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A propos des élections municipales à Belfort


Communiqué de presse de Jean-Pierre Chevènement, Belfort, le 3 novembre 2007.


C’est par la presse qu’avec beaucoup de surprise, j’ai appris la candidature de Bruno Kern à la Mairie de Belfort. En effet, le Premier Secrétaire du Parti Socialiste, François Hollande, à la tête d’une délégation à laquelle participaient également Daniel Vaillant et Bruno Leroux, secrétaire national aux élections, m’avait assuré, début octobre, que le soutien du parti socialiste au maire sortant, Etienne Butzbach, allait de soi. Ce soutien est seul cohérent avec la stratégie de rassemblement que le parti socialiste déclare vouloir mettre en oeuvre avec les autres partis de gauche. J’observe que sur le terrain, à Belfort, il n’en est rien : Bruno Kern déclare en effet « n’envisager d’union de la gauche qu’après le premier tour des municipales » (1).

Bruno Kern estime également être le mieux placé à gauche pour l’emporter (2). Ce n’est pas ce que le sondage commandé par le Parti Socialiste en octobre 2007 indique, à tort ou à raison, puisque Bruno Kern est crédité de 5 % de notoriété, ce qui est extrêmement faible, contre 34 % à Etienne Butzbach, élu Maire de Belfort le 29 juin dernier avec les 35 voix de l’ensemble des élus de Belfort-Démocratie (MRC-PS-PCF-société civile).

Bruno Kern « fort du soutien des Verts et des Radicaux de Gauche », prétend créer « une dynamique » (2). Je discerne mal comment un candidat hors sol, sans aucune expérience municipale, pourrait créer une dynamique avec un parti radical de gauche qui n’a jamais existé à Belfort depuis 1969 et des Verts qui n’ont jamais été associés depuis 1977 aux équipes de Belfort-Démocratie. Ensemble, ces partis ont fait campagne pour le « oui » à la Constitution européenne et, avec la droite, ils ont été sévèrement battus (le « non » a fait plus de 60 % dans le Territoire de Belfort).

Il n’échappe certainement pas à Bruno Kern et à ceux qui le soutiennent qu’en divisant la gauche au premier tour des municipales, ils risquent d’offrir la ville de Belfort à la droite de M. Meslot, comme déjà Bruno Kern l’avait fait aux élections législatives de juin dernier en ne s’étant retiré que trois semaines avant le premier tour, au mépris de l’accord MRC-PS du 9 décembre 2006, faisant ainsi le lit de M. Zumkeller dans la deuxième circonscription du Territoire de Belfort.

J’espérais que ma démission de Maire de Belfort inciterait le Parti Socialiste local à privilégier l’intérêt de la gauche et celui de Belfort sur de médiocres ambitions notabiliaires. Je vois qu’hélas il n’en est rien pour le moment. C’est pourquoi je lance à tous les hommes et à toutes les femmes de gauche et de progrès de Belfort, un nouvel appel à se rassembler derrière Etienne Butzbach. Seul Etienne Butzbach a derrière lui l’expérience, le noyau solide de la gauche belfortaine, l’essentiel des forces vives et, enfin, les équipes compétentes qui ont œuvré avec succès depuis 1977 à la transformation de Belfort. Halte à la division ! Face à la politique réactionnaire et démagogique de M. Sarkozy et de ses relais locaux, l’heure est à l’union des forces de progrès pour empêcher une régression que Belfort regretterait amèrement mais trop tard.

Seul le rassemblement autour d’Etienne Butzbach permettra la poursuite de l’œuvre accomplie en commun, au service de Belfort et de ses habitants !

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1)Le Pays du 31 octobre –p22
2)Est Républicain du 1er novembre –p6


Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le Lundi 5 Novembre 2007 à 16:50 | Lu 7732 fois



1.Posté par la fourmi rouge le 05/11/2007 21:48
La Direction du PS et singulièrement François Hollande, ne maîtrisent ni Fabius ni DSK pas plus que les écrivaillons PS de cet été, alors ...un dissident lambda !....

2.Posté par Claire Strime le 06/11/2007 09:02
Je ne suis pas belfortain(e) mais comme rien de ce qui est humain ne m'est étranger...

D'ailleurs dans un pays unitaire qui plus est, les élections "locales" posent des problèmes nationaux.

Les forces de progrès ont intérêt à s'unir, si j'en crois Le Figaro:
http://www.lefigaro.fr/politique/20071105.FIG000000127_municipales_le_pc_craint_les_ambitions_du_ps.html


3.Posté par Dominique le 06/11/2007 14:11
Je constate une fois de plus que toutes vos concessions A PRIORI au PS n'ont reçues aucune contrepartie ... Que ce soit le PS ou l'UMP, ces deux partis hégémoniques ne veulent qu'une chose : Absorber et rendre inaudible toute voie (et voix) alternative afin de mettre en place un bi-partisme à l'anglo-saxonne avec un objectif clair qui est de réduire à son strict minimum la souveraineté du peuple (voir les propositions de la Commission Balladur sur la modification des institutions sur ce qui concerne, d'une part, la suppression au recours automatique du référendum pour tout nouvel élargissement d'un état membre dans l'UE et, d'autre part, la "présélection", par une commission d'élus des candidats à l'élection du Président au suffrage universel) !

Vous restez un "mouton noir" pour le PS, celui qui lui a fait perdre les élections en 2002, un "souverainiste" pour toutes cette bande d'européistes faussement naïfs qui prétendent changer l'UE de l'intérieur en ignorant que les partis socialistes des Etats membres sont plutôt à droite de Sarkozy en matière de politique économique.


4.Posté par Instit le 06/11/2007 20:59
Dominique, je suis 100 % d'accord avec tout ce que vous venez d'écrire, de la première à la dernière phrase.

Je vous remercie.




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