Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Oumma.com, mardi 4 juillet 2017.
Source : Oumma.com
le 4 Juillet 2017 à 21:49
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Entretien de Jean-Pierre Chevènement à l'hebdomadaire Le Point, propos recueillis par Jean-Paul Enthoven et Saïd Mahrane, jeudi 29 juin 2017.
Le Point: Quand vous considérez l'ensemble de votre vie, quelle a été la saison de votre plus grand bonheur ?
Jean-Pierre Chevènement: Les années 1970 ont été enthousiasmantes, car ce que j'avais anticipé en créant le Céres à mon retour de la guerre d'Algérie – l'union de la gauche, la recréation d'un grand Parti socialiste, l'alternance – s'est réalisé. J'avais adhéré au Parti socialiste, en 1964, d'une certaine manière pour le subvertir. C'est ce qui a été fait en 1971 avec le congrès d'Épinay, dans l'issue duquel j'ai pris une forte responsabilité. Dix ans après, l'alternance se produisait. Je n'avais pas deviné que cela pourrait se passer dans la vie comme je l'avais imaginé dans ma tête. La suite a été différente... J'ai été moins heureux, même si j'ai connu dans l'action des moments de plénitude. Quel livre trouve-t-on sur votre table de chevet ? Actuellement, je relis les Lettres persanes, de Montesquieu. J'y vois ce que pouvait être le dialogue des cultures au début du XVIIIe siècle. Lisez-vous des romans ou des essais ? Je lis surtout des livres d'histoire, ainsi que des essais ou des romans comme Vie et destin, de Vassili Grossman. Actuellement, je me consacre beaucoup à l'histoire des religions, à l'islam et aux monothéismes, en raison des fonctions que j'exerce à la tête de la Fondation pour l'islam de France. En littérature, vous êtes plutôt stendhalien ou balzacien ? J'ai été passionnément stendhalien. J'ai été d'ailleurs à l'origine du nom de la promotion de l'Ena à laquelle j'appartiens (Stendhal, 1965). Avec Alain Gomez, j'ai défendu Stendhal contre Turgot, qui avait, si je me souviens bien, la faveur d'Ernest-Antoine Seillière. Ce débat a sérieusement partagé notre promotion. Il dessinait les lignes d'une droite et d'une gauche en gestation. Stendhal est une figure rarement invoquée par la gauche... Son œuvre est pourtant une bonne description de la société bourgeoise de la Restauration. Stendhal m'inspire également la difficulté d'un jeune homme parti de peu, originaire du haut Doubs et dont le père avait une scierie à la frontière de la Suisse. Ne confondez-vous pas Stendhal et Julien Sorel ? Évidemment, c'est de Julien Sorel que je parle, dans Le Rouge et le Noir. D'autres héros de Stendhal faisaient rêver le jeune homme que j'étais. Ainsi, Lucien Leuwen, qui rencontre à Nancy une figure républicaine qui le fascine. Stendhal, avec son œil décapant, aurait aimé faire bouger les choses. C'est cela, la gauche...
Simone Veil était un caractère, une figure, une intransigeance. Elle incarnait l’esprit de résistance. Elle a acquis, en 1974, un droit dont toutes les femmes savent qu’elles le lui doivent.
Elle était peut-être, sur certains sujets comme l’Europe, trop entière, confondant à l’occasion la politique avec la morale. Mais qui donc pourrait reprocher à Simone Veil d’avoir été trop entière? C’est parce qu’elle était entière sur l’essentiel que nous l’admirions. Elle restera comme une figure héroïque dans l’imaginaire du peuple français.
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Deux longues vidéos de débats récents avec deux des intellectuels les plus discutés : Michel Onfray et Régis Debray.
"Dans quelle civilisation sommes-nous ? Et que signifie le mot 'civilisation' ? Doit-on parler d'une civilisation occidentale, américaine ? On disait européenne autrefois... Quand on se tourne vers Arnold J. Toynby, Oswald Spengler, ou Fernand Braudel, on voit que le nombre de civilisations répertoriées est à peu près le même, entre 8 et 10, est-ce vrai encore aujourd'hui ? Y'a-t-il plusieurs civilisations sur la Terre ou bien n'y a-t-il qu'une seule civilisation planétaire ? Quelle différence peut-on faire entre civilisation et culture ?"
Un débat tenu le 29 mai 2017 par la Fondation Res Publica entre : - Régis Debray, écrivain, philosophe, fondateur et directeur de la revue "Médium", auteur de "Civilisation. Comment nous sommes devenus américains" (Gallimard, mai 2017) - Michel Onfray, écrivain, philosophe, auteur de "Décadence" (Flammarion, 2017) - et Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Territoires d'infos sur Public Sénat et Sud Radio, vendredi 23 juin 2017.
Source : Public Sénat
Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité de Nicolas Beyout à L'Opinion, lundi 19 juin 2017.Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité du club de la presse d'Europe 1, animé par Nicolas Poincaré, mardi 13 juin 2017.Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Zemmour & Naulleau sur Paris Première, mercredi 31 mai 2017.
Jean-Pierre Chevènement parle entre les 12ème et 41ème minutes.
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