.

C'est donc parce que les Allemands ont été incapables de faire cet examen de conscience en 1918 qu'ils sont allés à la catastrophe. Seulement, à vous lire, on dirait que c'est la faute à Napoléon !

Il faut en effet remonter à l'âge de la Révolution française pour mieux comprendre les pathologies politiques qui ont empoisonné les XIXe et XXe siècles en Europe. Partout où Napoléon s'est présenté comme exportateur des idées de la Révolution française, le ressentiment antirépublicain, antimoderne et finalement antifrançais a entraîné l'échec des révolutions des nations européennes. L'Espagne s'est embourbée dans ce ressentiment durant cinq ou six générations. La même dynamique a opéré en Russie, en Allemagne et en Autriche. Seules la Suisse et l'Angleterre ont échappé à cette tentation malsaine. Partout ailleurs, l'évolution européenne a été dévoyée par le choc de l'expansionnisme français.

Mais ne disiez-vous pas que la défaite peut être salutaire ?

Oui, à condition d'être acceptée pour ce qu'elle est. Or, pour les peuples qui ont perdu la guerre, la recherche des raisons de la défaite peut mener soit à l'autocritique, soit à une fuite en avant dont le XXe siècle fournit plusieurs exemples impressionnants. Après la Première Guerre mondiale, les Italiens se sont brusquement retrouvés dans le camp des vainqueurs sans avoir vaincu. Cette vittoria mutilata , cette victoire mutilée, a sans douté été le plus grand malheur politique du XXe siècle, car elle a déclenché la réaction en chaîne qui a abouti au fascisme. Le fascisme est une compensation malsaine que s'offrent les faux vainqueurs-ils projettent le style guerrier sur la vie tout entière en proclamant la mobilisation permanente. De même, après 1918, la métanoïa politique des Allemands a échoué en raison de la mythologie du coup de poignard dans le dos et du diktat de Versailles. D'où leur refus de se démobiliser après la défaite.

Même après 1945, l'autocritique ne s'est pas faite sans douleur. Pendant les « années de plomb », la jeunesse allemande n'a eu de cesse de demander des comptes à ses aînés. Au point que vous parlez d'un « fascisme de gauche ».

La rhétorique antifasciste qui a dominé la sémantique de l'après-guerre a occulté la dimension violente du socialisme et du communisme. Les auteurs-comme Hannah Arendt-qui voulaient souligner les analogies entre fascisme et communisme ont proposé de regrouper les deux phénomènes sous le concept de totalitarisme. Il aurait été plus pertinent de parler d'une dimension fasciste généralisée, qui pouvait être de droite ou de gauche. Après sa défaite en 1918, l'Union soviétique a elle aussi choisi la fuite en avant pour maquiller la débâcle militaire en victoire révolutionnaire. Mais après 1945, la gauche européenne, embarrassée par son identification au régime le plus meurtrier de l'histoire, a imposé l'énorme mensonge qui consistait à faire passer le fascisme de gauche pour un antifascisme. D'où, en particulier, l'embarras de la gauche française, qui devait en outre soutenir la fiction d'une France victorieuse au côté de l'URSS.

Peut-être mais, dans votre schéma, la France aurait dû, après 1945, sombrer dans le fascisme. Or cela n'a pas été le cas. A moins, évidemment, que vous ne rangiez le gaullisme dans la catégorie des fascismes ?

Comme les Italiens en 1918, les Français en 1945 ont nié la réalité de la défaite, mais ils ont eu la chance d'être représentés par de Gaulle. Et de Gaulle n'était pas Mussolini, cela semble une banalité, mais c'est le secret du redressement français d'après-guerre. Le gaullisme était un moindre mal au regard de ce qui se passait à l'aile gauche de l'intelligence française. Un philosophe allemand a proposé une très jolie distinction entre ceux qui ont une conscience et ceux qui sont une conscience. Avoir une conscience vous interdit de vous battre la coulpe sur la poitrine des autres. Mais les gauchistes français ont choisi d'être des consciences pour se sauver et monopoliser le privilège de l'accusation.

Donc, en 1945, la France devient la terre d'élection de la falsification. Pourtant, quand on reprochait à de Gaulle de laisser d'anciens pétainistes faire carrière, il répondait : « C'est aussi eux, la France. » N'était-ce pas un signe de lucidité ?

J'ai plutôt de la sympathie pour ce réalisme un peu cynique. En effet, la métanoïa s'accommode parfaitement de l'opportunisme : après la guerre on change d'opinions, on n'a pas besoin de changer de personnes. Et pourtant, en Allemagne les choses se sont passées différemment, notamment en raison de la domination du protestantisme, bien plus favorable à l'attitude métanoïaque que le catholicisme. La culture protestante pousse à s'accuser soi-même et à s'interroger sur sa culpabilité. Ce n'est pas un hasard si la première manifestation d'une vie spirituelle après la guerre a été la reconnaissance de culpabilité du Conseil de l'Eglise évangélique prononcée à Stuttgart et elle est intervenue très vite, le 19 octobre 1945. Cela a été un moment décisif et émouvant.

L'écrivain Martin Walser avait fait scandale en affirmant que le rappel permanent de la Shoah était utilisé comme une massue morale. L'autocritique est-elle allée trop loin ?

Chaque moralisme produit un hypermoralisme et un surplus d'hypocrisie.

Par son travail sur elle-même, l'Allemagne a donc désormais le droit de défendre ses intérêts sans que tout le monde se dise : « Au secours, Hitler revient ! »

L'Allemagne que l'on connaissait n'existe plus. Surtout, la Prusse a disparu, le grand privilège de la RFA est de l'avoir détruite. Les seuls pays où une vive agitation antiteutonique perdure sont la Pologne et la Grande-Bretagne.

Pour vous, les médias ont été sinon responsables, du moins partie prenante de cette entreprise d'occultation de la vérité.

Je m'appuie sur la médiologie contemporaine, qui définit les nations comme des communautés imaginaires ou imagined communities -créées par des narrations et des images collectives et mises en forme par le fleuve sémiotique dans lequel nous baignons. Le totalitarisme médiatique est apparu pendant la Première Guerre mondiale, quand la presse des nations combattantes est devenue une arme psychologique. Depuis, à la différence de tous les autres secteurs de l'industrie militaire, la presse n'a jamais désarmé. Les médias ont continué à pratiquer le style totalitaire de la communication et ont conservé le privilège de pouvoir prendre les populations en otages par l'information. Aussi la guerre civile sémantique s'est-elle poursuivie dans la société de l'après-guerre, en particulier en France.

Il est étrange d'affirmer que la France est incapable d'autocritique vu le climat de repentance généralisée qui a succédé à la mythologie résistantialiste. Vichy, le colonialisme, l'esclavage, la torture en Algérie : ne souffrons-nous pas, comme le dit Pierre Nora, d'un excès plutôt que d'un déficit de mémoire ?

Vu de l'extérieur, on a plutôt l'impression que l'autocritique à la française est une comédie superficielle et que le chauvinisme de base n'a jamais été ébranlé.

A supposer qu'elle soit réellement incapable de faire ce travail de métanoïa, en quoi cela fait-il d'elle une menace pour l'Europe ?

La théâtralisation de l'espace politique qui a cours en France est tout à fait inquiétante, plus inquiétante encore que ce qui se passe en Italie. Et pourtant, les effets de Berlusconi sont dévastateurs. Il a dévalorisé le pays, écrasé l'opinion politique, annulé la vie culturelle. Bref, il a fait triompher le régime postdémocratique. Et, depuis que Sarkozy est au pouvoir, tout en France parle le même langage. Cela dit, contrairement à ce qu'affirme Alain Badiou, le sarkozysme n'a rien à voir avec le pétainisme. Je dirai plutôt qu'on assiste au retour du fantasme de grandeur incarné par Napoléon le Petit. La France retombe dans la société du spectacle inaugurée sous le second Empire. Elle est dangereuse car elle porte toujours en elle les germes de la guerre civile, et on ne sait jamais comment l'explosion se reproduira. Et il s'agit bien du résultat du folklore de la Révolution qui persiste.

Pour vous, le choix gaullien de la « néograndeur » n'a été possible qu'au prix d'un mensonge historique. Mais l'histoire, dites-vous, « n'est plus une option » pour les Européens, « convertis de l'héroïsme au consumérisme ». Qu'y a-t-il de condamnable dans le fait que les Français aspirent encore à une forme de grandeur ?

Il est vrai que la culture française a conservé des traces de la dimension thymotique, c'est-à-dire héroïque, épique, généreuse de l'âme humaine, tandis que l'Allemagne est un pays entièrement érotisé et structuré par la primauté de l'avidité. La France connaît encore la belle tentation de la fierté

11.Posté par BA le 29/12/2008 10:21
« Keynésien », ça fait tendance.

Soudain, Keynes semble ressuscité, sans que ceux qui avaient proclamé sa mort n'éprouvent le moindre besoin de s'excuser. Dernier exemple en date : Nicolas Baverez, qui nous explique aujourd'hui qu'il y a un « bon » et un « mauvais » keynésianisme.

Par Denis Clerc, fondateur d'Alternatives Economiques, article paru le 19 décembre 2008.

Avez-vous remarqué ? Le qualificatif « keynésien » redevient portable. Et même très tendance. Jusqu'à l'an dernier, il était considéré comme ringard, archaïque, obsolète et out of date. Dans l'analyse économique, la date de péremption du keynésianisme était quasi unanimement considérée comme dépassée, et Robert Lucas, en 1980, pouvait publier « The Death of Keynesian Economics : Issues and Ideas », un article dans lequel on pouvait lire ces gentillesses : « Les gens se sentaient offensés quand ils étaient qualifiés de keynésiens. Dans les séminaires de recherche, la théorisation keynésienne n'était plus prise au sérieux, l'assistance se mettait à bavarder et à rire. » Robert Lucas, sans doute parce que, lui au moins, ne perdait pas son temps à de telles fadaises, décrocha en 1995 le prix de la Banque de Suède en mémoire d'Alfred Nobel.

Et soudain, plus personne n'a honte de parler de relance par le déficit, de politique budgétaire, alors que, il y a encore peu, ces modes d'action publique vous classaient soit dans la catégorie des attardés mentaux, soit dans celle des étatistes qui cherchent à tout prix à creuser les déficits que les générations à venir auront à rembourser - alors que c'est du côté de l'offre, uniquement du côté de l'offre, que gisent les problèmes.

Or, soixante-deux ans après sa mort, Keynes retrouve une actualité brûlante, parce que, à l'évidence, les problèmes proviennent désormais de l'enchaînement négatif des marchés : l'explosion des bulles financières et immobilières comprimant le crédit et la demande, ce qui engendre une récession qui menace de tourner à la déflation [1] .

Mais il est des conversions surprenantes. Dans Le Monde daté du 17 décembre, un chroniqueur célèbre « ceux qui ont tiré les conséquences de la nature keynésienne de la crise », à savoir Obama, Sarkozy et Gordon Brown. Toutefois, il précise que, un peu comme pour le cholestérol, il existe un bon et un mauvais keynésianisme. Le premier vise à casser les anticipations pessimistes des acteurs et à « doter d'institutions et de règles le capitalisme mondialisé ». Le second est celui qui viserait à substituer l'économie administrée à l'économie de marché.

Ce n'est pas faux. A la fin de sa Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, Keynes estime qu' « aussitôt que les contrôles centraux auront réussi à établir un volume global de production correspondant aussi près que possible au plein-emploi, la théorie classique reprendra tous ses droits ».

Mais le chroniqueur cité plus haut oublie soigneusement une phrase clé du même passage : « Il est improbable que l'influence de la politique bancaire sur le taux de l'intérêt suffise à amener le flux d'investissement à sa valeur optimum. Aussi pensons-nous qu'une assez large socialisation de l'investissement s'avèrera le seul moyen d'assurer approximativement le plein-emploi » [2] .

En d'autres termes, si Keynes croyait que l'économie de marché devait demeurer le fond de sauce de la cuisine économique, il fallait, pour assurer le plein-emploi, que l'Etat apporte un peu de farine pour épaissir une sauce trop légère. Ou, en d'autres termes, qu'il se substitue aux entrepreneurs défaillants en devenant « l'investisseur en dernier ressort ».

Alors, pourquoi parler de « conversions surprenantes » ? Parce que, dans ses livres, l'auteur en question [3] parle du keynésianisme en termes très péjoratifs. Ainsi, en 1983, « s'imposa une révision dramatique de la politique économique française qui, avec cinq ans de retard sur ses partenaires, se détourna du keynésianisme ».

Ou encore, un peu plus loin, « les outils intellectuels à la disposition de l'Etat, qui datent pour l'essentiel de l'immédiat après-guerre ou du début des années 60, doivent être profondément modernisés, tant ils demeurent façonnés par un mode de régulation autoritaire, centralisé et keynésien désormais obsolète. »

Et, plus loin encore : « L'économie keynésienne et le capitalisme managérial des années 60 avaient confié l'essentiel du pouvoir et distribué la majeure partie des gains de productivité aux salariés, conduisant à la crise des années 70. »

Pardi, c'est évident : c'était du « mauvais keynésianisme » que l'auteur parlait alors. Il nous avait caché qu'il existait un « bon keynésianisme ».

Ouf, on respire : Keynes peut être ressuscité sans que ceux qui l'avaient enterré soient condamnés à demander pardon.

Notes :

[1] La déflation désigne la situation où, pour tenter de réanimer la demande, les entreprises baissent leurs prix, ce qui affaiblit leurs marges et incite les consommateurs à différer leurs achats de biens durables, dans l'attente d'une baisse encore plus forte. Les entreprises réduisent alors leurs effectifs et les salaires versés, ce qui accentue la faiblesse de la demande ... Et ainsi de suite.

[2] Ces trois citations figurent page 371 de La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, édition Payot, 1969.

[3] Il s'agit de Nicolas Baverez. Le livre cité un peu plus loin est Les trente piteuses, édition Flammarion, 1997.


http://www.alternatives-economiques.fr/plan-de-relance---le-retour-de-keynes_fr_art_633_41399.html

12.Posté par BA le 30/12/2008 13:53
En 1992, les partisans de l'Union Européenne nous ont expliqué qu'il fallait voter OUI au traité de Maastricht.

En 1992, les partisans de l'Union Européenne nous ont juré que si la France sacrifiait sa monnaie, le franc, au profit d'une monnaie unique, l'euro, les Français connaîtraient la prospérité.

En 1992, les partisans de l'Union Européenne nous ont promis que si nous adoptions une monnaie unique, nous aurions la prospérité, le plein-emploi, le progrès social.

Nous devons lire et relire toutes les belles promesses que les partisans de la monnaie unique nous ont faites en 1992.

- « Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)

- « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)

- « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)

- « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

- « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)

- « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

- « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)

Seize ans après toutes ces belles promesses, nous pouvons faire le bilan.

Dans la réalité, l'euro ne nous a pas protégés de l'appauvrissement du peuple français.

Dans la réalité, des centaines de milliers de Français ont basculé dans la pauvreté.

Dans la réalité, l'euro ne nous a pas protégés d'une régression sociale historique.

13.Posté par furaxauboulot le 04/01/2009 21:44
Les références aux personnes mentionnées ci-dessus parlent d'eux-même Elles se sont toujours trompées et nous pouvons leur faire confiance pour persévérer dans l'erreur. Envoyons les dans les oubliettes de l'Histoire , dans la catégorie "technocrates omniscients à la mémoire courte".
On se rappelera à leur bon souvenir en temps utile.

14.Posté par RepMod le 05/01/2009 22:26
Oui , il faut tourner la page. Les professionnels de l'erreur doivent céder la place . C'est un boulevard qui s'ouvre à Jean-Pierre Chevènement.Qu'il soit assuré de notre soutien plein et entier.

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