Verbatim express :
- Je ne fais pas confiance au conseil d'administration d'Alstom, qui nous dit aujourd'hui que l'offre de General Electrics (GE) est la meilleure, parce que, si déjà aujourd'hui co-existent à Belfort Alstom et la filiale turbines à gaz de GE, c'est parce que Alstom a vendu sa filiale turbines à gaz à GE pour racheter celle d'un groupe suisse. Cette opération a conduit au fiasco.
- Je souhaite que le capital d'Alstom reste majoritairement français, car qui tient le capital tient la décision.
- On peut faire monter au capital d'Alstom des entreprises ou l'Etat à une position majoritaire, ou minoritaire, Safran par exemple. Safran produit le moteur d'avion CFM56, une belle réussite, une excellente coopération, entre Safran et GE. Tachons de trouver un équilibre ! Je préférerai que ce soit 49% du capital pour GE et 51% pour la partie française.
- L'Etat en tant qu'actionnaire avisé peut céder des parts dans telle ou telle entreprise, et utiliser les sommes dont il disposera pour les replacer dans Alstom, si nécessaire. La caisse des dépôts, qui est déjà dans le capital pour un très petit montant, pourrait accroître sa participation.
- L'Etat a quand même son mot à dire dans l'avenir d'Alstom. Même Patrice Kron, le PDG d'Alstom, l'a reconnu (difficilement).
- Arnaud Montebourg essaye d'étudier d'autres offres concurrentes, et je pense que s'il fait monter les enchères, du point de vue de l'intérêt national, il agit dans le bon sens. Et on ne peut pas le critiquer non plus de ne pas avoir réagi. Arnaud Montebourg a fait entendre la voix de l'Etat, et c'était nécessaire.
- L'offre de Siemens, c'est « un cheval, une alouette ». Le ferroviaire allemand qui serait laissé à Alstom a certes des développements intéressants devant lui, mais cela ne se compare pas à l'énergie.
- L'énergie c'est d'immenses marchés, d'immenses possibilités, qui s'ouvrent pour nos exportations. Or la France doit rééquilibrer son commerce extérieur. Alors si nous laissons tout partir à l'étranger, après l'acier, l'aluminium, le ciment, le PVC, maintenant l'énergie : à ce moment que restera t-il de la France ? Nous serons un pays vidé de ses industries. Nous serons le parc d'attractions du reste de l'Europe et du monde.